Ebe nchekwa ngalaba: Afọ 2022

Nsusu ọnụ na-atọ ụtọ

N'oge a   
Ahụrụ m isi gị n'ọbịbịa gị   
na enweghị ike imetụ aka gị aka   
nke ume m   
na oge ntoju   
nke nkwa ochi   
inwe ike ime ka ị mụọ ọzọ.      
 
Enwere nsogbu a   
ugboro ugboro tributes   
n'ọnụ ụzọ ụlọ nsọ   
mgbe m na-arịọ arịrịọ   
na-apụta caresses   
nke anyanwụ na-amaghị nwoke   
jiri rosé sachaa ya.      
 
Na ụrọ dị ime   
Akụjisịrị m okirikiri sphagnum moss   
maka ụta ntakwu nta   
kewaa egbugbere ọnụ ndị a hụrụ n'anya   
nke a kwadoro ọnwụ   
na-asa ahụ n'abalị ahụ na-adịghị mma   
 iju ntutu.      

Enweghị ike ime ya mana   
wuo imi gị   
were kwa nkù nduru   
mee ka obi na-afụ ụfụ   
mpako ịnọgide na-enwe   
ebe nchekwa nke blooms   
jiri nsusu ọnụ dị ụtọ.      
 
 
1105

Ndị menhir

Otu, des plaines infernales   
que la jeunesse abhorre   
m'ouvrir par le devant   
le ventre   
pour me regarder mieux.      
 
Septembre au sceptre doré   
annonce fermeture de la maison   
quand passe soleil au firmament   
de la journée   
ma belle boulangère.       
 
Fussent subreptices   
les apparitions de l'ombre   
rien n'empêche d'être clément   
par les chants par les roses   
ô fruits de la lumière.      
 
Sitôt aimée   
quand brille l'aube   
je m'aperçus qu'en son esprit   
gisait par le travers   
son corps ensemencé.      
 
Roulez à cœur perdu   
par les sentes ombrées   
nos âmes empenaillées   
qui devant l'âtre   
soufflent la romance.      
 
A pleines mains   
les joues en feu   
ils ont vaincu la parole imparfaite   
à s'enivrer, à se défier   
avant d'éclore le lendemain.      
 
Point de papier froissé   
à la corne d'abondance   
par les chambres secrètes   
soufflait un cercle d'air    
embryon des coulures de l'esprit.      
 
Ployons la baguette du sourcier   
par dessus la rime gonflée   
stance odorante des rires infernaux   
saisie sans linceul   
la joie fuyant la peine.      
 
Du pic épeiche de la forêt   
perché sans arrogance   
le menhir arguait l'accomplissement   
de tant d'années à soulever encore   
au passage des korrigans.      
 
 
1104
 

Plume grasse

Écrire n'est pas d'éradiquer   
d'une plume grasse   
la virginité de la page.
   
Le chemin est à ce prix.      
 
Regarder à la dérobée   
la fuite du temps    
occasionne carambolage de la raison   
et cadavre déterré.      
 
Aussi semble-t-il   
davantage céans    
de se tenir là   
accroché au pommeau de la rampe.      
 
Tout est pur.
  
Entre ses lèvres   
se lève le râle du fauve épuisé.
    
" Dis-toi bien qu'on est en train de te tuer ".      
 
Se tenir à l'écart   
en contrebas de l'octroi   
rend la chose facile   
telle tâche de sang du temps des cerises.      
 
Restons en silence   
à la bifurcation.
   
Découvrons l'écran secret   
des invalidations.      
 
A soulever le vasistas   
du côté du couchant   
expose à rendre visible   
la sente à l'endroit de l'orifice.      
 
L'âme endeuillée   
tarde à dresser le pavois   
devant l'écrit insensé.      
 
Fais ton travail   
enfant du soleil inversé   
dont la silhouette vague   
ensevelit la cause.      
 
 
1103

Ecrire pour peu que le vent vienne

Ecrire c'est aller   
là où s'arrête le visible.    
 
Ecrire   
c'est valise faites   
ne plus savoir où l'on va.       
 
C'est être   
devant le grand mur aux pierres sèches   
repère des vipères   
et des trésors mêlés.     
 
C'est arriver au port   
après avoir erré   
de rivage en rivage   
en distraction des tempêtes   
et autres suffisances.      
 
