Kategori Achiv: Janvye 2024

Plume sacrément plume

Plume   
Sacrément plume   
S'élevant   
Haute lice   
À portée de lune.      
 
Plume sacrément plume   
Découvrant à l'horizon   
La venue de l'ombre   
Sous le candélabre d'Orion   
Marotte obsidionale de la voile.      
 
De sang et de sueurs   
Filtrant par les opercules   
J'ai vue le pas de deux   
Des cyprès du cimetière   
Au plus haut des cieux.      
 
Socle sage   
Fiché en la terre et le sable   
Pour devant le regard   
Rétablir la Tour de Babel   
Au pandémonium des illusions.      
 
Firent le tour du cercle   
Les enfants aux cris stridents   
Jusqu'à ce que fumée monte   
Le long du mât du chapiteau   
Silhouette fluide embaumant l'arène.      
 
Décrochage de l'attention   
Bifurcation de l'instinct   
Parmi le lierre sans âge   
Se nichait la perdrix   
À l'œil de planisphère.      
 
Je suis   
J'erre hier et aujourd'hui   
Et pourtant je poursuis   
Ce que Grandir veut dire   
Vers la Voix, les voix, l'envoi des voix.      
 
1400

J’aime ceux qui ont de la ressource

J'aime ceux qui ont de la ressource   
Et me prennent le menton   	
Entre les doigts de la raison   
Prune écrasée   
Sur le dicotylédone d'une chanson.      
 
Chanson à boire   
Chanson de charme   
Charmante chanson populaire   
À heurter de plein fouet   
Le cœur de Véronèse.      
 
Elle marche la nuit   
Toutes les nuits   
Sur le sentier aux graviers bruissants   
Que le vent parachève   
D'une levée de poussières.      
 
Les lunettes de la fleur bleue   
Coquilles d'œufs   
À même la menthe colorée   
Se sont fendues d'une ouverture   
Sitôt le café servi.      
 
J'aime ceux qui roulent   
Sous les tables   
À tombeau ouvert   
Sur la dalle froide   
À égrener le chapelet des souvenances.      
 
Et de croître   
Tous ces gens après leur mort   
Sanglés dans leur cockpit   
Alors que la neige scintille   
Au vit de nos désirs.      
 
Cette vie    
Éclat des nuits profondes   
Je l'ai parcouru   
Autant que j'ai voulu   
De froid et de pensées mêlés.      
 
Respirer   
Et ne plus avoir à dire   
À immerger le sens   
Pour que poème même   
Entre en résonance avec le silence.      
 
La parole chuinte   
Au clair et intelligible zip de la reconnaissance   
À monter à descendre le long du torse   
Des tortionnaires de la foi   
À même la mémoire.      
 
Et le visage de se pâmer   
Reflétant à regret   
La bouffée d'hiver au parfum de charbon   
Si légère si persistante   
Pomme d'amour à croquer sur le champ.      
 
En bas de plage   
En retombée de la houle hurlante   
J'ai brassé l'insensé avec volupté   
Pour abîme de la sagesse   
Épouser la démarche de la vie.      
 
Pour peu que glisse   
Le ciel en ses manigances   
D'une haute destinée   
Vous fûtes à la semblance   
D'une tombée de pluie fine fine fine.      
 
1399
 
 

Fil à fil

Fil à fil   
À portée de persuasion   
J'eus la grâce de naître.      
 
Passant inopérant   
Des justes causes   
J'eus désir de bien faire.      
 
Curieusement   
À la cime de mon attente   
J'acclamai le Maître.   
 
Du champ dépenaillé   
Au passé frémissant   
J'adjoignis gouttes de sueur à foison.      
 
Bobine du futur   
Solénoïde aux mille vertus   
J'éprouvai le goutte à goutte des impulsions.      
 
Et de témoigner   
Que la cour est pleine d'enfants   
Jouant à la marelle.      
 
Saisir puis partir   
À mesure du pur éclair   
Qui jamais s'estompera.      
 
A 4   
Suspendu invisible indicible   
Avant l'ouverture du zénith.      
 
Pour que le temps presse   
Les morts à moi   
Ultime présence à demeure.     
 
La nuit s'essouffle   
Au comble de l'espoir   
Le chapeau de mon fils s'envole.      
 
À échanger   
Le calme crépuscule   
Avec le plein des voix.      
 
Et de retenir   
Sur le pont de Nantes   
La rumeur immense de la mer.      
 
Qu'elle danse   
Ou se retire   
Point de rides aux coins des yeux.      
 
Surfait   
Par delà la jeunesse   
L'oracle frappa une dernière fois.      
 
