Arşîvên Kategorî: Tîrmeh 2015

Ne pas être le “bravo”

 Ne pas être le "bravo"
qui brave le silence
être la racine sèche
la mousse assoiffée
le champignon rabougri
être l'accueil
pour soupe offerte
lentilles et lard
être la main tendue .

Etre l'homme
le petit
le prêt à vivre
la danse des femmes
nos initiatrices en amour
amulettes d'avenir
semailles tendres
aux flancs des collines vertes
un vent chaud
fricassée d'étoiles
sous une lune partagée
nous les errants
les mange-cœurs
vifs en remontrances captatrices
dolents en espérance
les fauconniers du beau .


234

Dieu, Belgeyek

 Ji xwe dûr nekin
 pêlên aqil
 li ser sînga tiştên naskirî çandin
 birînê fractal
 li gor tiştên ku hatine gotin .

 Divergence
 mêldarê nerm
 ji nav qamîşên dûrketinê
 hûrikên vala cejnê kom bikin .

 Gêlek birinc
 dikare xwarinê bike
 cendirmeyên bêserûber .

 Du bol
 girseya koledar
 dê bê avêtin
 li ser yên zewaca gumankirî .

 Evider ,
 valahiya bin çavan bikin
 ji demiurge naskirî ,
 bi kulmekê dikolin ,
 li Barabas ,
 kelûpelên jibîrkirinê ,
 bicivînin, paşê dansê
 Belgeyek
 di navbera madde û ruh de
 li gel kendavên zelal
 rastî xuya bû .

 Û di vê nezaniyê de çiqas tişt qewimîn 
 Dieu
 deh çavên ecêb .

 Çarçoveya Bicihkirina Mantiqê . 

 Xala windabûnê
 ku her tişt jê tê û her tişt digihêje hev .

 Banê holikên mirovan
 xwe ava dike .

 Destên hevdîtinê
 di serê sibê de xerabî
 ji " Hûn çawa ne  ?" .

 Birîna ku lêxe
 convergence de l'algue avec la langue
  behr û bejah bi hev re .

 licorice reş
 agirê root
 erkên dîsîplînekê .

 Qîrîna dijwar
 calame li ser heriyê hişk .

 Kula xewnan
 di pêşbirkê de
 di bin amuleta şaman de .

 Rainbow
 rûpelên rengîn ên zaroktiyê
 di lêgerîna naskirinê de .

 Rakirina awirê
 ber bi esmanên dijwar
 heta skull ji ultimate .

 Nebûna ravekirin ... Bedena hebûna ...
 Dieu , ev delîl . 

 ( wêneyê Francois Berger ) 

 232

Des cris

 Des cris
 l'appel des mots de miel
 l'ultime comme roc
 sur lequel retentir .

 Le claquement sec de l'orage
 dégoupille ses vasques d'eau
 au caravansérail des rencontres .

 Femmes 
 en coursive haute 
 le regard musique 
 les pieds dans le dur du granite .

 Elles chantaient
 clameur gutturale
 montée des désirs
 puisant une énergie de louve protectrice
 sous l'amoncellement des feuilles mortes .

 Transe en sous-bois
 les trompes racolèrent les défaits de la nuit
 chiens battus recroquevillés
 au dévers des choses dites à la va-vite .

 Il inventa la ronde danse 
 L'infinie lumière éperonnée
 à l'avant du charroi
 les jambes flageolantes
 aux portes du temple .

 Mon âme
 élevée d'un léger signe de la main
 à l'aplomb d'une joie vespérale
 vers l'envol de l'oubli .

 S'alignent les sourires
 les hochements de tête
 sous les cintres de la scène
 sans applaudissement
 au juste silence en soi
 coquillage vermeil
 retenu par la respiration .

 Nous nous mîmes en marche
 devant l'inconnaissable
 cherchant la clé de la cité
 de niveau en niveau
 comme pour être là
 le cœur en fête
 dans d'improbables anfractuosités .

 L'homme vert sortit du bois
 la chevelure lichens
 le souffle dragonesque
 l'allure souple
 l'appareil photo en bout de bras .

 Il suffisait ...
 et pourtant
 les hardes ne nous couvraient plus
 la moue aux lèvres
 les yeux piquetés d'ardentes échardes
 le pourtour de nos suggestions
 en limite de rupture
 les chevaux éructèrent
 il y avait tant à faire
 le sable coulait de l'écarté des doigts
 un petit tas se forma
 nous y mîmes notre espérance
 notre joie
 notre peine même
 à l'arrivée d'un enfant faisant château en bord de mer
 en reflux des vérités .

 L'ultime en un claquement sec
 rompit les amarres d'avec l'illusion .

 Tout s'écroula
 il y avait à vivre .


 233 

les écus flamboyants

 Parés de leurs écus flamboyants
les chevaliers d'Elianthe débarquèrent
de vapeurs de couleurs d'essences parfumées
le souffle puissant
l'amble souple
captant de leurs sabots
l'énergie des choses recouvertes .

Point de cliquetis d'armes
point de visages farouches
point d'accoutrement médiéval .

Juste un coup de vent léger
gonflant le voile de tulle
à l'entrée capitulaire .

Se sont enquis de qui étaient là
de l'ordre des cérémonies
du tréfonds des choses secrètes
de la brume légère des regards
de la demande des oubliés de la vie .

Les destriers se cabrèrent
devant l'estrade des inter-vivants
enfilés finement
brochette rieuse
voyageurs de passage
nantis de la bénédiction de l'icône grave .

Des fleurs et des mots
des rires et des yeux noirs
l'humaine cohorte des cœurs brisés
s'ébranlait
léger marouflage sur notre terre mère
virevolte des danses à larges robes
la musique faisait et défaisait
l'ordre des choses établies .

Nous entrions dans la nuit de l'âme .


235
( peinture d'Elianthe Dautais )