Ce parfum de rosecette gentillesse du regardcette bienveillance de la main tenduesont l'amourde cette porte ouverteoù être en retrait sur le trop de soioù être de trop sur l'aller vers et voirfaire le bilandans le silencealler en profondeur et en paixvers son épanouissement hors les peurshors la peur du manquehors la peur de la douleurhors la peur d'être agressélâcher les protectionsfaire le tour de notre être sourd et muetfaire l'expérience de la mise à nuen tolérancedans la légèreté du mental assagivers davantage de compassiondans la dessaisie de l'egone pas se perdredevant ces rencontres où la semence d'amourn'est que miroir et labyrinthepour revenir en maîtrise de soifaire le voyageseulà petits passur le chemin d'ombre et de lumièreen donnant le change sans donner de leçonen se sachant frère et sœurpour joyeux et légerrepartirà soulever l'éternelle nouveautéde la transmission de la traditioncette tracecette audacecet au-delà des motsce sourire sur l'avenircette obligation de confiance .089
En pays cévenolde brumes et de forêts mêléesroutes toutes en viragemurettes de pierres sèchestraces d'un soleilencalminé sous la frondaisond'automne en sa lumièrefaite de clins d’œilet fardée de brusques échancrurespar le sourire grave des nuagesd'hiver aux glisses traîtressesde neige ensevelissant le fosséd'un printemps aux décoctions de verts naissantsd'été et sa brûluresaccageant d'un geste de la fauxle maquis pétillant de sécheressesous le ferme assautd'un vent rebelleque l'amour chafouinchâtaignes sous la mainet brusque retraitd'un regard soutenuaccompagne d'un trait de plumenotre montée vers le grandir de l'Êtrepour ensembleenchanter d'un pâle râleles moutons et les chèvresmuseaux tendusvers l'orage approchantfaisant de l'arc-en-cielle grand mystèredes choses dissoutesau-delà des serres et des cornichespar l'appel guttural du bergerverbeà ne pas distrairede la contemplationsur cette voie obligéepleine de lumignons improvisésoù cheminer le cœur en paixvers notre naissanceà tous semblable .088
Ce sont des recommandations à suivre pour vivre plus harmonieusement, être en accord avec le profond de soi-même et faire que les épreuves vécues soient des occasions de grandir en conscience dans un monde toujours plus complexe
Ils forment un code de conduite capable de
rapidement transformer notre vie en une expérience de liberté, de bonheur et
d’amour .
Ils proviennent des anciens Toltèques dont les
sages enseignaient aux hommes et aux femmes ce que signifiaient vivre
avec clarté et de façon exemplaire comme des guerriers pacifiques .
Le premier
accord toltèque est : “que votre parole soit impeccable”
La parole nous permet d’exprimer notre pouvoir
créateur. C’est par elle que nous manifestons les choses. La parole n’est pas
simplement un son ou un symbole écrit. C’est une force. Elle représente notre
capacité à communiquer, à penser, et donc à créer les évènements de notre vie.
La parole est si puissante qu’un seul mot peut changer une vie ou la détruire .
Chaque être humain est un magicien. Par notre
parole nous pouvons soit jeter un sort à quelqu’un, soit l’en libérer .
Le terme “impeccable” signifie, selon
son étymologie, “sans péché”. Un péché est quelque chose que nous
commettons contre nous-même. Le concept du péché est ici transformé, ce n’est
plus une affaire de morale ou de religion, c’est une affaire de bon sens. Le
péché commence avec le rejet de soi .
Portez une parole jugeante à l’encontre de
quelqu’un peut avoir pouvoir de magie noire qu’on appelle la médisance, ou la
propagation de rumeurs. La médisance est devenue la principale forme de
communication de la société humaine. Une vieille expression populaire dit que
“la misère aime la compagnie”, et les gens qui la pratiquent et en
souffrent ne veulent pas rester seuls. La propagation de rumeurs est
l’équivalent d’un virus informatique .
Nous pouvons évaluer le degré d’impeccabilité de
notre parole à l’aulne de l’amour que nous avons pour nous-même .