C'est ne pas y être   
quant on vous attend   
le doigt sur la couture   
en érection lente   
hors les traces du reflux.      
 
C'est vivre   
avec légèreté      
en se penchant sur son cœur.      
 
Si faible sois tu   
tu pourvoiras   
à ton besoin d'élévation,   
cet espace   
où respirer les grandes randonnées   
au soleil de l'esprit.      
 
Ecrire    
c'est n'y être plus.      
 
Ecrire   
c'est être un bouchon de liège   
sur la mer des outrages   
à palper de tous ses doigts   
les anfractuosités de la fadaise   
signes avant coureurs   
des onctuosités de l'âme.      
 
Ecrire   
c'est aussi,
seul,   
franchir le seuil de sa maison    
pour rien.      
 
Ecrire   
c'est chercher ce qu'on a déjà trouvé,    
simple idiot du village   
en quête des photons de lumière.      
 
1102

Petites lampées de plaisir

S'étonnent de rien   
les fibrilles du poème    
quand vient le temps des vendanges.      
 
À la lueur des lampes grises   
il est de bon ton   
de les couper bien ras.      
 
Feuillages tendres   
en accomplissement d'un dévers de l'âme   
la perspective opère.      
 
Navrées d'être en retard   
les ondes progressent   
à petites lampées de plaisir.      
 
Creuses à minima   
sans que le cœur vacille   
les roches pleurent.      
 
À n'entendre que la mer   
les mains crochent le vêtement   
à mesure de l'ourlet.      
 
Rousse de raison   
elle a permis la femme d'esprit   
d'opérer à demeure.      
 
Des doigts fins   
dédoublent les écailles   
d'un geste fol amour.      
 
Fleurs et eau
sommes en haut du promontoire   
une volée de passereaux.     
 
 
1101

Ụzọ ụkwụ kpuchiri ekpuchi

Le jour j'écris   
Je participe     
Je préempte.      
 
Le soir je lis   
Manière de voir en lettres bleues   
L'histoire des origines.   
 
Na-ahapụ m rehash
M na-emeghe Gehenna
Eziokwu gara aga.      
 
Dans les halliers du temps   
Se bousculent les impressions    
Bêtes franches à l'empreinte sacrée.      
 
Na chiaroscuro sfumato
Na-eguzo menhir
Ihe ga-abụ eziokwu.          
 
N'ime nti ntị
Njikpa onwe
Kpuchie ihe mgbu.      
 
Ifufe ugbu a
Enweghị ike ime ka osisi cherry maa jijiji
Enweghị ncheta na-abịa.      
 
ụmụaka na ndị nne na nna
gbawaa ụtarị
akaụntụ idozi.      
 
Déjà vu
Anụlarị
Ma echi eruola.      
 
Ọ dịghị ọzọ ebe ọzọ
Na hangers nke ịma mma
Kpebie echiche dị nro.   
 
Akwụkwọ nwere ike ịda
Kwa afọ anaghị m anụ ha ọzọ
Site n'ụlọ m nwere ọtụtụ ọnụ ụzọ.      
 
Les allées couvertes   
Recouvrent les morts   
Pour plus de gratitude.     
 
nọrọ ebe a na ebe ahụ
Ọjụjụ nke Nghọta
Na-emegide nkwekọrịta.      
 
Se déposséder   
Infléchit le futur   
Vers ce qui sera.         
 
N'ebe dị anya na ndepụta na ndị ọzọ ekpughere
M soro plume ọcha
Alaka nke uche.      
 
De chemin   
Point   
Juste les formes de l'illusion.      
 
Arranger   
Sans se ranger   
Offre visions.     
 
Site na mmebi ahụ
Ahụrụ m ise siga
Ọkụ mbụ.      
 
Obere aka nke akara aka
Ka akpụkpọ anụ dị nro nke ụtụtụ
M na-atụ aro ka mmụọ nsọ bịa. 
 
Ọ bụrụ na m dara ntakịrị
Ọ bụ n'ihi egwu na ihe ijuanya
Iji mebie ahịrịokwu nkịtị.     
 
Ainsi dépouillés de tout     
Il se peut que nous soyons bienveillants   
Vers là où nous allons.  
 
