De l'eau
de l'eau à foison
assignée au feulement incessant d'un chuchotis animal
froissement d'une voix contre la paroi de basalte
gouttelettes de perles au diapason d'un son guttural
claquement des mains velues contre le roc ensanglanté.
S'élève la monocorde allégeance
le faisceau continu
la plainte stratifiée des écobuages de la cité .
S'exprime l'alphabet en ses dissonances
ces frères dont la pratique artisane
fut emportée par la burle
vers la vallée des permissivités .
Seul le son d'une cloche
par dessus le courant d'eau
manœuvre à l'appel
les hommes de la magnanerie
alors qu'il fait encore noir
par ce matin d'hiver à traverser ce pont de bois
les sabots frappant de leurs ferrures le seuil de l'atelier .
Heureux événement
que l'arrivage des ballots de soie
hérissés de mille fils irisés
hors la grossière toile de jute
à l'arrêt comme hésitante
d'entrer dans la goule
où le mâche-menu des ferrailles associé au crissement des éraflures
gargouillent du lissage des textiles fins .
Maraude instantanée
du garçon derrière le bâtiment
ramassant vivement la musette pleine
posée sur le banc poisseux du vestiaire
le temps d'un saut dans l'ombre
hors du ravin des attendus
pour se retrouver ivre libre
le cœur battant
sur la sente caillouteuse
hors la promiscuité du bas
et haut les cœurs
apporter en la chaumière sans feu
les noires stries
d'un à-jour imprimé
sur le pourtour de son visage
de châtaignes et d'oignons
oings .
Message hors âge
des floricoles levées d'esprit
des génuflexions lasses
sur le chemin des trois croix
entre le Golgotha et la finitude de Marie .
Les femmes saintes seules admises
à retenir par le bras
les mâles de passage
פֿאַר אַ שמייכל
ameutés
disparaître dans le taillis
à la recherche de l'argousier
qu'ils feront suinter
sur la pierre des fièvres
histoire de se mettre en marche
sans compte à rebours
sur le chemin coquillard .
Les femmes saintes seules admises
en progression lente
vers l'amour et la compassion
chargées des brassées de genêts dorés
à la mesure des hautes portes des granges
enfouissant sous leurs amples jupes
les crânes des trépassés
les reins ceints d'une étoffe
si rouge
que le soleil levant
de par son disque iridescent
évoque le saint chrême de l'onction du mercredi saint
celui des faiseurs de jours
pour peu que la mise soit permise
sur le suin safrané
de la jument grise de maître Cornille
ébranlé de plaisir
à la vue de cette farine si blanche
que le puissant déplacement de la meule
pierre contre pierre
fait s'envoler
au gré des trilles du merle
ביי פאַרטאָג
d'un matin de mai .
138
קאַטעגאָריע אַרטשיוועס: יאָר 2013
mon amie
De t’avoir rencontrée me remplit de joie, toi, différente de moi et pourtant si proche .
Tu m’accompagnes et me calmes lorsque le temps est à l’orage, que de noires pensées montent de mes gouffres amers et que mes réparties sont excessives .
Tes fermes colères que l’on pourrait croire feintes me sont le remu-méninges vibrant et salvateur lorsqu’atteinte par un assoupissement de l’attention et de l’âme je balbutie de vagues réponses devant le risque de la nouveauté .
איך האב דיר ליב, sans l’ombre d’un doute, que même notre arrivée conjointe sur une autre planète ne pourrait nous dispenser d’exprimer notre folle envie en miroir de chercher et de comprendre à tous propos ce qu’est la vie .
Je t’admire au-delà de toute considération restrictive, d’une admiration dispose et large, que même l’envol tardif d’un perdrix devant nos pas ne saurait nous distraire .
Et pourtant Dieu sait que j’aime les perdrix rouges qui de leur vol lourd et plat pourraient réveiller dans un sursaut salvateur le dormeur du val que j’ai si souvent tendance à être .
Devant notre énergie d’hommes debouts chargés des possibilités de réalisation à venir, la terre, notre champ d’activité, est si vaste, puissante et fragile à la fois, sensible, amoureuse et réceptive, qu’il nous arrive même d’entendre le murmure du commencement des commencements .
Ta parole tournée vers l’éternelle urgence à énoncer l’essence des choses me permet de poursuivre mon chemin, délié de toutes entraves, vers le clair ensemencement de mes jardins les plus profonds .
Tu m’accueilles avec tant de générosité, de promptitude et de justesse que je n’ai même pas le temps de te remercier. Dès que je te vois, je suis à l’affût pour te consommer avec ma tête et mon coeur, et dès que je me consume, dès ce que tu m’offres pénètre en moi, alors tu disparaîs, alors je fonds .
Tu es mère, grande soeur, ange et félibrige de mon coeur pour qui l’émoi que je ressens à ton égard est de suite transformé en “sens” clair et profond au service de mon engagement de fidélité à ton enseignement. טאָי, ma flèche lumineuse .
Et puis je t’ai librement choisie comme étant mon amie alors qu’on ne choisit pas sa famille .
Et je serais toujours l’arc pour bander tes pensées réitérées avec force tant il est impérieux pour toi que nous les prenions en compte. L’état du monde actuel en dépend .