Rituelle allégresse   
Des ritournelles mon principe   
L'Ivresse exauce tout désir.      
 
Plus bas   
Dans l'entresol   
La torche brûle.      
 
L'onde vibre   
Ténèbres de première main   
Le guide ouvre la voie de l'attente.      
 
Pile poil   
Le cercle cède   
Sans refouler les foules accoutumées.      
 
Forme sans membres   
Je découvre sans voiles   
Le silence des terres chaudes.      
 
Pour blessé   
Se retourner   
Et s'exhaler.      
 
( œuvre de Jean-Claude Guerrero )
 
1398

Le jour se réjouit

Mille tournures d'esprit   
Se sont empenaillés   
Devant le Chat Bleu.      
 
Parution immédiate   
Des bonnes pages de la recension   
Au gré des vagues lasses.      
 
Présence en fidélité   
De la vie simple   
Hors des sanctuaires.      
 
Au brusque assaut d'une pensée   
La vôtre était chemise sèche   
Sortie des larmes discordantes.      
 
Conforté par l'arôme de la présence   
Je sus à nos dépens   
Que la nuée ardente pouvait ensevelir.      
 
Esprit ô Esprit   
Des Maîtres au-delà du mystère   
Votre légèreté me fait totale destinée.      
 
Sillonné par la tendresse du Bâtisseur   
Le tronc se le tint pour dit   
Juste deux trois mots à la sortie.      
 
Condamné au profond amour   
Nous errions aux frontières   
L'audacieux sourire aux lèvres.      
 
À souffrir très haut   
Toute voix échappant à la bifurcation   
Le lignage s'affairait à prendre la pause.      
 
Inconscient   
Sans fleur ni durée de prose   
Le poème illuminait le matin.      
 
À se prendre par la main   
La fière lumière des sous-bois   
Agençait le désordre originel.      
 
De grandes âmes dévalaient   
Braves et célestes   
Des rives boueuses du pas de l'oie.      
 
Stupeur   
Seule source à portée de ferveur   
Nous voilâmes le plein des choses sages.      
 
Et le sens dans tout ça 
Jusqu'aux temps passés   
Refluait de son audace d'avoir été.      
 
En marge d'un rêve élégant   
Descendaient les rayons d'or   
Gorgés de lumière noire.
 
Percée Bercée Dansée   
La forêt d'ambre figée embarrassait la brise   
Levée en contemplation de par la plaine immense.      
 
Au jeté des couronnes par dessus le bastingage   
Correspondait les feuillages d'antan   
Frissonnant à la loyale sur la fixe mémoire.      
 
Une à une   
À la lueur des réverbères   
Les voix de l'Opéra sortaient par la porte cochère.        
 
Menuet incandescent aux pétales pétrifiés   
Le silence glacé du grand calme dédié   
Dévidait le chapelet de ses outrances.      
 
L'infini juste un ciel nu   
S'échappait à la ressemblance de l'Océan   
Cité des bassines résonnantes.      
 
Douces hirondelles gazouillantes   
Au chef oscillant à portée de nid    
Le jour se réjouit.      
 
1397

La table aux pâquerettes

Terre mère associée   
Au regard de lune  
Les lattes de bois   
Inaugurent dans l'encoignure   
Les pâquerettes épanouies.      
 
Tâches de son   
Sur sa peau cérusée   
Rencontre des fleurs du mal     
En sulfureuse compagnie   
D'être toujours ailleurs.      
 
De l'ombre dans les décisions   
Au creux de la matière   
Engage plaisamment   
La vie dès maintenant   
La vie à chaque instant.      
 
Le regard lavé de tout préjugé   
À prendre source sur le banc des réfugiés   
Face contre face sont   
La merveille et l'obscur argumentant l'instinct  
De scansions fines comme respiration.     
 
Perdure en la maison   
Quelques enchevêtrements de la raison   
Pour peu qu'on enrichisse   
D'une coupe de laser   
La fuite du temps hors de notre galaxie.      
 
Il y aurait grabuge   
Sans louanges à postériori   
Juste un marque-page   
De quoi repérer   
Le grissement de la plume sur le papier.      
 
Le diamant raye la vitre   
Coupure au raz de l'âme   
Des choses belles à ne pas posséder   
Pour traces en fond de cour   
Engager la pensée.      
 
J'ai accroché la cible sur le mur du jardin   
Par mégarde à la pointe du canif   
Dire OUI placidement   
Aux grappes de glycine   
Croulantes sous le mâchouillis des mots.      
 
