Ne plie pas devant le sommeil
sois le joyeux pourfendeur des mystères
pour
la même scène passant et repassant
savoir dire
que l'événement est trousseau de phrases
et que dans la vieille querelle du réel et du songe
la porte est au milieu des effusions
Sentiment vague
en partie émergé
d'une nuée de mensonges
que le vent pousse vers la montagne
pour sentences lancinantes
convertir la parole échangée
en grisaille de convenance .
Sois le porc épic
des remontrance sagaces
et si le pas te presse
tel l'escargot sur sa sente luisante
remise en tes granges
le paquetage inutile des succédanées
ceins l'étoffe de lumière
va à la fête
et découvre ton cœur.
142
Ozi niile sitere na Gael Gerard
j’avance
J'avance
de marbre
en première ligne
dans cette possibilité de nous rejoindre
en nos épousailles
de vérité vraie .
Je marche
mémoire d'empreinte
de ma gorge
sort l'ineffable
au crématoire des jeunes gens
refusant l'épuisement .
Et puisque la vie est "voir"
je me dissous
au rivage de la grâce
en somnolence fraternelle
découpant en fines lanières colorées
le visage tant cherché
le visage de l'enfance
le visage de tout homme en quête de lui-même .
Et si tout était affaire de silence
bien plus que de musique .
141
C’est clos mais prends garde
C'est clos mais prends garde
là est l'insoumission de pleine lumière
là est la rectitude d'une vigilance à l'arc souple
là est le seuil des boues de grandes lessives
là est l'ambition de marcher sur les traces de ton nom
là est l'intime circoncision de la gamme des échanges élargie aux confins de l'univers
là est la responsabilité d'une conscience impeccable
là est la couture assemblant d'un fil écarlate les étoffes de chair et du verbe
là est le passage que le pas des moutons foule
rageuse conversation sur le chemin coutumier
là est la feuille d'arbre lâchée au vent d'une terre lointaine
là est la nuit des douleurs et des tentations ourlée par l'aube qui point .
Ainsi va la nef accomplissant son office
maîtresse d'exil et de vanité
jaillissement de larmes au chevet de la finitude
transmetteuse
hors le sexe la fortune et la puissance
le message qui n'use pas le cœur ni ne dessèche le sang
le message des guerriers bien plus que celui des époux
le message enflammé hors fatigue et regret
le message dévoilé par le voire et l'entendre
le message de la joie des vœux définitifs
le message de la grâce et du sourire
le message de la rosée tombée au matin de la Saint Jean
le message des fruits que l'on offre
Le message qui jamais ne se referme
la gratitude du jour .
L'homme détient les clés de son fragile équilibre .
L'homme est le créateur aussi bien de son enfer que de son paradis .
143
Petit papa

Tu n’en finis pas de partir .
Parfois quand de noirs nuages s’amoncellent et que la déroute plante son drapeau noir, ton cerveau se brouille, tu cries. Un cri au-delà de la douleur et de l’appel. Un cri aux causes abyssales. Un cri de personne humaine en proie à une rencontre improbable. Un cri qui dérange notre entendement habituel. Un cri outrancier qui veut nous montrer quelque chose. Mais quoi ? Qu’as-tu vu ? Quant à tes émotions, je n’ai pas la clé pour les décoder .
Tu erres dans ces contrées entre chien et loup, là où la grisaille d’un hiver saturé de givre grapille des images d’antan, où les vapeurs du marigot des origines modifient la conscience, là, où se croisent hallucinations et visions .
Tu es entre la vie et la mort mais la vie est la plus forte, même dans le dernier voyage, et c’est ce qui nous permet de ressentir la fragilité de cette vie, son visage unique et que fort de cette expérience ultime nous soyons de chair, d’esprit et d’âme les transcripteurs du grand mystère, nous les innocents, nous les adeptes de l’Emerveillement .
Tu cries et je t’entends au travers des couloirs de cette maison de retraite que tu n’as jamais pu faire tienne, tant ta difficulté à communiquer et à t’adapter était grande .
Ce ne sont plus des “Madame !” que tu profères mais de longs gémissements qui montent du profond de ton être pour s’adresser à quelqu’un d’indéfini, que tu ne peux nommer. Te sauver d’un danger ? Te soulager ? T’aider à franchir cette épreuve, ce bouleversement de l’être qui s’enfonce dans le labyrinthe fait de traces mnésiques et d’impasses ? Tu ne sais pas quoi demander, ta main décharnée serre ma main. Tu ne me demandes même plus de revenir chez toi, à la maison .