Ton message passe. Ta parole est reine. La fluidité de ta vision m’épouse. Les traces que tu laisses derrière toi, je les recueille au plus fort de mes perceptions et de mes capacités mentales pour les intégrer le temps d’une communion venue .
Ton visage est inscrit au profond de mon âme et pour peu qu’un souffle vienne à passer, aussitôt je me lève pour reprendre ce chant mystérieux qu’au cours d’une de nos premières rencontres je murmurais et qui depuis toujours m’accompagne lorsque je croise ta route .
Ton regard signe les instances de ces lieux de paix et de convocation à la vigilance d’une attentive flamme de pertinence .
S’il arrive de nous perdre quelques temps et que je te retrouve, aucun préambule n’est de mise dans le premier regard que tu me portes. Tu es là, je suis là, corps, âme et esprit prêts à la tâche qui nous incombe, ce grand oeuvre tissé de chaleur humaine, d’intentions de bonté et d’exigences de compréhension quant à notre posture à tenir dans nos temps si troublés .
Et si tu partais en voyage, sache qu’ici ou ailleurs il y aura de la place pour tes disciples, pour mes frères et soeurs en toi, afin de perpétuer le feu d’entre les eaux et le crâne, et nous entretenir de ce qui reste encore à faire .
Et puisque la vie est quête et pélerinage continu, tu es le bourdon du pélerin, le précieux bâton qui me soutient et avec lequel je calligraphie dans la poussière du chemin les lettres sacrées de notre écriture universelle .
איך האב דיר ליב, mon amie .
137
Juste un pas vers la sagesse
Sagesse. Le mot “sagesse” vient du latin “sapere”, d’où provient également le mot “saveur”. La sagesse est l’art d’apprécier la saveur. Elle marque une attitude très concrète, très réelle, et assez éloignée d’une organisation conceptuelle élaborée. Il s’agit de trouver un art de vivre qui permette de goûter la saveur de la vie .
Comment ce concept de sagesse se relie à celui, plus occidental, dephilosophie ; car philosophie veut dire “amour de la sagesse”. Dans l’Antiquité les philosophes étaient des hommes dont on attendait qu’ils vivent selon leur philosophie qu’ils enseignaient. Philosopher impliquait une manière de vivre qui mette en harmonie la pensée et la vie .
Et puis au cours des derniers siècles, en Occident, la philosophie est devenue l’art de construire des systèmes de pensée, de les étayer, de les défendre et, dans des “disputationes”, des discussions, de prouver leur suprématie sur les autres. Dans la Chine classique, un des foyers de la sagesse du monde, celle-ci était conçue différemment ; ainsi l’on disait que “le sage est sans idée, sans position, sans nécessité” .
Je pense qu’un sage est un être humain sans qualité particulière, sans idée déterminée à l’avance, sans position à défendre, parce qu’il veut rester ouvert sur la réalité, afin d’être frais et dispos à ce qui s’advient. C’est par cette posture que le sage peut le mieux refléter celui qui se confie à lui. La sagesse est donc à l’opposé de la crispation. Elle est proche de la sérénité .
Le sage ne “croit” pas ; il a la “foi” .
די “croyance” vient du latin “credere” et dans cette famille de mots on trouve notamment en français “crédulité”, c’est-à-dire une manière de donner son adhésion à des affirmations que l’on est pas capable de fonder rationnellement. Croire c’est adhérer à certaines affirmations .
די “foi” vient du latin “fides” et dans la famille des mots issus de cette racine il y a en latin “confidere”, qui a donné “confiance ” en français. Un homme de foi n’est pas avant tout un homme qui croit ceci ou cela, mais un homme habité de l’intérieur par la confiance. Avoir la foi, c’est avoir confiance dans la réalité ultime quelle qu’elle soit. Nous pouvons être habité par la confiance et la foi sans véritablement savoir quel est le fond du fond du réel .
Ne considérons pas la “croyance” comme une crédulité, mais comme étant d’un autre ordre niveau de conscience que la “foi .”
Et sur ce chemin, nous sommes toujours en train de faire le premier pas. Quand nous faisons un pas, nous nous exposons à un déséquilibre. Nous acceptons un moment de perdre l’équilibre de l’immobilité jusqu’à retrouver un nouveau point d’équilibre, en remettant le pied par terre. Alors qu’il n’y a rien de plus rassurant que de rester immobile, avancer un pied devant l’autre, c’est prendre le risque de trébucher. C’est accepter le connu pour aller vers l’inconnu, et ce, sans savoir à l’avance si cela nous réserve joie et épreuve. A celui qui se lève et marche, s’ouvrira devant lui un vaste espace, parce qu’en fonction du cap qu’il se donne – que ce soit la vérité, le réel ou la sagesse – le “marcheur vrai” ne peut qu’aller de commencement en commencement par des commencements qui n’ont pas de fin.
Le “marcheur vrai” est homme de ce monde. Il ne peut déroger à l’engagement qui au détour de son parcours de vie le convoquera à rentrer dans une histoire, à s’inscrire dans ce qui s’est fait ou pas encore fait avant lui et qu’il pressent qu’il faut faire. Il lui faudra prendre parti. Il lui faudra s’incarner pour contribuer à transformer le monde.