Le second
accord toltèque est que : “quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire
personnelle”
Faire une affaire personnelle de ce qu’on dit de
nous, c’est donner son accord à une remarque qui peut être désobligeante. Dès
lors le poison s’infiltrera en nous et nous serons piégé. Et si nous nous faisons
piéger, c’est que nous nous prenons au sérieux et faisons de tout une affaire
personnelle. C’est que nous nous accordons de l’importance, ce qui est une
grande manifestation d’égoïsme puisque nous partons alors du principe que tout
ce qui nous arrive nous concerne. Nous ne sommes pas responsables de ce que les
autres font .
Si quelqu’un donne son opinion, n’en faisons pas
une affaire, parce que cette personne en vérité est confrontée à ses propres
sentiments et croyances, pour ne trouver rien de mieux que de nous déverser sa
propre affaire personnelle. Nous devenons une proie facile pour tous ces
prédateurs, tous ceux qui pratiquent la magie noire par leur parole. Ils
développent ce qu’en psychanalyse on appelle la projection. Discerner ce
mécanisme psychique qui ne peut que nous nuire est nécessaire .
Si quelqu’un ne nous traite pas avec amour et
respect, prenons comme un cadeau qu’il nous quitte un jour .
Ayons confiance en notre capacité à effectuer les
bons choix. Nous ne sommes pas responsable des actions d’autrui ; seulement de
nous-mêmes .
Le
troisième accord toltèque est : “ne faites pas de suppositions”
Nous nous imaginons des tas de choses et faisons
des suppositions à propos de tout. Ce qui est grave c’est que nous croyons
ensuite qu’elles sont la vérité. La tristesse et le drame auxquels nous avons
été confrontés dans notre vie proviennent de cette habitude de faire des
suppositions, de prêter des intentions à autrui et de prendre les choses
personnellement .
Il vaut toujours mieux poser des questions que de
faire des suppositions, parce que celles-ci nous programment à souffrir .
Nous supposons que tout le monde voit la vie comme
nous la voyons. Dans chaque relation on peut se laisser aller à supposer que
les autres nous connaissant, savent ce que nous pensons sans avoir à formuler
nos besoins, et qu’ils feront ce qu’il faut . Et s’ils ne le font pas nous
sommes blessés !
Si les autres se transforment, ce n’est pas parce
que nous en avons le pouvoir ; c’est plutôt parce qu’ils veulent évoluer .
On n’a pas à justifier l’amour ; l’amour est
présent ou il ne l’est pas. L’amour véritable consiste à accepter les gens tels
qu’ils sont sans essayer de les changer. En communiquant clairement, nos
relations vont changer, tout autant avec notre partenaire qu’avec tout le monde
.
On a tous des habitudes dont on est même pas
conscient. Les amener à la conscience est donc le premier pas à franchir .
Le
quatrième accord toltèque est : “faites toujours de votre mieux”
Tout est vivant, tout change constamment, par
conséquent notre mieux sera parfois à un haut niveau et d’autres fois à un
moins bon niveau .
Si nous faisons simplement de notre mieux, nous
vivrons notre existence intensément. Nous serons productif et serons bon envers
nous-même parce que nous donnerons à notre famille, à notre communauté, à toute
chose .
Etre dans l’action c’est vivre pleinement.
L’inaction est une manière de nier la vie. L’inaction, c’est rester assis
devant la télévision chaque jour pendant des années, parce que nous avons peur
d’être vivant et de prendre le risque d’exprimer ce que nous sommes .
Tout ce que nous savons et faisons couramment,
nous l’avons appris par la répétition. Nous sommes maître dans l’art de
marcher, de conduire, de parler, de chanter ou d’écrire parce que nous nous
sommes exercés .
Dans notre quête de liberté personnelle et
d’amour de soi, nous devons nous lever et agir. C’est ainsi que nous assumerons
notre humanité. Honorons l’homme ou la femme que nous sommes. Respectons notre
corps en l’appréciant, l’aimant, le nourrissant, le lavant, le soignant.
Adonnons-nous à des activités qui font du bien à notre corps. C’est par cette
voie que nous toucherons plus grand que nous et communierons avec le mystère .
Que chacun de nos actes devienne un rituel pour
adorer ce qui nous dépasse et nous conduit .
L’observance des quatre accords toltèques nous
permettra de devenir un guerrier capable de transcender la souffrance et de ne
jamais y revenir. La même chose vaut pour le bonheur. La seule raison pour
laquelle nous sommes heureux est parce que nous avons fait un choix. Le
bonheur, tout comme la souffrance, est un choix .
