sortir d’un orage des cœurs

   Au silence des lieux   
ces bras autour de ton corps
renouvellent l'élan
sans éveiller les peurs.

Reviennent les chansons échangées
au long des rives du passé
murmure de l'eau
au vent courbant nos illusions
paupières mi-closes
le vol du martin-pêcheur
trait de sagacité
sur la rivière aux âmes bavardes
crissant sous le talon de guingois
les bras liés par cette alliance
sans que parole soit
en oubli du temps des sangs échangés
passage étroit d'une rive l'autre
accompagnant l'étreinte
livrée au ciel disposé
à nous recevoir
toi et moi
au sortir d'un orage des cœurs.


429

Ant ugnies burbulų puodas

 Son corps de gaze   
 ses cheveux de jais   
 sur la plage   
 au matin des senteurs océanes.  
    
 Griffant de sa robe   
 jo strėnų bangavimas   
 ji jojo ant bangos   
 su sirenos juoku. 
     
 Maišydami orą   
 su savo rankomis kaip tapytoja   
 ji pasirašė ateitį   
 su paskutiniu apkabinimu.
      
 Pakeldama pirštus   
 opalinio vyzdžio link   
 ji pasiūlė savo džiaugsmą   
 prie adatos akies.   
   
 Į žemės dainas   
 jai labiau patiko aiškus užrašas   
 atidėti iki rytojaus   
 la couronne de thym.  
    
 Mėnulio šukė   
 de sa marche de farfadet   
 marraminė žolė glostė jos kulkšnį   
 skambučio atnaujinimas. 
     
 Dulkės išsiplėtė iki kablelio   
 Žodžiais, kad vėjas lekia   
 jo troškimų aukštumas   
 iškėlė šventyklą. 
     
 Ant ugnies burbulų puodas   
 vieną vakarą klajojo   
 buvimas šiame   
 istorijos druskoje.      


430

eik pas mane arklys rudais karčiais

   Eik ir ateik pas mane arklys su rudais karčiais   
prie gyvenimo užraktų
monte la palinodie des animaux de l'ombre.

Règle usuelle à consulter
sans que mémoire opère
effluve venue du camaïeu des souvenances.

A se réveiller en milieu de nuit
sans frayeur à tâtons
être quête absolue.

Gagner le silence
faire l'expérience de la ressource
vers l'efficace du secret.

Ne jamais revenir en arrière
au risque d'être visible
quand la rumeur progresse.

Son pouvoir est parfum de mai
enjouée est la réalité,
accomplissement de l'Un.


428

Prieš pat Paskutinę vakarienę

 Le geste est lourd   
la pente raide
les cailloux roulent
les insectes stridulent
l'orge d'une caresse ondulante
signe le souffle invisible.

Les pensées vol au vent
s'offrent au silence primordial.

La poitrine gonfle
je pleure
au passage d'un soleil absolu
traces de goudron posées
sur le pavement
descendant vers le port
su iškvepiamu kvapu
par la vibration de l'ordre postural.

Prieš pat Paskutinę vakarienę
maistas nusėtas ant stalo
rankos kyla aukštyn
pilnai prisijungti
virš suverenios taikos.

Kreipkitės į aukščiausią laipsnį
Aiškumo šukė.


427

varnėnų skrydžio deklamavimas

   Varnėnų skrydžio deklamavimas   
 priešais ošiančius avilius   
 patekti į ceremoniją   
 sukrauti superinius   
 susižavėjusios bitės   
 nesuskaičiuojama daugybė kelionių   
 už užrašą po natos   
 pakelti klegesį   
 po bukų baldakimu.   
   
 Apgyvendinimas už mažą kainą   
 priešais esančiame viešbutyje   
 pasiklysti tarp alėjų   
 atkurti proto įvaizdį   
 grąžinti tylą jos tiesai   
 atidaryk lagaminą   
 išimkite pasiklydusių sielų bylą.      

 Susitvarkysiu vienas   
 metaforų sūkuryje   
 mėtyti strėlytes   
 prieš medines duris   
 sutraiškęs užpakaliuką   
 Peleninėje   
 siūlo aperityvo prekės ženklas.    
 
 Lempa mirktelėjo    
 tada išėjo    
 šventykloje, kur viskas pašventinama   
 vaikščiotojo atėjimas ir išėjimas   
 tapo paslaptingesni   
 par nakvyne  
 baigti bučiniu
 nusileidimas į kriptą.
 