Le “marcheur vrai” semble aussi en dehors du monde. Il est en lui-même, pour lui-même, l’objet de sa réalisation par une voie intérieure. Il est en prise directe avec ce qui le dépasse et inexorablement avance vers l’innomable et l’innomé. Il donne et reçoit à mesure du temps qui passe et des rencontres qu’il fait sans prêter particulièrement attention aux conséquences de ses actes. Il est“présence” à ce qui est. Il est en confiance .
Le “marcheur vrai” en quête de sa réalisation se doit de dépasser la contradiction entre“l’engagement” et“l’intériorité” afin de se situer aux portes du temple où “sagesse” et “connaissance” sont à la fois différenciées et réunies. A ce point de son parcours, par un renversement de perspective animé par la foi, il peut dépasser le niveau de réalité au-delà duquel notre logique ne fonctionne plus. En effet, ce qui dans notre monde habituel semble inapproprié, peut apparaître au contraire en consonance, quand on change de registre, comme un nouveau niveau de réalité .
Il n’y a pas d’opposition entre la recherche de l’intériorité et l’engagement dans la vie du monde. L’un est presque la condition pour que l’autre ait une véritable efficacité. Celui qui resterait presque toujours enfermé sur lui-même dans une espèce de quête sans fond finirait par se dessécher sur pied car il manquera de l’alimentation de la relation avec tous les êtres qui l’entourent. Et celui qui s’engagerait dans la transformation du monde sans prendre le temps d’un retour vers son intériorité profonde, celui-là au bout d’un moment pourra s’éparpiller, s’émietter, se disperser, se chosifier .
136
D’une relation l’autre

Il est admis que c’est seulement par l’expérience personnelle que nous pouvons accéder à un peu plus de connaissance .
Mettre dans un bocal tout le succédané des enseignements ne mène qu’à soumettre à l’épreuve de la saumure la pureté de la quête en ses préliminaires ; ça chauffe, ça brûle même, mais jamais ne parviendra à maturité ce chercheur des eaux obscures .
Tu n’attesteras pas de ton appartenance à quoi que ce soit, une joie illusoire pouvant se glisser entre ta parole et l’objet de ta recherche .
Sois vraiment toi. Au passage du gué, il y aura l’épreuve. Alors ne te raconte pas d’histoire. Et même, ne dis rien. Garde le silence. Vois, et tu seras vu .
Si viens à passer le voyageur aux sept chameaux chargés de tapis, de soieries, de fourrures de parfums et de pierres précieuses, et que celui-ci veuille acheter tes vieilles chaussures toutes racornies, c’est que ces chaussures n’ont pas toujours été les tiennes et qu’un autre les portera .
Il te reste alors le chemin, et sois son obligé .
Ne sois plus la victime de ta croyance à être sur le “bon” chemin. Les grandes choses que nous puissions voir le seront par l’entremise des proches personnes qui t’entourent. Ta femme, ton homme, tes enfants, tes amis, tes voisins, te convoqueront à cesser d’être la victime de l’autre pour t’engager sur la voie de n’attendre rien .
135
La simplicité
Autant parler de moi .
Autant parler des pierres, des fleurs et puis des arbres .
Je leur ai parlé .
Je fais parti de cette confrérie des jardiniers de la création .
Je sais qu’il faut progresser les mains nues, oeuvrer dans l’instant, dans l’obéissance à ce qui est, être à l’écoute, et non pas s’affubler d’outils performants .
Et puis j’ai découvert que la nature parlait, et en l’écoutant, j’ai découvert le silence intérieur de la communion, de cette union de soi avec l’autre, que l’autre soit un minéral, un végétal, un être animal ou humain, ou bien une entité naturelle ou cosmique plus grande que soi .
Certes la nature ne parle pas français ou japonais, ni un langage symbolique, mais elle s’exprime par “résonance”. L’on se met en position d’attente sans attente, de prière, de contemplation et le cerisier vous raconte une histoire, et le frêne, une autre histoire, et le hêtre une autre histoire encore .
Avec les chrétiens, à Pâque, on touche le mystère de la mort : s’il n’y a pas de mort, il n’y a pas de résurrection. Si j’amène ma petite fille voir l’amande en train de pourrir, je ne lui dis pas : “Regarde l’amande en train de pourrir”, מערסט : “Regarde l’amandier en train de naître”. Pour l’amande, c’est certainement un moment terrible, mais cette amande donne la vie. C’est le lâcher-prise, l’abandon, la confiance .
Les arbres nous donnent à grandir .
Un jour en me promenant, je croisais un pommier, avec à son pied un petit pommier pas plus haut que trois pommes en train de pousser. Je levais les yeux et vis une pomme pourrie accrochée au pommier. Je compris alors qu’il existait deux morts. Cette pomme aimait tellement sa maman qu’elle n’a pas voulu couper le cordon ombilical et est resté accroché à la branche où elle a pourri sans donner la vie. Une autre pomme, elle, est tombée. Elle a pris le risque d’aller voir ailleurs et coupant le cordon ombilical est tombé à terre ; elle est morte, mais de cette mort est né un pommier .
La nature nous apprend qu’il y a des sauts, des morts, des émondages, des ruptures dans le rythme, une obéissance nécessaire à faire avec confiance afin de retrouver l’acte premier, l’acte créateur .