Adhérer
parfaitement à sa propre souffrance sans lui résister, c’est rendre possible
qu’elle ne nous soit pas insupportable. Au fond du déchirement librement
accepté nous pouvons trouver la paix et la sérénité qui dépassent toute
compréhension .
Le refus de ce qui
est représente toujours la tentative d’un mensonge, celle de se croire plus
fort que la vérité .
Une des
souffrances les plus grandes est d’être confronté aux mourants proches de nous.
L’on sait que l’autre va mourir. L’on sait que ce passage est normal et naturel
.
Avoir comme
attitude l’acceptation sereine de la mort de l’autre, de ne pas trouver
scandaleux son départ, de l’aider à réussir ce passage, nous rend simple,
attentionné et humain dans la relation .
Le moment
d’extrême souffrance vécue en conscience est aussi la possibilité qui nous est
offerte de passer outre à notre égocentrisme, à ce qui nous aveugle, à ce
montage de fausses protections qui n’est en fait qu’un amas de projections,
d’introjections et d’évitements permanents .
Le travail en conscience de décryptage, de compréhension et d’expérimentation lucide de ces perturbations, qui colmatent peu ou prou la souffrance, peut conduire à l’effacement de l’identification à l’ego, et donc représenter la guérison d’un état plus ou moins halluciné.
Cet au-delà de la
souffrance, tout en ne niant pas les vérités relatives qui sont sources de
peur, nous invite à considérer la vérité absolue, celle de ne pas être cet ego
limité mais d’être “infini” .
Il se peut que
nous ayons peur de ce par quoi nous sommes attiré et fasciné d’une manière ou
d’une autre, et à quoi nous résistons. Nous sommes captés par cet infini qui
est en nous, par cet infini que nous sommes, cette grandeur, cette immensité,
cette non-dépendance, cette liberté .
La
souffrance regardée en face et élevée au statut d’obligation de conscience est
ce par quoi nous sommes convoqués à rejoindre, par l’infini approché dans la
relation, l’oeuvre éminemment humaine de la rencontre avec son propre
infini.
Le
voyage initiatique versle grandir de soine peut s’effectuer que
par l’expérimentation vigilante et tenace de soi en contact avec les épreuves
de la vie de tous les jours, sur notre chemin de conscience, vers davantage
d’ouverture à notre” être au monde. “
Ce chemin est fait
d’allers et retours, d’évolutions et d’involutions où l’entropie le dispute à
la néguentropie sur la scène du grand théâtre de la vie, de celle de l’homme
debout en marche vers son accomplissement.
Dans cette
aventure, la claire vision et la conscience des nécessaires morts et
renaissances des épreuves que nous rencontrons tissent notre posture de sagesse
; posture toute à la fois faite du fruit de nos expériences accumulées, que
vide et impermanente par le lâcher prise que nous devons avoir devant ces
expériences. La vie est devant nous, elle se décline en conscience, sans peur
et sans reproche dans la pureté du jour à venir, toujours surprenante et
joyeuse.
Ce travail d’éveil
à ce qui est, effectué par paliers, fait d’avancées et de chutes, entraîne
notre état de non conscience vers une existentialité agie de notre” être au monde.
” Et dans cette existentialité, dans l’esclavage intérieur de
l’homme soumis, par introjections et modélisations, au mode consumériste
ambiant, nous abandonnons trop rapidement notre libre-arbitre pour succomber
aux chants des sirènes de notre environnement.
Dans ce combat que
nous menons contre nos ombres, tentons de réduire nos prétentions et faux
espoirs de chosification de l’homme, pour nous inscrire dans la quête de la
dimension ontologique del’être homme, afin de ne pas rester au
stade de “l’individu”, mais de devenir ” هڪ ماڻهو. “
Pour
nous, Occidentaux, la dépression, l’anxiété, le stress sont des symptômes
physiques. Nous parlons de la fatigue, de la perte ou de la prise de poids, du
manque de sommeil, des battements de coeur irréguliers comme s’il s’agissait de
manifestations physiques d’un problème mental. Ancrés que nous sommes dans la
tradition cartésienne nous établissons une distinction nette entre le
“جسماني” ۽ جي “mental”. Ces dernières années est apparu
le terme de “psychosomatique” que nous acceptons avec méfiance
sans trop savoir ce qu’il recouvre.
