א פויגל אין דער פינצטער

 

א פויגל אין דער פינצטער
a battu des ailes
comme on danse
et ça faisait le matin avant l'aube.

Puis les ramenant le long du corps
il s'est immobilisé
et ça faisait comme s'il était empaillé.

Bougeant sa tête
vers la gauche
puis vers la droite
et ça faisait comme un automate
sonnant l'heure dans nos grandes églises.

Puis s'est mis en boule
et ça faisait comme un poing fermé.

Avant d'ouvrir largement ses ailes
occupant tout l'espace
et נעמען פלי.

Jusqu'au noir absolu
et ça faisait comme une mise au monde.



574



זאג מיר טאטע, וואָס איז אַ פּאָעט ?

 

ם׳איז דער טאטע, װאם שטײט אויף בײנאכט
צו באַרויקן דעם קינד.

עס איז די בלום וואָס אין זייַן וואַזע
שאַפֿט דאָס װאַסער פֿון זײַן דאָרשט.

עס איז די ווייַטער צו זאָגן יאָ
דאָס הײסט, איך װאַרט אױף אײַך.

עס איז דער ינסאַמניאַק וואָס באַגריסן די נאַכט
אָן די חשד פון דעם טאָג.

דאָס איז דער מעטאָנימישער סדר
אונטער דער שירעם פון פארגעסן.

עס איז דער שאָטן פון מעמעריז
אין אַ קלאָר זומער טאָג.

עס ס האַלדז און האַלדז פרייד
די שטילקייט פון דער באַגעגעניש.

ס'גייט אין אויסלאנד
ווען אַלץ שוועבעלעך די פאַרלייגן.

עס קומט אויף אַ שטול
ליצנות אַרום אין ציבור.

עס איז חתונה מיט כעמפּ און מויז
אין דער דלאָניע.

ס'שפּרינגט אריין אין וואסער
ווען גייט די זעאונג איבער.

עס איז די ראָד וואָס דרייט זיך
ווען דער קערן קראַקס.

עס איז דער ליד וואָס רייזאַז
װי די פלאם אין האר.

ס'איז דער צעקרײטערטער פאפיר
אַז דער קאָרב באַגריסן אָן חרטה.

דאָס איז דער טראָפּן וואַסער
וואָס זיגזאַגט אויף די נעפּלדיק גלאז.

עס איז צו הערן צו די וואָרט פון די אנדערע
אן צו פלאפלען מיט די פליגל.

עס איז צו זיין שטיל
ווען דער טומל פון דער וועקסל וואקסט.

עס שיצט דאָס קליינע וואָרט פֿון גאָרניט
ווער קומט ארויס ציטערנדיק פון וואנען.

עס ס פּיקינג די עפּל
אָן געצווונגען צו.

עס גײט גלײַך
צו דעם שטורעם פון אומגערעכט.

עס איז צוריק דיין טריט
ווען עס איז גאָרנישט צו זען.

עס ריטשאַז זיך
צו באַקומען שרייבן טינט.



573



ל'ומזעיק

 


קענטיק איינער

Vis
און אספן
ל 'ומזעיק
יינציק קענטיק
אַנניימד
רענדערד ינאָפּעראַטיווע
דורך די פאלק פון קענטיק.

די שאַל אַרום די האַלדז פון די וואָקער
העכערן קאַלט ווינט
אויף די פּעריפעריע פון ​​די הייס גוף
דער שאַל דראַפּט די פענס פון דער נשמה.

די שפּאַלטן שאַרפּאַנז די ווייטיק
זי שטעכט אַמאָל
און לערנט אונדז גאָרנישט.

וואָס אַ יינגל
איז מיר נישט געגעבן געווארן
די סצענע
אין דעם אומגעזען
מיטיק דערשטיקט פון מורא
די געזעץ ריקוויירינג
ל 'ומזעיק
צו באַהאַלטן זיך אַוועק פון די לענדער פון דער מיינונג
צו זיין בלויז דער אַנדערער פון די געזאגט זאכן
בשעת אין פּרעבענד
עס אָפפערס עמפּטינאַס
אין דעם ברעג פון וואָס
די זעעוודיק שפּילט מיט די אָססיקלעס.

