Le fil à linge

Descendu de la montagne
Il s’est effeuillé
Telle carte postale décolorée
Que la parole efface
Avant dérive en oubli.

Je t’écris au bord du mur
À contempler le filé des nuages
Comme félibrige ensemencé de poésies
Prêt à ouvrir la fenêtre en grand
Sur l’entre-deux de notre histoire.

Tu étais assise là
Entre le visible et l’invisible
Paupières du cœur hélant la flamme
D’un livre l’autre
Disposé sur le cairn d'un pèlerinage.

Sans âge
J’ai craqué l’allumette
Pour visage apparu
Réanimer le temps perdu
De coups de pagaie dans la cible de nos vies.

Sous le fil suspendu
À la frontière des vivants et des morts
J’ai déposé un reste de neige
Sous le pas des chevaux
En échange du linceul.

La tempête soufflera le sable des murmures
En acceptation de la secousse merveilleuse
Statue se brisant sous le rire des dieux
Quand papillons de grâce
Disposer les feuillets sur le fil à linge.

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