زمرہ آرکائیوز: مئی 2021

Tant et tant de mots

Tant et tant de mots   
sortis de l'ombre   
par la peau du cou   
forment guirlande   
que le ciel en ses instances   
fait cliqueter d'un sourire soustrait.      
 
Brise de mer   
sur le lagon des offrandes   
شام کے وقت   
alors que les flonflons de la fête   
mènent grand train   
juste un trait de lumière sur ton front.      
 
La croix des croyances   
postée à la croisée des chemins   
engage à manger des fruits de saison   
sans raison   
et d'allumer le feu de l'été   
des sept épis de blé accompagné.      
 
Au séchage des linges sur le pré   
en sainte survenue ascensionnée   
est arrivé le temps de la fissure initiale   
sur le mur des lamentations   
ce frisson des petits papiers pliés   
à l'encre sympathique endossée.      
 
Hommes et femmes du dernier passage   
sous l'œil d'une étoile naine   
je vous ferai mirobolantes oreilles   
avec ce regard bleu roi    
et les joues avenantes   
d'une conscience nouvelle.      
 
 
790

La maison des vivants


La maison des vivants   
rassemble les sages autour des morts   
et quand les morts sont honorés   
le dernier mot raille la vie.      
 
Honorer la personne   
louanges enrubannées de peu   
pour les super humains   
a goût de dérision.      
 
Endormir un enfant   
quand la nuit tombe   
propose l'histoire   
de la fin d'un amour.      
 
چھوڑنا   
que dire sans la jolie fiction   
dont les adultes se repaissent   
à leurs côtés l'ombre d'un doute.      
 
 
789   

La chemise est sèche

 

Ce matin    
la chemise est sèche   
même que les parties usées
luisent au soleil.    
  
 Sans injurier le temps qu'il fait   
 کوئی سوال نہیں پوچھا   
 de magistrale manière   
 nous étions tous au fond du gouffre.      
  
 Primordial soucis   
 la vie mènera à terre   
 cette fraction qui touche à sa fin   
 sous le coup des certitudes.      
  
 Finissons-en   
 prenons le fusil   
 le grand feu   
 anéantira le feu des syncopes.     
  
 A trop ensemencer les parures de l'oubli   
 la porte se refermera sur notre passé   
 pour sans soupçon et avec bonheur   
 aménager en H.L.M.      
  
 Le combat est digne   
 au regard de quelques-uns   
 sans surprise devant l'ennemi   
 sans mettre trop de temps à mourir.      
  
 Encapuchonné de détestation   
 à la merci des coups de sang   
 ils ont gravi la montagne   
 pour clamer l'utilité de la lutte.      
  
 Au bric-à-brac des pensées vieilles   
 séjourne en catimini du sel de la mine   
 plongée en ses eaux troubles   
 la gueuse aux crocs blancs et lèvres marines.      
  
 La langue ne déchire plus   
 point de clameurs   
 l'éternité balaie devant sa porte   
 un reste d'envies et d'ambitions.      
  
 Entre la pauvreté et la richesse   
 une vie douce et sobre   
 vécue avec affabilité   
 l'air sain des lendemains silencieux.      
  
  
 788
   

La femme du germoir

 

 Au ciel des oies sauvages  
 à la pointe des zébus sages    
 j'ai survolé la lande dodue   
 sans savoir où je me suis rendu.      
  
 Glacé, le gilet ouvert   
 fallut monter à l'escatoire   
 faire des bras et des jambes   
 grand cas de l'air du large.      
  
 Parler américain   
 sachant qu'à dos de chameau   
 le trajet s'amenuise   
 tant le sable du désert est profond.      
  
 Silène gras extrait de l'ornière   
 pas plus tard qu'hier   
 fait que sortent de l'ombre   
 les idées noires.      
  
 Au partage sécuritaire   
 des éclats de voix    
 seul à bord   
 j'accueille la femme du germoir.    
  
 Pour s'enfuir   
 touches blanches   
 sur la folie du plaisir   
 le muguet entre les dents.      
  
 Inverser son regard   
 appeler cause ce que nous qualifions d'effet   
 s'attribuer la responsabilité de ce qui nous arrive   
 nous invite à vider notre sac.      
  
 S'accrochent aux bonbons ronds de l'accordéon   
 les flammèches dévorantes
 de l'outre-mer   
 des navires de guerre.      
  
 Habiter là, quelle miséricorde   
 alors que l'aube s'apprête   
 pétrifiant le pèlerin   
 de se remettre en marche.      
  
 D'eau et de feu   
 à la portée des enfants   
 s'élèvent au parement du portail   
 l'ail des ours du mât de misaine.      
  
 Clamer ici ou là   
 la rencontre avec l'imprévu   
 de matière ceint   
 au médaillon des remises en question.      
  
 Changer de voie   
 pour de la dégradation des milieux de vie   
 faire chemin de rêve   
 aux senteurs océanes.      
  
 A point nommé   
 quand les navires sortirent de la brume   
 je vis le clepsydre se vider   
 d'un suintement leste de conscience.       
  
 Paradis retrouvé   
 lèvres soulagées   
 le rire raisin sur tes seins   
 délicate entrée en patience.      
  
 Et le soleil prit tout   
 sans penser à mentir   
 que même les fusils démodés du mur des fusillés   
 devinrent fleurs de printemps.      
  
  
 787
   

L’auréole

 
 
 Je l'avais laissée en bout de table   
 elle chantonnait   
 et la lumière irradiait.      
  
 Un simple coup de fourchette   
 comme broche de grand-mère sur son corsage   
 et tout était dit.      
  
 Je vins chez elle   
 elle était avec un compagnon   
 j'étais avec une compagne.      
  
 Les jours et les années passèrent   
 pour la chose ouverte  
 faire patte douce sur l'ouvrage.      
  
 L'animal-maître qui attend   
 trop de trop   
 ne peut transmettre son enseignement.      
  
 Si ce n'est   
 au milieu des puissances apaisées   
 racler le fond du chaudron.          
  
 Pour chuchoter à l'oreille   
 attendre et écouter   
 un haut degré de transformation intérieure.      
  
 L'auréole   
 cette forme que revêt la rencontre   
 et traverse la création.      
  
 La connaissance   
 la destinée   
 une force.      
  
  
 786