די עפפעקט טירעסE די פּאַלימפּסעסט פון מעמעריז
פֿאַר אָן קוקן צוריק
צו לאָזן צו אונדזערע פֿיס
דאָס קליינע ווילדע גראָז
טייל די ליפן פון די מיסטעריע
בלויז פאַקט אין דער חלום
בלויז טייל פון דער חלום
לידינג צו ופמאַכן דעם חלום.

מיין זאַפט
די קענטיק איינער.



572




אין ליבע היילונג

 

Son regard s'envole
par delà la lisière
sa voix de chèvrefeuille m'éveille
caresse de ses tresses
s'enflent au liant de l'ombre
quelques lampées de brume.

Hölderlin revient sur ses pas
d'une veste à grandes basques vêtu
perruque plaquée
en montant le perron
les talons de ses bottines
claquent sur la dalle.

Des mains se tendent
sous l'ombre des charmes
viennent les enfants de la ville
gambadant s'esclaffant
de banc en banc
jusqu'au saut de l'ange.

Franche cavalcade
de fer et de feu mêlés
sous un ciel d'orage
s'avance le sceptre des arrogances
flegme apparent
de notre séparation.

Échappés par la coursive
reflétant les vasques endormies
les farfadets de l'oubli enjambent la clôture
vaste espace en déclivité
vers l'arbre mémoriel
de nos joutes en jeunesse.

Le matin
tout est dit
de l'abécédaire des contritions
aux remontrances désuètes
en remontant la contre-allée
nous toucherons à dame.

J'entrerai
de façon unie vers elle
par la voie des mots
en douceur
la fleur de sel aux commissures
en guérison d'amour.


571



טרערן און מאָירע

 

D'avoir dans les tiroirs
larmes et moire
comme on va
au carmel
prières déployées
par l'offre d'abondance
où dansent les Érinyes
là-bas au Golgotha
a plus d'un tour dans son sac
le gars aux arpèges
de neige et de briques pilées
science ou sagesse
à contenance égale
partir dans un rire
marcher sur le névé
enjamber le nid d'aigle
plume virevoltante
visionnaire vers le pont de planches
au poteau cerclé de joncs
le sphinx
mandoline à la ligne
même lune à la une
en fond de mine
à rouler les wagonnets
aux doigts des fées couturières.
 
 
571

מאַנטל אויף דער סטעפּ

 

מאַנטל אויף דער סטעפּ
שטויב אין רוץ
די שפּורן שאָקלען
ווי תפילות
אין ווינטן
אן זיך אומדרייען
פארגעסן פון דער זון
די וואָלקן ראָווערס
אויף די לעדער פון אַבסאָלוט וואָקערז
דער צייכן פון ליבע
פון נעכט, פערעד
סיפאָן וואָרטעקס
מלאכים האָבן אַ סך
אין די מיסיע לענדער
אין די וועסטיבול
די פליען פון הענט
כאַפּן די וויק
אין די פראָנט פון ינקאַנטיישאַנז
ווי קרעלן פון שווייס
רעפלעקטינג מאַסע-שייַכעס ווענט
פון דער שטאָט פון שטאָל פון די קאַנפיינד
מיט פּיטעד ווענט
בײַם מדבר זאַמד
קוואַדראַט ווערטאַבריי
אַלט סדר
פאר נעכטן נאכט.


570



מיס מאָנדע

 

Avec quelques brins de paille aux pieds
Miss Monde est sortie de la favela
hors des fourches caudines
pour engendrer une chanson.
 
De mon corps
la joie épanouie
aux patères de l'entrée
un arriéré mal appris
bonheur en plumes d'oie
אן זיך אומדרייען
en sirotant le quart d'heure
à demeure des nuages du bonheur
en compassion
des petits hommes
aux gros sacs bistres sur le dos
gravissant la pente
les pages de mon âge tournent
du passereau au corbeau
s'inscrit l'échafaudée des choses de l'esprit
sous la véranda
une marionnette affalée sur le sofa
le chapeau couleur d'ambre
oscillant au rythme du cri des enfants
au loin les brumes matinales se déchirent
le chat miaule.
 
 
569
 

Pieds nus dans la poussière

 

Pieds nus
dans la poussière du sentier
nous pûmes les rejoindre
compagnons de disette
près de la croix de fer.

