Gaël Jean-Claude GERARD wie in heechlearaar Skiednis en Geografy, earder, Gestaltterapeut en fotograaf.

Hy is ek dichter en is as sadanich in wurdarranger wurden, yn sêftens, yn frijheid en op syk nei wierheid. It poëtyske gebeart kin allinnich op in paad fan iensumens betocht wurde, eask oangeande foarm, fan krêft yn 'e betsjutting fan jinsels oertreffe, ljochtheid yn oanpak, dimmenens yn postuer en fêsthâlden yn ynspanning.
De dichter is der net om syn ik te befredigjen en ek net om te gean mei ien of oare konvinsjonele foarm. Il est un révolutionnaire dans la mesure où il balaie l’ordre et l’observance des habitudes de son temps. Il est un traditionaliste dans le respect qu’il montre à l’égard des anciens qui ont tracé les sentiers de l’aventure, perpétré les exercices de haute voltige de la prise de risque de la nouveauté, creusé les tunnels de l’ombre intérieure et lancer les ponts de la rencontre rugueuse avec autrui en franchissant avec force et détermination les vallées de la facilité.
Le poète aime la vie. Les joies et les peines sont le pain et le vin de ses transgressions coutumières. Il n’a de compte à rendre à personne. Peu importe que l’on se gausse derrière lui, il porte le masque des acteurs du théâtre antique seul habilité à converser avec les Dieux.
Et si parfois les chiens sont lâchés, que sa parole le dépasse, il la laisse filer vers des terres inconnues et farouches pour ensuite tâcher de composer avec les tenants et aboutissants de cette errance expiatoire ô combien nécessaire à des fins d’expurgation de sa navrance et d’adoucissement des barrières de l’oubli où l’entraîne vigueur et intuition.
Son attention l’oriente vers des orées, des imprévus, des intersignes, des analogies, des correspondances. Le poète ne peut être qu’un nouvel argonaute, un artisan du cœur pour lequel tout n’a pas été encore dit.
Ses mots sont de braise quand il fait froid et de glace lorsque le temps est à l’orage. Ses mots le prennent à revers, palpitent, giclent, glissent, hurlent, geignent et clament sa foi en l’humaine condition pour ensuite s’adoucir devant la tenue des “Mystères”, des offices et liturgies qui font se pâmer de douleur et d’aise les reposants de la langue vermeille, langue des druides, langue de Dieu, langue inouïe et imaginale des questeurs d’absolu.
Le mots n’ont pas de sens s’ils ne sont pas vécus intimement, s’ils ne sont pas pesés à l’aune de ses douleurs, à l’aune de l’enfance éternelle.
Sa vision est millimétrique et apocalyptique. Le temps et l’espace, bien présents au demeurant dans son existence quotidienne, sont intégrés dans son tempérament globalisant. Tout est là, à portée de perception, à portée de plume et l’agencement des éléments qui le bombarde par temps de chute de météorites devient à froid affaire d’acceptation, de discrimination, d’effacement et de rangement bien plus que de hasard. D’ailleurs pour lui, le hasard n’existe pas et ce qu’on appelle rencontre fortuite, coïncidence, paradoxe, synchronicité sont des traces mnésiques affluentes du passé et promesses d’un avenir imaginé marquées de la vision, du sceau de la réalité.
Les sons et les couleurs, les rythmes, les musiques et le sens même des mots sont le tutu des danseuses de l’Opéra du temps d’Edouard Degas. L’arc-en-ciel des impressions mijote en de multiples possibilités que l’avidité de l’expression ne sert pas. Le poète attend, il patiente assis sur son céans guettant l’ouverture d’une fenêtre de lumière dans le nuage de poussières qui l’aveugle, qui l’encombre, le complaît et par lequel il respire. Alors il jaillit, il naît, il voit.
