Arşîvên Kategorî: Sal 2012

Un torrent dévale la gorge à grandes fricassées de labiales pierreuses

 En décélérations irrégulières
 d'un goulet l'autre,
 d'un élargissement inclinant 
 à une reprise de souffle 
 à une zone de rapides 
 suscitant une effervescence moussue.
 
 Il se fraye un passage 
 en force 
 brassant l'air 
 et faisant monter 
 l'odeur d'ozone de l'eau 
 en une bruime inhalée 
 avec euphorie, 
 il va vers les basses terres.

 L'Esprit est torrent.

 Les idées surgissent, disparaissent, 
 ou s'organisant 
 contactent alors la pensée 
 qui frappe à la porte du Réel 
 et demandent 
 à devenir Formes 
 à être prises en considération.

 Si ce n'est le cas dès lors qu'on se fige 
 en une posture définie par le souci de sécurité 
 ou le vouloir tout comprendre, 
 les émotions parasites 
 telles les peurs, la colère, 
 la haine, l'orgueil, le quant-à-soi 
 font alors barrage à la vie ; 
 il y a souffrance.

 Une voie de sagesse 
 consisterait alors à faire siennes 
 les turbulences du torrent, 
 à devenir fétu de paille 
 balayé par plus fort que soi, 
 avdan, l'agitation passée, 
 les basses terres 
 en vue, 
 être par l'Esprit advenu, 
 la Réalité 
 en accord lumineux avec son Mystère.

 041 

Evîna bê şert ne toleransa mutleq e

Il est bienveillance et accueil à ce qui est 
ici et maintenant.

Il est ouverture du cœur.

Alors la surprise peut advenir. 

Et celle que par essence on n'attend pas surgit 
au détour d'une disponibilité, d'un lâcher prise 
que l'on s'accorde.

Telle la lumière entre terre et ciel, 
le numineux surgissant d'un contact entre soi 
et un environnement permet le développement 
d'un cycle de croissance pouvant nous soutenir 
vers notre réalisation la plus profonde .

 042 

Demek berî hatina mirov

 Li qadên çiyayî yên berfireh
 rengê zirav
 çemên mêşên spî
 li ser zozanan kom kirin
 gera bi tevahî belaş
 bi ruhekî rûspî û pir heyî.

 Me carinan bihîst
 dengê zirneyên ku ji geliyê bilind dibin
 tûj û pêlkêş
 ew bi dengên gemarî re bûn
 bi destaneke mêranî xemiland
 daristanên tarî yên derdorê
 her ku gazin bilind dibû
 masûlk tansiyon bûn
 tirş diçû
 li benda berbanga sibê ye
 ku çav li asoyê sekinîn
 dengê qîrîneke tûj û dirêj
 faisait jaillir le premier rayon du soleil
 dru, birqanî, germ, bi bawer, îsrarî, nouveau.

 Paşê hebûn hatin
 ronahî û ronahî
 li ber deriyê perestgehê.

 Précautionneusement tu te retournais
 souriais
 les ouïes ouvertes
 ku dengek nermik bi zorê derdixe
 hemû li dijî
 roj teqez qediya .

 Tu t'endormais . 


 045 

Rû bi rû, pencereyek ducar, ronahiya fenerê ya trefoil

 De la pierre et de la lumière. Se dire la vie comme un conte frais sorti du fond des âges. La vie, c’est en trois temps qu’on la décline.

D’abord chercher à se prémunir physiquement et psychiquement, à protéger le corps et éviter la désintégration des buts fondamentaux. C’est le stade de la survie, du confort et du plaisir.

 Ensuite donner à sa vie les valeurs de la communauté familiale, religieuse ou de voisinage. L’on ne peut vivre qu’en relation, dans le face à face avec l’autre.

Enfin développer une conscience autonome ne se conformant plus aux diktats de la société. C’est être véritablement libre mais toutefois en maintenant la cohérence avec son environnement .

Par le tissage de ces trois éléments l’individu devient alors unepersonne”, une personne connaissante, alors disposée à interroger le mystère de toute chose .

043

Gotina evîndaran

  Di dilê xwe de her dem wekhev hîs bikin.
Di dan û standinê de wekhev bin.
Di Hebûnê de Wekhev .
Dewlemendiya xwe bidin. veneşêrin
ji belengaziya te .
Xwe nede "li xwe kirin" ji hev re.
Bi xêra jiyanê bixwin,
parve bike, lê birçîbûna xwe îstîsmar nekin .
Xwe sûcdar nekin. Negerin a
sûcdar .
Bi azadiyê dewlemend bin, yên hebûna, , ya qebûlkirinê, ji ber ku çi vala ye wek e
çi tije ye .
Qelsiya xwe parve bikin .
Têkiliyê rîsk bikin. Bi helwêstê re pabend bin,
ji bo pêkanîna evînê. Helwest ew e
vekirîbûn û dilnizmî. Pratîka
ya fedakariyê ye .
Ew ne performansa we ye, ya te
kamilbûnê ne jî hewldanên we yên ku girîng in, zêdeyî
baweriya te bi kamilbûna Evînê .
Têkiliya romantîk temrînek e, hunerek,
kêlî bi kêlî rêberî kir. Lê ne wisa ye
ne hunereke ku meriv lê xwedî derkeve, ne jî ji bo Mamoste wekhev
lê xwe bidin vê Hunerê an jî vî Mamoste, tel
ku tu yî .
Armanc ne başbûn û wergirtinê ye, bêtir ji
we bêsînor biherikînin nav Jiyanê .
Ji dinê re vekin, ji Nenas re, trimbêl
hîn, tiştê ku em didin xwe, xwe dide
em biçin bibînin .
Bila evîna te cihê berdanê be
ji çavbirçîtiya te ya mecbûrî, ya te
tevliheviya obsessive .
Bila evîna te bibe girêka pirbûna te .
Berî her tiştî ji hev re rast bin .

