Mga Archive ng Kategorya: taon 2022

Virevolte gracieuse

Massive étreinte    
La forme est là    
Près du roc que tout appelle    
Et je m'enquiers à déraison    
De trouver traces    
A la maison.  
 
A l'infini    
S'épousent le ciel et la terre    
En décalcomanie    
Les touffes d'herbes    
Émergeant de la tourbière asséchée    
Et je crie.        
 
Je crie ton nom    
Quand les feuilles tombent    
En virevolte gracieuse    
Dans ce silence ineffable    
Attendant la fine couche de givre     
Le matin aux cloques sous les yeux.        
 
Mêler fleurs et pierres    
Est chose facile    
A qui connaît l'alouette    
Au vent et soleil l'amie    
Ouvrière essentielle des cheveux défaits    
Sur la planèze des lumières.        
 
Aux ténèbres l'absence    
Et puis le rien d'un récit    
Accompagnant l'antique poème    
Du cœur de l'attente    
Éternellement recommencée    
Dans la chute d'une plume d'aigle.        
 
Marche    
Et puisse l'onde des jours venant    
Accumuler tant de gouttelettes de rosée    
Que s'enfuient l'écureuil et le merle    
Hors la porte cochère    
Au marteau claquant de vive manière.        
 
Mêlant la danse et le vin blanc
A l'ombre cadenassée d'un horizon plat     
Contrainte dans sa vastitude    
De répéter le nom que je t'ai donné    
Toi, mon Moi de chaque jour    
Pain de l'abondance au levain d'élevage.        
 
Tête blanche dans le reflet des circonstances    
La main passe soulevant mèches et connaissances    
Pour brumes en sous-bois    
Envelopper d'une étole blanche    
Nos corps soyeux    
De vivre la paix et le sourire des jours heureux.     

Cligne de l'œil
Et me pose question
Le fanfaron à la calèche bruyante
A la vue du recueil de mots
Collés disloqués éparpillés
Sur le chambranle de la chambre jaune.
 
 
984
 
 
 
 

Un corps neuf

Un corps neuf dans une boîte en carton.        

 Se présenter ainsi devant la Grande Porte    
Augure du jeu des divisions    
Que notre état d'homme debout    
A dû traverser    
Pour accompagner le corso fleuri.         
 
En maraude des bons moments    
En quête de sens     
Nous avons profité du donné de l'instant    
Pour ficeler menu    
Les bagages à emporter.         
 
Et là    
Point de colifichets point de passe-droits     
Juste les actes à déposer    
Dans le panier d'osier    
A l'entrée du temple.        
 
Jaugeant et jugeant    
Nos œuvres au débotté de l'instant    
Ils ont gravi la montagne    
Pour demander conseils    
Au Coordinateur du tout venant.        
 
Ablutions faites aux sources    
Attendre réponses    
En solitude    
Guetter les ferments de l'Espérance    
Dans les dédales de la Relation.        
 
Il est un lieu    
Il est un état    
Où stationnent les pontonniers    
Évitant de donner libre court au Rien-faire    
Pour souffrances nommées    
S'engager sur la voie de celui qui nous cherche.        
 
Formidable aventure    
Que celle de l'encadrement    
Pour accéder à ce qui suit    
Éclairé par les lampions de l'à-venir    
Havre des sécurités recroquevillées.        
 
Tu as peur ... at gayon pa man ...    
Ton autre moitié est proche    
Permettant d'être uni    
D'être Un avec toi     
Toi ton propre maître intérieur    
Le " Pareil de Lumière ".        
 
 ( dessin de Jean-Claude Guerrero )

984






  

A dos de chameau

Il pleuvait si fort    
Dans la grand'rue    
Que les gouttières dégorgeaient.        
 
A coups de pieds dans les poubelles    
Il était sorti du Slow Club    
Des poches sous les yeux.        
 
Faux-cils enlevés    
Il effaroucha un chat noir    
Sans se soucier du lendemain.        
 
Fadeur de la nuit    
Les voitures passent en giclant     
Les caniveaux abreuvés.        
 
Il titube et tombe    
Pour se relever trempé    
L'âme restaurée.        
 
Désespéré    
il hèle un taxi    
Vainement.        
 
Le monde est renouvelé 
Sur la route des lumières    
Les mains ruisselantes de perles d'argent.        
 
A dos de chameau    
Dans le dodelinement des dunes    
Un point à l'horizon, maging !        
 
