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la grâce de la fortitude

  C’est faire preuve de courage que daffronter la peur lorsqu’elle se glisse en nous, dans notre corps, nos émotions, nos pensées et notre cœur .

Nous pouvons nous en remettre pour cela à notreintuition la plus fine, celle qui s’ouvre à ce qui s’advient lorsque nous rencontrons des épreuves . Il est bon en particulier de la suivre quand vient le moment de faire des choix au quotidien .

Les éléments de cette intuition proviennent d’un niveau de conscience qui se situe bien au-delà de la logique et de la raison raisonnante . Aussi faut-il parfois beaucoup d’allant et de détermination pour suivre ces conseils qui nous semblent parfois aller à l’encontre du sens commun et peuvent même paraître stupides .

Et là, en ces circontances singulières et ô combien exceptionnelles, lorsqu’il y a un contact fort entre notre être global et un fait environnemental exceptionnel ou une émotion puissante, nous ne devons pas laisser passer cette chance de grandir à soi, en utilisant nos forces mystiques que sont la foi et la grâce tout autant que nos capacités philosophiques et psychologiques .

C’est ainsi que nous pouvons demander à lagrâce de la fortitude de nous apporter le déclenchement et la constance nécessaire pour accomplir notre tâche au milieu du chaos et de l’incertitude .

Nous savons comme il est facile de se laisser séduire par la peur et difficile de s’en extraire lorsqu’elle prend d’assaut nos pensées et nous incite à nos rétracter sur nous-même, autour de montages illusoires et de fausses sécurités .

Cette peur est ce serpent qui se glisse entre les pierres du mur de notre château intérieur . C’est ainsi que le décrit Thérèse d’Avila, qui pour se garder de la peur, implorait le Très Haut afin de se garder alerte de corps et vigilante d’esprit pour s’envelopper du pouvoir de la grâce comme mesure protectrice de son château personnel .

Que cette grâce nous maintienne les pieds sur terre, bien centré dans l’intimité de nos pensées nourries tout autant par le discernement et la légèreté de l’ouverture à ce qui est, que par la relation aux autres . Puisse la peur ne jamais prendre possession de mon corps, de mon cœur, de mes pensées et de mon âme afin que mes actions soient justes ” .

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L’arbre de Gergovie

 Devant la montagne
 au plus près
 marque déposée de l’œil du cyclope
 soleil en apesanteur
 sous les nuées de janvier.

 Il fût un temps
 de promenades en chemins creux
 au hasard des mirabelliers 
 maraude des souvenirs
 virevoltant comme feuilles mortes  .

 Ensuite vint le lourd passage des charrois
 à déterrer les dalles  gallo-romaines
 à déceler les regards 
 par dessus la haie ;
 échange des fleurs d'églantier.

 Ainsi se vident
 les outres du vent
 sur le plateau des vacations
 à nourrir le foyer d'une amitié
 qu'un vol d'oies sauvages
 ne saurait dérober  .


 180 

L’homme qui marche

 Il marche…  au détour du chemin …  sous un ciel chargé …  sa haute silhouette orbée de lumière …  lui le vivant d’entre les arbres d’un calme hivernal .

 Le connaîtrai-je …  celui qui vint à ma rencontre …  alors que sans attente je sollicitai silence et solitude .

La sente …  un écrin de munificence …  la douceur de ce qui s’advient …  une main que l’on tend …  et puis l’oiseau se pose …  une plume d’amour .

Finalement nous nous sommes dit bonjour et sans se retourner nous sommes éloignés …  lui allant d’où je venais et moi allant d’où il venait .

Se croisent les vies …  par un matin frais…  avant que l’autre se révèle …  pour s’émerveiller d’une collusion à notre mère la Terre . Le charme des pas répétés en concrétions cristallines nettes et sonores complète la particule première …  je suis une identité, un visage, une personne …  je suis le pétale de la fleur et l’abeille qui me visite est là où je vais …  jusqu’à l’expir .

179

nan chale Beaumont yo

      En hiver dedans il faisait si doux …  la joie farandole des rires et des bousculades sonnait l’allongement infini du temps de l’enfance .

En hiver …  les rideaux tirés …  les matelas coussins couvertures et carrés de mousse se sont empilés …  gigantesque symposium des créativités physiques et vocales d’une poussée primesautière .

En hiver les mots que l’on lance sont l’hameçon des gerçures du souvenirne reste que le froissement des papiers cadeaux gisant en boule le long des murs .

En hiver il y a des endroits propices aux enjambements du quotidien pour plus de plaisir encore heurter de la voix et du geste l’ordonnancement des adultes .