Le poète n’a pas de pierre où reposer sa tête. Les étoiles lui tiennent lieu de bougies de Noël. Son engagement est ailleurs. Son sommeil est plongée en apnée. Et quant l’aube point, elle n’a pas toujours les doigts de rose. Les remugles sont là et l’enfant qui naît alors est marqué par le trait de la souffrance. Il est alors possédé par le désir inexpugnable de connaissances et l’obligation de clamer ses rencontres en beauté – mandorles de son onde porteuse – haut et fort à la face du monde des humains tout autant que dans le désert ou dans l’absolu. L’enfant-poète se laisse sculpter par ce qu’il n’est pas encore et son entendement ne peut être qu’une expérience poétique et métaphysique.
Son père, sa mère, ses fils et filles sont le jeu d’une filiation que la coupe levée haute sur le parvis du temple honore aux quatre vents de son destin l’appel de la nuit, du jour, de l’amour et de sa finitude.
Il n’est d’avenir que la marche du pèlerin de l’âme sur la voie lactée.
S’il se souvient, ce n’est que pour se marier avec le temps qui passe, avec l’oiseau sur l’arbre, le sourire d’un autre homme, d’une autre femme, d’un enfant, avec le tonnerre qui gronde et la pluie qui le nourrit. Un temps pour chaque chose. Il est le temps qui passe. Il est l’oiseau sur la branche, il est le tonnerre et la pluie. La contemplation des saisons qui tournent autour de lui le réjouit. Couple fécond que forme le poète, ce prophète-enfant-artisan, en contact avec son environnement.
Alors le silence peut s’établir, un silence fait de l’effacement de l’œuvre. Un silence au profond de notre univers qui continue sa course, inexorablement.
Ici, sur le site ” regardauvergne – la présence à ce qui s’advient “, des textes et des photos sont associés.
Les textes ont des saveurs variées. Certains sont des synthèses et réflexions sur des sujets actuels et les perspectives de recherche qui animent notre monde d’aujourd’hui. D’autres sont plus personnels et traitent de mes tentatives pour faire sens dans mes relations. Et surtout la plupart d’entre eux proviennent de ce qui s’advient en résonance poétique dans l’ici et maintenant où je suis. Au travers de ces derniers il y a jaillissement de la présence sous une forme multiréférencée et même ébouriffée qu’une certaine conformité de clarté et de rigueur dans l’expression phrasée ne saurait que partiellement convenir. In sluier sil altyd bliuwe. In sluier dy't de traagheid dy't nedich is foar it ûntbleatsjen suveret fan elke kuierjen.
De foto's komme fan in paniel dat earder konstituearre is yn it fleurige omdoarmjen fan de kuierder, dreaun troch de soarch om te observearjen, moatte, fiele, om yn resonânsje te kommen en it fotografyske objekt te tsjinjen yn in frame makke fan struktuer, fan materialen, fan ljochten, fan geometryske prinsipes en emoasjes om de gag fan wurden te omseiljen wêrfan wy te faak de ûntfanger binne. De foto's lizze stilte op.
De assosjaasje fan in bepaalde foto mei in spesifike tekst is mysterieus. It falt net ûnder de yllustraasje ek al kin der soms in bepaalde oerstallichheid ûntstean, mei finesse en humor. De foto en de tekst treffe elkoar en út har kontakt kin in tredde diminsje ûntstean, ien tredde ynbegrepen, in oare natuer dy't ús ropt ta in rebound fan refleksje. It is troch dit yn-tusken, dans cet espace vierge de piétinements où surseoir à l’arrivée d’un sens hâtif qui peut scléroser l’entendement , que nous ouvrons notre cœur et permettons la rencontre avec le cœur de l’autre. Une bouffée d’air nous donne alors le courage d’avoir envie de vivre davantage et de nous projeter dans l’émerveillement.
Rassemblons-nous, soyons les officiants de la beauté. Il se pourrait que le maçon que nous sommes ait besoin de chaque pierre pour construire cette présence à nulle autre pareille : l’amour, l’amour doudou, comme celui qui prend soin de l’autre et celui qui construit l’avenir.