Derrière Notre-Dame le matin se maquille    
La Seine paresse sous la caresse des réverbères    
Déjà la place Saint-Michel !        
 
Un homme de profil    
Tient un masque    
Serait-ce moi ?        
 
Je suis seul tout seul à être seul    
Se taire et puis rien faire    
Être l'envol d'un pigeon.        
 
 ( encre de Pascale Gérard )

983

Il sera assez grand pour garder les vaches

Une histoire à l'écart des routes    
Une histoire de vie    
A se cogner la tête contre les poutres    
Quand dans les combles  
Le vent siffle.        
 
Sortir    
Épouser la neige épaisse    
Qui recouvre la Lande    
L'appareil sur un poteau    
Faire un cliché blanc.       
 
Rentrer    
Glisser une bûche dans le poêle    
Gratter la braise avec le tisonnier    
Faire ronfler le tirage     
Pour que des escarbilles grattent le tuyau de cheminée.        
 
La terre battue de l'automne    
A remplacé la paille de l'été    
Les gens se pressent contre la table    
Les sièges sont pris par les anciens    
La cigarette gris-Job passe de main en main    
Une douce odeur d'étable flotte dans l'assemblée    
Les voix se rencontrent    
Le tiroir à pain est tiré    
La tourte sortie    
Est découpée en tranches épaisses    
Le fromage descendu de la planche    
Le jambon décroché      
Les chopines de vin bien noir    
Proviennent du tonneau en souillarde    
Les verres de batteuse s'entrechoquent    
L'on boit l'on mange l'on cause    
Des éclats de rire éclatent    
Le sol accueille les jets de salive    
Les yeux brillent    
Devant la lampe à pétrole    
Dans un coin sombre    
Un enfant silencieux    
Debout.       
 
Il ne bouge pas    
Ses sabots vernis du dimanche    
Reflètent une flamme qui danse    
Son bonnet laisse passer des mèches blondes    
Il est sérieux le petit    
Sa maman reviendra l'hiver fini    
Alors il sera assez grand pour garder les vaches.        
 
 
981

Comme au théâtre

C'est au travers des doigts    
Que j'ai saisis le soleil
Ngayong umaga
Comme dans le train
Où la cornemuse stroboscopique
Indique le prochain arrêt.

Aveugle
Je vous dis que j'étais aveugle
Comme un lombric des neiges
Que je n'avais plus de pieds
Comme les poissons de l'atoll
Cherchant le passage du lagon.

Nous avons tiré le rideau
Pour que la plaque minéralogique apparaisse
Sans numéro
Mais en filiation holographique
Telle une plume d'ange
Sous le nez de Nougaro.

Ralentissez votre course
Traduisez le livre de la jungle
Visitez l'aquarium de La Rochelle
Plus de sous-entendus
Rien que de l'entendu
Comme dispersé par le phénix des origines.

Ô Dieu des bateleurs
Qu'importe l'histoire
A la guerre comme à la guerre
Le jour venant verra l'audacieux
Capter en bout de zinc
Le godet filant comme l'étoile.

Vivre à toutes les époques en même temps
Impose de savoir retenir ses larmes
Car littérature et luxure sont les deux faces
Du doublezon de Boris
Pendu devant la ratière
Des chambres funéraires.

De manière ostentatoire
L'âge requis
La tête posée sur sa poitrine
Se gorger de sérénité
Fait au creux des entrailles
Se lever la Lumière.


Mon père ma mère
Le théâtre va fermer
Viennent les aurores boréales
Pour engranger le ferment de soi
Dans l'antre du bien-être
La chaussette arc-en-ciel.


980


J’ai vu la beauté

J'ai vu la beauté    
Sur le colimaçon de la chanson  
En déraison plier bagage    
Et tendre la main pour moins que rien.        
 
Des mots dans le chemin creux    
Aller et venir pour s'en aller et revenir    
Comme dans un film de Robbe-grillet    
Ressentir      
Ce qui pourrait se produire    
Telle vie prêtée    
Un soir d'été    
Et qu'au jour il faudra restituer.   
 
Partir à la recherche    
De celui qui viendra de son propre chef    
Ce fils de l'ombre     
M'accompagner sur les remparts.          
 
Plonger dans la gorge rousse    
Du boyau aux lumières frémissantes.        
 
Goulotte géante    
Accueillant le fer des Chouans.        
 
