Dans une boîte à chaussures sous le pommier du Japon au milieu des feuilles tombées mouillées sur le pavage Grand Chat était là. Son corps palpitait rose de peau sans poils. Je me suis incliné pour effleurer du doigt son corps nu et tiède puis penché contre sa tête nous regarder lui et moi et ses yeux pleuraient et mon cœur s'ouvrait. J'ai délicatement frôlé ses vibrisses il a légèrement tourné sa tête m'a fait un petit clin d'œil un signe pour me dire que là où il était ça allait. Accomplir un nouveau tour est innocence de l'enfance pour revenir à soi et préparer une nouvelle naissance dans le cercle parfait comme la lune croît et décroît en pulsations renouvelées en perfection pattes agiles et griffues à bondir sur la terre et la creuser. 869
Archifau Categori: Medi 2021
Sur la table d’orientation
Pas de bruit plus d'images ainsi font font font les petites marionnettes de la cave au grenier quand le jour devient souvenir. La pellicule d'acétate se détériore au passage du temps qu'une main a oublié dans le placard du passé entre vaisselle ébréchée et vieux papiers. Les pas ne feront plus craquer le plancher la montre sera retirée du poignet finement attachée au cou la croix déposée sans que la peau frémisse. Le chien sera silencieux dans le coin de cuisine replié sur lui-même à lever le museau quant passe la fermière. Page après page ils lisent mes poèmes à haute voix au lamellé-collé d'une moue de circonstance qu'un voile de tulle évente. Nous déplierons la carte routière sur la table d'orientation pour rentrer à la maison une dernière fois avant la nuit. 868
Ce n’est pas difficile
Ce n'est pas difficile d'avouer l'existence de ce lustre de cristal fleurissant sous le plafond de bois. Ce n'est pas difficile de lire et d'écrire un matin d'empreinte du sacré le geste dégagé du sens moral. Ce n'est pas difficile pour trois arbres au suc du May de combattre dans l'espace vital l'ébouriffement éperdu de l'esprit. Ce n'est pas difficile d'augurer du retour de la pastorale quand devant les miroirs de l'avenir se tournent l'insoupçonné et l'indicible. A qui le premier pas hors des bruyères de l'été pour que l'exigence soit de mise au rivage inconnu des vénérations de l'émerveillement que débite morceau après morceau le cartographe émérite de l'au-delà au soir magique d'applaudissements terminaux. 867
Aux herbes médicinales de Meyrignac
Aux herbes médicinales d'odeurs et de propriétés requises pleines brassées de bulbes épelés à l'orée de la maison de chaume il est seuil où déposer l'errance d'un parcours de vie sans que mal y pense si ce n'est la passe de Compostelle des pieds poussiéreux empruntée par les pèlerins en compagnie des nuits de remise en clair du message premier de liaison entre corps et âme ces forces héritées passées la ligne de front des vibrations enchantées par le souffle et l'esprit d'une posture de circonstance aux dunes hiératiques d'un vide accueilli par les petits personnages bandeaux sur les yeux valise ouverte au pressé d'une offre de paix de la lune en crochets par dessus la caresse des collines. 866
Parfumé à l’ail des ours
Parfumé à l'ail des ours la clé de Tournemire clencha l'ombre des sous-bois. Immesurable en son lamé de griffures la proie s'effilochait devant le prêt-à-porter de la séduction. Pour que le vent souffle droit à mesure du retrait des choses douces rides rapides sur visage flétri est requis. Replier les ongles usés au frisson de la parole enrichit notre regard. Peu de choses à dire en délicate posture devant la brèche de l'Invisible. Elles se plaignent de tergiverser le doigt sur la gâchette les ondulantes promesses quand les craquelures font place aux déchirures et qu'à l'arrêt se mordant les lèvres à sang et à cris elles jettent le dérisoire à droite alors qu'à gauche monte le nouveau monde de son homologue intérieur. 865
Dessiner ce qui est juste
C'est de ta voix que sont nés l'ombre et la lumière mon enfant des grottes profondes. En transe dans le creux d'une vasque à même la terre j'avais dessiné ce qui est juste. Le vent rassemblait les feuilles d'automne contre le mur de défens sous la chape des châtaigniers. Des êtres puissants et infiniment lointains déchiffraient l'énigme des yeux du corps augurant d'une diversion dans la normalité. Sans erreur point d'avancée sur le chemin de l'Unité. En équilibre sur le seuil laissant partir quelque chose d'ultime entre la tristesse et l'amour aux confins de la conscience je suis sorti dans un tourbillon flash lié au bleu profond d'une sensation que le vide spectral tentait d'atteindre avant que l'étoile du matin ne devance la croix de Malte. 864
Aux soupapes d’amour
Aux soupapes d'amour j'ai activé la flûte des vertèbres acrotère posé de guingois aux cintres de la Rencontre. La tête dans les étoiles par cette nuit grège le rire des pierres faisait banquette jour de fête. La féerie cinglait la joue quartz scintillant à la pointe du granite rugueux d'un suroît renouvelé. Réplique des mots ajourée de lampées de miel la grâce incise de ton âme était porteuse de prophéties. Cliquetis des ombrelles s'ouvrant gloup miam slurp près de la porte fenêtre le Bouddha s'éveilla dans le trait de lumière un bandeau de guipure telle seconde nature tout autour de sa tête en urgence du départ éternel. 863
Le bonheur de vivre
S'adresser au fou de circonstance par cette capacité de devenir le roi du vide en grande profondeur du langage des chats que le mystère fait vibrer. Ouvrir sans ambages le culot de l'obus au pur silence de l'instinct par temps de mitraille advenu. Tu as caché l'esprit de ton enfance sous les draps de l'attente et passe en voyou devant la guérite de la nature. Tu es source invisible aux limaces invasives sorties du cœur de l'arbre mort où gît l'exégèse des pensées. Flèche d'airain fichée en toute lucidité j'ai douté de toi quand la cloison de papier déchirée par le discours laissait paraître dans la fraternité retrouvée le mirliton du bonheur de clore à cru sur la croupe les vertiges de l'âme. 862
Douceur d’un amour
Douceur d'un amour dans un bloc vibrant que les lèvres ajustent. Exorciser la frayeur par un été de vacances de la montagne à la mer. Décliner un bonheur sans passage à niveau devant les rails de l'avenir. S'apostropher du coude et du chef devant les irréductibles de la croissance que le masque accompagne. Marchons et n'y revenons plus au dédain nul n'est soumis sous les ors de la confiance. De campement en campement nous avons soutenu nos dirigeants de retour de campagne lors canons silencieux l'ange de raison pouvait dans un ciel clair vivre de pain et d'eau dans l'aube protectrice des jardins à venir. 861
La vie-une
Acrostiches des poésies de grand-mère selon la période intermédiaire nous élevons les signes au paraître des fers. Les miracles abondent et nous nous éloignons sans que le tonnerre gronde. Nous fûmes morts et renaissons en silence en tirant la couverture au sort. Point de réalité juste un parfum préféré sous le masque devant la porte verrouillée. Quelques hommes de bien et peu frileux se sont délestés de leurs liens. Annonciateurs d'une Vision ils ont clamé le message d'être vivant tel rugissement de lion. Et de frapper du talon les thuriféraires joyeux sans que le temps limite l'intuition en complément intemporel d'une marche forcée sur les dalles de basalte de l'oppidum de lumière accueillant le corps et la matière d'une VIE-UNE. 860