La maison était là
blanche en bout de village
à l'orée de la Lande.

Là-haut dans la lumière
volaient les esprits
sous l'archer des violons.

les bourgeons du printemps
claquaient en s'ouvrant
rythmique des doigts de l'artiste.

Nos yeux de porcelaine
rougissaient
à mesure de l'avancée du nuage.

Des voix s'élevaient
vibrionnantes de notes claires
sous le joug étincelant
des heures absolues.

Main dans la main
les générations se succédaient
parées de longues robes blanches.

Je reconnus grand'père Victor et son bâton
l'œillet de poète entre les dents
grand'mère Marie et sa vivacité
puis marraine Fernande pince-mi pince-moi.

Les cloches sonnaient
la nuée s'ouvrit
et vîmes poindre
le félibrige à l'œuf bleu.

Mon âme
ma singulière enfance
tu prospères dans la foule éternelle
mes frères et sœurs rassemblés
dans le drapé des pérégrinations
dans le monde intermédiaire
où naît et meurt
le grand soulagement.

Ce lundi il y avait monde au foirail
de bouses et de biaudes bleues
sous les bérets durcis
la cigarette au coin des lèvres
à deviser
à se claquer les mains
marché conclu.


568

ליבע, le sentiment essentiel

 

L'amour
Ce sentiment essentiel
le sentiment qui donne du sens
le sentiment qui donne LE sens.

L'amour est ouverture
il est le gladiateur de l'univers
son arène est le face-à-face avec l'événement
et le sable de l'arène, la sueur de nos efforts.

L'amour gambade dans les prairies de la liberté
il passe par ici, il passera par là
le jour lui fait clin d'œil de toute éternité
et la nuit volée de passereaux en goguette.

S'il ouvre sa veste
ce n'est pas pour vendre son cœur
ce n'est pas de tendresse qu'il s'abreuve
c'est pour offrir son sein à l'âme errante.

Il n'est pas le maître des clés
pour peu qu'on le supplie de venir en aide
il est là, sans hâte, sans raison,
le placide travailleur de l'Esprit.

Il a juste besoin de nous
que notre regard se retourne
pour voir au fond de nos souffrances
l'aube mélodieuse de la confiance qu'on s'octroie.

Sa place est partout
dans toutes les chaumières
près de l'âtre en hiver
près des cerisiers en fleurs au printemps.

Son nom véritable est ÂME POUR TOUS
et le pourtour des enceintes qui le ceignent
autant n'initiations à franchir
dans le silence de l'abandon.

Amour des eaux lustrales
je te hèle au cours de mon voyage
pour recouvrer les pas perdus de l'enfance
sous le couvert des grands arbres de l'allée d'Allagnat.

Puisse l'amour en dépouillement de ses oripeaux
être la dent, le coutelas, l'épée de justice
au service de nos épousailles avec le Très Haut
dans le miroir aux fractales de notre quête.


567



Le tigre

 

Je suis le tigre de personne
j'hante les halliers de l'imaginaire
je peux être l'animal totem.

Je fais irruption sans prévenir
je suis le tigre
je suis à l'affût de vos moindres mouvements.

Je suis rien
rien que le jour qui point
rien qu'un regard de mars posé à la fenêtre.

Je suis le père
je suis le fils
je suis l'ombre de moi-même.

" Mais quel rapport à-t-il avec la réalité ? "
reflètent les gens de bien
les gens de la fine pointe de l'âme.

Je suis l'arc-en-ciel
qui diffracte et relie
je suis le pur cristal aux mille facettes.

Comme vous d'ailleurs
et si cela vous apporte
qu'importe.

Ne laissons pas filer le sens
entre les doigts des vaillants
des nettoyeurs de l'ordre.

זאל ס זיין אין קאַאָאָץ
avec le plus petit que soi
avec la perfection.

Je n'accompagne pas
je suis le mouvement
et vous êtes le mouvement.

Vous et moi sommes le même
notre séparation apparente n'est qu'ironie
notre unité est pleine.

le tigre n'est pas la souffrance
il est surprise jaillissante
il est joie libératrice.

Et si quelque lien le soudoie
sa morsure claquemure les mauvais esprits
dans la cage du chat de Schrödinger.


566