Celle qui reste jusqu'à la fin
sans casser le fil ~ la beauté
dessous c'est de l'or.
481
Un soupçon de quelque chose

Un soupçon de quelque chose
aller vers la table ~ d’encre
le calame crisse.
482
parler la même aube
Oomi le faitotoa
sur la langue ~ une flamme
parler la même aube.
480
Au pré de Lacombe

Au pré de Lacombe il n'y a plus la Pierre ~ blanches les pensées s'envolent. 475
La tasse se vide

A rebrousse-poil
cuillère posée ~ froide
la tasse se vide.
477
Louise mon amour

Louise mon amour un pas de plus ~ croire aux petits hommes verts. 478
yeux en trompe-l’œil
Yeux en trompe-l'œil
maternité ~ bifide
au risque de se perdre.
479
J’ai perdu mon couteau

J'ai perdu mon couteau sur la table entre le grille-pain et la confiture de marrons, disparu dans la ruelle des mauvais garçons. Je suis parti en forêt escarbouclée de pins pleureurs sève dégoulinante en leurs blessures à mesure des feuilles de châtaigniers crissantes sous la semelle dans leur humide literie. Quelques brumes légères en limite de visibilité se mouvaient vers l'amont accompagnées du bruit des moteurs sirotant l'asphalte de chuintantes lampées. Magnitude sept à remonter le chenal les dauphins nous suivaient sans coup férir en limite de l'estran aux perles de cristal. Les trois jeunes gens caracolaient de vignette en vignette déposées relevées alignées détournées en grande animation sur la nappe de mère-grand blanche hermine et rouge du bonnet. Y'aurait pu avoir des oiseaux mais la basse brume étouffait la geste animale moqueur toutefois un geai déchira la ouate de ces lieux d'une stridence ravageuse. Mission accomplie nous bûmes force bon vin la raclette dégorgea ses langues de fromages liquéfiés il y eu de la voix les adultes haussaient le ton les plus jeunes activaient la fourchette les femmes riaient ou dormaient. Mille fleurs poussaient sur le dégorgeoir le fossé rempli de mucus faisait de l'ombre aux primevères l'avancée sagittale de la lune finissait son quart. La maison était de bois de chaleur et de cris les escaliers à la volée déposaient sur le palier les alcôves de vie la cuisine odorante le séjour au feu de cheminée le couchage spacieux l'informatique discrète le musika toujours présente le matériel de montagne pendouillant. Régnait l'ordre concerté au hasard des réparties c'était féroce vivant et complicu en cette libération des forces vives, la jeunesse jouait à se faire peur, les adultes catapultaient les bons mots tels des pruneaux au sortir du bocal, le vieil homme écrivait son défit pour que les miettes de l'assaut festif subsistent. J'ai égaré mon laguiole et demande aux lutins malins de le faire surgir entre la pain et le vin au sortir du four à bois ayant servi la fois dernière à rôtir la dinde de dix kilos. Quatre voiles et leurs reflets en l'onde des origines à papillonner en quête de vent privant le ciel d'un déploiement céans. Chers humains de ma famille j'ai remisé mes médailles d'ancien missionnaire dans l'ostensoir des promesses jadis émises entre la lentille et le caillou quand le feu débordant de joie faisait craquer les articulations des anciens dont je deviens le parangon. Mille étoiles scintillèrent nous nous mîmes en marche les neuf planètes autour de notre soleil à émettre cette énergie de tout temps éraflée aux cimaises toiles colorées sous le pinceau des eaux et des forêts ma parentèle ma mie Bélisaire effronté la goule pleine des sucreries de la veille.
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Cette simple chambre transitoire

Ce savoir-faire entre nous cette parole cette ombre par nos différences accrochée aux épines des églantiers ce lien qui nous unit le souffle qui nous emmène en spirale tourbillonnante vers cette humble chambre transitoire. Ensemble, dans la poussière de l'oubli des brumes d'automne attendre qu'il vienne en confirmation de notre fatuité régler ses dernières affaires puis se retrancher seul aux confins du tout-venant. Il est des nuits telles que mon sang son Sang m'appelle du fond des cryptes au manquement d'avoir été le long des mains courantes sociétales intact sous la tempête la casquette vissée sur la tête. 472
Précis de communication