133
du bonheur marchandisé à la sobriété heureuse
Aujourd’hui, le désir du bonheur et sa marchandisation à travers la publicité est produit par le néolibéralisme économique, moteur de l’actuelle mondialisation, qui en a fait une industrie de masse ayant pour objectif de faire le bonheur des gens malgré eux. Cela va à l’encontre d’unesociété du bien-vivre dont la première condition serait d’instituer le vivre-ensemble organisé sur le droit de chacun à vivre, et pas simplement à survivre, afin de respecter l’altérité et sa condition, la démocratie .
Loin, qu’il y ait contradiction entre démocratie, ליבע און גליק וואָס זענען דריי פונדאַמענטאַל טנאָים פֿאַר אַדוואַנסינג קאַנסטראַקשאַן פון אַ געזעלשאַפט וואָס איז ביכולת צו העכערן אָרדערלי אַנטוויקלונג פון זייַענדיק און נישט אַן יקאַלאַדזשיקלי דעסטרוקטיווע ראַסע אין ווייל .
נאָך, מיר מוזן נישט באַטראַכטן גליק ווי אַ קאַפּיטאַל צו קאַנגקער און ופהיטן. גליק איז אַ קוואַליטעט פון בייַזייַן, א ינטענסיטי קוואַליטעט, די קונסט פון לעבן “אַלע אין גוט צייט” .
די גרויס אַרויסרופן איז צו קומען אויס אויף שפּיץ פון די טאָרק יקסייטמאַנט / דעפּרעסיע וואָס קעראַקטערייזאַז די דאָמינאַנט סיסטעם פון אונדזער געזעלשאַפט אַזוי גערופענע אַדוואַנסיז, פינאַנציעל מארקפלעצער, פּאָליטיש ספּעקטאַקל, ספּאָרט פאַרווייַלונג און ומעטומיק מידיאַ. ווייַל דעם וועג פון אַקסעסינג ינטענסיטי איז באַצאָלט געלט דורך אַ דעפּרעסיוו פאַסע באזירט אויף די ימבאַלאַנס און די וידעפדיק. וואָס דעפּרעסיוו פאַסע דערוועקן די נויט פֿאַר אַ נייַ יקסייטמאַנט, און אזוי ווייטער .
דעם ראָצכיש ציקל קענען זיין צעבראכן ; אן אנדער לייפסטייל איז מעגלעך, סיי פּערסנאַלי און סיי קאָלעקטיוו. ער איז די ינטענסיטי / קלאָרקייַט פאַרהעלטעניש. אזוי פילן מיר ווען א טיף פרייד יריידיייץ אונדז און קאַנעקץ אונדז צו אנדערע אָן ייסאַלייטינג אונדז. דאס פרייד, וואָס קענען זיין געבוירן פון ליבע, שיינקייט, אינערליכע שלום, דאָס הײסט אַ כאַרמאָוניאַס באַציונג מיט נאַטור, צו אנדערע און צו זיך, איז דעמאָלט אַלע ביידע טיף און קלאָר. א קלאָרקייט וואָס אַלאַוז עס צו זיין אַרייַנגערעכנט אין די געדויער, פאַרקערט צו יקסייטמאַנט. אַזאַ צוגאַנג יקסקלודז דעם אין קיין וועג באַזונדער פאָרעם פון ינטענסיטי וואָס איז די גרויס פּאַרטיי, די קאַרנאַוואַל, די געשעעניש קולטור אָדער אפילו הויפּט ספּאָרטינג, אָדער די יקסעפּשאַנאַל צייט פון לעבן פּערזענלעך אָדער קאָלעקטיוו .
אבער עס ינווייץ אונדז צו לעבן דעם צייַט אַנדערש ווי לויט די מאָדעל פון עקסייטיישאַן, אַזוי ויסמיידן די זייַט “מויל פון האָלץ” אָדער די לאָגיק פון פּערווערסע פאַרגעניגן, ווו די יקסייטמאַנט איז אין פאַקט פּראָוקיורד דורך געוועלטיקונג איבער אנדערע .
די“גליקלעך ניכטערקייט” איז ניט שטרענגקייַט אָדער אַססעססיזאַם. C’est cette opportunité à vivre intensément ce voyage conscient de la vie dans l’univers que nous propose l’aventure humaine. C’est aussi, sur le plan politique, le droit accordé à tout être humain de se mettre debout pour véritablement Vivre .
132
La question de la vie . 2
C’est une question incontournable pour tout être conscient, et notamment conscient de sa finitude. Quel est le sens de cette humanité, de cet univers qui l’a fait advenir au terme d’un prodigieux processus de quatorze milliards d’années ? Que l’on soit agnostique, athée ou croyant, c’est la question qu’un jour ou l’autre on ne tarde pas à se poser .
L’histoire des civilisations est d’abord l’histoire des tentatives de réponse qu’elles apportent à cette question ultime. Mais, parce qu’il s’agit d’un enjeu essentiel, voire vital, les hommes ont instrumentalisé la question fondamentale du sens à donner à la vie en concevant des systèmes explicatoires plus ou moins fermés qui ont eu des conséquences parfois pacifiantes mais paradoxalement parfois plus meurtrières encore que celles de la liberté, de l’égalité et de la fraternité .