Pour les Tibétains
et les Chinois c’est plutôt l’inverse : la tristesse, la perte de l’estime de
soi, le sentiment de faute, l’absence de plaisir sont les manifestations
mentales d’un problème physique.
Et si ce n’était ni
vraiment l’un ni vraiment l’autre et qu’il n’y avait pas de différence entre la
vision occidentale et cette vision asiatique, mais une tension de
complémentarité paradoxale créatrice d’une nouvelle vision permettant
d’appréhender la santé à un niveau décalé plus apte à solutionner la pathologie
en s’appuyant sur des paradigmes libres.
Les symptômes
émotionnels et physiques sont simplement deux aspects d’un déséquilibre dans la
circulation de l’énergie, لي “Qi”.
جي “Qi”
ou “Chi” est une énergie régulatrice sous-jacente qui affecte à la
fois le physique et le mental. Et il y a trois façons d’influencer le
“Qi” : la méditation qui le régénère, la nutrition et les herbes
médicinales et, la plus directe, l’acupuncture .
Le sentiment fondamental avec en son centre la sensibilité.
La sensibilité ; ce qui nous fait vibrer
au plus profond de nous par rapport à ce qui bouge à l’extérieur de nous et
aussi en nous. De moi à l’autre et de moi à moi. C’est ce qui nous alerte, nous
somme d’être, ce qui excite notre curiosité et nous énergétise pour entrer en
contact avec notre environnement, avec l’autre. C’est la compagne du chasseur
que nous sommes et qui nous fait mieux discerner la proie, l’objet de notre
intérêt, entre les mors de l’incertitude et de la croissance.
L’amour.L’amour compassion, ce voile jeté sur le gouffre
de notre incomplétude. L’incomplétude, cette attitude de ne pas voir ou de ne
pas vouloir voir le chaos et le vertige face à l’inconnu où nous tentons
de nous mouvoir pour n’être pas seul, afin de se sentir malgré tout coexister
dans un monde sans repère. Ce peut être l’amour religieux parfois apte à
contempler sans agir. Ce peut être l’amour dévotionnel en aller simple vers
plus grand que soi. Ce peut être aussi une attitude altruiste apitoyée par
laquelle pouvoir subsister par le don porté à son prochain.
L’amour n’a pas de contraire.L’amour n’est pas la passion
amoureusequi, elle, a son envers dans la haine et l’amertume. L’amour
passionnel peut devenir attachement et corrompre la libre relation d’être face
à face. Il peut aussi être lié à nos pulsions et à notre désir de possession
consumériste. Il est l’espoir à espérer ! Il est le naufrageur de nos
possibilités à être grand et beau pour l’être en chemin que nous sommes. Par
là, nous abdiquons devant plus bas que nous. Et c’est ainsi que, trop
rapidement, nous devenons humus pour les générations futures sans avoir
suffisamment fait fructifier nos talents. Il nous appartient d’être fort et
responsable pour passer le relais dans de bonnes conditions à nos descendants.
L’amour vrai n’a pas de
contraire. Il est sentiment d’unité radicale et stable. Il nous convoque à
la solitude, celle de ces espaces infinis ou le temps n’existe plus. Il nous
convoque à la reliance universelle, à ce qui relie toutes choses de par
l’univers de manière dynamique dans un jeu perpétuel fait de développements et
d’enveloppements de son énergie propre, de sa libido large, de son expansion
hors de l’indicible.
L’amour est construction permanente. L’amour est
destruction permanente. Il est unicité personnelle au sein de ce qui bouge et
ne se perd pas en conjonctures de formes et de figures qui constituent le
substrat de notre existentialité, étape nécessaire à la mise en place de notre
identité permettant la lisibilité de tout engagement.
L’amour ne connaît pas la peur, l’envie,
l’égoïsme, la jalousie et la haine. Il ne s’attache pas mais comprend et
ressent tout. L’amour va de l’avant. Il marche sur le cadavre des illusions. Il
est amoral et bouleverse les convenances… celui qui aime peut même chasser
les marchands du temple !
