Rukunin Rubuce-rubucen: Shekara 2020

Menus éclats de voix

Menus éclats de voix    
pour dire que l'on est vivant    
et qu'importe sa propre vie    
si l'entrechat est présent    
danse au dessus d'un lit de narcisses    
au printemps d'une collation avec le beau    
décollation du mental    
en osmose avec la rencontre    
avec ce qui est là    
vers l'élévation de Soi.         
 
Au souci d'être vrai    
sans le souci d'avoir à le montrer    
en ascension douce    
cette curieuse vie    
sans cul ni tête    
si ce n'est le devoir de refléter    
le manque et la quête    
sans que paraisse    
la rive opposée
dans le silence du sans-regret.
 
660

Des traces dans le sable

Je n'étais pas disposé à laisser ces traces dans le sable    
les aiguilles de genévrier piquaient la paume       
l'enfance dardait ses yeux vers le Plomb du Cantal    
tant que la main tendre se posait sur son épaule.        
 
On avait arraché la tête des chardons    
le petit berger courait derrière le troupeau qui avait pris la mouche    
les gerbes portaient lourdes sur le grand pailler    
l'arc - kan - ciel levait un sourire discret derrière le talus.        
 
Je tenais le bâton fermement    
pour remonter les vaches de l'abreuvoir    
écrire des signes sur la terre nue    
et le faire siffler dans l'air.    
 
Grand'mère fuyait son cancer    
en sortant dans la froidure    
gourmander son homme    
de faire trop travailler le petit.        
 
Le coq avant d'être saigné comme il fallait    
avait battu des ailes avec vigueur   
et quelques gouttes de sang hors le bol    
embrasaient les galets de l'écurie.        
 
Crier n'était pas mon for    
les gamineries n'avaient pas lieu    
d'être fouetté par la consigne était mon dû    
au gré de l'averse froide de cette fin d'été.        
 
Les petits bateaux d'écorce de pin    
voguaient sur la flaque d'eau de la route    
le vent tapait les volets contre la pierre noire      
il y avait foule d'esprits en ce lieu.               
 
Le plat de lentilles    
se déchargeait de ses cailloux    
auprès du feu de cheminée    
où séchaient les linges de cuisine.        
 
Mettre ses sabots    
et quatre à quatre monter l'escalier sonore    
vers la chambre aux rats    
pleine de l'odeur du porc salé.        
 
Le vent agonisait 
kan s'engouffrant par les trapilloux du grenier       
Pierrot allait partir pour l'Indochine    
vers cette jungle mille fois évoquée    
sur le lino de notre chambre parisienne 
ma sœur et moi.        
 
 
659
 

Clepsydre à l’harmonica

Clepsydre à l'harmonica
au condominium des actions de demain
passation de pouvoir en sous-main
il n'est de tentation d'esprit
que la prise de risque du sens à venir.
 
Sur la terrasse
au vent qui va
aux pensées qui réverbèrent
dansent les lucioles
passantes sans reflet.
 
Sur le devant cadenassé de lumière
sur le derrière effrayé par la messe champêtre
il n'est de douce trêve
tournant les pages d'un livre d'images
que la moquerie des mots qui rient.
 
Saoulé de remontrances
à la merci de ce qu'on dit
plume d'aigle planté en pleine face
la rougeur carnassière de nos joues d'albâtre
se joue du conglomérat des traces de vie.
 
Entrer au grand saloir
des choses que l'on garde
prendre soin du son de l'écho
voler au chevet des bricoles d'espérance
tout est benoîtement soi.
 
Le gémissant appel des chorégies
l'agonisant essor des requiems
la frappe scandée du clocher de notre enfance
au déversoir nénuphar d'un silence
la muse est là sifflotant sa limonade.
 
Passeront les étourneaux par troupes effarouchées
monteront aux pinacles la proie et l'ombre
des yeux mystérieux de la sphinge éternelle
dardant à compte d'auteur
les menus débris de nos sollicitudes.
 
Ne nous marions pas
soyons le senestre et le dextre
de l'épée de louanges
for des impasses et des colifichets
soyons l'enchantement simple.
 