En hiver le soupe est chaude …  elle brûle la langue et nous fait souffler sur le contenu de la cuiller …  se lève alors les lentes marées propices au bien manger et dormir …  le soir quand le marchand de sable va passer .

En hiver point de salamalecs …  rien que des yeux rieurs que les couplets de la chanson évacuent dans la pause champêtre d’un refrain connu par tous .

En hiver on met le bonnet et les mitaines pour mieux voir l’arrivée du couchant …  nan catimini …  quand les guirlandes de lumière paraissent lucioles aux prémices d’un matin lointain .

Les enfants savent eux que l’hiver est doux à qui sait aimeret qu’à bien s’amuser et se respecter les uns les autres l’on tisse la trame des jours à venirmanière d’engranger selon la tradition les ingrédients nécessaires à la fabrication du pain de demain .

178

Sylvain Gérard.œuvre 2 – nonm ki bò fenèt li a

 

 Figi jenn gason an   
 soti nan edikasyon li   
 deja kapab atrab   
 imbroglio kontajye a   
 akimilasyon konesans.      
  
 Ak tout bon li konnen mond lan   
 jenn gason an ak figi emacye a   
 san je, san men, sans jambes mais bouche ferme   
 li kaptire pi lwen   
 li gadyen deyò a   
 ak fon anndan an   
 li se shambles nan akimilasyon   
 li benefisyè turpitudes yo ak privilèj yo   
 anba nen ak bab ansyen yo   
 il est le plus habile 
 pou konbat jijman   
 li enjenyeu a ak yon desten zigzagging   
 roulo wòch la   
 nan sous yo propitiatory   
 li koupab de vol   
 li ofri lavi l 'nan touman envizib li   
 kisa yo itilize   
 moun k ap fè rèv yo, powèt yo, mistik yo,   
 pa janm fè erè selès loraj yo   
 koupe vant li yon sèl yè swa   
 être foudroyé par son ombre chaude. 
     
  
 Kalm ak sou   
 yon mask kouche devan nou   
 rich nan mitoloji pwouve   
 un masque d'accueil des reconstructions   
 kote yo kolekte fragman yo nan kò sa a gaye.      
  
 O lamarye sè   
 menm si mwen manke baton an   
 Mwen kesyone e mwen te kòmanse lavi reyèl la   
 celle de la loi des bulles   
 ke chaman sèlman rive, powèt, pwofèt yo,   
 "cordiers" et "boukle"   
 - (defansè teyori superstring ak gravite pwopòsyon bouk)    
 tout disip nan espas lakonèr nan dlo retire.      
  
 Pa gen pi gwo vid   
 que le chant des nuages  
 louvri fenèt yo   
 nou zwazo vèb la   
 nou ajite fòs vòl la.      
  
 177 

Sylvain Gerard. travay 2 – nonm ki bò fenèt li a

    Figi jenn gason an   
 soti nan edikasyon li   
 deja kapab atrab   
 imbroglio kontajye a   
 akimilasyon konesans  .    
  
 Ak tout bon li konnen mond lan   
 jenn gason an ak figi emacye a   
 san je, san men, san janm men bouch ouvè   
 li kaptire pi lwen   
 li gadyen deyò a   
 ak fon anndan an   
 li se shambles nan akimilasyon   
 li benefisyè turpitudes yo ak privilèj yo   
 anba nen ak bab ansyen yo   
 li se moun ki pi entelijan   
 pou konbat jijman   
 li enjenyeu a ak yon desten zigzagging   
 roulo wòch la   
 nan sous yo propitiatory   
 li koupab de vol   
 li ofri lavi l 'nan touman envizib li   
 kisa yo itilize   
 moun k ap fè rèv yo, powèt yo, mistik yo,   
 pa janm fè erè selès loraj yo   
 koupe vant li yon sèl yè swa   
 yo dwe sezi pa sa li wè  .      
 Kalm ak sou   
 yon mask kouche devan nou   
 rich nan mitoloji pwouve   
 mask la akeyi nan rekonstriksyon yo   
 kote yo kolekte fragman yo nan kò sa a gaye  .      
 O lamarye sè   
 menm si mwen manke baton an   
 Mwen kesyone e mwen te kòmanse lavi reyèl la   
 sa de lwa bulle   
 ke chaman sèlman rive, powèt, pwofèt yo,   
 "cordiers" et "boukle"   
 - (defansè teyori superstring ak gravite pwopòsyon bouk)    
 tout disip nan espas lakonèr nan dlo retire.  
     
 Pa gen pi gwo vid   
 pase rele sou limyè a   
 louvri fenèt yo   
 nou zwazo vèb la   
 nou ajite fòs vòl la  .

