Bien sûr qu'il eût du couragecet hommede vivre de longues années avec prudencesimplicité et modestieà mener sa barquele long des berges quotidiennessans avoir à demander où allersans voir le temps passeren lente progression vers l'estuaireoù les limites se dérobentoù tout devient grisque la vue s'obscurcitque l'air manqueque l'esprit ne répond plusmais où s'avancetriomphant en ses attentesle mystèrecette lumière incrééecette lumière intense venue de très hautcette béancehabitée de vieilles âmesce frêle esquifdisparaissant dans les brumesce point d'orguese confondant avec l'horizonen souvenir de ce qui va et vientl'espace d'un souffle retenuen souvenir de ce qui fûttraces de ton nom sur le tronc scarifié de l'arbrese retrouver assignéà transformer cette écriture douce amèreen obligation de conscienceen marche sur le chemincompréhension de ce qui estcrépon de la plaie rouverteune fin d'étéà mesure d'un regard échouéà marée bassechez celui dont le cœur demeure dans l'amour.163