À Frugères

 

Dans sa blouse grise des années cinquante
à fines rayures et boutons rouges
elle montait la côte
reliant les hameaux du Bas et du Haut .

La vie était belle
telle un grain de chapelet vieilli
au passage du transformateur électrique
un bonheur en appelait un autre.

Nous faisions le trajet
avec le troupeau
la panière de linge humide dans la brouette
par la sente caillouteuse.

Rien n'y changeait
fors l'honneur
comme disaient les gens bien pensants
dont les souliers semblaient éviter la poussière.

Elle s'appelait Jeanne
je l'appelais maman
et ses yeux noirs coressaient mon front
telles les ailes d'une hirondelle.

Par le chemin de Lacombe
il y avait le monde aux têtes de chardon
vers le bois de Laroussière
où le vent soufflait frais.

J'ai rêvé que le village s'envolait
par dessus les champs ondoyants
vers un ciel aux célestes demeures
sans qu'une pierre nous fasse trébucher.

Il y avait là les ancêtres
dans leurs habits du dimanche
à lisser leurs moustaches
et épousseter le bas de leurs robes.

Des chiens au loin
croisaient leurs signatures sonores
et l'écho embrouillait le tout
avec l'aigu des oiseaux de la haie.

J'ai écarté les doigts
devant mes yeux
pour percevoir seux qui nous veulent du bien
aux fins d'un étreinte chaleureuse.

L'on donnait peu, on ne recevait rien
tout était là
avec la possibilité de s'engendrer soi-même
et de renaître entre nous.

Le plein d'eau de la fontaine
les arbres tisonnant l'orage qui approchait
la mécanique sans poulie ni courroie du charoi
tout était disposé à te dire "Szeretlek".



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