
Écrire dru
Écrire vrai
Avec la main qui tremble
Avec la main du matin
Celle qui sort de la couette
Celle qui contrainte
Au dépeçage du vécu
Fait sienne les souvenirs froissés.
À vivre en miroir
Vous pousse hors de soi
Sans douceur
Comme mélodie des heures
Accaparant le devant de scène
Fenêtre sur cour
Éclats de verre
Se figeant dans leur chute.
La route longue
Déjà parcourue
Par les corps retournés
Par les âmes mâchurées
Trait laser auscultant en passant
Le florilège des années
Que la main posée sur le front
Appelle au silence.
Du sommet de la cascade
La vie fulgure
Pincée de sang séché
Sur la mousse perlée
L’ange passera outre
Les virgules arc-en-ciel
Pour aller se poser
Sur une soif étanchée.
Entre frayeur et regard
J’ai pu rejoindre
Les pans de mémoire
Collés décollés ensemencés
Larmes rosies de plaisir
Posées sur les ressauts de la paroi
Faisant siennes
De fringantes pensées.
En bout d’allée
Au gré d’une bourrade
Faisant chuter le chantre
Est apparue l’ombre d’un rire sans écho
Étoile du printemps
Suintante d’or et de sang
Sur le plastron singulier
Du Maître des artificiers.
1611