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les antennes du frère en terre

   De ses lèvres elle hantait la mastication des   intentions,   
Un souffle vint,
De superficielles, ses dents reflétèrent,
à l'entrée du temple, le péristyle des âmes blanches.

Filèrent les sans noms de la haine,
recroquevillés sous les antennes du frère en terre.
Puissions-nous, passagers de l'oubli, racler nos derniers os, au rythme des mirlitons de l'enfance.

Le Grand Jeu raffermît notre passé,
rassemblant les fresques de nos errances,
passage obligé,
où planter l'organe éruptif,
hors la périphérie de nos illusions.

En creux de nuit
la lune ourla la montagne,
face sombre sous le réceptacle de nos attentes,
et tout fût retourné.


358

A l’ombre en canicule

   A l'ombre, en canicule
s'ouvrir aux pensées remontantes
s'ouvrir aux fièvres de la nouveauté
s'ouvrir aux clarines du troupeau
s'ouvrir au repas dominical
s'ouvrir à la photo de famille
s'ouvrir au portillon qui grince
s'ouvrir aux miaulements du chat.

A l'ombre
en canicule,
savoir mûrir sans se flétrir
savoir recevoir la parole qui vient
savoir donner une parole à qui est là
savoir remplir de lumière le regard
savoir sourire à qui sourit
savoir presque sourire à qui ne sourit pas
savoir garder contre son cœur le précieux
de la rencontre.

A l'ombre,
en canicule,
remplir de bienveillance le frôlement du vivant
remplir d'une sieste la fatigue du moment
remplir d'attention la venue de l'enfant
remplir de miel l'orage du conflit
remplir à dessein la porte qui s'ouvre
remplir de douceur l'écarlate d'une prise de risque
remplir la gêne d'une brise légère.

A l'ombre en canicule,
remercier le verre d'eau de l'amitié
remercier d'être entendu
remercier la pomme qui craque sous la dent
remercier d'avoir à gravir le quotidien
remercier le petit matin qui nous sort du noir
remercier le chant des insectes des champs
remercier le temps qui passe.

A l'ombre
en canicule,
amener l'enfant à l'écriture de son avenir
amener la mère à la vigilance des siens
amener le père à la proue du navire
amener le vieillard vers l'odeur des foins coupés
amener le ciel à s'ouvrir entre mur et feuillage
amener un air de fête sur la pierre dure
amener la vie en communion fraternelle.


356

a bordo un bacio è atterrato

   A fleur de peau      
~ un baiser s'est posé.

Papillon fol'enfant
~ de nos rêves.

Farandole des reflets
~ des bulles en surface.

Une louche d'étain
~ pour mettre à nos lèvres.

Le vent dans les frênes
~ pour se rafraîchir.

Le ciel bleu mission
~ procès éternel.

Quelques pas dans le ruisseau
~ un sourire échangé.

Mains jointes
~ pour l'assoiffé.

Une flamme sur ton front
~ l'œil si mystérieux.


357

la mia mano rugosa

   Stecca vituperante   
della tua voce
la stella dei nostri amori
piangere di gioia
salita
dolce pendio
della nostra fuga.

Impaurito
con tanta tenerezza
il soldato girò la pistola
sotto la betulla tremante
d'autunno
assunzione della palla
senza che la luna si spenga.

Camminare
camminare sul bordo della scogliera
accontentarsi di poco
chiudi gli occhi
lo spruzzo così basso
all'orizzonte
di un sentimento estremo.

Chiama il tallone
digli che sto morendo
tra campanule e mirtilli
sotto il baldacchino stellato
con una superba volta
che la tempesta si sarebbe rinfrescata
della sua carta sferragliante.


355

Et puis le sens en déliquescence

 Pieds nus   
 sur la Lande   
 le bâton bien en main   
 la musette à l'épaule   
 le bonnet recouvrant les oreilles   
 derrière les vaches   
 aller vers la cabane   
 le chien aux trousses   
 faisant ce qu'il voulait   
 de taupinière en taupinière   
 puis levant son museau terreux   
 les yeux demandeurs   
 vers l'attente infinie. 
       
 A front renversé   
 se remettre du départ d'Orion   
 aux délices du jour   
 respirer l'air du matin   
 aller sentir l'herbe de rosée pigmentée   
 ranger deux trois objets   
 se passer de l'eau sur le visage     
 accueillir la pensée.  
 
 Et puis le sens   
 au délire du sens   
 en déliquescence   
 dire quelque chose   
 qui vaille la peine   
 qui fasse connaissance   
 du sens dans la direction assumée   
 du sens hors sensation   
 du sens essentiel   
 de l'excuse et du désir.   
   
 Pour bulle d'air   
 éclatée à l'air libre   
 claquer l'arc-en-ciel   
 contre l'écran blanc d'une salle sombre   
 hors mystère   
 sérier de près la justesse d'un son   
 sur l'autel sacré   
 des murmures sourds   
 entrer par la porte des cérémonies.  
 
 De blanc vêtu   
 au rai de lumière apparu   
 être le pas   
 sur la dalle de basalte   
 le pas sans hâte   
 que l'élévation d'un chant   
 transporte à la croisée des nuages.   