 
658

Téké du mas des roches

Téké du mas des roches        
sur la garrigue sèche    
la caresse oscillante des lavandes    
accompagne le jour qui tombe.        
 
Sur les genoux de la patronne    
le chien Obiwane    
se la fait belle    
gueule ouverte et langue pendante.        
 
En passant par là    
les cheveux rebelles      
et l'œil farouche    
augurent d'un bel automne.        
 
Chute des marrons    
sur la dalle de basalte    
bogues éclatées et poussière levée
les enfants s'encanaillent.        
 
Au creux du canapé    
sourd aux cris outragés    
tu compulses et accrédites    
la complicité d'échanges francs.         
 
L'accordéon gouailleur    
soulève la joie et la romance    
près du tam-tam de l'entrée    
que garde Joé.        
 
Et l'acier au plat du pied    
la sciure ronge les poches    
de sueur craquelée    
chapeau ferré à large bord.        
 
De nos mains    
mouchoir agité    
de par le monde    
accueillir le soleil couchant.        
 
Il n'est d'argent    
que le menton de mère grand    
de poussière d'or étoilée    
parsème sur la murette.        
 
Croquez la saucisse    
dans sa moutarde brune    
papotez en cadence    
chemise ouverte et chique au coin des lèvres.               

Permets lui de revenir    
sois le fanal des travaux et des jours    
sur le front du bonheur    
à l'heure dites.        
 
Balance balance    
la chaise des quatre saisons    
sur la terrasse de bois peint    
au son des pics épeiches.        
 
Riez messeigneurs de la plaine    
du crépu de leurs rires    
s'exhale l'odeur des noix pilées 
sur un air de bastringue.        
 
Téké se plaît   
à la bricole vraie   
en cette lumineuse aventure   
aux rhizomes des choses simples.
 
 
 
657
 

Cikakkun Fuska da Dusar ƙanƙara


Pleine face    
et Puce des neiges    
se rencontrèrent au monastère  
c'était sur terre    
lors la monade absolue    
remontait le cours du temps.        
 
Au frisson de minuit    
la bascule s'effectua    
profonde entaille    
sur la frise des ans    
où monter le sac de blé    
croquenots raclant la planche usée.        
 
Ne vous moquez pas    
de ce pauvre marionnettiste    
à tirer les fils de la mémoire    
sous le ciel des rapports humains    
sa chanson est de miel    
sous le Lubéron au printemps.        
 
Telle comptine    
faisant claquer ses membres    
s'ouvre le chemin des chênes    
par la pensée et le sainfoin    
vers l'odorante fenaison    
du feuillage crinquebillant.           
 
 
656

Ya kubuce ni ya gudu ni

Ya kubuce ni ya kubuce ni 
wannan inuwa ta ƙarshe    
rugujewar shaida    
akan kowane batu da aka zaba.        
 
Ya dace da ni in gaji     
a faduwar hankali    
tare da raƙuman ruwa    
na wani tsohon teku.        
 
Kuma ba ni da komai    
ba komai sai kukan masoyina    
karkashin arbor    
numfashi da dare.        
 
Fusion na lokaci    
tare da lankwasa bishiyoyi    
lullube cikin hazo    
a cikin ramin raƙuman ruwan toka.        
 
Don ƙauna tare da hickey na har abada    
mugunyar rayuwa    
cewa cicadas suna raira waƙa    
tare da m stridency.        
 
Idan dole in rike    
in dai mayafi ne    
a ƙofar Haikali    
dauke ni Ubangiji.        
 
babu murmushi    
zuwa iskoki miƙa    
shiru na lungun bishiyar bishiyun    
yana nuna waka ta ƙarshe.        
 
Daga marar iyaka na sararin sama mai bin diddigi        
zama ɗigon harshe    
juyawa daga numfashi    
a kan gangara na misalai.        
 
Muryoyi a nesa    
cikin wannan guguwar    
inda dokin maras nauyi ya mutu    
dawowa daga aiki.        
 
