Au ParadisIl y a de la bonne presse
Avec des livres en papier
Et des bonbons de porcelaine
Pour plus de béatitudes encore
Que de simples écritures
Et tout ça à la barbe de Dieu
Ce Convenu.
Moi j'aime les buissons ardents
Et puis les corons autour des haut-fourneaux
Aussi quant à Micheville
Les rails s'entrechoquent
Cela me conte la mine et l'usine
Et leur musculeuse ardeur
A écrire en lettres pourpres
La sueur et la souffrance.
Votre écriture n'est pas la mienne
Je compte les bouses en fin de foire
Solitaire parmi les prisons de fer
Pour aller quérir le Petit Prince Poète
Derrière les jupons de la ruse féminine
Qu'il convient de circonvenir
En substitution de l'attraction terrestreVers davantage de réalité. J'ai monté les escaliers de la butte
Puis descendu aux catacombes
A déguster des alcools forts
Le huitième jour de la semaine
En tapant comme un sourd
Sur le tambour en fer blanc
Au milieu du cuir et du plomb
De mes amis de l'ombre. Les mots
Des cris d'enfant
L'estomac
Une outre pleine de sentiments
Le visage
Criblé de tâches de rousseur
A coups de détachements
J'ai fait fi de la grande vie.
La marelle a fait place
Aux chemins vicinauxEsméralda m'appelle
Par le chas de l'aiguille
Pour que j'aille siffloter
Un air de la Renaissance
Sous les étoiles
Du berger de mon cœur.
1032
Matin crème
D'un jour levant
Aux merles à tue-tête
Déclamant la lumière
Toutes trilles offertes
A la communauté des vivants.
Nuit s'en vaPar petites touches de brume
De ci là
Les arbres se soulèvent
Leurs feuilles printanières
Frissonnantes au vent coulis.
Défilent les raides barres de fer
Sur l'horizon noir
Où vont les ombres
A portée de cette ascension
Vers le ciel des retrouvailles
Nous faisant pèlerins des mariages à venir.
Mêlons-nous
De chair et d'espritA la reconduction
De ce que nos ancêtres furent
Les passeurs de l'aventure
Aux courbes d'une paix véritable.
Marchons
Êtres mellifères des attentions du destin
Créatures fleurs
Gorgées de soleil
Recueillant les gouttes de nectar
En vue des terres où grandir.
1031
Sans retouche
Point de gâchis
Juste le bâton de pluie
A inverser
Ses rapports avec le monde.
Puisse le trou vaquer à son obscurité
Le souffle apaiser la verdure
D'une forme inssaisie
Parfaire le cri
Du cœur sailli. Enclosure
De l'essence de la vie
Par la maîtrise de l'esprit
Perçoit toute vision
Sous les apparences de la banalité.
1030
Parler de soi
Parler de son travail
Est cadre absolu
Devant l'amoncellement des connaissances.
Désir de silence
Immédiateté avec le monde
Rend la rencontre farouche
Même devant le miroir.
Distance fatale
A commenter la parole
De l'autre à demeure du passé
La raison est discrétion.
L'arasement des montagnes
Crée plaines de l'ennui
Sous le joug brouillé de l'instinct
A même l'air inhalé.
Remontée de la souffrance
De l'enfance le plus possible
Aller droit à ce que compte
De lacunaire cette rencontre.
Le texte repris
Sans que change le sens
Dégrade le probable du travail
Dans l'incertain du détour.
A cause de ce que l'on vit
Deviennent dures
Les éclaircies d'un ressenti
A laisser de côté.
Il est bien en place
Le poème et garde l'esprit
De la recherche sur le mur
Du reflet des lamentations.
J'attends
Dans un état de disponibilité certaine
L'encanaillement des pignoles douces
Sur le feu de la grâce.
Du doute perle l'inespéré
Et sais l'effacement de notre condition
Devant l'immensité de l'ignorance
Contre l'immédiateté.
1029
Ce qui se passe
Pour que la poésie
Soit si difficile à lire.
Que ma main
Soit celle d'un mendiant
A la porte des églises.
Échapper à la vie
Est nécessaire au présent
Du cœur des douleurs.
Fixer son regardSur les choses quotidiennes
De l'écran ma princesse.
Défragmenter les cimes
A guetter le chamois
Par les fenêtres de brume.
A l'adolescence
Ces moments de charge
Dans la plénitude de la vérité. Avec exactitude
L'effort de sens opère
Dans la marmite des traductions.
Après coup
Suivre les traces crêpe la main
Comme brûlures en destin.
Frapper monnaie
Sur l'émotion de l'écho
Montre chemin de traverse.
Là est notre état
De rencontrer l'autre journée
En gardant fraîcheur de l'instant.
Promesse des autres
Au sortir d'une guerre
D'être des frères.
Hors cendres de la nuit
Pointer du doigt
Toute lumière répandue à souhait.
Sources des sources
Sous le babil du chevreau
Etre ce regard réticulé.
Recueillir ces fragments
Quand parler juste
Impose sacrifice.
Mélancolie
A l'intérieur de la valise
Convoque le tendre voyageur.
1028
Juste ce qu'il faut
D'eau et d'air
Pour accrocher le jour à l'éternité.
Cette ombreCette lumière
Portées
L'une à l'autre
Pour tenir ensemble
La source des offrandes
Sans déchirure.
1027
Naguère il y eut prise d'air
Pour pommes rouler à terre.
Assises là bibliquement
Marthe et Marie en face à face.
Le poisson et l'oiseau
Refaisaient le parcours de leur rencontre. Son et eau de leur discours
Éclaboussèrent la fontaine d'une ombre furtive.
A ne plus mettre un coquelet
Dans la marmite, se dirent elles.
Les sous-mariniers de l'entente cordiale
Y crurent comme au temps des puces molles.
A dire à redire à maudire
Les mots étaient de braise. Pour que main en retombée du corps
Faire un cœur de leurs doigts fins.
Écume en commissure des lèvres
Il fallut se replier.
Notre Sœur était là
Et pûmes lui glisser par l'opercule
Les papiers de la recommandation
Que nous avions préparé
Pour le mur des lamentations
Mais que la grève des aiguilleurs
Nous réorienta
Vers cette tonnelle
Où claquer des dents
Est moindre mal
Quand dans la saulaie
Couinent les corbeaux
Préparant une nuit de silence
Ridulée par un vent frais
Appelé par iciLe Briennon des enfants
Façon d'accueillir le souvenir
Des garçons et des filles
Se retrouvant au lavoir
En tête à tête avec les étoiles
Cheminant en Galaxie
Affectueusement
Sans formalité
Comme voyageurs de la JoieDépliant leurs paniers
Cliquetant du choc des couverts
Devant la Cène du Vinci.
( œuvre de Frédérique Lemarchand )
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