     
 177 

Sylvain Gérard. travay 1 – chape nan

 Cette remontée du centre de la terre
 A belle allure vers le commencement 
du monde
 Cette perspective où s'essouffle 
le père invectivé 
 La brûlure des anciennes alliances 
que l'on découvre à demi-mortes le matin
 La plainte des animaux égarés en 
d'étranges contrées enfin créées
 Cette fuite vers des aubes promises
 Cet élan brisé contre la vitre des immobilités
 Cet éclair rouge sang du couteau 
contre le ventre
 Ce suçon de paix donné à la va-vite 
le temps de l'éructation
 Ce court-circuit des émotions vraies 
ke yon souri fèmen ant kat planch.
 Ils sont partis
 Ils ont fuit
 Le courage à deux mains repliées sous 
la chape des convenances
 Ne les arrêtent que la fatigue et 
le soir qui tombe
 Errant de ruine en ruine
 Dans un chariot de bric et 
de broc assumé
 Le rétameur s'est éloigné dans 
un nuage de poussière
 Et la route fût longue et par trop inhospitalière
 Père et mère confondus à la craie 
graphés sur la carriole
 Leurs noms écorchés à demi effacés
 En vaines contorsions l'outil de 
braise fume en se mêlant à l'eau
 Je bave et m'extrais hors de cette 
chape carencée
 Pour la parole habile
Leve nan kafou salv yo
 nan konpreyansyon ak vètij.

 Chalè a nan yon dezi tansyon 
sous la toile
 Éclair blanc au zénith
 La coquille éclate
 Le jaune se fait soleil rayonnant
 De cet éclat consacré au profond 
des origines
 De cet imbroglio d'os et 
d'organes disjoints
 Je pus grandir entre fiente et 
humidité
 Poussé sur le devant de la scène
 A noyer par l'alcool
 Ces myriades d'étoiles alors 
entrevues
 Si puissantes si fascinantes 
si monstrueuses
 Dialoguant avec ce corps douloureux
 nanm mwen bondye mwen .
 Mwen te kondwi sekous la 
jusqu'à son terme
 Vers les plaines légères de pluie 
fine de vent soyeux de douce lumière 
 Ce ne furent que grâce et beauté
 Entre les barreaux de ma cellule 
à ciel ouvert
 Entre les rayons de mes roues 
ces interstices à mon déplacement si particulier
 Mon chapeau de lutin vissé sur la tête
 A dire et à redire des "Mwen renmen ou"
 Soft-pye frè m yo ak 
sœurs en création 
 Mon unique raison
 Ma déraison ultime.

176

nan sandbox wallows yo

 Nan sandbox la nan vale yo
gen vyèj toupatou
sou periferik la ak nan ouvèti yo
gen reyon limyè ak ne lonbraj
pou pitit wonn yo
men yo fouye pousyè zanj yo
ak odè pikan .

Nan sandbox la nan vale yo
gen imaj Epinal
sou tèt blond
pou zwazo a vole rapid
sezi li
pou kèk siyati plis grate azure la
epi depoze nan fronton kay yo
farandol la ki danse .

Nan sandbox la nan vale yo
gen lò anba sab la
ak rasin pye bwa a nan kè kontan
koule nan abondans
myriads de pwen koulè
sou figi timoun yo nan vil la
kenbe veye
pa rèl piercing migran an .

Nan sandbox la nan vale yo
gen fotèy plastik
domaje pa tan
pase ti mas dlo lapli a
mete sou tab blan an
fè tèt yo gade
avèk gras
soti nan vale a benyen an
ti gout ak plim melanje
tou pre timoun jwe .


175

L’homme “coames”

Nonm nan se yon antye inséparabl. Atravè entegrasyon kò a, pran an kont la psyche ki asosye ak yon dinamik nan ouvèti nan konsyans nan yon pèspektiv espirityèl, nonm se youn. Vizyon sa a triparti sou moun yo te konstitye pa : kò a-CO-, lam-AM-, lespri a-ES- se esansyèl pou fè pati chemen kwasans nou an, pou mesye a “coames” .

Le corps n’est pas le tombeau de l’âme comme le pensait Platon, men enstriman mizik enspire pa Lespri a. Nan apwòch nou an, être spirituel ce n’est pas échapper au corps mais s’ouvrir dans son corps à l’action de l’Esprit. Le corps traduit, d’une manière palpable et physique ce qui est autre, ki sa ki metafizik, ce qui est impalpable et invisible . Le corps nous met en contact avec la réalité et nous permet un premier déchiffrage de l’univers qui nous entoure. Pa li, nou ka wè, konprann, manyen, santi, Goute. Par nos sens nous accueillons des informations tangibles, informations qui peuvent nous faire accéder à des plans subtils .

