Je m'isole
Et me plais en soleil
De mars aux pissenlits amers.
Je craque l'allumette
Sur la dalle de ciment
Portant poulaille au paradis.
Je trace les traits de lune
A la porte des fermes
Au cloutage parfait.
J'écoute ce qui va venir
Mais rien ne vient
Hormis la foi en cet appel.
Je suis sûr que les mûres
Glousseront d'aise
Sous la dent du renard.
Et pour que passe la forme
Je souffle je souffle
Sur le brasero rigolo.
La peinture craquelle
A tire d'aile
Le printemps se ramène.
Puissions-nous les êtres de ce monde
Porter en avenir
La lumière éternelle.
A couvert sous la ramurePrès du pré où paissent les bêtes
L'aurore s'est posée.
La source coule
Les oiseaux piaillent
L'amandier fleurit.
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