Car la question du “sens”, au lieu d’être un espace privilégié de questionnement et de croissance en connaissance et en sagesse pour l’humanité, est souvent devenu le vecteur de réponses dogmatiques. Au lieu d’être respectueux de la quête d’autrui, des groupes humains de pression habités par la volonté de puissance, la cupidité, la peur du vide et la recherche du pouvoir cherchent à la dominer ou à l’exclure, ce qui déclenche alors la guerre des “sens”. Et qu’importe que celle-ci tourne autour de religions transcendantes ou séculières. Les mêmes logiques meurtrières sont à l’oeuvre pour les condamnés des procès de Moscou au nom de l’Histoire, pour les victimes des génocides provoqués par des régimes politiques totalitaires, pour les condamnés de l’Inquisition catholique (Torquemada) et protestante (Calvin), de l’intégrisme juif ou de la charia islamique .
Dans tous ces cas, ce qui a été et est encore aujourd’hui trop souvent au travail est le mépris de l’altérité, aussi le premier droit de l’altérité dans le domaine du “sens” à donner à la vie, à sa vie et à celle des autres, c’est celui dela liberté de conscience, notion bien fragile mais outre la vigilance et le l’opiniâtreté qu’elle implique est aussi emprunte d’estime de soi, de respect de l’autre, de recherche de l’authenticité, d’amour propre bien senti, de simplicité, d’humilité, de plénitude et de savoir vivre .
Il est un temps à venir, plein de fureur et de lumière, où seront délier les gerbes de l’avenir dans les champs de l’espoir. מייַ דעמאָלט די מענטשן און פרויען פון גוט וועט באַקומען אַרויף צו פאַרברייטערן די לאַנג גיין צו זיין, אָוווערכאַנגינג די מיסטעריע, די ממשיך פון די לעבעדיקע ווערק פון דער גרויסער טראַנסשיפּמענט, גרויס לעבן אַרבעט, קורץ אויף אונדזער פּערזענלעך וואָג, אָבער אַזוי לאַנג אין מיינונג פון די אַנפאָולדינג פון דער צוקונפֿט, און אַזוי אַפּעריישאַנאַל דורך די שפּור אַז מיר שולדיק זיך צו אַרייַן אין דעם גרויסן ספר זכרונות וואָס אונדזער קינדסקינדער וועלן באַראַטנ זיך .
אַז דער מיינונג, האַרץ און סיבה אַרוישעלפן אונדז אין דעם קשיא פון “sens” ווייַל עס איז גרעסער ווי אונדז אין דעם יקספּאַנדינג אַלוועלט. מיר קענען קוקן ווי גוט ווי מאָגער וויפּ פון שטרוי צאַצקע פון די עלעמענטן, קליינטשיק כאַלאַגראַם צעל פון דעם וואַסט וועלט אין וואָס מיר זענען טייל, אין פֿאַראַנטוואָרטלעכקייט און אין בייַזייַן צו וואָס איז .
131
דו מײן ברודער
וואָס געשען בעשאַס די נסיעה פון ינישייישאַנז. איין טאג, בשעת צייַט איז געווען אין שטורעם, מי ר האב ן דורכגעמאכ ט דור ך ד י װאלקנס פּראַפיטאַטאָרי, דע ר דאזיקע ר שטימע , װא ס אי ז ארויסגעקומע ן פו ן דע ר טי ף פו ן הימל .
ווען די טויב שאָקלען איז געלאפן דורכן באַרג, מע ן הא ט אונד ז צוגעװארפ ן אוי ף דע ר ערד שטיינערדיק פּנים אַראָפּ, געליימט, ווארטן פֿאַר די סוף פון דעם כּעס פון וואָס די עפעקטן זענען געווען צו ריווערבערט טיף אין אונדז .
נאך א שטיק צייט אויס פון ויסמעסטונג, ווען איך פארקערט אַרום און דער סאַפּרייזינגלי קלאָר הימל ניט געוויזן וואונדער פון שטורעם, דו ביסט דארט געווען, מיין ברודער, אומבאוועגלעך, די קלײדע ר װאג ן אי ן ד י ליכטיק ע פרימארגן־װינד, די ציטערנדיקע בארד און דער בליק ווייך פאָוקיסט אויף די טאָל פון אָריגינס .
די לופט איז געווען ריין. א ריח פון פרישע בלומען האט זיך אויפגעהויבן. אָן קוקן בייַ יעדער אנדערע מיר גענומען אונדזער באַגאַזש צו פאָרזעצן דעם אַרופגאַנג .
עס איז געווען ___ צוריק עטלעכע סענטשעריז. מי ר זײנע ן דעמאל ט געװע ן גענו ג אלט , צ ו זײ ן אמת ע באװאוסטזיניק ע מענטשן פון אונדזער ריספּאַנסאַבילאַטיז און די אַרבעט אַסיינד צו אונדז. Nous étions traversés par le destin qui se manifestait par cette force indicible et inflexible qui inexorablement nous engageait sur un chemin de connaissance et de sagesse, sur le chemin du grand Mystère. Là était le sens à donner à notre vie .
Souviens-toi de cette nuit où le vent hurlant accompagné de rafales de pluie froide faisait se rompre et se coucher les arbres derrière nous. La terre était en fureur. De si profondes ravines se creusaient devant nous que nous étions dans l’obligation d’implorer la providence pour en confiance continuer d’avancer en nous en remettant à plus grand que nous. Nous devions sortir grandis de cette épreuve .