Je te vois.
J’ai l’intention de communiquer avec toi.
Je prends mon temps et réfléchis à ce que je pourrai faire pour te connaître mieux.
Par une posture neutre, par un détachement, une mise en retrait de mes énergies physiques et émotionnelles, je te comprends dans ton jaillissement, ta complexité, dans le puzzle de ta constitution, dans tes références, dans tes différences avec ce que je suis.
J’ai des sensations et émotions en dialogue avec tes sensations et émotions sans les laisser s’échapper et enfler afin de les repérer, les nommer, les qualifier, les classer, les contenir.
Puis vient à point nommé, par réduction de l’attention, par un concentration sensible, une injonction contemplative à saisir par la pensée et l’intuition les aspects de ton être repérés dans leur ensemble pour les accorder dans un simple et unique tout – une forme.
Dans celle-ci je cherche ton essence même, le point à partir duquel tout se tend, tout s’étend, tout s’éprend.
Pour cela je transcende la forme par une sagesse de l’approche auquelle j’accède par empathie à ton propre esprit, en effaçant le contexte de nos pensées et de notre monde.
Je vais vers le noyau, vers la quintessence, le point simple, la dimension zéro de mon désir de te connaître mieux.
Puis je considère ton monde, tel que tu le vis, tel que tu l’exhales, tel que tu l’exaltes.
J’entre dans ton monde.
Je le vois et l’approche en sensation et en compréhension.
Je fais l’expérience de la vie selon ta propre perspective.
Pe 'a, au point de rencontre des deux composantes de la lemniscate, symbole de notre rencontre, l’aspect du point de quintessence de mon monde de mon côté, et celui du tien de ton côté, exprime la source, le germe de ce qui sera, de ce qui est.
Je tâche de penser comme si j’étais toi, comme si j’étais ton esprit et j’y parviens si tu saisis par toi-même le point de quintessence, l’intérêt que tu as de nous connaître.
Jusqu’à présent j’ai manipulé les idées sans te manipuler, alors que toi que j’interpelle ou qui m’interpelle tu vis dans le monde des choses que tu peux toucher et ressentir, dont tu fais cas, en invoquant les connaissances, les événements et les gens qui te sont familiers.
C’est alors que je crée un espace où nous rencontrer, une “histoire” qui habillera mon faisceau d’idées d’éléments de connaissances, d’événements, de symboles et de poésie qui te soient familiers rendant possible l’écoute sensible, intégrative et impliquée de cette histoire dans laquelle tu te mouvras sans y penser, comme en passant, avec innocence et vigueur, en dérive de ton imagination et à l’acceptation des remontées de l’inconscient.
Lenei “histoire”, ce support, deviendra un lieu propre auquel tu auras accès avec du bon sens et que tu pourras t’approprier et explorer sans limites le temps venu.
Dans cette espace de liberté tu pourras faire l’expérience de ma proposition, dans son reflet, en tant que constituante d’une histoire que tu pourras faire tienne, qui aurait pu être plausible dans ta propre vie et qui va te mener en aventure là où tu es.
Tu investiras le champ proposé dans une posture libre déchargée du poids des causalités et d’une tâche à accomplir.
Nous sommes tous deux riches d’idées et sensibles aux “histoires”, contes, légendes et paraboles qui nous permettent de sortir de nos prisons de l’esprit.
Dans la communication nous émettons et accueillons chacun son tour l’énergie communiquante du désir, de l’amour.
Et tu percevras les couches successives de “l’histoire” en correspondance avec ton histoire de vie à toi en avançant à ton propre rythme et dans la durée. Et tu te perdras et tu découvriras des chemins de traverse. Les différentes couches de ton être, de ton corps, physique, éthérique, émotionnelle et spirituelle seront appréhendées et vibreront.
Viendra alors ce moment de liberté exprimée où tu enverras bouler les vieilles lunes, où tu sortiras de la gangue du suivisme pour effectuer ta révolution, effectuer ton retournement et dégager les nouvelles valeurs et les convivialités propres à réinventer le monde de la communication.
Ce n’est pas dans une seule expérimentation que la compréhension terminale surgira. Il faudra peut-être toute une vie. Un jour viendra. On ne peut pas forcer le hasard. Il suffit d’en préparer les conditions et celà se fera.
Alors viendra l’instant vide où je me mettrai de côté en abandonnant la partie pour laisser place au point de sagesse en contre-point du point de quintessence précédemment évoqué.
J’effectuerai un retournement. Alors ça jaillira.
Dans toute communication humaniste qui doit participer du grandir de l’être, donner de soi-même c’est créer un champ de connivences où recourir à l’absence de soi afin d’être intensément présent.
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