Il n’y a pas que l’amour pour …, l’amour de …,
l’amour avec … Il y a l’amour sans ” هڪ ” privatif. Il nous reste
alors à décliner le ” mour ” au risque de ce qui s’advient, au détour
du chemin. L’ ” a-mour ” est voyelle invisible dans le grand discours
sur l’être. Il est l’articulation syntaxique mystérieuse qui fait saigner le
coeur des poètes. Il est la partie de campagne improvisée et pourtant
imperturbablement rééditée !
L’amour ne se fige pas, il est intuition et
orientation vers toute réalisation collective. Il est complexité croissante
sans que celà nous pèse. Il est la mère de toute réalisation. Il est air pur.
Il se boit et se mange à la source, sans attendre, et son souffle est
aussi léger qu’une luciole sous la flamme d’un éternel rituel d’anniversaire
où nous serions tous attendus. L’amour est lien social. L’amour est jeune …
En allant vers la cité des vents le long de cette route étroite la croix et la bannière à mi-ombre cette petite femmecourbée ne payant pas de mine sur le bord du chemin que j'ai accueillie dans mon auto une odeur à nulle autre pareille un semblant de suie sous le boisseau de cheminée à trier la lentille à se dire ce qu'on pense les uns des autres à la lumière de la lampe à pétrole cette chance de veiller que ne l'ai-je désiré de ne pas monter de suite dans la chambre pour me trouver entravé dans le sac à viande qu'elle me destinait afin de ne pas lui donner de coups de pied qu'elle disait.
Je roulais sur le verglas pour me retrouver dans le fossé immensément blanc avec cette tâche de sang au centre du drap il faisait froid la fontaine était gelée à la pioche nous cassâmes la glace un faisan passât pour se poser sur la barrière du jardin un roi dans ce désert la bise soufflait nous décidâmes de rentrer mes mains là devant mon visage à imaginer la bonne surprise de revoir encore ce vieil homme Pigna, le réparateur d'horloges sous le cadre des médailles exposées l'homme à la moustache ancêtre tutélaire fier d'avoir survécu à l'enfer de la grande guerre pour gènes échangés me faire naître au printemps avec entre les doigts une pousse de frêne .
Les
théorèmes de Gödel ont pour but de fonder la logique sur une base axiomatique
qui est hors d’atteinte.
Quel que soit le système d’axiomes utilisés pour
fonder une théorie, il existe des propositions que l’on sait vraies mais dont
la vérité ne peut pas être démontrée dans le cadre du système.
L’axiomedans une théorie est une
formule de base que l’on considère vraie sans démonstration.
L’inconsistanceest de pouvoir démontrer
une chose et son contraire.
L’incomplétudecaractérise des vérités
mathématiques qu’on ne peut démontrer.
Quelque soit la richesse d’un système d’axiomes
celui-ci ne peut pas égaler la capacité du contenu potentiel de la pensée.
La pensée explicite – résultat de nos
réflexions fondées sur un nombre fini d’axiomes – est plus simple quela pensée complexequi en théorie ne peut en
rendre compte.
Pour sortir du dilemme d’une affirmation vraie et
fausse à la fois, il faut sortir du système lui-même, se mettre en
meta-position, en vision externe, en adoptant un système plus large.
La logique a ses limites ; dans tout système il
existe des vérités indémontrables.
Tout ensemble fini d’axiomes suffisamment riches
conduit nécessairement à des résultats soit indécidables, soit contradictoires.
Tout système logique humain est incomplet s’il se
veut cohérent. La cohérence nécessite l’incomplétude.
La condition d’incomplétude que rencontre le scientifique
n’est pas une défaite de la raison mais une chance pour progresser en
l’introduisant à la confrontation au mystère, au mystère de connaître.
La formule d’Einstein, ” le plus
incompréhensible, c’est que le monde soit compréhensible “, et la mise en
évidence de la ” fécondité ” de l’incomplétude sont comme deux ”
signes ” du mystère du connaître dans la démarche scientifique moderne.
La vériténe peut pas être exprimée
en terme de démontrabilité.Une chose prouvable n’est pas forcément vraie et une
chose vraie pas nécessairement prouvable.
Pour trouver des vérités dans un système donné il
faut pouvoir s’en extraire et pour celà avoir une raison capable de créer un
système dans lequel l’ancienne vérité indémontrable deviendra tout à fait
démontrable.
