Kategória Archívum: Év 2016

szél szandál

  " Sandales de vent "    
qu'on l'appelait
cet être d'ombres habité
ce cri
hors des rencontres accoutumées
cette solitude
à la trace écornée
origine des passions
courbée sur le pavement des circonstances
cette frilosité
d'avoir à faire
cette fuite ensemencée
de poussières d'or
ces soleils
des jours recueillis
dans une coquille d’œuf
la déliaison des accords majeurs
la musique souterraine
du vent ailé
au sortir de la coulée continue
mon âme
ma capacité d'étreindre
l'entre-deux
du visible à l'invisible
le Rien de notre accord réciproque .



316

a szél, ami bejön

 Az égető szél  
a fújó szél
a nevető szél
a szél, ami vet
a rohanó szél
megfordítva
és ássák meg a folyót
egy árnyékos örvényből
a lelkem egy hengerelt kő
az ekevas alatt
kővé vált
feltárja a föld mézét
dörzsölő kő
amelyhez a bőr dörzsölődik
éhes hasa
az eljövendő gyermekről
az elhangzott kiáltás alatt
a ciklus végén
végül rózsa
megharapta a fagy
pigmentdíszekkel
bakkánok sorai
odúm felszállódeszkáján
az én közöttünk
nyitott kapu
hogy egy ujjal szélesre nyitom
az érkező szélnek
a szélnek, ami fúj .


315

múló idő falai

 Te souviens-tu
des platanes au bord du canal
des corbeaux à la tombée du jour
aux festons de lumière
épelés par le bruit de l'eau
collés à la cime des arbres
majestueux déplié des nuages
lèvres entrouvertes
élan des bras
vers les colonnes du temple
auscultation métronomique
des orifices que la lumière inonde
finissante nuit d'été
aux rebelles moiteurs
que le vent épouse
frisson ardent
simple réponse
que les pas frisent
sous la rosée avenante
joues rosissantes
les bougies se montrent
dans l'ombre saisissante
étoffe légère sur ton épaule
friselis de ta voix
échancrure d'un souvenir
passe muraille du temps qui passe .


313

ta main légère grignote les cordes

 Ta main légère  
grignote les cordes
chapeau soulevé
d'habits noirs revêtue
mon outrance marine
mes doigts longs
sur la sagaie terminale
sans qu'opère l'instinct .

Jeux d'eau
en légère déclivité
papillotes et caramels
de leur cristal dépouillés
pour dents de devant
étreindre le mou
des nuits millésimées .

Décoction de ton sourire
sous la couette chaude
peuvent tourner les galaxies
portées musicales
en haleine de fuite feinte
saltimbanque
qu'une nuée efface
si tôt si tard
la mèche de cheveux sur l’œil
trouble l'infini .


314

la quête écarquillée

 Coupure d'esprit
le courant ne passe plus
à bien d'autre pareil
a menekülés .

Du même au même
désespoir de l'écoute
la gorge gonfle
et se tait .

De Vincent à Toulouse
le miroir aboli
claque du doigt
sur le zinc occupé .

A cru à sec
sous le sang des terres chaudes
un fusain entre les dents
la quête écarquillée .


309

ma fleur, az életem, ma vibration

 Dès que j'entendis le mot "szerelme" .   

Vive voix et cœur énamourés d'une braise ardente,
se délièrent les fibres de l'ennui
plongèrent en leurs eaux d'origine
l'accord essentiel des notes graves et douloureuses
ma fleur
az életem
ma vibration
ma pantelante adoration
bouche en haleine du souffle
ma grâce sur herbe tendre
écartelée aux quatre membres de ton corps si doux .
"Je vous aime, il faut apprendre à dire je." (Christian Bobin)


310
( En hommage à Saint Jean de la Croix)

caresse de la note

 Caresse de la note  
échancrure du corsage
la mer à l'horizon
un ciel de traîne.

Cheveux défaits
saisissante nuitée
présence vacillante
l'oiseau passe.

L'épaule dénudée
l'ombre des pins
le visage tourné vers le ciel
un collier de perles fines.

De la tristesse dans l’œil
les lèvres gonflées
la lune virgule mon âme
d'une guitare coquillage.

La ville au loin
frémissante sarabande
rentre ses chats
il fait déjà trop tard.

Si lente si parfaite
qu'au petit jour
tout retient l'ordre
écru de mémoire.


311

une île d’ailes élevées

  Une île d'ailes élevées   
hors voyage
de ciel et d'eau
tel un enfant qui dort .

Souvenir en place de Grève
le col tranché
aux vociférations des pauvres hères
cherchant saigneuse remontrance .

Insulte gommée
au carré de l'oubli
couverts mis
à la brume montante .

Émargent en toute légèreté
les oiseaux errants
que le profond du ciel
éparpille .

Situer sur la carte
cet immense souvenir
de rires et de pleurs affublé,
la romance des jours heureux .

Futile passante
partie revenue
destination inconnue
bras dessus bras dessous .


312

du signe à la lumière

 Passage fulgurant
du signe à la lumière,
encastrement des épaules
dans le chas de l'aiguille .


L'invisible et le visible
s'entretissent à la faveur
de la vérité,
bouche d'ombre ouverte .

Branchages en couronne,
servitude qui se nourrit
du mal et change l'or en plomb
szürkületkor, inexorablement .

Le chant éveille les vertus du silence,
le silence vertical fait incantation,
l'encerclement s'acharne sur la raison
en quête du germe premier .

Les moines guerriers et contemplatifs
combattent la veulerie et le mensonge
faisant place aux vertus imaginaires
de l'Utopie .

Ici point de normalisation,
juste le mauvais rêve du voyage
où nous détruisîmes
les aurores boréales du sacré .

Passe le charroi aux couleurs héraldiques
sans ressassement, sans rancœur,
sans concessions offertes,
en nouvelle humanité .


308