048

Ji bo rewşên giran amade bikin, girîng e, zehmet e

  N’est-ce pas direoui” ?

Oui au changement, à l’inconnu, à la séparation, à notre cohérence, à notre peur .

Et ce ne sont pas des choses auxquelles on s’habitue !

Un saut dans le noir, une rupture, la rencontre avec ses animaux intérieurs, une descente dans la solitude, dans la dépression, restent un saut dans le noir

Le risque est réel : c’est quelque chose de vital, c’est notre peau, notre raison d’être, notre normalité qui se jouent !

Une incursion de l’insensé. De ce que nous ne comprenons pas, de ce que nous ne maîtrisons pas .

Et pourtant …  Il suffit d’un petit mot …  d’une simple intention …  pour changer le cours des choses ; devenir un passe-muraille, se découvrir un corps et une âme qui traversent le désespoir et le béton, contacter la mort elle-même sans mourir .

C’est sans garantie que l’on prend le risque de l’inconnu, que l’on saute dans le noir, que l’on étreint ce qui plus que n’importe quoi d’autre nous fait peur. Et c’est à ce point que l’histoire bascule, que l’on imaginait pas pouvoir prendre pied dans un vide sans filets ! Alors il y aretournement. “

Se tenir en équilibre dans le Rien !

Découvrir alors que le Vide est matrice de tous les Enfantements , que l’Ombre est matrice de la Lumière , le Silence matrice du Verbe , le doute matrice de la Foi. Qu’il y a un monde derrière le monde, une perception derrière la perception. La tempête nous dépose sur une plage inconnue, bien au-delà del’alternative impossibleoù naître vraiment .

Et s’il y avait une condition à tout ça : dévier de son orbite ! Entrer dans l’angle mort. Là où l’on ne voit pas .

047

Ensemble, nos corps, nos êtres

 Le “Corps conscient”, nos sens, sont comme un fin voilier, une barre sensible .

Lorsque l’axe du mât, le poids de la quille, réajustent leur rencontre avec le ciel, l’on s’aimenon sans douleur et non sans risque ! – mais sans se perdre .

Garder son cap, la vigilance du souffle. Equilibrer la barque, regonfler les voiles … Déployer l’être, courir avec le vent, favorable ou contraire .

Appuyer notre coque. Epouser chacun, son propre Mystère, solidaires et confiants, flanc contre flanc .

Aller et venir entre les bras de la vague, se glisser dans le ventre de la mer

S’ancrer an centre de l’essence des choses. Dans les entrailles, dans le Cœur ! Un mouvement et un repos .

Eux-mêmes inscrits dans le mouvement et le repos du l’Univers .

046

Des fleurs à foison

 Des fleurs à foison
figées par la photo
déjà depuis quatre ans
une pelouse en Bretagne
un pan de beauté qui jamais ne s'éteint
des souvenirs accrochés
en plein été
nous revenions du marché
c'était à Tréguier
nous avions rendez-vous avec les amis
et par dessus tout çà
une musique de biniou et bombarde
annonçant une odeur de moules frites
il faisait calme
nos corps étaient sans douleur
les cloches de la basilique se sont alors mises à sonner
sûrement la sortie d'un mariage
du riz que l'on jette
et pour point d'orgue
le bouquet de la mariée
lancé par dessus la compagnie
et rejoignant les fleurs à foison
figées par la photo
depuis déjà quatre ans
une pelouse en Bretagne .

041

Douceur

 Au calme friselis de la rivière
les berges tendres offrent
au promeneur régulier
l'accompagnement marial de l'entrée au temple .

Se penchent les bonnes fées feuillues
laissant leurs ombres arrières projeter en avant leur pollen
gatterie pour animalcules des eaux encore endormies .

La forêt en bordure
ombre de mystère le passage des génies de ce lieu .

Accoudé sur le pont
les odeurs de la nuit mouillée franchissent le parapet
et creusent sur le visage la contemplation des choses faites .

039

Il fût un temps de raison

     Au creux de la maison
où l'œuf représentait
l'éclat magique d'une omelette de champignons
en fricassée s'entend
pour que les hommes rajoutent de l'ail
les femmes elles ramenant les fines herbes du jardin
pendant que les enfants chantaient à tue-tête
"six kilomètres à pied
ça use ça use
six kilomètres à pied
ça use les souliers."

039 bis

     Au creux de la maison

où l’oeuf représentait

l’éclat magique d’une omelette de champignons

en fricassée s’entend

pour que les hommes rajoutent de l’ail

les femmes elles ramenant les fines herbes du jardin

pendant que les enfants chantaient à tue-tête

six kilomètres à pied

ça use ça use

six kilomètres à pied

ça use les souliers.

039 bis