Tausaga matua
o ai e ona manatuaga
e musuia ai i tatou
faatinoga anoa
fa'aaloalo lava,
ata fa'aalia
ma se malosi taua
o le tino ma le agaga
fa'aituau.
su'i faaipoipoga
olo pupuni
tumu i mea masani
i le taufaamatau
e aunoa ma se lamatiaga moni
ona o le fefe ne'i malepe
faaipoipo i foliga talavou ma ataata
i le nofo toatasi atoatoa
sans que visage surgisse.
514
Monthly Archives: Iuni 2019
Mariage à tout âge

Tausaga matua o ai e ona manatuaga e musuia ai i tatou faatinoga anoa fa'aaloalo lava, ata fa'aalia ma se malosi taua o le tino ma le agaga fa'aituau. su'i faaipoipoga olo pupuni tumu i mea masani i le taufaamatau e aunoa ma se lamatiaga moni ona o le fefe ne'i malepe faaipoipo i foliga talavou ma ataata i le nofo toatasi atoatoa e aunoa ma le faaalia o se foliga. 515
i le faatuatuaina, uma
D'une patte réjouie
en élégante compagnie
elle avançait sur le chemin montant
de sable et de graviers grinçants.
Il fallait passer par là
sans se couvrir de faux-fuyants
d'adorables rouflaquettes
de queues de pie
d'enflures démonstratives
ni de bastonnades à l'égard de l'ego.
O a'u
donc j'avance
sans que le reflet ne m'étrangle
j'organise le camp de base
j'équarris les angles de la permissivité
je crée.
Pas de mentalisme
l'action livre ses horizons
l'œuvre éclot
la confiance est là
pleine de coquelicots
en corbeille pleine
d'une réciprocité l'autre
aux confins d'une réalité ordinaire et non-ordinaire.
511
naissance résurrectionnelle
Sur le pont les trains passent
vibrants et colorés
grappes de souvenirs
à la gorge arrachées
orgueil remisé
l'air vibre du rauque des crapauds
les chapeaux tombent
les cheveux se dressent
un bouquet de fleurs des champs
une senteur de foin
une éclaircie entre nuages
le temps est en plein emploi de lumière.
Frappe de la mailloche
le cuir du tambour
le son court
ridules de la rivière
les cloches à la volée
entrent au temple
les officiants de l'acte
gravissent le mont des muses
sous le chant psalmodié
des guerriers de l'oubli.
512
Pas à pas de voyage en voyage

Pas à pas,
de voyage en voyage,
en l'arène d'un cirque
où la roue tourne
la rumeur soulève les rideaux de velours.
Entrée colorée,
barnum bruyant,
poussière soulevée
du cortège animal
les passions de l'âme
élevées aux pinacles des temples
démantèlent
la lente construction de la raison.
De sang et de couleurs,
les cris furieux des Erinyes
ont détruit les paysages de l'enfance ;
les lèvres d'argile des sources
ont fait place
aux buses de ciment,
la pierre des protections a été arrachée,
les haies ont été abattues,
les fossés comblés,
le renard argenté
ne trouvera plus le centre des offices,
un vent mauvais rabat les grumeaux de terre
vers les terrasses de pierres sèches,
un vieux frêne murmure ses dernières dispositions.
La nuit roucoule,
pigeons de l'âme
en surplomb
des manquements à l'humaine condition ;
les mensonges populistes
remplacent le chant des poètes,
les chenilles des engins de guerre
suivent les souliers ferrés des poilus,
le ciel s'assombrit,
même les arbres sculptés par le vent d'ouest
se sont couchés sous la tempête.
L'air est fétide,
contre le mur des lamentations
les papiers de l'envie
froissés et forcés
aux jointures des pierres
couvertes de lichens
deviennent chairs pantelantes
d'un tsimtsoum aléatoire.
Les mains décharnées,
hors des poches à l'avenant
écorchent l'oubli ;
les yeux révulsés
clipsent les valeurs de l'esprit,
crème sulfureuse
maquillée d'un sourire de clown,
nos errances dernières sont à portée des crocs.
La fureur fait place
à la nuit,
au silence,
enlaidie par les passions de l'âme
des combats et des haines ;
pommelée par la levée
des moissons nouvelles,
annonciatrices des renaissances à venir.
Il n'est d'herbes officinales
que celles du printemps,
herbes collégiales
du baiser des amants
dispersés
en quête du grand chambardement,
un quignon de pain
en fond de sac,
l'eau dans le creux de la main.
Nous entendrons le son des ricochets,
cailloux jetés sur la rivière,
à portée des demandeurs d'asile,
en sortie d'exil.
513
au profond du lac
Au profond du lac
le noir
l'intime
l'appel du mystère.
Habituée des berges
la roseraie
clapote d'aise
résistant d'aller plus avant
au large des sources
que le vent suscite
étrangement libre
devant la bête
aux lampées déraisonnables
creusant
mandibules sèches
la cupule où broyer nos émotions.
510
mai le taumatau i le agavale
Du dextre au senestre
l'essuie-glace du regard
écarte le visible de l'invisible
sous le frisson de l'ecir.
De potelés nuages ponctuent
de leurs sourires lippus
la pensée des clarines
que l'écho accastille.
Monte enturbanné
d'effluves lacustres
le hasard vrai
de notre origine.
509
o ona mata lapopoa o le vavae mu
tipi i le ulu
o ona mata lapopoa o le vavae mu
mata'ina o aū fa'amau
sa ia taumafai i le olaga
i nei mauga maualuluga e foliga mai ai le matagi
o ona miteni fulufulu mamoe.
506
musika pepa manunumi
Musique de papier froissé
sur l'étang ridé
entre l'archange et le murex
purpurine strangulation
aux cloches du dimanche
sans admonestation
les pissenlits plein le sac
en allant contre la berge
elle roulait sa pierre.
Un oiseau passa
échancrant d'un sourire
le sourcil des nuages.
507
au bistrot de brion
Au bistrot de Brion
il n'y a plus de mégots
juste des bouquins
et des mets aux herbes du Cézallier.
La pièce est sombre
l'agencement de bric et de broc
laisse entrer la lumière
par les fenêtres basses.
Dehors
entre l'ortie et la berce
la table à pédale
reçoit la liqueur.
508