Arkivji tal-Kategorija: Sena 2018

la fleur de l’humanité

   Une solution à la vie   
le picota du pic épeiche
alors tu verras cette attention
livrée au frais matin.

A l'aune des autres
s'origine mon âme
effluve des brumes
au creux du vallon.

S'éloigne l'échéance
des mortelles errances
au sein des plis
s'enfle la rumeur.

S'illustre sous la pluie
les graminées forestières
chansons de crêpe
en sourdine des mots de braise.

S'afflige d'une auréole
les plaies pansées
que le vent embrase
sous les murailles de l'esprit.

Soulevant de ses bras
les entrailles terrestres
elle hochait du chef
le frisé des chevelures.

A l'évidence des couleurs
entrait rassuré
le beau de la poésie
entre midi et quatorze heures.

Passe la gamme
notes posées douces
sur la parure
du sol dur.

Fil à fil
il saint chrême sur les lèvres
s'avance en solidarité
la fleur de l'humanité.


403

le chantre des allers et venus

   S'étonne d'apparaître en demi-lune   
Le chantre des allers et venus
L'étrange personnage de noir vêtu
A l'origine des questions :

Peut-on prendre ce qu'on nous donne ?
Faut-il magnifier ce qui est naturellement bon ?
N'y aurait-il pas au fond du fond le germe originel ?
Le sommeil n'est pas un voile sur la conscience
Il est le chevalier errant
La manifestation des offenses faites à la Vérité.
Aussi
Se lever de bon matin
Prendre appui sur la rambarde de la fenêtre
Ouvrir les yeux sur ce qui est
Accomplir le jour qui vient
Se refermer le soir venu
Respirer les sables de la tentation
A mesure de leur enfouissement
Dans l'océan des allers et venus.

Embarcation poussée par le vent
vers les terres de la reconstruction
De main en main
Étreignant l'odeur des herbes arrachées
Glisser en long de pente
Visage en demi-lune
D'origine en origine.


402
( détail peinture de Frédérique Lemarchand )

petite main diaphane

   Petite main diaphane   
 posée sur la guipure du corsage   
 ourlée d'ombre   
 blessure chevillée   
 remous des souvenirs   
 dans l'aplomb   
 échos sans retour   
 de l'espérance agitée.    
  
 Au pavillon de Flore   
 s'évaporent les mousselines   
 narines ouvertes à l'odeur d'ambre   
 menuet coupé d'une gavotte   
 retombée burlesque   
 d'un feu ardent de cheminée   
 mécanique céleste   
 portant haut son panache.    
  
 Les cloches à toute volée   
 encerclent la campagne   
 au devant des loups   
 la fraise élisabéthaine fleurit   
 l'ancien esprit de la fontaine   
 virgule d'une auréole de larmes   
 les hommes précipités dans la fosse   
 les branchages frottant leurs membres au vent rusé.   
   
 Petite main diaphane   
 que la pluie desquame     
 la poussière de la route déroule la vague   
 romance à contrario   
 d'une nuit meurtrie   
 condamnant l'enfant qui vous observe   
 là contre le talus   
 à disposer de sa mère feinte.     

 
401

ces chants d’oiseaux

   Ces chants d'oiseaux   
qui nous accompagnent
sur le chemin
en creux de nos attentes
sont le plain-appel
de notre élévation.

Arc-en-ciel de cette aspiration
à nous rassembler
pour retrouver nos origines
réapparues chèvres folles
en haut du rocher des offrandes.

Même en janvier
la fraîche matinée
courbe le besogneux
sous la fourche des simplicités.


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