Voyage actif, ipade niyanju

 Je suis là   
 Présence à ce qui est   
 Les sens en éveil   
 En évitement de l'hypnose sociétale   
 J'accueille   
 Je vibre sans que l'émotion me submerge   
 Je nomme   
 Je décris   
 Je prends     
 Je pointe des éléments qui surgissent   
 Certains éléments plutôt que d'autres   
 Je suis agi par un discernement   
 qui me semble extérieur   
 Mais ne l'est pas   
 Car je suis l'intérieur, l'extérieur, le conscient et  l'inconscient.  
    
 De ces germes je fais une figure   
 J'assemble des éléments   
 J'en compose une œuvre en devenir   
 Sans que l'esprit venu d'ailleurs travaille   
 Mais que le mental peut repérer, classer, biffer, organiser   
 A certains stades du chemin.  
     
 Cela se fait   
 Je médite devant ce déploiement qui advient, lati jẹ, devant moi   
 J'assiste à une étape de la métamorphose de la figure   
 De sa fabrication par des travailleurs de l'ombre   
 Sans apport de causalité   
 Sans synthèse   
 Une forme apparaît   
 Une forme issue des suites du parcours précédent   
 De ce qui est agi par mon corps   
 Tant sur le plan physique, qu'éthérique, émotionnel, mental  et astral.   

 Mais aussi par ce qui surgit à l'improviste   
 Dans l'irrationnel de l'advenu   
 Dans les parages de ce que je traverse par l'expérience vécue   
 Et aussi d'ailleurs,   
 De ce qui est hors de Soi,   
 De la toile communicante qui enserre et subjugue notre Terre.   
       
 J'observe cette forme se former   
 Évoluer   
 Palpiter   
 Se dissoudre   
 Réapparaître   
 Pour ensuite devoir la décanter   
 En déconstruction   
 Par la réduction de ce qui est   
 Cette forme informe   
 La faire passer dans un filtre à double entrée   
 De grâce et d'action   
 Où la forme vit, lati jẹ, devant moi, en moi, hors de moi   
 Et j'observe encore et encore   
 Cette forme qui se déplie   
 Ce processus alchimique mystérieux   
 Cette forme fait de moi   
 De ma rencontre avec l'événement   
 De mes intentions   
 De bien plus que moi.   
 
 De mes errances en continuité d'être.
 Alors je médite   
 J'ôte de mon esprit toute idée   
 Je ne pense pas     
 Je rêvasse   
 Pour tresser une représentation de ce qui m'arrive   
 Il est question d'analogie   
 De correspondance   
 De langue des oiseaux   
 D'homothétie   
 D'hologramme   
 D'un réseau qui semble se constituer     
 Où des bribes du passé remontent en surface   
 Où des références culturelles, philosophiques, spirituelles   
 Prises à la volée   
 Aléatoires, cocasses et pertinentes   
 Se mêlant au Désir   
 Viennent participer du Sens.  
    
 Puis la forme se trouble    
 Elle s'obscurcit   
 Elle se complexifie   
 Elle devient un treillis   
 Elle devient un voile mucilagineux fluide et dense   
 Aux palpitations de cerveau   
 Elle est orage inouï au creux de la vigilance.  
    
 Cette nouvelle forme se mêle en abîme au cosmos qui contient tout   
 Elle est Une et participant du Tout   
 Elle est partie prenante du grand mouvement de l'Univers. 
     
 C'est alors que j'entre en Vision   
 Pour inscrire dans ce Corps idoine   
 Qui m'entoure et me contient   
 Une entaille, une blessure, une faille, une fenêtre,  
 Un oubli   
 Un babil   
 Un œil   
 Une piste   
 Pour Voir   
 Pour ouvrir   
 Pour qu'alors tout s'embrase   
 Et être la proie d'une grande dissipation de lumière  
 Hors de moi   
 Au plus près de moi ...  
    