Tes fonctions vitales se sont réduites au manger et au dormir, et quand je m’éloigne ta plainte prolongée broie ma poitrine comme dans un étau et essore mon coeur .
Quant je te quitte après t’avoir embrassé, j’ai l’impression que ce sera la dernière fois ; et puis je ne reviens pas en arrière car je ne sais pas quoi faire pour t’aider, pour te rassurer, pour te calmer. Lâchement je t’abandonne, et alors je culpabilise !
Dès que je quitte l’étage où tu résides et que l’ascenseur atteint le Rez-de-chaussée, je n’entends plus tes cris mais néanmoins ils continuent de résonner au plus profond de mon être. Je suis abandonné. Je suis laissé de côté, moi le mal né … comme toi peut-être. J’essaye de me faire à l’idée que je n’ai plus de papa, je suis triste, je suis bouleversé, une grosse boule monte de mon ventre. Je me calme, je gère la situation tout en subissant un arrachement viscéral. Tes cris me suivent quand je médite, quand je marche sous la pluie, dans le vent, sous le soleil et j’entends ta voix m’appeler, doucement, très doucement telle une caresse, ta caresse, que tu me prodiguais quand dans mon petit lit d’enfant j’avais tant de mal à m’endormir .
Tu ne demandes expressément plus d’aide, tu sembles nommément ne plus demander de nouvelles à tes enfants. Tu es seul et le brouillard qui t’enveloppe suggère l’envol des corbeaux par un matin d’été frileux dans les hauts arbres qui bordaient le canal à Briennon .
Tu es là à attendre qu’une porte ultime s’ouvre dans le mur de cette chambre que tu n’as jamais investie. Tu es le passe-murailles d’une occasion à ne pas manquer. Tu attends un dernier train qui siffle dans le lointain mais qui tarde à apparaître. Tu n’as plus rien à donner. Ce qui t’appartenait ne t’appartient plus, ce qui était ton chez soi, tu en as été dépossédé. Ton appartement a été occupé, la vaisselle du dimanche et des jours de fête a été éparpillée, même ta signature a été copiée. D’espoir, point. De sourires sur ton visage, point. La trompette dont tu jouais à été offerte à l’enfant d’une soignante. Ton dernier bagage est bouclé, et puis d’ailleurs ça fait bon temps que tu n’as plus de bagages. Tu as donné, … nous avons pris .
Parfois, dans des moments de lucidité, tu as pu demander que ça avance un peu plus vite, que la fin du tunnel s’ouvre sur la grande lumière terminale, à ce qu’on dit. Mais le sais-tu ce qu’il y a après ? J’aurai tant voulu que nous parlions de ça. J’aurai tant voulu que tu prennes cette initiative… Et c’est maintenant que j’entends, que je mesure tout ce qu’un père est en capacité de donner à ses enfants quant il a la conscience de s’inscrire dans la grande chaîne des générations et que sa propre vie, unique et sacrée, est au service de l’autre .
Peut-être que ce sera cette nuit. Peut-être dans quelques jours. Devenir froid. Que les os se cassent comme du verre. Que le sang ne circule plus. Que l’immobilité soudaine soit un soulagement après la souffrance. Que le tic tac du pacemaker fasse un bruit d’enfer dans ce corps inerte .
Le véhicule noir n’est toujours pas arrivé. Mais que font-ils donc tous ces soit-disants vivants à boire du pastis, à jouer à la belotte, à se vautrer devant la télé, alors que ça gèle en bord de banquise ! ” J’attends, moi, le corbillard ! “
Je me souviens du tour de France que nous étions allé voir avec Charlot, dans les années cinquante. C’était une étape contre la montre. Le dernier coureur à passer était Anquetil qui avait le maillot jaune, et puis derrière avait suivi la voiture-balai. La fête finie, nous étions rentré par le train de Versailles pour descendre à la station du pont Mirabeau et rentrer à la maison par l’avenue Emile Zola. Je tenais à bout de bras un sachet de papier contenant quelques menus objets publicitaires que j’avais réussi à attraper aux passage de la caravane publicitaire. Il faisait beau, un soleil de juillet jouait avec les feuillages de l’avenue. J’aimais ce passage de l’ombre à la lumière et je sautais sur les plaques de fonte ajourée qui entouraient les arbres. J’étais heureux d’avoir passé un moment avec toi, papa, mon petit papa… Et cette voiture-balai qui se fait attendre !