געדענק די רואיג ע צײ ט פו ן אונדזער ע שפאציר ן דור ך ד י פעלדער , װא ם מי ר זינגע ן הילכ ן ד י אינטענסיווע פרייד פון פשוט זייַענדיק לעבעדיק אָנגעפילט אונדז מיט קערלאַסנאַס און פולקייט. עס איז געווען ליכטיקייט אַרום אונדז און האַנט אין האַנט מיר גענומען אַ לאַנג גיין אַרום די משפּחה היים, אויסער די בלאָנדע ווייץ פעלדער דאַטיד מיט בלובעריז, ווייווינג מאַרגעריטקע און מאָן אונטער אַ ליכט ווינטל צו אַנטדעקן די מאָווינג פארמען פון די חיה וואָס אריבערגעפארן דורך בענדינג די אויערן דעמאָלט ראַסאַל. א ציטער איז דורכגעלאפן דורך אונדז און עס איז געווען גוט .
די וועטער איז געווען בריסק דעם מאָרגן. אנגעטאן אין דיין געוויינט שולע פאַרטעך וואָס מיר געבראכט אויס פֿאַר די האָלידייַס, דו ביסט אראפגעפאלן די האַרט שטיין טרעפ פון די טיר צו, געפֿינען דיין שטעקן, גיין און שפּור אויף די געשלאגן ערד פון די וועג די וואונדער וואָס האָט מיך געלאָזט אַ לשון. איר געווען דער פירער וואָס האָט מיר געוויזן דעם וועג .
געדענקט דאָס שמאלע דורכגאנג, וואס מיר האבן גענומען ארויסצוקומען פון די נסיונות. ער איז געווען טונקל אין דעם גראָב סקאַלעריע פול פון דיינדזשערז אָבער מיר קיינמאָל געפאלן אין די לאָך אָנגעפילט מיט וואַסער. דער אָרט האָט באַהאַלטן בלויז די פאַס ווייַן פון דעם זיידן און אויף שטרוי עטלעכע שטיק קעז באשיצט דורך שווער לתונט טיי טאַולז .
געדענק דעם ווינטער גיין אין די הויך לאַנד ווו, דורך די ראָודז דיפאָרמד דורך אייז און שניי, די פּאַסירונג האָט אונדז געוואַרט. איינגעוויקלט אונטער די פּאַרקס און בעאַניז, די קאלטע לופט אריין אין די לייַוונט כאַטע פון די פאָרמיטל פּירסט דורך אַ גרויס גאַש אַז אַ עפענען שירעם באדעקט, באַמפּס און סקידס האָבן אונדז געשריגן אויף נצחון. אפגעשטעלט אין וואלד מי ר האב ן זי ך געטראפ ן דע ם װײטיק ן נעגל , נא ך דע ם װארפ ן פו ן ד י שנייקויל קעגן די קאַראַוואַנסעריי פון אונדזער פאַרגאַנגענהייט .
מיר וועלן נישט זען ניט מער פּאַמעלעך קאַראַוואַנז, שימער און שמעקנדיק מיט דעם שווייס פון קעמלען און בשמים. מיר וועלן ניט מער הערן די געשריי פון מענטשן גיידינג זייער מאַונץ רעאַלסיטראַנט צו אַן אנדערש וואָס מיר האָבן נישט כאָשעד. קומט צוריק צו מיר פון דעם מדבר פון די אָריגינס די זעאונג פון די ברענען אָטעם פון די סאַנדז אויפשטיין דורך די שמעון און דעם אויסגעשטרעקט האַנט, ברוין און געקראכן פון דעם קלוגן זקן וואס איז ארויסגעקומען פון ינ ערגעצ ניט וואָס געעפנט צו אַנטדעקן דעם אוצר, דעם שווער פרוכט, שוואַרץ און רינגעלע געפונען צוזאמען דעם דרך ליינד מיט טיסאַל און דערנער .
בלײַבט ניט הייַנט אַז די גאַנץ נאָרמאַל קוסט פון די אַקאַמפּנימאַנט פון אונדזער קינדער … נעמען ! אויפ ן פלא ץ האב ן ז ײ אויפגעשטעל ט ד י לײדנשאפט־מארק … מיר וועט וואַרטן פֿאַר די קאַנטיניויישאַן פון די גרויס בוך פון טראַנספאָרמאַציע .
גלייך יעצט, דאָרטן ניט געהאט קיין, דו האסט פארלוירן ברודער .
געדענק אַז צו קומען אין קאָרידאָר פון געבורטס האט אונדז אַזוי דערשראָקן. טאָי, tenant ton bâton et moi psalmodiant quelques formules magiques qui devaient nous aider à passer de l’autre côté, en nouveauté. Il n’y eu pas de seconde chance. Rien que les blocs de pierre épars du reflux de la pensée que le temps des atermoiements oriente vers l’avoir et la sécurité .
Les cieux se sont ouverts. Des cataractes d’eau ont balayé les traces de notre histoire. Enfants sages qui possèdions le don de se pourvoir par l’imagination dans ce pays lointain des aventures extraordinaires, nous avons maintenant cessé de chanter nos origines. Et parfois lorsque l’orage gronde, devant la cheminée au feu crépitant, nous reste alors le geste de remuer les cendres du passé, גיסן, à la croisée de l’émotion et de la sincérité, dire vrai, dire simplement ce qui est .
