Ce matin j’ai vu ma tête

היינט אינדערפרי
J’ai vu ma tête
À contre-jour en contre-plongée
Noire
Sur un ciel bleu de Manche claire
À heurter du coude
Des nuages gonflés de blanc.

Il y avait de l’eau
Enfin le bruit de l’eau
Sur les bas-côtés de l’allée
Toute droite filant dieu sait où
Et je me suis arrêté
Pour réajuster ce sac-à-dos
Dont les bretelles glissaient sur les épaules.

היינט אינדערפרי
J’ai vu mon visage
Un peu vieux comme aujourd’hui
Avec des cheveux blancs
Voletant tout partout
Comme les feuilles rousses du merisier
Qui n’en avaient pas fini
De remplir la pelouse d’un coloris de colibri.

L’écran de l’ordi
Laissaient voir ses icônes
Petites et variées
Accumulant les instantanées
D’une fin d’été
Puis laisser filer le vent d’automne
Comme perpétuation de l’espèce.

היינט אינדערפרי
Il y avait de l’entrain
Les oiseaux gazouillaient
Le radiateur se mettait en marche
Le mug déposé hardiment sur la pile de livres
Livrait régulièrement des lampées de douceur
Qui doucettement me réchauffaient la panse.

Le caillou noir venu d’Islande
Configurait l’heure d’hiver
En ce lieu de bois et de papier
Pourvoyeur de bulles d’or
Et de blessures
Pour un long voyage à venir
Au pays des choses rudes.

היינט אינדערפרי
J’ai vu les traits de mon visage
Enfin de ce qui se laisse voir
Derrière ses poils blancs
Encalminant avec sureté
Les orifices de l’échange
À la merci du tsunami de la parole.

Je n’ai pas joué de la guitare
Ni du trombone à coulisse
J’ai juste pris papier et crayon
Ouvert le carnet
Et jeter quelques mots
De pleins et de déliés dédiés
À cette vie de blés mûrs.

היינט אינדערפרי
J’ai ouï
J’ai oint
De mercis à foison
L’ordre des saisons
Si prêt de ma naissance
En rebond des anciennes contrées traversées.

C’était loin d’ici
Encore et encore
De hautes cheminées fumaient
Le bruit des laminoirs
Ombrait l’entendement
Des textiles souillés accrochés aux épineux
Faisaient fleurs de beauté.

היינט אינדערפרי
Je me suis rendormi
Sous la couette
Rideaux tirés
Pour me garer de la nuit
Sans souci du jour qui vient
Face au visage qui est mien.

Un rai de lumière
Passera au travers des volets
Ma sœur se réveillera
Le Godin s’illuminera
De l’autre côté de la paroi
Des voix des pas une porte qui claque
Papa et maman toujours là.


1684

לאָזן אַ ענטפער

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