Jwif yo gen yon apwòch initif ak èt imen. Ils le considèrent comme un tout : la chair (prevwa) pénétrée par le souffle (nefesh) où la chair est moins la chair-viande que l’Homme tout entier dans sa dimension cosmique et la “nefesh” la vitalité de la chair, sa ki mete l an mouvman. Laba, la chair ne se saisit jamais séparée du souffle. La chair sans le souffle n’est plus chair mais cadavre .

La Bib la tou entwodui konsèp la nan“Lapli” OMS kalifye Lespri Bondye a, souf la dinamize. Sa a “Lapli” ensite bèt ki pa fini ke nou dwe fè pati yon dinamik nan akonplisman, nan kwasans lan nan yo te. La “Lapli” pèmèt etabli koyerans de pati konstitiyan Man, “prevwa” et“nefesh” . Li dinamize yo .

Les Grecs ont perçu que la distinction entre l’esprit et l’âme s’avère essentielle. Platon pensait qu’en son intériorité l’âme prend conscience d’un quelque chose d’autre, elle est au-delà des considératins bassement matérielles, nan aspirasyon li nan transandans . Cette dimension de l’âme, li rele l “nou”. la “nou” est apparenté à un organe de vision. Li se posibilite a, au sein de la psyché de poser un regard sur les éléments de la psyché .

Yo rele tou pati anwo nanm nan oswa pwen amann nan lam, la“nou” idantifye tèt li pwofon kè kòm kapasite pou silans, nan konsyans ak detèminasyon. Kapasite pou anndan silans ou “Ezikya” eksperyans nan meditasyon ak lapriyè, li karakterize yon eta ki estab nan yo te. Kapasite a nan konsyans, nan ekspresyon ak lapawòl pèmèt Man vin konsyan nan mouvman enteryè li yo ak pou kapab non yo tankou atitid yo, yo emosyon, santiman yo, pasyon. kapasite pou pran desizyon ak detèminasyon se libète sa a ke Moun gen pou anrejistre ak rete nan yon dinamis enteryè san yo pa distrè pa la demann soti nan mond lan oswa kite tèt ou dwe detounen pa panse parazit .

Se lè sa a Lespri Bondye a, la “pneuma”, Tèm grèk ki vle di Souf ki soti nan Bondye a vini nan dinamize yo. Il éclaire toute chose. Nous sommes alors des êtres en devenir d’être réellement des êtres vivants . Se nou pou nou pa rate objektif la, pou pa fèmen nou, pou nou reconfigure tèt nou selon pwòp idantite pèsonèl nou, d’accéder à notre propre désir, à notre propre manière d’être car la parole de chacun d’entre nous est essentielle pour l’ensemble .

Se nan apwòch sa a nannonm nan “coames” ke nou ka pwogrese nan direksyon pou rekonsilyasyon enteryè, fondasyon tout lavi relasyon apeze .

174

nyctalope ak chwèt lannwit nan konsè

  Nyctalope ak Noctambule ansanm te mache men nan men men anba yon grenn k ap pase .

Ragged ak nan lòd yo te konfonn ak Eau ke yon typhoon endezirab te jete jou anvan an sou avni an aktivite occult .

Kapab pran pati lè jou a ta vini, youn pa twòp baton, lòt la pa apèl nan favè Bondye Divin, yo te fòse moun ki bò kote yo soti nan rezèv yo, nan fòs eksplozyon bwouya, louvri bouch yo nan yon solèy chafouin .

Yon goélan t'ap kriye pandan li t'ap ekreme mast prensipal la schooner . Nwaj yo nan sipozisyon dousman deplase nan enkreyasyon an nan sitiyasyon .

Pa deranje ak panse imanis Nyctalope ak Noctambule pouse san rezon yo dwe sèlman pèfòmè travay disrè, okipe ak vaksen lazè transfòme la ti figurin jès ki soti nan anfans nan espre nan ti kal kolore .

Sarabandes, son pòt klakan, mou ti anpoul chat, chattering belching soti nan gòj nan agoni ; tout bagay te pare pou anbrase plis anvan frèt lannwit lan .

Se konsa Nyctalope ak Noctambule te konn pale sou bò lanmè a bouya moute sèvo a, pandan y ap tach nan vòl la nan mouetan, mesaje ki gen bon konprann kite dèyè pa kèk kraze brize, la wriggling oration jou kontinuèl .

173