La sérénité

Etre simplement là, dans son corps, souplement. Respirer l’air présent.

Et voir. Ressentir tout son être se dissoudre face à ce qui est devant soi.

Et qu’importe si la limite entre moi et ce que je me donne à voir est émergente, mouvante, floutée et semblant alors animée par une énergie sans source ni destination.

Pour de longues minutes, attendre ou ne pas attendre, qu’importe puisque je suis tout autant l’origine que la fin du monde, et que le temps pulse hors le temps qui passe une musique si insistante que je calque ma pensée et mes mots sur le présent mystère.

Que seule l’alouette me sorte de cette rêverie pour me dire qu’il est tard et qu’il va falloir que je rentre.

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Chaque visage

  Chaque visage est un texte à déchiffrer .
Si j'observe le visage de l'autre sans
le réduire à ce que je crois en connaître,
alors une ouverture peut se produire dans
ma conscience et c'est ainsi que Dieu
me vient à l'idée .

Le visage de l'autre reconnu dans son altérité
est de l'ordre de l'insaisissable et de
l'infini .

Le visage est un continent qu'on a jamais
fini d'explorer, une terre sans limite,
un océan sans fond.

Ses traits, son relief comme celui de
l'écorce terrestre, gardent l'empreinte de
toutes les grandes et petites secousses
qui l'ont marqué .

Lire entre les lignes du visage suppose une
" claire voyance " qui vient du cœur, va droit
au cœur et qui s'appelle l'Amour.
Le visage, cette icône de l'invisible, est bien
plus fine, plus précieuse et plus belle encore,
quand l'être qui l'a peinte par son vécu, est
passé par l'épreuve.

La relation avec le visage se produit comme
bonté .

Regarder le visage d'une personne, c'est mettre
son ego de côté, c'est tenter de s'oublier,
soi ; c'est se laisser contempler par le visage de
l'autre, de ce prochain qui est là, en face de
soi et nous oblige, nécessairement et tendrement,
à faire de l'étranger son frère le plus proche.

" En te regardant ton bon sourire m'envahit ...
Suis-je encore de ce monde ? "
" Merci marraine . Merci ma bonne fée . "


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Nipa tẹsiwaju awọn iyatọ ti Raymond Queneau lori akori ti a mọ

  ” C’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en lisant qu’on devient liseron. “

Et en photographiant qu’on devient photographonC’est la faute au graphe et au fond et si cela se conjoint ça devientfaut grapher le fond ” –

Il s’agit ici d’une écriture proche de la Vision. Si bien qu’en développant le processus intégrateur de la chaîne faite de mots et de sons de ce qui se montre, l’on passe le mur du symbolisme. Il y a alors accès au parl’être, faille par laquelle s’engouffrent les paradoxes, le non sens, une bouffée de nouveauté, et le vol aléatoire d’un grand oiseau ivre de liberté : le fol-en-l’être qui renverse les perspectives de tout projet humaniste.

Entre Tuilière et Sanadoire.

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