1100

Na North Bridge

À fleur de peau   
À fleur d'eau   
Les nuages s'effilochent   
Jusqu'à tard le soir.      
 
La mer monte   
Amenant algues et plastiques   
Sur la plage aux enfants bruyants   
Que les parents morigènent.      
 
Fruits de mer et crêpes sarrasines   
En fond des luette    
Signent d'un cidre brut   
Le bulletin de bonne conduite.      
 
Mêlant le genièvre et la pomme   
Adam et Ève   
Rassemblent les grumeaux de la fête   
Sous la guirlande de la guinguette.      
 
Main dans la main   
Dans la découpe des sorbiers   
Le soleil se couche   
De ses doigts rouges et jaunes paré.       
 
Remontant l'estuaire   
L'Écailleur aux huîtres bleues   
Sur son paddle endimanché   
Agite ses drapeaux de prière.      
 
Un train passe   
Sur le pont du Nord   
Un bal y est donné   
En souvenir des enfants obstinés.      
 
1099

Les cinq demoiselles

Plaisamment tendres  
À l'heure de la feuillée   
Les branches du frêne tombèrent   
Autour de l'arbre franc   
Tronc d'amour    
Pour des alouettes dérivantes   
Sur la planèze des souvenirs   
En raclant au passage   
Le fond des narses   
Que les géraniums en reconduction   
Fleurissent à foison.        
 
Que naissent et meurent   
Traces dorées sur les stèles   
Ces Êtres par le sang donné   
Au clair de lune   
Écartant d'un trait de lumière   
Les ombres de la douleur   
Aux doigts graciles   
De la femme aimée   
Descendue des hautes terres   
Parée de silence   
Par ces temps de déraison.      
 
Cinq demoiselles m'avaient tendu la main   
Pour le prix d'un ex-voto   
De seconde jeunesse   
Loin des listes préparées   
À la porosité précieuse   
Ouvrant par le devant   
Le ventre des enchantements   
Alouette belle comète   
À remercier mille fois   
Loin des siens   
Aurore en fête.      
 
1098

Aigle moqueur

 Filent grand train   
Les commensaux de la génuflexion   
À l'ombre des hêtres bruissants.      
 
Accaparent l'innocence   
Serres ourdies par la canicule   
Les aigles moqueurs.      
 
À ne plus savoir compter jusqu'à trois   
Il entreprit de guerre lasse   
La marche vers la falaise.      
 
Dans sa chambre   
Il n'avait plus à qui parler   
Depuis l'hémorragie du silence.      
 
Le regard surjoué   
La fin du week-end   
Annonce tempête pour le lendemain.      
 
Ah oui   
Recommencerai-tu   
Ma Douce à me tenir la main.
 
Filet d'argent
Des peupliers au vent vibrant
Craignent la nuit.
 
Sur le dé à coudre de mère-grand
Passe en menu équipage
Les pages d'esprit de la Vulgate.
 
Qu'avez-vous fait
Monsieur le Père
De cette engeance au vent venant.
 
À trop étreindre le dispositif
La parole poétique
Évite le secret des Lumières.
 
Telles ailes du désir
Autant se mettre à genoux
Devant toute prédiction.
 
Tout ce qui est rare est cher
Disait la lampe d'Aladdin
Dans sa dimension utopique du libéralisme.
 
Sorti des chaînes de l'oubli
Il promulgua la chose 
Par usage participatif de la parole.
 
Déchiré, éparpillé, balafré
Il présenta sa bougie
En abandon total de son dénuement.
 
Quelques feuilles mortes
Disposées éparses 
À perte de vue.
 
Le paradis. 
 
 
1097

Plume blanche

Plume blanche   
Enrôlée de force   
Elle voletait   
Évoquant blés et bleuets   
De la mère patrie.      
 
Vibrant au vent léger   
D'un verbe assuré   
Elle montait les marches   
De la nuptialité   
Pour plus de nuits d'amour.      
 
Des vaguelettes formant chèche   
À la porte des Tournelles   
Encorbellées  par le chant des pastourelles   
Courbaient les tiges sèches de l'ombelle   
Avant l'entrée dans le sanctuaire.       
 
Tenant le petit frère par l'épaule   
Elle s'épancha   
Dernière fleur violette   
Musardant sur la murette   
Un souffle d'air pour la collecte.      
 
1096