Komawa babu yabo    
zuwa Tushen Farko    
buga kararrawa    
galoshes na hannu.        
 
Juyar da ma'aikatan    
zuwa ga ma'ajiyar su ta sirri    
a cikin dutsen ruwa    
cean memories.        
 
 
655

uba da uwa tare

uba da uwa tare    
Tafiya cikin yalwar tunani    
yaushe    
mamaki cikin frolics ɗinsu na tausan zuciya    
suka umurce ni da in dauki gauntlet    
tare da abokan Taron.        
 
Rike wannan lokacin    
zama wick ba tare da flinching ba    
don ƙarin godiya    
a cikin wannan karamar rayuwa    
gingham cak    
yanke tare da chisel daga aikin da ke ƙunshe.        
 
Abin burgewa kyauta    
yi wannan aikin a kan kansa    
cewa tsohon tsari ya bi    
a lokacin rani da yamma takura    
a tushen batun    
kwangilar soyayyarmu.        
 
Kar a fita    
a cikin shari'ar abubuwan banza    
tsaya cikin haɗin kai tare da manyan rayuka    
iya tsallaka layin kuskuren juyin halitta    
iya densify mulkin kyau    
zuwa ga semaphore na hikimomi masu ka'ida.        
 
 
655
 
 

Hadiya da mastiff

Hadiza ta sauka    
kuma zaren da ba a samu ba    
alherinsa a kasan iska.       
 
Hadiya kanta zagaye da kyau    
duk fuka-fuki yadawo    
don ketare iyaka.        
 
Hadiza ta taru a karkashin rumfa    
harsak ya kwanta a can    
guguwa mai nasara.        
 
Da ƙarfi ya karkata ga walƙiya   
hadiye ya yarda da kansa asymptomatic jirgin    
a nassi na Unique.        
 
Cike da rabon nama mai kauri    
mastiff ya juya zuwa wuta    
lokaci mai tsawo da tunani.        

Karkashin bushewar kalmomi    
yakamata mu kasance da alaƙa     
sakon hadiye    
wanda ya sa hannu ya tashi na bakar magana    
tare da sanannen babban itacen al'ul 
tawili a hankali
kukan fulawa
zuwa musette waltz tune.        
 
 
 
654

Ƙaunar soyayya mai sauƙi

Vie filasse    
des moments accoquinés
au temps qui passe.

Carder la laine
recentre en la fibre
l'eau et la lumière.

Fluescence des souvenirs
au gré des algues mouvantes
parvient le souffle froissé de la plage.

Pelage gras
des poneys de la mer
leurs sabots cliquettent.

Se répandent
les serpentifères coulures
d'arborescents grimoires.

Au tissage tout recommence
les fils se chevauchent
le point de croix clignote.

Dégager la plante
de sa gangue terreuse
exalte l'offrande à la vie.

D'entre les dendrites
le fonds de l'univers se creuse
vers de troublants trous noirs.

Auprès du pommier
les abeilles bousillent
le tendre amour des choses simples.


653

Main dans la main

Main dans la main    
sous le visage du jour qui point   
les petits riens    
le sourire parapluie de la joie.        
 
Paraphrase des mots de mise en scène    
enceinte de pierres sèches à demeure    
collerettes de saxifrages    
et chants du printemps.        
 
Cueillir le romarin    
pour tes genoux de reine    
à rire sans détours bonde ouverte    
sous le déversoir de nos amours.        
 
Issue de pleine lune    
l'agitation dans la prairie    
laissa place au frisson    
prurit des sensations.        
 
Focus immédiat    
au carré d'as du triage    
la défausse fût grave    
quand le petit s'en mêla.        
 
Main dans la main    
sans se dire à demain    
nous partîmes à mi-pente    
chacun de son côté.        
 
Finissons-en de ce cadavre chimérique    
sanglons le cheval du néant    
pour de plus amples emplettes    
à quémander sur le chemin du silence.        
 
Puisons l'eau de la combe    
à déraison sous le cresson    
Mam' le disait déjà    
qu'il fera beau demain.        
 
 
652