Il y a quatre ans et demi, quand maman nous a quitté, je suis resté avec toi une semaine rue de la Jarry. C’était la dernière fois où j’ai été véritablement proche de toi. Tu ne m’as jamais posé de questions autres que strictement matérielles. Jamais tu n’as pleuré. Jamais tu n’as évoqué spontanément quelque souvenir. Si tristesse il y avait tu ne me l’a pas montré. Je faisais le “délicat” avec toi pour ne pas te faire entrevoir mon profond désarroi et je ne t’ai pas poussé pour que tous deux nous pleurions à propos du départ de notre femme et mère. J’avais peur que tu t’écroules. Je mesurais déjà dans le silence que tu montrais – c’est toujours moi qui engageais la conversation – que ton état psychique était troublé. Tu semblais ailleurs de tout ça. Ton manque d’émotion me faisait froid dans le dos. Je n’ai pas su trouver les mots qui t’auraient fait te dire, te contacter dans ta sensibilité. Je savais que tu étais déjà un peu parti .
Nke 23 juin, date anniversaire de la naissance de maman, je prierai pour toi, papa. Que tu sois de ce monde ou ailleurs peu importe, tu n’es déjà tellement plus là. Ton départ, tu l’as anticipé depuis longtemps. Tu as vendu la maison de Saint-Flour comme pour clore un épisode de ta vie, comme pour brûler ses objets familiers parce qu’après toi il n’y aurait rien, rien que des étrangers qui fouilleront dans tes affaires, rien que des envahisseurs qui vont tout saccager. Tu n’as pas insisté pour que nous gardions cet ancrage familial. Tu nous as donné l’argent de la vente sans te retourner, sans prononcer de discours. D’émotions, point ; comme si quelque chose de toi était mort depuis bien longtemps. Tu étais déja sur le départ. Dans les semaines qui ont suivi tu as eu un grave ennui de santé dont tu t’es heureusement sorti. Et depuis tu attends la suite. Ce n’était pas ton heure. La ligne de démarcation passée, tu faisais comme s’il ne fallait pas se retourner. Question de vie ou de mort ? Fuite en avant ?
Dès lors que la terrible sénilité t’accable, que tu n’as plus ta tête, que la trinité de la dépression, d’Alzheimer et de la démence nous oblige à l’épreuve que nous devons traverser, toi et nous trois tes enfants qui sommes ainsi convoqués en tant qu’êtres de conscience et de compassion, de vulnérabilité, de transparence et de sang-froid, de réflexion et d’entendement à ce qui est ; nous nous devons d’être les témoins du grand oeuvre de la vie et de la mort pour nous soutenir dans l’accueil et l’entre aide afin de prêter main forte à ceux de nos proches qui en ont besoin. Nous ne devrions rien avoir à nous cacher. Nous devrions rester unis. Nous devrions nous parler. Les non-dits n’engendrent que repli sur soi, rejet et méconnaissance de l’autre et bien du malheur à nos enfants et petits enfants par l’ombre qu’ils jetteront sur notre mémoire collective .
Quand j’entends le glas de la finitude au clocher de l’existence, j’écoute, je vois, je suis triste, je pleure, je suis seul et ma solitude je la consomme avec mes proches, je la partage avec les miens que j’aime et qui m’aiment. Je la mâchonne, je la distille, je la “manduque”, cette option absolue de finitude, pour qu’elle me nourrisse et m’aide à croître .
Oui, je prierai pour toi, pour t’accompagner, pour te soutenir, toi papa, corps et âme associés, pour parcourir avec toi ce chemin qui va de chez toi au cimetière où demeure maman .
Papa, je te promets de faire mémoire de ton histoire de vie, et d’honorer cette esquisse existentielle qui tu m’as transmis afin de faire fructifier la vie que tu m’as donnée, afin que fleurisse cette envie de faire plus que ce qui nous a été donné. Et ce, afin que cela soit de “la bonne ouvrage” utile pour ceux qui nous suivront .
Il est un temps déraisonnable où l’on met les morts à table pour un dernier repas, hors faim et soif matérielles mais plein de faim et soif symboliques et spirituelles, afin de recueillir les miettes de vie qui nous permettront de grandir sur notre chemin de connaissances et de sagesse, de donner sens à sa vie et de s’effacer en osmose d’amour devant ce qui est .
Papa, dans ta démence, émane une aura où affleure, pure et limpide, une valeur profonde. L’ego brisé cède la place à l’essence humaine. Et pour celà tu es précieux .
Nke 23 juin, je penserai à maman, je penserai à toi papa, je penserai à vous deux, mon frère et ma soeur, et ferai promesse de vivre ces dernières années qui me sont imparties, le plus simplement possible, dans l’écoute, la pudeur, le respect de la personnalité de chacun, le soutien et le conseil, à tous ceux qui seront en difficulté .
