
Bruissement des élytres Au petit bois des Combes Dont l'orgue des accords profonds Rompt le silence. Esquive errante De l'arbre glacé Au vertige des voix Que le cœur accapare. Sainte enveloppe Des narrations vécues À point d'heure Au café de la Destinée. En attendant par la fenêtre J'ai vu monter la menace des egos Des visages lisses aux rires cyniques Des dispensateurs de mort. La fuite en avant des encenseurs du mal L'armée des manipulateurs Des détrousseurs de vérité Arpentant le pré carré de la violence. La chair amère collées aux blindés La gangrène des blessés Les bruits assourdissants des explosifs La crainte de ne pas revoir les siens. La guerre est là L'obsolescence programmée Rassemble ses dernières munitions Avant de redescendre le fleuve oublié. Égarement du nouveau-né À découvrir par soi-même La sournoise décomposition des valeurs Devant le sifflement des missiles. Les barreaux de la prison Pleurent La Haute Présence De nos terres dévastées. Incapable d'élargir le spectre visible Sans pitié sans espoir de délivrance Avons conçu chose effrayante Les liens qui nous aliènent. De jour en jour Entre les bras de l'aube L'enfant a bien grandi Jusqu'à toucher le ciel. Au vert soyeux du printemps Ont succédé les frimas Pour un retournement vers les enfers Et l'abandon des justes causes. Accablement du sans-respect Les pierres ont été retournées Montrant leurs ventres terreux À l'éclat du phosphore. Dents de loup autour de la dépouille Égarée contre les barbelés Jaillissent à point nommé Les chenilles métalliques dans le pré dévasté. L'épreuve est grande Le sens en est absent À la craie sur la porte de l'aveuglement La croix des condamnés. Crénom de Dieu Aux paysages abandonnés Par une terre irradiée Portons secours aux vivants ! Notre temps celui de l'emportement Aux vieilles connaissances de la disgrâce Boursoufle la peau vitreuse Caillots de sang pour la sublime entreprise. Il sera enterré dans le sol gelé Jusquà ce que chevreuil apparaissant Le dicton des grands-mères Rétablisse destin plus doux. Jamais n'entreront dans la nuit claire Aux travers des branches basses de la forêt Ces hommes cupides à l'âme étroite Calquant leurs pas sur Margaval le Monstre sanguinaire. Bégayer l'obscur Rend calleuse la main des femmes et des enfants Pour qui nul ne peut habiter notre monde S'il n'a été nourri au sein de l'Univers. C'est qui le Roi Sur cette terre noire aux effluves grasses Montrant du doigt le chemin du bon droit Bien au-delà des champs de mines. La cause est entendue Faisons ceinture des vilenies de la veille Regardons le soleil et la lune Soyons la mèche des civilisations de demain. Puissions-nous circonvenir ces manquements à la vie Pour aller voir ce type et lui dire Que son pays est digne d'être aimé Et que nous attendons la paix et la joie si jolie. 1414