 Et pressentir le Vide   
 Pour s'y fondre. 
     
 Et accepter la purification dernière   
 Dans ce voyage de décantation  et d'intégration   
 De mosaïques de toutes origines   
 Où déposer sur le marbre des connaissances   
 L'appel des contrées lointaines.           
 Se fondre   
 Y voir clair   
 Contacter l'Autre   
 L'alter ego   
 L'étranger   
 Le double   
 Mine de rien   
 Et exprimer   
 Par le cri   
 Par le mot   
 Le chant   
 La musique   
 Le corps   
 La danse   
 La peinture   
 Le battement du tambour   
 L'emboîtement des choses qui passent   
 L'emballement du devenir   
 Vers la succion dernière.  
    
 Il est un signe   
 Au cœur des prairies
 Que le Souffle dispose   
 A qui s'en approche   
 Le plein emploi de Soi   
 L'Aventure   
 Le je suis.    

( peinture de JCGG n° 04 ) 
                
 460

  

Emboîter le pas

 Emboîter le pas   
 ne nuit pas.      

 Aux marches du Palais   
 y'a bien de jolies flours   
 qu'éclosent printanières   
 amandes de vos yeux   
 passagère furtive   
 empreinte de lumière   
 que la foi propose   
 aux mains tendues de l'offrande.  
    
 Emboîter le pas   
 mais avec qui ?      
 Mauvais vent n'a valu   
 que le souffle d'hiver   
 aux bannières gonflées   
 vent de l'Avent   
 vent de la Basilique   
 à maudire cette teigne   
 accrochée au cuir   
 de la cape pèlerine.  
    
 Emboîter le pas    
 mais avec Soi. 
     
 La vie est un cadeau   
 dont je défais les ficelles   
 cher Gaël   
 chaque matin  au Réveil   
 de l'avisé conseil   
 que me tint cette nonne   
 sans sourciller   
 sans barguigner.   
   
 Emboîter le pas   
 du Clair Matin.
      
 Etre ce que je serai   
 aux fermes intentions   
 par temps de gel   
 où les fossés deviennent miroirs   
 par temps de fruits mûrs   
 murmures éclos de la certitude   
 à serrer très fort   
 le linge rougi de l'Aventure.  

    
  459

Filer le temps

 Filer le temps   
 de pelote en pelote   
 rassembler les éléments dispersés.
    
 Finement éclore   
 dans la prairie des narcisses.     
 
 En apesanteur   
 tendre les bras vers l'incessant son du torrent.      

 D'un coup de langue   
 pactiser avec les vaches.   
    
 Filer le temps   
 tisser à mesure   
 la déflagration   
 d'une salve de mots   
 au revers de l'âme en souvenir.   
   
 Marcher en plein jour   
 être rai de lumière   
 enjamber le ruisseau    
 faire la route   
 claquer des mains   
 se tenir prêt.    

 
  458

Gérard – Barthomeuf

 Si awọn tangled awọsanma ti Igba Irẹdanu Ewe   
 kekere lori ipade   
 bi laaye caresses   
 nwọn lọ   
 nikan   
 igbese nipa igbese   
 laisi ariwo   
 afẹfẹ gigun awọn orin wọn   
 lati gbogbo agbaye   
 olubẹwẹ   
 gauze ṣiṣan   
 lori ilẹ tutu   
 awọn ifẹ ati aibalẹ   
 irora ati igbadun   
 aux portes du temps.  
    
 Wọn lọ   
 mo sì di ọwọ́ wọn mú   
 awon eniyan yi ninu ebi mi   
 ti o lati cradles to Bridal ibusun   
 lati ibi si iku   
 fì awọn ẹṣọ   
 ni patronal àse   
 pipa ẹlẹdẹ   
 pínpín awọn Sunday pacade   
 ki o si tẹ fọto naa   
 dans le pradou d'en bas.  
    