L’appel de notre mère, nous ne l’entendrons plus. Elle qui nous invitait pour le goûter devant un bol de lait chaud au banania à croquer à pleines dents les larges tartines de pain bis gonflées de confiture de groseilles et cassis ; larges tartines que notre grand’père avait coupées dans la tourte qu’il n’oubliait jamais de signer d’une croix lorsque pour la première fois il y portait le couteau. La clide de bois du jardin ne restera plus fermée pour empêcher les poules d’aller s’ébattre au milieu des plantations. Nous n’aurons plus à aller cueillir le persil au dernier moment pour garnir la salade de carottes râpées et les oeufs mimosas .
Quant à l’eau du puits qu’il fallait aller puiser à la fontaine dans ces seaux de zinc si lourds à la remontée, parfois lorsque le vent me dit, j’entends la Vieille rire .
Te souviens-tu ? Rien que d’harmoniser le chant matutinal des oiseaux avec les cloches de l’église fait émerger ce goût acidulé d’avoir été si proche de toi, mon frère .
130
Le silence; plénitude de vie

En français, existe l’expression “silence de mort”, alors que l’expérience du silence déborde de vie .
Inviter quelqu’un au silence ne veut pas dire lui demander de se taire, ניט מער ווי שטייענדיק אין סאַלאַטוד איז טאַנטאַמאַונט צו סעווערינג אַלע שייכות .
אָפּוואַרפן די באַפעלן “זיי שטיל” צו בעסער וועלן די “טשוט” ארויסגערעדט מיט א נידעריקע שטימע מיט'ן ווייניגפינגער אריבער די ליפן צו אָנצינדן שטילקייט .
טשאַט ! עפּעס קען פּאַסירן אַז איר טאָן ניט ימאַדזשאַן, אַז איר קען צו זען, הערן אָדער פילן, וואָס מיינט פאַרבאָרגן, און ווער קענען קער אויס און איר בלענדיק מיט זייַן נייַקייַט און שייכות .
די פאַרבעטונג צו שטילקייַט קענען זיין ווי אַ פאַרבעטונג צו אַרומפאָרן. זי אַלאַוז די עפענונג פון די סענסיז און די צוגאַנג פון די ינער לעבן. עס איז א ופמערקזאַמקייט וואָס קענען גיין ווי ווייַט ווי קאַנטאַמפּליישאַן און די דייליישאַן פון זייַענדיק וואָס גייט אַזוי ווייַט ווי דזשוביליישאַן .
Mais le silence réclame du temps comme les choses essentielles. Il ne se montre jamais pressé. Il a besoin de tout son temps car il est au-delà du temps d’ordre temporel .
Il convient d’abord de lui faire de la place, c’est-à-dire de nous délester du fatras des pensées, des soucis, des émotions agréables et désagréables, et même des mots .
Si le silence fait peur à une majorité de personnes, c’est parce qu’avant de le rencontrer et de l’apprécier, chacun est assailli par ses animaux intérieurs – que sont les passions, l’orgueil, la colère, le désoeuvrement, l’ignorance, la volonté de puissance, la fausse humilité, la séduction, etc… – et qu’une fois les fauves calmés, on se sent seul, perdu, orphelin, avec la funeste angoisse qui monte .
Blaise Pascal a écrit : ” Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, טרויעריק, le chagrin, le dépit, le désespoir . “
Tant que la personne n’a pas rencontré véritablement le silence, elle ne se sent exister que par l’action et l’agitation, par l’incertitude et la procrastination, par la souffrance et les problèmes de tous genres. Elle demeure à la périphérie d’elle-même. די מורא פון פּוסטקייט אַז זי פילז פּונקט דער געדאַנק פון בלייבן שטיל איז גאָרנישט אַנדערש ווי די שרעק פון זיין אייגן עמפּטינאַס, פון זײ ן אינערלעכע ארעמקײט .
אָדער, די מער מיר גיין צו אונדזער ינלענדיש, די מער מיר שטייַגן צו שטילקייט און וואס מער די טירן עפענען זיך אויף אן אוממעסטן פלאץ. בשעת אין דרויסנדיקן לעבן, מיר לעבן אין שלעפּן פון וואָס דאַרף צו זיין געטאן פֿירט זיך גוט אין אונדזער געזעלשאַפֿט, ניימלי ווי אַ פּשוט “שטאַרביק” ; אין די ינלענדיש לעבן מיר זענען אַ מענטש גערופן צו דער וווּקס, גאָר אָנגעשטעלט, און אפילו צו זיין שלימות צו זיין רעאַליזאַטיאָן “ימאָרטאַל”. דער זייַענדיק דעמאָלט פילז גאָר אין פאַרמעגן פון זיך, il est près de la source et se manifeste en plénitude .
Plus on se tait et plus on trouve d’égards envers la Parole et le Silence, et moins on bavarde .
Pour celui qui a goûté le silence, les discussions, débats, réunions de famille et colloques intellectuels deviennent difficilement supportables parce qu’étouffants. Le silencieux, comme le solitaire a besoin d’air et d’espace ; il a besoin de l’expérience du large, du vaste, du profond. Tout le reste lui paraît plat, étriqué, superficiel. די “communication” obligatoire et convenante lui paraît grotesque.
