Didelės auksinės durys

Atsivėrė didžiulės auksinės durys    
rudenį vyšnios lapija    
nuotaka buvo graži    
išdidus debesų potvynis.        
 
Tai atrodė kaip ši tvora      
taip aukštai, kad užkimšo juodąją skylę    
nuo horizonto negęstant šviesai    
buvome pakeliui.        
 
Plonos audinio juostelės    
išsiuvinėjo orą spazmais    
ir viskas buvo    
paskutine žinute.        
 
Nedainuok daugiau    
pasiklysti    
būk mažų manierų medus    
Būk protingas.        
 
Pasitrauk nuo Dvasios    
įprasti įsilaužimai    
sudėkite rankas    
dėl daugiau meilės.        
 
 
670

	

Tūkstančiai gėlių mažais gurkšniais

Ostensiblement soi     
aux débours de quelque monnaie du pape       
cette haine carnassière en cale sèche    
secoue en ces temps de misère  
la pensée à la plume légère.        
 
Poème de la mer    
que ne suis-je un noyé paisible
à compter les perles de lune       
au marigot des incantations.

Je sais de la mer    
ce que l'homme a cru voir       
d'émulsions vives 
aux abysses profondes.

Il aurait voulu    
il aurait fallu
mais ne jamais croire.    
 
Cette écorchure aux genoux  
cette dictature de la haine
devant les galets de la grève.        
 
De presser le nez    
violace la paroi
arba pendent les mucilages.
        
Au saupoudrage de la poudre de riz  
Soir de Paris
l'errance d'être    
fait de l'enfant sauvage    
une âme traversant l'ellipse du futur    
pour sans retard
d'un rebond l'autre    
être les yeux gris de la poésie.        
 
Demeurer libre    
à minima    
dans la cage aux poules    
souille les vitrines de noël    
d'une vapeur d'eau et de feu    
aux clapets de l'esprit.        
 
Enfant mort    
trop érudit enfant    
aux savates traînantes    
jamais ne sera    
sous les roues caoutchoutées du fauteuil   
les heures évasives des nuits sans sommeil.        
 
Etre compris est indiciblement veule    
alors que prendre le temps 
d'une poussette devant le vide    
incite à la culbute.        
 
Etre le myste du sacrifice 
devant la carcasse d'un bœuf 
offert au sable des arènes.        
 
Palpation des grands espaces    
au lever d'un jour d'airain
main de miel sur ta joue.    
 
Enjamber le  parapet  
au petit jour d'un jour nouveau
fait la vague sujette.        
 
Soulever les pleurs  
tel vortex sans pesanteur
annihile le doute d'exister.        
 
Chapeau bas messieurs de la haute   
descendre la rue pavée
en faisant sonner ses souliers 
ranka rankoje    
permet au pauvre chagrin 
d'être le bonbon de l'imaginaire.        
 
Accessit au jeu des successions    
cette obligation de dire    
l'outil 
bien avant la loi    
afin d'être le "je" en création de soi 
fait la grenouille plus grosse  
et la cervelle plus étroite.
 
Soyons la joie du miroir    
en extraction du visage  
pour excavation disposée 
renouer avec ses gestes.        
 
Grotesques rires    
quand la mer se retire    
amère succion des coquilles vides.        
 
Hors la fleur sensible    
et le magot des émotions    
être sans Dieu ni maître   
le clepsydre sablé 
que les mains écarquillent    
en pleine conscience    
dans la contemplation d'un univers résolu.        
 
Éraflures des mots pensés
au stylet d'un scribe madré    
permet à la vie de mûrir.        
 
Observer est donc mystère    
sage prescription que le désir adresse   
dans l'innocence du cœur  
à la fraîcheur de la page blanche.        
 
 
669
 

De la musique en goguette

De la musique en goguette    
au fil de l'eau    
cueillir les souvenirs    
des silhouettes de hasard    
en fond de songes    
que déchirent les notes d'un piano    
à la tuyauterie disjointe.        
 
Prêt pour le cabotage    
de par les jours et les nuits    
en syncope souple   
à la poupe vermeille    
des rencontres pèlerines    
sans les parapluies de la chimère    
contempler un ciel serein.        
 
Partir jusqu'à terre ferme    
ensemencer les océans    
de pierres et d'algues    
acheminer le printemps des amants    
des sources taries    
vers l'avenir      
au grand retournement d'exil.    
 
Pendues au velours des rideaux    
reviennent les mains câlines    
glissant à plein ramage    
sous le rai de lumière    
unique passage    
des sentiments effleurés    
dans le fracas
d'un train en partance.        
 
 
668

Le battement d’un cœur


Le battement d'un cœur
la marche de la loutre
ondulante en sa reptation
tout concorde
des nuages voués
aux voix de femmes
ourses aux pleurs dispersés
qu'enflent les exsurgences de nos écarts de vie
en flux dense
des voix gutturales
écorchant
tels éclats de pierres stellaires
l'ombre de nos pensées
déroulées fraîches et permissives
sur la fresque de notre conscience
aux lèvres épousées.
 
 
666
 

Félibrige inconnu qui abuse

Un chat dopé    
au lait de coco
prenait le frais
près de la fenêtre.

Au loin les yeux
mystérieux d'Elsa
étaient du soir
les éclats de sa voix
et d'Inde
les ballots du comptoir.

Passèrent parasites
des pas dans les parages.

Ne dites à personne
cette étrange manière
de pourvoir sans raison.

Amis donc
kelyje
prenons grande attention
aux visions et dévotions.