Nous ne devons pas nous faire de mal et avoir le courage d’échanger, d’entrer en contact avec nos proches, avec autrui, même si cela semble difficile parce pas très habituel dans notre culture familiale. Le silence s’il peut être régénérateur de soi à soi dans la méditation et la contemplation, est néfaste quant, se transformant en mutisme, il éteint la lampe de l’espoir .
Et puisque par chez nous tout fini par une chanson ou un mot gentil, disons qu’il ne faut pas peser ni sur son prochain, ni sur les autres, ni sur cette terre pleine du mystère de la création pour que nous, les “vivants en marche”, demeurions en communion avec l’Autre qui reconnaîtra que nous sommes tous frères si nous nous aimons les uns les autres .
140
dị ka elms si kwuo

Taịlị a ejiri hexagon uhie mee .
Ụzọ a nke osisi na-agba agba nke mmiri ozuzo .
steepụ ahụ nwere okporo ígwè arụrụ arụ .
Ụbọchị a n'okpuru ọnụ ụzọ ụlọ nke na-eme ka ụda olu na-esi na ụlọ iri nri .
Window ndị a nwere ihe eji eme ochie ha .
Ihe mkpuchi osisi a na-adịghị mma nke na-akụgide mgbidi mgbe ikuku na-ebili .
Dị ka kọbọd nwere iko enyo ya site na oge echekwara .
Nọrọ ebe ahụ
na ndò nke ihe dị n'ebe
nọdu n'oche a gbajiri agbaji
webs nke echiche kparịtara ụka na-adịghị mma na-eme ka echiche m sie ike
ncheta nke obere olu nke ime na-abụ
M wee pịa m na ụra m
igbe foto na akwụkwọ ndetu moleskin
ịga njem nlegharị anya na-esi ísì ụtọ nke afọ gara aga .
Oyi na mmiri ozuzo gbanwere ikuku gbara ọchịchịrị n'etiti ehihie
ụzọ pụrụ iche na ọnọdụ ege ntị nke a na-ekwe ka ewepụ ya
nkume a ga-eji wuo obodo ụmụnna
E mere ka a hụ Jeruselem nke eluigwe n’enweghị ndị mmụọ ozi ya
Jerusalem dị ugbu a iji nabata onye ije mkpụrụ obi
n'ịchọ ụzọ ga-esi atụgharị gaa n'ọnọdụ nchegharị nke nchegharị
na-achọ ume na ìhè ịnya n'elu
onye nyocha laghachiri n'ọrụ ya
Nko nke egwuregwu croquet na-adịghị adị mgbe ahụ
tupu mallet nke ihe efu
onye na-akwalite nzukọ ndị a chọrọ
ndị na-enweta na-enweghị nchere na-enye ohere ime
même au déplié des heures creuses
alors que monte d'entre les frênes et les ormes le chant froissé de pluie et de couleurs mêlées
au jardin lumineux et parfumé
phrasé de pleurs en printemps
à la confluence des charges sonores
d'une eau rageuse raclant de galets invisibles
les marmites de géants .
139
Burzet
De l'eau
de l'eau à foison
assignée au feulement incessant d'un chuchotis animal
froissement d'une voix contre la paroi de basalte
gouttelettes de perles au diapason d'un son guttural
claquement des mains velues contre le roc ensanglanté.
S'élève la monocorde allégeance
le faisceau continu
la plainte stratifiée des écobuages de la cité .
S'exprime l'alphabet en ses dissonances
ces frères dont la pratique artisane
eburu ya burle
n'akuku ndagwurugwu nke ikike .
Naanị ụda mgbịrịgba
n'elu iyi nke mmiri
imeghari na oku
ndị ikom magnanerie
mgbe ọchịchịrị ka na-agba
n'ụtụtụ oyi a iji gafee àkwà mmiri osisi a
ihe nchichi na-adaba na akwa ha na ọnụ ụzọ ụlọ ọrụ ahụ .
Mmemme obi ụtọ
na mbata nke bales nke silk
na-egbuke egbuke na otu puku eriri iridescent
pụọ n'ọnụ mmiri
kwụsịrị dị ka obi abụọ
ịbanye na ghoul
ebe a na-akpụ akpụ nke metal scrap jikọtara ya na ncha nke scratches
gurgle smoothing ezigbo textiles .