Femme au port de reine
Que le loup feignait de négliger
Pour noble cause
Émouvoir la galerie d'une onction de circonstance.
 
Il eut le nez pointu
Le lutin malin
A se pourvoir par pleine lune
Sur la borne milliaire
Ombres dissipées
Hors temps et hors d'usage
Disséminer quelques mots de beauté
Haut les cœurs dans le chemin creux.
 
 
979

Retenue

Je t'ai mené là    
Petite fille aux doigts de fée.   
 
Les anges nous ont suivi    
En cortège une rose à la main.         
 
Le chant du merle    
Je l'ai glissé dans l'enveloppe.        
 
Les nuages recommençaient à sourire    
Comme aux premiers jours.        
 
Je me suis retourné    
Pour voir la maison une dernière fois.        
 
De toute éternité    
Jamais tilleul et frêne n'avaient été si beaux.        
 
Nos rires ricochaient    
Sur le battant de l'horloge.        
 
Hormis cette attente    
Les phrases courtes permises    
Pas besoin d'image    
Les fleurs pensent    
Les pensées fleurissent    
Brûlent à même le macadam    
Les gribouillis de l'entendement    
Mort et vie forment tissus    
Une trace de sang pourpre au vent.      

 
 
978

Une vie agitée

Tu as parcouru le chemin    
Pour être des nôtres    
Sans que science te hèle    
Ainsi plongé dans tes écrits    
Éviterai-tu le pas de trop ?        
 
Aucune fièvre dans le ghetto        
N'a relégué ton énergie    
Vers la guerre    
Où l'abomination d'être célèbre    
Organise le délitement des rêves.        
 
Quel gâchis la vie    
Avant de s'apercevoir    
Que les derniers mètres à franchir    
Sont ceux de la dérision    
Quand la clôture s'affaisse.        
 
Le vieil homme    
N'appelle plus de ciels nouveaux    
Il boit mange et bredouille    
Des mots de grave densité       
En communication avec l'invisible.        
 
Alors la Vie agite les fantômes    
Et ceux-ci sortent à reculons    
De la boîte en carton    
Des tendres années    
Où l'homme était la joie de l'homme.        
 
Arrêtons là l'énoncé du doute    
Soyons maître en nos errances    
Sans passe-droit    
Sans refus du dépouillement    
Afin de garer le raison en double-file.        
 
Merci d'être venu me lire    
Merci d'avoir confié à votre visage    
Les traits du dépassement    
Vous avez bien mérité une tranche de gâteau    
Avant d'être compagnon de routes.             
 
 
977


Les moutons de Gergovie

De la terre nue autour du site  
D'orientation la quadrature    
De l'horizon à bon escient    
Main en visière face au soleil.         
 
Descente dans l'herbe gelée    
Craquante à souhait    
Irisée des fées de nuit    
Cherchant sommeil le jour venu.        
 
Rencontre des moutons    
Bêlements emmêlés    
Des crottes sous la semelle    
Bonjour bonjour les Belles !      
 
Puis le Silence    
Entre les murs et les taillis    
L'agneau mort    
Un corbeau passe.        
 
Retrouver le chemin    
Le soleil et la vie    
La glace dans les creux    
Aux dalles dansantes.        
 
Parking et tutti quanti    
Les portières claquent    
S'asseoir sur un banc    
A l'écoute.        
 
 
976

Des platanes tressant couronnes





Sachant parler aux arbres  
Il a revu sa copie    
Puis s'adossant au grand tilleul    
Évoquer les courses des enfants    
Dans le parc de la mairie.        
 
Entrons en regard-esprit    
De tous côtés dispos    
Prêts à saisir le bon regard le bon esprit    
A la pointe de l'épée     
Le travail accompli.       
 
Viens. Ne retenons pas nos larmes    
Soyons frère et sœur petite fleur    
Au passage du char à foin    
Sur la route poussiéreuse    
A rendre maman heureuse.        
 
Silure au ras du banc de sable    
J'ai vu sa goule barbue    
Devant la felouque descendante    
Au gré du courant tourbillonnant    
Aux grosses bulles argentées.        
 
Parmi les algues    
Cette forme cette femme    
Ophélie en sa chevelure    
Filant droit vers l'horizon    
Où dansent les fumerolles de la Centrale.        
 
Sur les berges se terraient les ragondins    
A l'abri des platanes tressant couronnes    
Vers un ciel d'attente    
Vide d'un bleu capricieux    
Faisant place nette aux brillances.        
 
 
975