Enfouissement perpétuel

 Les mots que rient ma mère   
 douces fleurs des champs   
 grappillées de main de fer   
 sans crainte ni orties     
 ad hominem     
 couvrent  l'horizon   
 reliques        
 ensevelies à la truelle     
 dans le béton des souffles courts.   

 Les objets se dissolvent   
 les gadgets s'entassent sur la plage   
 un drapeau claque son opprobre   
 la capsule saute   
 au vestibule des agonisants   
 le chien précède l'homme    
 l'homme précède l'âme   
 le jour s'estompe   
 un visage jaillit   
 telle une carte postale   
 la sacoche du berger   
 pleine d'oignons et de dignité   
 pour exposer en bord de rivière   
 au frais cresson d'une petite musique   
 sans présage   
 mais tout en surplomb   
 le trou noir du passé.  


 
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