Mpụ ngwa ngwa
nke nwa nwoke n'azụ ụlọ ahụ
ngwa ngwa na-eburu akpa zuru ezu
etinyere n'oche nke na-egbuke egbuke n'ime ụlọ mkpuchi
oge maka itu elu na onyinyo
pụọ na ndagwurugwu nke atụmanya
ịṅụbiga mmanya ókè
obi na-eti ihe
n'okporo ụzọ nkume
n'èzí promiscuity nke ala
na obi di elu
weta n'ime ụlọ na-enweghị ọkụ
na nwa streaks
nke mmelite ebipụtara
gburugburu ihu ya
chestnuts na eyịm
oji .
ozi agabigaghị afọ
florcultural na-ebuli mmụọ
genuflexions ike gwụrụ
na ụzọ obe atọ
n'etiti Golgotha na nsọtụ nke Meri .
Naanị ụmụ nwanyị ndị nsọ kwetara
ijide n'aka
na-agafe ụmụ nwoke
maka ịmụmụ ọnụ ọchị
ọgbaghara
na-apụ n'anya n'oké ọhịa
na-achọ oké osimiri buckthorn
na ha ga-apụ
na nkume nke ahụ ọkụ
akụkọ mmalite
na-enweghị agụta
n'okporo ụzọ shei .
Naanị ụmụ nwanyị ndị nsọ kwetara
na-aga n'ihu oghere
kwupụta ịhụnanya na ọmịiko
ejuputa ya na ogwe aka nke broom ọla-edo
ruo n'ókè nke ọnụ ụzọ ọba dị elu
na-eli ozu n'okpuru uwe mwụda ha zuru oke
okpokoro isi nke ndị nwụrụ anwụ
ke úkwù n'úkwù n'úkwù
na rouge
karịa ọwụwa anyanwụ
site na diski iridescent ya
na-akpali ekeresimesi dị nsọ nke otite mmanụ nke Wednesde dị nsọ
nke ndị na-eme ụbọchị
ọ bụrụhaala na ekwe ka ịkụ nzọ
na saffron suin
nke nna ukwu Cornille isi awọ mare
maa jijiji na obi ụtọ
n'anya ntụ ọka a na-acha ọcha
karịa mmegharị ahụ dị ike nke nkume igwe nri
nkume megide nkume
na-eme ka ị gbapụ
dị ka trills nke blackbird si dị
n'isi ụtụtụ
nke ụtụtụ May .
138
enyi m
Inwe gị zutere na-eju m ọṅụ, toi, dị iche na m ma dị nso .
Ị na-eso m ma mee ka obi dajụọ m mgbe ihu igwe dị oke mmiri, echiche ojii bilie si ọnyà di ilu nkem na na onye-nzọputam dibigara ókè .
Iwe gị siri ike nke mmadụ nwere ike iche na ọ bụ m ka m bụ ụbụrụ na-agba ume ma na-azọpụta mgbe ụra nke anya na mkpụrụ obi metụrụ m aka azịza na-edoghị anya na ihe ize ndụ nke ọhụrụ .
a hụrụ m gị n'anya, na-enweghị onyinyo nke obi abụọ, na ọbụna mbata nkwonkwo anyị na mbara ala ọzọ adịghị nwere ike hapụ anyị ikwupụta ọchịchọ ara anyị n'enyo nke ịchọ na ịghọta ihe niile gbasara ihe ndụ bụ .
Enwere m mmasị ebe ị nọ gafere ihe ọ bụla mmachi echiche, nwere mmasị na mmasị sara mbara, na ọbụna mgbapụ nke patiridge n'ihu nzọụkwụ anyị enweghị ike ịdọpụ uche anyị .
Ma Chineke maara na m na-enwe mmasị na red partridges nke, na ha arọ na ewepụghị ụgbọ elu, nwere ike bilie na nzọpụta mmalite onye na-arahụ ụra nke ndagwurugwu nke m na-enwekarị ịdị adị .
N'ihu anyị ike nke guzo ndị ikom ebubo na ohere nke ga-eme n'ọdịnihu mmezu, nke ụwa, ngalaba ọrụ anyị, dị nnọọ ukwuu, ike na-emebi emebi n'otu oge ahụ, ezi uche, na-ahụ n'anya na-anabata, na anyị na-anụ ọbụna ntakwu site na mmalite nke mmalite .
Ta parole tournée vers l’éternelle urgence à énoncer l’essence des choses me permet de poursuivre mon chemin, délié de toutes entraves, vers le clair ensemencement de mes jardins les plus profonds .
Tu m’accueilles avec tant de générosité, de promptitude et de justesse que je n’ai même pas le temps de te remercier. Dès que je te vois, je suis à l’affût pour te consommer avec ma tête et mon coeur, et dès que je me consume, dès ce que tu m’offres pénètre en moi, alors tu disparaîs, alors je fonds .