La portée des théorèmes de Gödel a une importance
considérable pour toute théorie moderne de la connaissance. Tout d’abord il ne
concerne pas que le seul domaine de l’arithmétique, mais aussi toute
mathématique qui inclut l’arithmétique. Or la mathématique qui est l’outil de
base de la physique théorique contient, de toute évidence, l’arithmétique. Cela
signifie quetoute recherche complète d’une théorie physique est
illusoire. Si cette affirmation est vraie pour les domaines les plus
rigoureux de l’étude des systèmes naturels, comment ne pourrait-on ne pas rêver
d’une théorie complète dans un domaine infiniment plus complexe – celui des
sciences humaines ?
La structure gödelienne de l’ensemble desniveaux de réalité, associés à la logique
dutiers inclus, implique la possibilité de bâtir une théorie complète pour
décrire le passage d’un niveau à l’autre et, à fortiori, pour décrire
l’ensemble des niveaux de réalité .
L’homme religieux est un chercheur qui nécessairement rencontre à
un détour de son chemin une autre dimension de conscience que celle habituellement
dépêchée dans la vie courante .
D’abord rompre avec le monde social conformiste,
pour être dans le retour à soi. Puis s’extraire ensuite de cette
réalité égocentrique pour aborder le”tout autre”,
“l’englobant” .
Passer dans cette autre dimension nécessite le
lâcher prise, l’ouverture à ce qui est, et l’acceptation de l’incompréhensible
.
Nous avons deux intelligences, une raisonnable et
raisonnante, une autre intuitive. Il n’est pas possible de parler du religieux
avec la seule maîtrise technique .
Or, l’être humain a envie d’aller voir de l’autre
côté du décor, et ce désir, cette mutation envisagée, est nécessaire pour sa
propre édification. Il y va de ce pourquoi il est sur terre. Il y va de sa
naissance et de sa mort. L’appel est impérieux, souverain ; il happe
inexorablement celui qui va .
D’abord, ne pas tout mélanger. Discriminer,
activer son jugement critique, apprendre la juste définition, fondamentaliser
le travail conceptuel. Avoir le goût du mot juste. L’expérience de la pensée
doit se situer sous l’égide de l’éloignement du jugement dans un premier temps,
et de l’intérêt porté à la sagesse, au savoir et à la paix dans un second
temps. Seule une personne réellement “présente” peut circonscrire le
jugement .
L’homme est dans le monde. Il doit vivre sa part
existentielle, et pour cela il est important qu’une croyance, qu’un quelconque
Dieu ne soit pas là. Il faut tuer les parents pour que les enfants puissent
vivre .
La prudence de l’esprit scientifique est requise
comme d’ailleurs la philosophie qui structure la pensée en mettant en place une
” statique ” qui n’a de sens qu’au service de l’homme de raison et
pour un problème spécifique .
C’est dans ce contexte, dans le contact avec
l’environnement, que l’homme peut développer sa ” dynamique “, son
aspiration à se dépasser, à percevoir plus finement ce qui émerge à sa
rencontre, à faire l’expérience d’autre chose que lui tout autour de lui,
quelque chose de transcendant. C’est là qu’il ressent bien plus que sa part
humaine ; il atteint sa part d’au-delà de lui-même .
La meilleure manière pour l’homme de se situer à
ce niveau d’au-delà de lui-même est de ne pas y être. L’homme est présent car
il est invisiblement présent. Il y a Mystère .
L’homme est alors touché par la grâce, par une
conviction sensible, par un fait apparemment anodin qui creuse son impact en
soi et que rien n’efface, par le numineux, par quelque chose de nouveau, une
vision, un rêve nocturne, ou bien “le vent qui te dit”, لي
“Souffle”. Il devient l’homme pneumatique, alors intimement relié à
l’univers. Il expire, et inspire. Il est capable d’entrer dans le réel et d’en
sortir, il est capable d’être dans la réalité et de la transcender.
Il est capable d’être le lien d’amour entre la
terre et le ciel .
Il est capable d’être cet édifice, ce temple de
Salomon, cette église, en cohérence et compassion avec ses semblables, en ascension
et contemplation vers plus grand que lui.
L’homme devient véritablement une continuité de croissance .