Kategória Archívum: Év 2020

Le levier des choses dites




Le levier des choses dites    
offre ses bras morts    
hors du mont de l'oubli.        
 
Partie de cache cache    
au sortir du défilé    
les âmes sur leurs grands chevaux    
débordèrent d'altruisme.        
 
Il n'en fallut pas plus    
pour qu'arrive le souvenir des caravanes    
passagères arbustives    
présentes dans le désert des accoutumances.    
 
Se suivirent les chairs tendues    
sur l'osier des arceaux    
en défaisant la toile    
sans que le vent vienne.        
 
Passage éternel    
de l'ordre bleu.        
 
Echappées hors des alcôves    
les formes ligneuses    
de nos pensées bien arrimées    
traversaient la cloison des sommations.        
 
Chantaient à tue tête    
la fragilité de nos membres    
les élus de nos cœurs    
rendant aux passants    
un sourire de connivence.        
 
Et toujours là    
la faille monstratrice    
la faille des rencontres    
celle des chorégies    
entonnées pleine nuit    
en retour de mission    
les poches pleines de cailloux verts    
au vertige des roseaux    
bruissants dans la pleine des tourments    
ne sachant où aller    
les tenanciers de la force brutale    
les audacieux    
de traverser la zone sans regard    
cliquetant de leurs écailles métalliques    
vers le déversoir des eaux de sources    
fin de cycle    
alors qu'ostensiblement    
la lune se levait    
crâne ouvert à nos attentes .        
 
 
 
631

Saigner doucement




Saigner doucement
des mots de miel
sur les brisures de l'âme.
 
Suivre du doigt
sur la vitre giboyeuse
les pleurs de l'enfant.
 
Ouvrir et fermer
fermer et ouvrir
le pli des souvenirs.
 
Élargir la plaie
pour plus de rouge encore
écorner l'insignifiant.
 
Souffler sur le chaud
pour iriser la surface
prête au baiser de l'aube.
 
Éteindre le regard
par grand vent
paupières lourdes.
 
Evaluer la distance
offerte en prime
au saut de l'ange.
 
Déposer le ciboire
des quêtes gaéliques
sur la margelle du puits.
 
Un dernier cri
un dernier regard
et puis rien.
 
Pince-mi et pince-moi sont dans un bateau
pince-mi tombe à l'eau
Qu'est-ce qui reste ?
 
 
630

la lune plume de nuit

La lune     
plume de nuit    
aux teintes d'orange épanouie  
intemporelle    
et pourtant aile des anges    
en élévation tendre    
vers ce qu'on attend    
sans qu'attente se fasse    
en haleine    
éparpillant ses voix    
effluves des lèvres    
sous la courbure du murmure.        
 
Picotements au bout des doigts    
recouvert d'un crêpe noir    
le soufre de son regard    
denture effleurée    
sans que passe le cortège    
de neige étendue    
voile tendu sur le cymbalum    
d'orge et de seigle mêlés    
dans la main du pauvre de l'église    
éclosion sage    
des enfants de Dieu    
courant de par les chaumes.        
 
Lune     
plume de nuit    
crépue en son haleine    
appose sa signature    
sur la paupière    
de mère de père    
nos capitaines    
au bord des souvenirs    
que nous assignâmes    
par jour de grâce    
à faire silence
pour entendre.
             
 
 
629
 

Marie Lou



Marie Lou    
n'avait de soin    
que pour ses dessous de soie grège.        
 
Montait    
au mât de cocagne    
le déserteur des jours heureux.        
 
Puis finissait    
dans le fossé    
le facteur à bicyclette.        
 
Chat et chatte    
dépenaillés mais en chaleur    
accordaient leurs violons.        
 
Frictionnait    
de sa queue rouge    
le rouge queue des songes.       
 
Au firmament     
montait    
le rose aux joues des amants.        
 
Le regard de l'homme éveillé    
à toute vie qui le traverse    
devient sans limites.        
 
Puisse ce vent de terre  
au fond des vieux sommeils   
masquer nos vies étriquées.        
 
Puissions-nous déplier les fanons de la bête 
par petites percées et saintes patiences
vers le beau et le grand.

628

Épilobes à l’oreille



Épilobes à l'oreille    
la berce cinglait l'air    
d'une commisération feinte.        
 