Tu es mère, grande soeur, ange et félibrige de mon coeur pour qui l’émoi que je ressens à ton égard est de suite transformé en “mmetụta” doro anya na miri emi na ọrụ nke nkwa m nke ikwesị ntụkwasị obi na nkuzi gị. Toi, akụ m na-egbuke egbuke .
Ma mgbe ahụ enwere m gị onwe gị arọputara dị ka enyi m mgbe ị na-ahọrọghị ezinụlọ gị .
M ga-abụ mgbe niile na ụta na-ehulata gị kwughachiri echiche na ike dị ka ọ dị ọ dị mkpa ka anyị were ha n'uche. Ọnọdụ ụwa dị ugbu a dabere .
Ozi gị na-agafe. Okwu gi bu eze nwanyi. Ọhụụ nke ọhụhụ gị lụrụ m. Egwu ndị ị hapụ azụ, M na-anakọta ha na elu nke echiche m na ikike iche echiche m iji jikọta ha maka oge udo .
Ihu gi di edekwara ya n'ime omimi nke mkpụrụ obi m na ozugbo ume na-abịa, ozugbo m na-ebili na-ewere a omimi song na n'oge otu n'ime anyị nzukọ mbụ m na-ekwu okwu na onye na-eso m mgbe niile Ana m agafe ụzọ gị .
Akara anya gị ndị ọchịchị nke ebe udo ndị a na oku na-amụ anya nke a nlebara anya ire ọkụ nke mkpa .
Ọ bụrụ na ọ mee hapụ anyị obere oge wee chọta gị, ọnweghị mmalite nke achọrọ na anya mbụ ị na-enye m. Ị bụ onye, Abụ m, ozu, mkpụrụ obi na mmụọ dị njikere maka ọrụ dị n'ihu anyị, nnukwu ọrụ a kpara nke ọma mmadu, ebumnobi nke obi oma na ochicho maka nghota gbasara anyi ọnọdụ iji jide n'oge nsogbu anyị .
Ma ọ bụrụ na ị na-aga njem, mara na ebe a ma ọ bụ ebe ọzọ a ga-enwe ohere maka ndị na-eso ụzọ gị, maka umunnem na umunnem nime gi, ime ka ọkụ si n'etiti mmiri na mmiri dịgide okpokoro isi, gwakwa anyị ihe a ka kwesịrị ime .
Na kemgbe ndụ bụ ọchịchọ na njem njem na-aga n'ihu, ị bụ onye pilgrim bumblebee, osisi dị oké ọnụ ahịa nke na-akwado m na nke m calligraph na ájá nke ụzọ ahụ akwụkwọ ozi dị nsọ nke ederede eluigwe na ala anyị .
a hụrụ m gị n'anya, nkem enyi .
137
Naanị nzọụkwụ kwupụta amamihe
Amamihe. Okwu “amamihe” sitere na Latin “mara”, kedu ebe sikwa okwu “ekpomeekpo”. Amamihe bụ nka nke ekele ụtọ. Nwanyị na-egosi àgwà doro anya, ezigbo ezigbo, na nnọọ anya nhazi echiche sara mbara. Ọ bụ maka ịchọta nka ibi ndụ nke ahụ ka unu detụ ire ụtọ ndụ .
Kedu ka echiche amamihe a si metụta nke ahụ, gbakwunyere occidental, nkenkà ihe ọmụma ; n'ihi na nkà ihe ọmụma pụtara “ịhụnanya amamihe”. N'oge ochie, ndị ọkà ihe ọmụma bụ ndị a tụrụ anya ya na-ebi ndụ site na nkà ihe ọmụma ha nke ha kụziri. Iji nkà ihe ọmụma gụnyere a ụzọ ndụ nke dabara echiche na ndụ .
Ma n'ime narị afọ ole na ole gara aga, n'ime West, nkà ihe ọmụma aghọwo nkà nke ụlọ usoro nke echiche, iji kwado ha, iji chebe ha na, n'ime “mkparịta ụka”, mkparịta ụka, iji gosi na ha karịrị ndị ọzọ. Na oge gboo China, otu n'ime ulo nke amamihe nke uwa, e mere ya dị iche iche ; ya mere anyi kwuru na “onye mara ihe enweghi uche, enweghị ọnọdụ, na-enweghị mkpa” .