 Wọn lọ   
 ri aiye   
 besomi sinu ether       
 ti o ru wa soke ti o si pin wa   
 lati ṣe atilẹyin fun wa   
 ni ifọwọkan pẹlu funfun omi   
 ni olubasọrọ pẹlu awọn ohun ijinlẹ   
 ọkàn wọn rin irin ajo   
 jina jina si aaye   
 si odi ireti ayeraye   
 ti awọn crevices pamọ   
 iranti nyoju   
 happed nipa ife   
 exploded nipa rupture   
 yẹ ninu wọn nikan reluwe   
 sur le devant de la Maison.  
    
 ipa ti aye
 recomposition ti ọrọ      
 Ijó ti Ikú   
 si awọn rattling ti awọn egungun   
 idahun trill lark   
 ẹlẹgbẹ awọn iṣẹ ipilẹṣẹ   
 ajọdun yika apejo     
 awon ebi mi   
 ẹ̀yin aláìrí tí kò sí      
 Marie, Victor, Jean Baptiste, Pierre, Renée, 
Jeanne, Fernanda, Marta, Jean, Georges, 
Lucien, Kristiani, Charles, Marcelle, 
Pierre-Sylvain, Marius, Philomene, Julie, 
Raymond, René, Jeannette, Michel, Henri, 
Lucie, Léon, Robert, Madeleine, Alain, 
Robert, Marguerite, André, Pierre, Alphonsin, 
Yvette, Renée, Gildas, Marie, Jean, Michel, 
Marie-Claude, Luce.


 457
  ( Iṣẹ nipasẹ Jean-Christophe De Clercq ) 

Agate ninu rẹ finery

 Agate ninu rẹ finery    
 lu ellipsis   
 onigun wapọ.   
   
 Agate ọmọ irikuri   
 ti meta supernal awọn ọta   
 ṣe ile rẹ.
    
 Sagittal agate   
 ingest elekitironi   
 fun itọsọna diẹ sii.  
    
 Frivolous agates   
 ijagba ninu ọfun   
 mu ni pipa lori a flying apakan.   
   
 Agate olote   
 ninu Bìlísì alarinkiri re   
 ti a mu ninu awọn net.  
    
 Agate la tourmaline   
 gbigba aabo ni a din   
 dun aimoye. 

Agate au mirliton
debout sur la table
chanta cette chanson.
     
  ( Iṣẹ nipasẹ Jean-Christophe De Clercq ) 

  456

ayo lori dada

   Ayo lori dada
bo pelu ewe gbigbe
que le vent balaie.
    
Ojiji ati ina
àwæn arábìnrin láti òkè agbðn náà
saisies à l'aube des jubilations.
    
Lẹhinna wa ni isalẹ
nkan ti o sọ
les tribulations de l'origine.
  
Mossy ati disjunctive
awọn awọsanma alawọ ewe
pommadent les blessures de la terre.
  
jẹ ki a sọrọ nipa rẹ
mu dada
les mosaïques du passé.
  
Le ẹrin jẹ
jade lati ọkàn wa
le Mystère.
    
Awọn eniyan
jẹ ká jẹ awọn enchantment
celui de l'Esprit.

    
455

billevesée en robe diaprée

 Billevesée en robe diaprée   
 gba pada lati rẹ irikuri night   
 cilia-tipped awọn iṣan.  
    
 Receptionist agbada  
 kuro ninu psalter   
 gbogbo awọn eriali ita.  
    
 Ekun ti Ẹranko   
 igbo ariyanjiyan   
 fireflies darapo.
      
 Marbled soke sunmo   
 oju ti o pọ   
 awọn ọlọrọ wakati ti alade.   
   
 Ninu iho ti igbi   
 awọn sedimentary aise   
 milionu ti odun.  
    
 Gbigbe lori ipade   
 shards ti shards   
 globulated wọn igoke.

      ( Iṣẹ nipasẹ Jean-Christophe De Clercq ) 

454
  

La présence à ce qui s'advient