 Joie,   
 ressentie au cœur,   
 contact du Réel.   

   
354

Tu me viens ô lune inassouvie

 Tu me viens    
tard le soir
ô lune inassouvie
femme de la contrée
enfant des herbes folles
vieillard familier
dans le miroir
sous la luciole des souvenirs.

Lève les yeux
proche de la torche
au temple des attentes.

Sois Sainte Femme
arc-en-ciel des désirs.

Sois l'enfant
assis sur la margelle du puits.

Sois le vieillard oublieux
aux futiles pensées.

Sois la mèche
qui allume le feu d'être soi.

Sois l'oreiller aux mille grains de riz
en l'accueil de ce qui vient
en allégresse sage
une pincée de sel
sur les lèvres
bras tendus vers l'étreinte
lumière vacillante
du jour à venir.

Sois lune éternelle.


353

Sorte de lanterne aux joues roses

 specie di lanterna   
dalle guance rosee
Sourire étoilé
éclaire les entrailles
faccia di pizzo
cosparso di latte
tenerezza contro la spalla
il gatto ti avvolge il collo.

albero senza foglie
le rouge ronge les lèvres
piccolo nocciolo secco
che lo sguardo cattura
capelli sciolti
con la pancia matura
prurito ai capelli rossi
da portare davanti all'altare
la voce delle brave ragazze
strapiombante
vetri opachi
con un abbraccio
inginocchiati sulla sabbia
faccia in giù
piangere per essere di pietra
palo stellato nei cieli
d'une gymnopédie.


352

Mia ragazza, il mio piccolo

 Mia ragazza   
 il mio piccolo   
 il mio eterno figlio   
 Carminio indietro   
 mio figlio mirtillo   
 che ho strappato dal grembo di sua madre.   

 Poi venne il fratello.   

 E ho lasciato il castello 
 al desiderio di un altro uomo   
 mantenendo solo le membra sparse  
 il cui corpo ho ricostituito      
 Osiride caduto   
 qualche fine settimana 
 scusa per non saperlo   
 mantenere il calore nel camino   
 nelle mie mani inutili     
 polveri sottili    
 que le vent porte   
 al lungo corridoio del rimorso.  
 
 Poi si aprirono le porte di bronzo   
 qualche segno sanguinante sulle fredde pareti   
 Sono avanzato    
 percepire   
 le luci tremolanti dall'altra parte    
 oltre le alte foreste   
 de mes passions en déraison.  
 
 Il treno è entrato nella zona franca   
 i freni stridevano       
 getti di vapore
 sfocato le finestre dell'otturatore.   

 Venne un silenzio   
 gracchiavano i corvi     
 des voix hurlaient.  
 
 La linea di demarcazione è passata   
 Sapevo che niente sarebbe stato come prima.   

 Alcune intenzioni storte   
 non ha potuto rispondere alle tue richieste    
 a casa   
 grafia infantile su carta rosa   
 fuori dal campo visivo   
 lungo una strada di montagna   
 condividendo le mie notti insonni   
 stelle e luna in dotazione   
 il cane incollato alle falde del cappotto   
 senza mai voltarsi indietro   
 j'allai.    
  
 Il nastro tricolore incrociato   
 corsa finita   
 nel labirinto delle peregrinazioni   
 Dovevo trovare la madre terra   
 mescola atomi pronti per il riciclaggio.   

 mi alzerò   
 l'aria sarà fresca   
 il cuore sanguinerà   
 i passi saranno incalzanti   
 per trovare il compagno emergente   
 la chiamata commemorativa all'ordine   
 il mio amico doppio   
 porgendomi la corona di fiori      
 mia figlia in mandorla   
 il mio piccolo   
 il mio eterno figlio
 ma bleuette   
 che avevo raccolto dal grembo di sua madre   
 un giorno di gioia.   


 351

ombrello di luce

   ombrello di luce   
triangolo verticale
della Dama Bianca.

Il sentiero del balcone
spuntino del giorno
ondeggia il canto degli uccelli.

Sussurro d'acqua
derviscio rotante
ebbrezza di profumi.

In piedi
immobile
il torrente raschia il cranio.

La montagna a Ubac
alza le vele
prima delle acque che salgono.

Il giorno sorge
l'erba si piega
carezza di freschezza.


349

agli avvisatori acustici

   Ai corni di chiamata   
sassi lanciati contro i cancelli di bronzo
la montagna congela la parola.

Equidistante dalle feritoie
misurare la spinta e misurare i colpi
senza che l'ombra venga.

C'è del sangue sui tuoi vestiti
lacci stretti
farà una marcia forzata.

Alza la luna
agli artigli
ambra marina.

I tuoi passi seguono il bordo del sentiero
piccoli sassolini si svitano
i pensieri sporgono dal tascapane.

Mordi i freni
sii il brimborion delle trappole di riflusso
essere alto sotto l'acquazzone.

Abiura e vieni da me
Callunum delle praterie crude
Offrendosi di cogliere.


350