Chauffons le poêlon et la châtaigne
puis les beignets dorés
sous les poutres noircies du sérail.

Éloignons les cafards
d'enfantillages point
juste le culot
des bouteilles renversées.

Pour plus de rouge encore
De la pensée mellifère
à la pesée qui émerge
Le cœur se déprogramme.

À la une à la deux
le coléoptère s'envole
à minuit moins le quart
quand passe cliquetant
le car Drouin de la plage.

Amusez-vous
soyez le gratin des pastèques
menez au taureau
près des arènes
adresu la balustre déglinguée
la perle et le sainfoin
de ses anneaux dorés
à pleins poumons
remugles de la journée.

Accumulez le bon air
au ragoût des saveurs
soyez le soleil bruissant
du cri des colibris.

Je gère je digère
l'étrange corps
qu'on m'apporta
chargé d'écumes bulleuses
devant l'escalier de ma salle
d'échos affublée.

C'était James
l'horloge déboutonnée
ant skardžio krašto
cheveux défaits
suintant des affres de la journée.

Aux rhizomes dorlotés
le ménate parla
la langue de Molière
crue et advenue
telle punaise des bois
menant grand train
dans les halliers de Champfleury.

La muse à la corde tendue
au soir de ses déboires
évacua quelques roucoulades
le claque de travers
sans décider du lieu de ses amours.


665

Il faisait froid , les murs étaient humides

Il faisait froid    
les murs étaient humides    
sous l'ongle le salpêtre    
sur les carreaux le gel.        
 
S'asseoir contre la cuisinière encore tiède   
entendre les souris grignoter le plancher    
le robinet suintait un goutte à goutte    
sous le lino les tôles de panneaux publicitaires.        
 
Les voisins du dessus faisaient ripper leurs chaises 
une maigre lumière frisait les rideaux    
le vent coulis passait sous la porte    
la serpillière mouillée pendait sur le fil.        
 
J'avais gardé mon bonnet à oreilles    
les mitaines de même    
je me frottais les genoux    
pour que l'onglée parte.        
 
La terre battue d'entre les bâtiments    
n'avait pas d'herbe    
un maigre pêcher fleurissait au printemps    
mais n'arrivait jamais à terme.        
 
Sur la table carrée    
la toile cirée aux fleurs    
accompagnait les petits coureurs    
les dés étaient jetés.        
 
Dans mon lit à cosy    
j'écoutais le poste à galène    
des voix dans un grésillement    
selon les manipulations sur le plomb.        
 
 
664

Se laisser infuser

Se laisser infuser    
entrer dans son essence    
en ce passage sublime    
sans cette envie de détailler l'astreinte    
au gré des effets de lumière    
au grand dam des chercheurs de vérité.        
 
Aller comme on pense la création    
le rameau entre les lèvres    
le germe dans son cœur    
d'une couleur verte    
tenace en ses effets moirés    
que le souffle accompagne.        
 
Repérer cette étoile qui t'habite    
le bleu de l'étoile à cinq branches c'est toi    
tu entres dans la crypte sans peur sans émoi    
tu te dévoiles et inventes ta vie    
sans être nécessairement compris    
tu abordes la rive de la compassion.        
 
 
663
 

Nuit profonde

Nuit profonde    
que ne suis-je pas ton ombre secrète    
à ce niveau d'élévation    
où flambent les habits de lumière    
pour se vêtir du grand amour    
qui nous adombre à la source.        
 
C'est à ce niveau d'âme    
dans le respect que l'on se doit    
pour se porter aux autres    
que l'identité singulière s'affirme    
conscience d'appartenir au groupe    
en pleine solidarité avec l'évolution.        
 
Lors les nuées s'ouvrent    
importe peu le soleil ou la pluie    
il y a de l'inclusion dans toute pratique    
les règnes de la nature sont reliés    
les sphères tintent    
le guide est là au plus prêt de soi.        
 
 
662
 

J’ai été jeune parfois

Aux années veules    
que le temps parsème    
le long de l'allée des arbres premiers.        
 
A la pointe des romances    
clichés paradisiaques élucubrés    
l'eau se fait de plomb blanc.        
 
Ma jupe est en dentelles    
la vie la soulève    
de ses lèvres sensuelles.        
 
Un bonheur de commisérations feintes    
étale vertueusement    
le déroulé des rubans gris de l'esprit.        
 
Il y aura du pain dans l'écuelle    
les chiens pourront venir    
comme irruption sauvage sur le chemin en balcon.        
 
Nous, les compagnons du lever de lune    
arborant les colifichets du très-bas    
sommes de glace à savoir trop savoir.        
 
Servir le monde    
d'un jus de courge sucrée    
amène le désir en ses détours.        
 
Pommade rêche     
à l'aube des portails hermétiques    
mène aux pièces closes abandonnées.              
 
Au carrefour    
juste un éclairage de circonstance    
au cirque les lumignons du matin.        
 
Manger la crosse des fougères    
errance rare sans forfaiture    
quand passent les cigognes.        
 
N'être pas seule     
dans ce tunnel sombre du retour à la mère    
mon amour vertigo désopile.        
 
S’asseoir paisible    
aux scintillements voué    
le regard équinoxe.        
 
Murmures disjoints    
entre les sept rayons que la Victoire inflige    
au Grand Être immobile.        
 
Il est une foi tenace    
que les clichés découvrent    
aux cingles de l'oubli.        
 
Oh mes petites choses abandonnées    
ne retenez de moi    
que la suite à vivre.        
 
J'ai été jeune parfois.        
 
 
661