    
 426

proto vingiais

   Akimirksniu   
tik tiek, kad duotų gyvybės ženklą
prieš šuolį.

Pagal proto vingius
kaupti sausas datas
prie dykumos vartų.

Spustelėkite liežuvį
po romaniniu skliautu
kur viskas susijungia.

Dar žemiau
nuogas tarp nuogų kūnų
griebk varlę su pilvu.

Iš daubos į daubą
medis mūsų prieglobstis
vadovauja kvėpavimui.

Vaikščiokite iki didelio nuovargio
kur piktžolės
pakviesk mus skristi.

Didelės akys
kaip paltų kabyklos
rinkti atsitiktinumo sėklas.

Sklando saulė
krepuoti akmeninę sieną
du voile de la mariée.

L'on dirait en contrée
l'arrivée de l'ermite
à petits pas moussus.


425

Ce visage si sage

 Ce visage si sage   
 par le défilé ardent   
 donnait aux houppes forestières   
 la nébuleuse essorée d'un soir d'orage.  
    
 Çi devant la rogne du torrent   
 ponctuée du cri d'un rapace   
 encensait d'une étreinte étrange   
 la corniche aux propos échangés.   
   
 L'homme et la femme   
 par leur altérité feinte   
 encensaient leur quête de vision   
 sous la cascade consacrée.  
    
 Ô ! Oui, ce que tu as vécu a un sens,   
 d'avoir saisi ce moment des rencontres   
 par les synapses de ton puzzle   
 te permet de revêtir la toison d'or.    

  
423

Vue d’entre les gouttes

 A même le sol   
 gouttelettes de rosée à contre-jour   
 se proposer   
 sur les anneaux concentriques   
 de sortir de la grotte   
 de danser   
 illuminé par la mer des origines   
 alternance d'ombre et de lumière   
 aux limites incertaines   
 engendrées par retour de tradition   
 sans que cela soit imposé   
 en bas de page   
 à pousser la pierre devant l'excavation     
 comme s'il était facile d'y arriver seul   
 à cette chambre   
 aux cages d'oiseaux accrochées aux parois   
 portes ouvertes   
 à ne plus tenir debout   
 descente rapide    
 franchir les crevasses
 vers le débrédinoir  
 empli des ossements de nos ancêtres   
 à se tortiller dans le boyau des arrivées   
 pour finalement franchir le seuil   
 et retrouver la Vue.  

    
424

De voyager librement me fût permis

 De voyager librement   
 me fût permis   
 d'entrer par le trou des origines   
 voir l'animal au pouvoir remarquable   
 sans cavalier et indomptable   
 sous les brumes   
 révélant à mesure de la montée du jour   
 la respiration matriarche des grands hêtres.   
   
 Deux fois je me retournai   
 et repérai le chemin du retour   
 au passage de l'ondine   
 pour ficher dans le sol la planche de cèdre.  
    
 J'entonnai le chant des âmes   
 les conques ouvertes aux paroles phylactères   
 et dansai   
 les pieds en sensation de terre   
 les oiseaux de leurs ailes tressant une couronne    
 sur l'eau aux bulles ondoyantes   
 que le pont des réalités encombrait   
 avant que s'agite le mouchoir des au-revoirs.    

  
 422 

Édit de mai 2018

   Eclosion de bienveillance
Que valent les écueils
Devant la Beauté
Sous la coupe des vents
Passent
Notes étrangères
Le palanquin des jours sans fin.

    
S'offrent
Les souvenirs
Le piétinement de la foule
A l'entrée des lieux saints
Que la gerbe rassemble
Dans la danse des esprits
Que notre main désigne.
    
Dieu
Que l'univers est grand
Que nous baignons dans un monde primordial
Hors dogme
En cette activité qui nous dirige
Retrouvant l'union avec le Tout
Et sa caresse d'Etre.
  
De jouer
Avec notre code
De favoriser le retour à la source
En énergie de conscience
A distance des temporalités.
   
S'offrir
A la pluie des particules
Aux portes de la perception.
 
Voyager
Sans peur et sans tabou
Aux marches des palais.
 
S'autoriser à mettre le doigt
Sur l'Invisible
Sans renier la Vérité
Cette présence
cette transparence
Où affleure l'Absolu.
 
Demander
De défragmenter nos pensées et nos manières d'être
De participer au dialogue des Eaux Vives
C'est ça le plus important.
  
Sans brusquerie
A mesure du doux et du cordial
Etre à l'écoute
Du fin et du superbe
Faire le travail
En plein emploi de soi
Puis repartir.

       
421