L’œil en écueil d’être

 Kamar ramin idon zama   
gano inda ya zama
abin da ya riga akwai
a kanta
ya zuwa yanzu
tare da bakin teku marasa hankali
na wannan sauki
inda zan kasance
karami haka
hade da zurfin sararin samaniya
ta operculum
rabuwa da duniya
mu da muke duniya
jiran.

Don motsawa
ji
ji
alamar juyin halitta
a kan kitsen da ya dace
don barin gudu
cikin daraja
dariyar haduwa
gabaɗaya
a vigil
na mutuwar mu
na haihuwarmu.

Yaya kyawun duniya
aux moindres anfractuosités
cewa shiru yayi
par la soif des ridules
akan babban tafkin
ruwa na farko
wucewa ko
cewa hannu yana gogewa
sitôt gestation aboutie.

Zauna
kar a yi jifa
des veines figées
san yadda ake ɗaukar zaren haske
a cikin kamfani mai kyau
a bazuwar daga bulala
carène du terme échu
tashi daga rami
au saut du vol à voile
ya lullu6e cikin dariya na fesa
rufaffiyar wuka
na da ploughshare
tada kai.


521

murna fawn

   Jody le faon   
trois petits tours et puis s'en vont
les notes claires
esprit du piano de Glenn Gould
en rond sur la portée de terre battue
parmi les flaques d'eau d'après l'orage
cette fraîcheur qui vous gagne
au sortir de la grange
à sauter à pieds joints
point de romance
juste le sourire jusqu'aux oreilles.

Attendre que les chiens montrent les crocs
et jappent en désordre
sous l'antienne vespérale
à coudre la pièce de tissus
une nappe
un drap
pour recouvrir la planche sur ses tréteaux
adjoindre les chaises dépareillées
aller dans le pradou
cueillir les fleurs pour la tablée.

A tout âge
ménage fait
rangeons les balais
soyons les Parfaits
châtelains en habits rapiécés
sous la poterne
assister la levée du jour
par les champs
de coquelicots et de bleuets mêlés.

Remisons la communauté
aux patères du passé
soyons les obligés de la lumière.


519

Passage où tout passe

 De sa main   
 haute placée   
 à la croisée des arbres   
 les fils de la vierge   
 menaient grand train   
 et grand silencee   
 de gouttelettes de rosée   
 et de lumière   
 au chant du coq   
 que le torrent accompagnait   
 de son charroi    
 d'eau et de galets mêlés.    
  
 Ouvrir la fenêtre   
 pour que matin survienne   
 raina   
 messagère appelée   
 et maintenant si proche    
 sous la parure des brumes   
 dais de vives couleurs levées   
 où claquent les oriflammes   
 du grand rassemblement   
 passage où tout passe   
 et nous dépasse   
 au grandir du jour qui point.    

  
  520

jano da befy

   JANO da naman sa   
kifar da teburin
mai buge-buge a cikin rashin tausayinsa
da kyandir da ke wurin
da banality na maraice
Baƙi suka tafi
karkarwa a warwatse
hula a hannu.

JANO yaron
dora kan kujerar da ya rage a tsaye
idanu manne da chandelier
biyu manya ko da idanu
don gilashin pipette
cewa cat cikin sakaci
yana kokarin kamawa
kamar funfair mickey
JANO tsinewa.

Dole ranar ta zo
mai tausayi
wuce kima ban mamaki
ta yadda a kowane lungu na fadar
gushes alluran dukiya
haske makanta
don tanƙwara dendrites
kashe tushen cell.


518

lafazin kalmomi masu dadi

   Le clapot des mots doux   
ensemencent la main des simples.
La laine des moutons
contre les picots du barbelé
signe le vent.
D'une rêverie l'autre
s'enchevêtrent les souvenirs
au gré du torrent.
Il n'est de trêve
passé le gué
que les mâchoires de l'oubli.

Mon ami le néant
a rompu les amarres
et vogue trotte menu
parmi les poussières d'étoiles
que nous ramassons
le soir
lorsque nuages et lune
retournent au combat.

Babu makoma
qu'au service du monde
lorsque tombe la pluie
pour qu'arc-en-ciel des désirs
être fidèle à son âme.


517