It-Tlieta f'Lozère

 

Il-Cuckoo soliloque   
b'intervalli        
jgħaddi l-ajruplan Latécoère    
imbagħad silenzju    
il-fagu    
        b'bagolli mtikek    
                caressed mill-weraq    
fly fil-kompartiment tal-passiġġier qed jgħaqqad    
        u l-artijiet fuq idi    
jogħla riħ ħafif    
dawl u dell taħt il-weraq    
il-mogħdija inklinata fuq ix-xellug quddiem    
il-mogħdija u l-linja tal-ħaxix tagħha fin-nofs.        
 
Għarfien ta’ dak li jgħix    
nifs    
il-piż tar-riġlejn    
        id-dirgħajn    
        minn ras sa għonq    
        mis-sedil tiegħi    
dan il-bżieq fil-ħalq.              
 
Farfett jaqsam raġġ ta’ dawl    
Ix-xemx terġa’ lura 
aċċentant il-kuntrasti taħt is-siġar.        
 
Ikkalma l-moħħ    
qrib l-għajnejn    
tiffoka fuq in-nifs.          
 
Wara ftit mumenti ta’ kwiet    
li tkun lest li tirċievi dak li jiġi    
        li hu    
un vent frais sur la peau nue    
        la caresse des anges    
ce qui est autour de moi    
        hors les formes des objets    
        cette prégnance vide    
        et pleine    
                de ce qui m'accapare    
                de ce qui me conjugue.        
 
    Je ressens mon être propre    
        et je vis    
                je perçois    
et baigne dans ce qui coule 
         dans ce qui lie mes éléments biologiques 
avec les objets répertoriés    
        inscrits en mémoire    
        et occupant tout le champ    
alors qu'entre ces objets il y a toi
        il y a moi que je cherche 
        le très mystérieux.        
 
Mon corps est batterie ouverte     
        il est appareillé    
                pour voir sentir entendre goûter    
ce que j'ai déjà entendu vu ressenti et goûter    
ça se confirme    
et le ça est aussi moi    
        un moi libre    
        qui voit entend sent et goûte    
                ce qui n'est pas moi.        
 
Ma main touche l'inconnu    
elle n'est pas que pour moi    
mon cerveau la guide    
et ses automatismes sont des réminiscences    
de ce que j'ai expérimenté dans mon passé       
        et qui proviennent de plus loin que mon passé
        et qui proviennent du fond des âges. 

    Nuitamment    
alors qu'il fait jour    
une petite pluie picore le feuillage    
et cela s'accentue    
j'assiste au concert picoti picota    
suivi de grosses gouttes     
sur le toit du vito    
un tracteur passe     
il soulève la poussière   
des odeurs de terre mouillée montent    
un temps sans temps s'établit    
le frisson continu des hêtres    
propulse le solo des grosses gouttes 
en une chorale toutes gorges ouvertes
une goutte sur une feuille    
elle oscille souplement    
puis rapidement revient à son bougé vivant    
à sa danse dans le vent.          
 
 Une branchette et ses feuilles me parlent    
dans l'embrasure de la porte    
tout bouge    
si finement    
tout vit    
les gouttes qui frappent le toit    
sont des sphères d'eau d'air et de lumière    
qui me nourrissent    
oreille et cerveau en sympathie    
des filets d'eau se forment sur le pare brise.       
 
Je suis ce que j'entends    
cela s'accélère    
des oiseaux chantent tout de même    
en fond d'orchestre    
je me consume    
le coucou reprend son coucou    
je suis suspendu    
je ne touche plus terre    
cela ralentit    
une légère sensation de fraîcheur me saisit.        
 
Aurions-nous tous les mêmes sensations    
je rêvasse sur le bruit de l'avion Latécoère    
les mille doigts qui tambourinent sur la tôle    
        me pénètrent    
je suis la pluie le bruit de ce que j'écris.        
 
Les gouttes s'espacent        
les hêtres bien présents    
derrière le muret de pierres    
les feuilles sèches n'ont pas bronché    
dans leur immobilité    
recroquevillées.        
 
Le coucou tout au loin    
les chants d'oiseaux    
prennent le relais des gouttes d'eau    
un silence revient    
le souffle est là.        
 
Une symphonie    
je vis une symphonie    
je suis la symphonie    
hors les sons.        
 
Une mouche bousille.        
 
 
 
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Un soir un train

Un soir un train    
en fin de ligne    
sur la passerelle un corps nu    
et des feuillages tout autour    
les planches étaient disjointes    
et les mains    
mes obligées    
dansaient à doigts légers    
sur la rambarde de bois usé.        
 
Une fois passée    
le cercle de craie   
j'ai soulevé la pensée    
pour que souvenir vienne    
en place    
sans taffetas autour    
juste une ombrelle    
sur un paysage embrumé    
que la beauté plaque au sol.        
 
Une fleur de lys    
marquée du sceau de l'offrande    
attirait force insectes    
des collés à la terre    
et des papillonnés du ciel    
en file indienne    
tenant le sceptre   
tels oiseaux de passage    
à l'aise san parole.        
 
 
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