Echere m na onye amamihe bụ mmadụ na-enweghị akpan akpan àgwà, na-enweghị echiche a kara aka, na-eguzo na chebe, n'ihi na ọ chọrọ ịnọgide na-emeghe eziokwu, ka ọ dị ọhụrụ na dị njikere maka ihe na-eme. Ọ bụ site na ọnọdụ a ka sage nwere ike kacha mma na-egosipụtakwa onye na-akọrọ ya ihe nzuzo. Amamihe bụ ihe megidere amamihe. twitching. Elle est proche de la sérénité .
Le sage ne “croit” pas ; il a la “foi” .
Nke “croyance” sitere na Latin “credere” et dans cette famille de mots on trouve notamment en français “crédulité”, c’est-à-dire une manière de donner son adhésion à des affirmations que l’on est pas capable de fonder rationnellement. Croire c’est adhérer à certaines affirmations .
Nke “foi” sitere na Latin “fides” et dans la famille des mots issus de cette racine il y a en latin “confidere”, qui a donné “confiance ” en français. Un homme de foi n’est pas avant tout un homme qui croit ceci ou cela, mais un homme habité de l’intérieur par la confiance. Avoir la foi, c’est avoir confiance dans la réalité ultime quelle qu’elle soit. Anyị nwere ike ibi obi ike na okwukwe n'amaghị n'ezie ihe bụ ala nke ala nke ezigbo .
Echela na “croyance” dị ka nkwenye, ma dị ka ịbụ nke ọzọ iji larịị nke nsụhọ karịa na “ọ bụ .”
Na n'ụzọ a, anyị na-agbalị mgbe niile ime nzọụkwụ mbụ. Mgbe anyị na-eme nzọụkwụ, anyị na-ekpughe onwe anyị a ahaghị nhata. Anyị na-anabata nwa oge ka ọ ghara itule nke ịnọ jụụ ruo mgbe a chọtara ebe nha anya ọhụrụ, ịtọ ụkwụ n'ala. Mgbe ọ nweghị ihe na-emesi obi ike karịa iguzo, gaba otu ụkwụ n'ihu nke ọzọ, bụ iji ihe ize ndụ nke ịpụ. Ọ na-anabata mara ịga na amaghị, Na nke a, na-amaghị na mbụ ma ọ bụrụ na nke a dobe ọṅụ na ọnwụnwa. Nye onye nēbili na-eje ije, ga-emeghe n'ihu ya a nnukwu ohere, n'ihi na dabere na usoro ọ na-esetịpụrụ – ma ọ bụ eziokwu, eziokwu ma ọ bụ amamihe – nke “ezi ije” nwere ike isi na ya pụta malite na nmalite na-enweghị ọgwụgwụ.
Nke “ezi ije” bu onye nke a uwa. Ọ pụghị ịpụ apụ na nkwa ahụ nke n'oge ụzọ ndụ ya ga-akpọ ya ka ọ banye n'akụkọ, ịdenye aha na ihe e mere ma ọ bụ na-emebeghị n'ihu ya nakwa na ọ na-achọpụta na ọ ga-emerịrị. Ọ ga-achọ isonye. Ọ ga-abụ incarnate iji nyere aka gbanwee ụwa.
Nke “ezi ije” dịkwa ka pụọ n'ụwa. Ọ nọ n'onwe ya, maka onwe ya, ihe nke mmezu ya site n'ụzọ ime. Ọ na-akpakọrịta kpọmkwem na ihe karịrị ya na inexorably ọganihu kwupụta unnameable na aha. Ọ na-enye ma na-anata dị ka nke na-agafe oge na nzute ọ na-eme na-enweghị karịsịa ịgbazinye ego ṅaa ntị na nsonaazụ nke omume ha. Ọ bụ“ọnụnọ” na ihe ọ bụ. Ọ nọ ntụkwasị obi .
Nke “ezi ije” n'ịchọ ya mmezu ga-emeri esemokwu n'etiti“njikọ” et“ime ime” iji nọrọ na ọnụ ụzọ ámá nke ụlọ nsọ ebe “amamihe” et “ihe ọmụma” nọ na ma ndị dị iche na nke ọzọ. N'oge a na njem ya, site na ntughari echiche nke okwukwe na-edu, ọ nwere ike gafere ọkwa nke eziokwu gafere nke echiche anyị anaghịzi arụ ọrụ. Dị ka a pụrụ isi kwuo ya, kedu ihe dị n'ụwa anyị na-adị ka ọ dịghị mma, nwere ike ịpụta n'ụzọ megidere na consonance, mgbe ole anyị na-agbanwe ndekọ, dị ka ọkwa ọhụrụ nke eziokwu .