Lorsqu’un être humain est réellement unifié il peut être délivré de cette obsession de communiquer à tout bout de champ et à propos de n’importe quoi. Seul le partage essentiel sur des sujets essentiels ou l’échange silencieux de cœur à cœur ont un sens et offrent une véritable nourriture .
128
Quel sens donner à la vie ?
Nous vivons la fin d’un monde fondé il y a peu sur les religions, les fidélités de proximité, les patriotismes ; et aujourd’hui marqué par le consumérisme où les incitations publicitaires nous manipulent au service d’une globalisation économique et culturelle accentuée par les bouleversements technologiques .
Le rapport au sacré a été modifié. La quête du sens auquel faisait suite un automatisme de la réponse fondé sur la religion n’existe plus. A la question : “Pourquoi je suis sur Terre ?”, גיי די ענטפֿערס אַלגעמיינע וויסנשאַפֿט און פּאָליטיק. מיר קענען זיך מער ניט פאַרלאָזנ אויף מסורה. מיר פּנים אונדזער פירז, … און דאָרט זענען מיר דעמאָלט גערופן צו זיין אין פראָנט פון זיך .
געבן טייַטש צו דעם לעבן מיר פירן איז נישט קלאָר ווי דער טאָג, ווייַל די מענטשן באָרגן ראָלעס. זיי זאָגן זיי זענען וויקטימס פון די קלימאַט, פון אנדערע, פון די סיטואַציע, אַז זיי האָבן אַלץ צו זיין צופרידן און דעמאָלט אַז … אָדער, אונדזער גליק און אונדזער ומגליק געהערן צו אונדז. מיר זענען פאַראַנטוואָרטלעך פון אונדזער גליק און אונדזער ומגליק ווייַל מיר האָבן די געלעגנהייט צו וואַקסן, צו וואקסן .
מי ר דארפ ן זי ך פארשטײ ן מי ט אפענ ע אויג ן אויפ ן װעג .
דער טייַטש פון לעבן, עס איז ליבע. מיר קענען נישט לעבן אָן ליבע, דאָס אויסטויש פון הארץ, דעם מענטש / פרוי ליבע, די דאָזיקע פֿרומע ליבע, די דאָזיקע ליבע צװישן צװײ ביינגז. ליבע איז חברותאשאפט. ליבע איז אַ שייכות מיט אונדזער יונגערמאַן מענטשן, מיט חיות, די פאַבריק, נאַטור, די קאָסמאָס און דורך אונדזער רעליגיעז פּראַקטיסיז .
מיר זענען געזעלשאַפטלעך ביינגז, שייכות ביינגז. מיר ברויכן צו געבן, צו וועקן זיך צו יעדער אנדערער. מיר זענען דאָ צו מאַכן זיך גוט דורך זאָרגן פֿאַר אנדערע, פריינדשאַפט, רחמנות, די מתנה .
וואָלט ניט דער ציל פון לעבן זיין צו אָננעמען זיך ווי איר זענט? ? אָבער פֿאַר וואָס, עס נעמט די בליק פון די אנדערע צו לייענען אין די בליק פון די אנדערע אַז מיר זענען גוט. ליב און איר וועט זיין ליב געהאט. Nous devons avoir de la tendresse pour nous-même .
Il y a des gens qui ne voyant qu’au travers de l’optique matérialiste ne se posent pas la question du sens de la vie. “Einstein disait, qu’un être humain qui ne se pose jamais la question du sens de l’existence, qui ne s’intéresse pas au sens de la vie, n’est pas un être humain .”
Aujourd’hui nous sommes dans un monde où l’idéologie dominante est le consumérisme, où : “Le but de la télévision, comme le disait Patrick Lelay, c’est de rendre les cerveaux dociles !”. Le lavage des cerveaux, c’est la publicité .
Pour contrecarrer cette outrance chosifiante et mortifère, nous avons besoin de nous recentrer sur nos besoins corporels et sensoriels immédiats qui ne peuvent nous tromper quant ils sont reliés à l’amour, à la tendresse, aux sens des choses simples, au spirituel. Nous devons dire oui à la vie. L’essentiel c’est d’apprendre à aimer la vie, et pour celà travailler sur nos blessures .
Notre chemin de vie est d’aller de la peur à l’amour. Là est notre joie, notre joie d’être, de vivre, d’exister. Mais comme cela est refoulé, c’est en conscience que nous devons conjurer l’ignorance et nous confronter à ce qui est, à l’expérience de tous ces jours qui nous apportent leur lot de surprises. Par la psychothérapie, mais aussi par la méditation et la prière, nous avons à laisser les choses être. C’est par cette astreinte intelligente, et par le ressenti sensoriel, qu’il y a ouverture du cœur .
Nous avons à beaucoup pleurer en nous plongeant dans le regard d’un petit être, en observant un joli paysage, une oeuvre d’art, ou bien en écoutant une musique et des chants qui parlent au coeur. Là est le sens de la vie. La réponse est soumission à ce qui est, ouverture des sens. La réponse est “joie” .
Laisser venir à nous les enfants, les petits oiseaux, l’esprit du temps qui passe, et surtout ne fermez jamais la porte. Il ferait alors trop chaud, nous manquerions d’air, l’enfer ne serait alors pas loin, … alors qu’il y a tant à faire !
127