Assujettie aux parties fines    
la talonnade fut entendue    
en lisière du bois de Saint Amand.        
 
Versant le Léthé    
sur sa peau brune    
les écailles pulsèrent    
une rodomontade parfumée    
que le fripé des draps    
ne pût contenir    
qu'en semant la compagnie    
d'un rire de moyenne portée    
aux combles surchauffés    
par un soleil déversé    
de lampées régulières    
hors de portée des enfants.        
 
Ma mère était au pré    
mon père auprès d'elle    
et ma sœur    
thuriféraire averti    
laissait passer    
ses longs bras d'albâtre    
par la fenêtre du premier.        
 
Le monde s'écroulait    
tel château de cartes.        
 
 
627

ezer pont fenyő

ezer pont fenyő    
en corniche    
d'une corneille dans les grandes herbes    
près de l'homme à quatre pattes.        
 
Gouttes de pluie frêles    
le vent courbant les bouleaux    
fait entendre de son souffle lissé    
les accords d'hirondelles effrontées.        
 
Se pare de mots et de pétales    
la grande table apprêtée    
ce soir de fête rauque    
où les mains se dispersèrent.        
 
Flèche d'azur    
au merle blanc    
elle fût sanglé de cuir    
la nuit durant.        
 
Elle sautillait d'aise    
encapuchonnée d'une mantille noire    
sur le devant du monastère    
porte cochère dégagée.        
 
rassemblant leurs vaisseaux    
ils gagnèrent la haute mer    
de fraîches saisons    
d'esclaves à bons prix.    


626
 

A mormota kiáltása

A kék teherautó    
megnyitva az utat    
számold meg a vörösfenyőket    
amíg a torrent visz    
a szél hangja áramlatában.        
 
A víz szüntelen dala    
lent    
a bankokban elhelyezett fiókokba    
sziklákból, kavicsok    
a végtelenig.        
 
ne ártson senkinek    
azok a szentjánosbogarak olyan édes névvel    
mint egy könnyű repülés    
tedd fel a virágot    
des prairies d'altitude.        
 
Felemelkedés az önnövekedés felé    
a tesztek estéjén    
egy nagy fekete szárny árnyékában    
a kicsinyes elhagyatottak    
a félelem perifériáján.        
 
szerelmi páholyok    
a kő hasadékában    
akinek az ereit 
szellemcsatorna 
színezi az ürge kiáltása.        
 
625
 

furcsa beszélgetés



furcsa beszélgetés
à laquelle me fût convié
de participer.
 
La pièce d"argile était fossilisée
laquelle recelait des paroles
jadis expurgées de nos codes.
 
Le stylet  s'était imposé
dure mère de nos attentes
comme antennes de l'esprit.
 
Les gerçures s'emboîtaient
telles carences hasardeuses déposées là
sans que le pas ne presse.
 
Les doigts vibraient des à-coups
du combat mené dru
les orgues contenus.
 
Retourné
le sol se dérobait
en découvrant ses traits de lune.
 
Marqués du sceau du soupçon
les runes laissaient paraître
l'ordre disparu.
 
Passe-pierre en sa prestance
écartait du pouce et de l'index
la crépine des liens.
 
Viens-tu au demeurant
de ton regard précieux
me conter l'alpha et l'oméga ?        
 
D'une origine saisie
avec finesse et courtoisie
je fus pris au col de la nuit
d'un vespéral attrait
pour les sommets blancs de la montagne.
 
 
624
 

Marcher pour que le jour se lève

 Marcher pour que le jour se lève    
se perdre dans le naufrage des instincts    
tel est le dilemme    
lèvres offertes à qui les prendra    
hors des draps 
se pencher    
vers l'aimée des prés    
    la coccinelle    
mirabelle    
de la cloche d'église    
appelant à l'urgence de la prière    
sans obligation    
sans intention    
le fruit pendu à la feuille soyeuse    
gazouillis du cincle plongeur    
sur l'eau frissonnante    
guetter le frémissement    
de l'érable    
visage sage    
de la quête sensible    
singulière raison    
de paix et de joie    
de la renouée bistorte    
épelée    
nuitamment langoureusement    
vers cette main menue    
vers cette main tendue    
délivrée    
aux riches heures    
blanche parure    
contenue    
au plus prêt du cœur.        
 
 
623