Enweghị mmegide n'etiti ọchụchọ maka ime na itinye aka na ndụ nke ụwa. Otu fọrọ nke nta ka ọ bụrụ ọnọdụ maka nke ọzọ ka ọ dị irè n'ezie. Celui qui resterait presque toujours enfermé sur lui-même dans une espèce de quête sans fond finirait par se dessécher sur pied car il manquera de l’alimentation de la relation avec tous les êtres qui l’entourent. Et celui qui s’engagerait dans la transformation du monde sans prendre le temps d’un retour vers son intériorité profonde, celui-là au bout d’un moment pourra s’éparpiller, s’émietter, se disperser, se chosifier .
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D’une relation l’autre

Il est admis que c’est seulement par l’expérience personnelle que nous pouvons accéder à un peu plus de connaissance .
Tinye na a jar niile nọchiri anya nkuzi naanị na-eduga n'edo onwe ya n'okpuru ule nke na brine ịdị ọcha nke ọchịchọ na ya foreplay ; ihe na-ekpo ọkụ, ọ na-ere ọkụ otu, mana onye nyocha nke mmiri gbara ọchịchịrị agaghị eru ntozu oke .
Tu n’attesteras pas de ton appartenance à quoi que ce soit, une joie illusoire pouvant se glisser entre ta parole et l’objet de ta recherche .
n'ezie ibu gi. Na-agafe ford, a ga-enwe ule. Alors ne te raconte pas d’histoire. Et même, ekwula ihe ọ bụla. Gbachie nkịtị. Lee, a ga-ahụkwa gị .
Si viens à passer le voyageur aux sept chameaux chargés de tapis, nke silk, de fourrures de parfums et de pierres précieuses, et que celui-ci veuille acheter tes vieilles chaussures toutes racornies, c’est que ces chaussures n’ont pas toujours été les tiennes et qu’un autre les portera .
Il te reste alors le chemin, et sois son obligé .
Ne sois plus la victime de ta croyance à être sur le “bon” chemin. Les grandes choses que nous puissions voir le seront par l’entremise des proches personnes qui t’entourent. Ta femme, ton homme, tes enfants, tes amis, tes voisins, te convoqueront à cesser d’être la victime de l’autre pour t’engager sur la voie de n’attendre rien .
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La simplicité
Autant parler de moi .
Autant parler des pierres, des fleurs et puis des arbres .
Je leur ai parlé .
Je fais parti de cette confrérie des jardiniers de la création .
Je sais qu’il faut progresser les mains nues, oeuvrer dans l’instant, dans l’obéissance à ce qui est, être à l’écoute, et non pas s’affubler d’outils performants .
Et puis j’ai découvert que la nature parlait, et en l’écoutant, j’ai découvert le silence intérieur de la communion, de cette union de soi avec l’autre, que l’autre soit un minéral, un végétal, un être animal ou humain, ou bien une entité naturelle ou cosmique plus grande que soi .
Certes la nature ne parle pas français ou japonais, ni un langage symbolique, mais elle s’exprime par “résonance”. L’on se met en position d’attente sans attente, nke kpee ekpere, nke ntụgharị uche na osisi cherry na-agwa gị akụkọ, na ntụ, akụkọ ọzọ, na beech ọzọ akụkọ .
ya na Ndị Kraịst, na Ista, anyị na-emetụ ihe omimi ahụ aka nke ọnwụ : ọbụrụ na ọnwụ adịghị, mbilite n'ọnwụ adịghị. Ọ bụrụ na m weta nwa nwa m hụrụ almond na-ere ere, Anaghị m agwa ya : “Lee almọnd na-ere ere”, ọtụtụ : “Elere anya osisi almond na-amụ”. Maka almond, ọ bụ n'ezie a oge egwu, ma almọnd a na-enye ndụ. Ọ na-ahapụ, gbahapụ, ntụkwasị obi .
Osisi na-enye anyị uto .
Otu ụbọchị ka ị na-eje ije, M gafere osisi apụl, avec à son pied un petit pommier pas plus haut que trois pommes en train de pousser. Je levais les yeux et vis une pomme pourrie accrochée au pommier. Je compris alors qu’il existait deux morts. Cette pomme aimait tellement sa maman qu’elle n’a pas voulu couper le cordon ombilical et est resté accroché à la branche où elle a pourri sans donner la vie. Une autre pomme, elle, est tombée. Elle a pris le risque d’aller voir ailleurs et coupant le cordon ombilical est tombé à terre ; elle est morte, mais de cette mort est né un pommier .
La nature nous apprend qu’il y a des sauts, des morts, des émondages, des ruptures dans le rythme, une obéissance nécessaire à faire avec confiance afin de retrouver l’acte premier, l’acte créateur .
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