Un coup d'éponge fera l'affaire   
Renvoyant la tâche de café   
Aux douves du château   
Pour grenouille à la gorge vibrante   
Faire gaîté avec le blanc du lait.      
 
La grâce de la journée   
Traverse les faubourgs gris   
Jusqu'à point d'heure   
Assister au départ des convives   
Le mouchoir savamment amidonné dans la pochette.      
 
Plus de graviers aux jointures   
Le livre s'ouvre à la bonne page   
De quoi comprendre la geste pure   
Du ciel léger   
Que le savoir accapare.      
 
La nuit en fin d'horloge   
Paraît sur le parvis   
Gloire cachée absoute de ses conditionnements   
L'échancrure avide   
Renversant le silence des couverts.
 
1396
 

L’Ami du temps qui passe

Regard à ne point quitter cette terre   
Enfilade souple à l'ombre de l'Ami   
Cet hêtre à l'heure de la Cène   
Aux pas grondants d'un cœur lourd.      
 
Au Très Haut que le grain active   
En semblance d'être la poix brûlante   
Sortait des mâchicoulis de l'Esprit   
La fureur apparue comme image sainte.      
 
Fermée était la lettre adressée   
Au silencieux du tonnant ciel d'orage   
L'écriture sacrée n'avait plus court   
Éternel étant le chérir du temps passé.      
 
Les boulets du château avaient trouvé place   
Par excès d'amour sur la colonne commémorant   
Le passage des jeunes gens au pied de l'église   
Destin offert à la dent du dragon.      
 
Douceur de la traversée   
Au faible souffle d'un rêve à croupetons émis   
Comme soie du printemps réflétant la langueur   
Des jours de fête après bombance.      
 
Restait à danser pour de bon le poète   
Régulant l'ordonnance aux vapeurs fumantes   
D'un feu de paix s'étouffant à petits bruits   
Telle parole solitaire reflétant le paradis.      
 
Ô plaines du désert   
Accaparant le respir des nuages   
La barque tremble quand de l'autre côté du songe   
S'échappe captive grinçante la girouette des lieux.      
 
Dominent aux limites du bleu simple   
Le ciel minéral à qui le regard est nu   
Palme à mi-fond d'horizon   
Dardant sa destinée sur les bourgeons de l'ailleurs.      
 
Ainsi tout bouge   
À portée du fulgurant éclat de lumière   
Balafrant la fenêtre brusquement ouverte   
Telle étreinte de l'abîme.      
 
Tout autour la voûte murmurante   
Enveloppe d'une ample brassée   
Le tintement familier des cloches   
Les vaches montant à la saignée.      
 
Ce qui d'un trait dépasse la ligne rouge
Ronge le lieu sacré de la délivrance   
Chevelure déliée comme aile de l'aigle   
Bravant l'écho du rire des anges.      
 
Puissant dodelinement de la quadruple frondaison   
L'allégresse fût grande   
Quand se posa dans les hauteurs vibrillonantes   
Le visage gracieux de l'horloge des cieux.      
 
1395                 

Que me dis-tu Grand Chat

Que me dis-tu Grand Chat       
 
Que je te salue bel homme du premier étage   
Qu'il y a de l'amitié entre nous   
Que le pépiement des moineaux me fait lever l'oreille   
Que la neige a fondu   
Que l'aménagement du jardin a changé   
Que le camion poubelle est bien passé ce matin   
Que tu me regardes avec davantage de profondeur   
Que je redoute de venir te voir tant la rue à traverser est dangereuse   
Que la fenêtre du trapillou est encore fermée   
Que j'aime faire mes griffes sur l'amandier   
Que les volets de la voisine sont encore fermés   
Qu'il faut penser à acheter des croquettes   
Que les dalles de la terrasse sont froides   
Que les premiers perce-neiges vont venir   
Que je n'ai pas encore croisé les écureuils   
Que le cabanon n'est pas ouvert   
Pourquoi les lauriers roses sont encore emmaillotés   
Que je viens d'apercevoir les premiers bourgeons des noisetiers   
Qu'il y a toujours des hélicoptères dans le ciel   
Que j'aime m'étirer au soleil   
Que la terre fraîche sous le merisier est parfaite pour mes besoins   
Que j'ai croisé un blaireau cette nuit   
Que la famille des hérissons saute d'un jardin l'autre   
Qu'un vol d'oies bernaches a traversé le ciel   
Que les pâquerettes tardent à sortir   
Que le chat  en céramique est là sous la glycine   
Que le coq rouillé monte la garde du compost.      
 
 
Puis, retournement effectué, Grand Chat s'est enquis      
 
De purifier mon regard   
De favoriser mes retrouvailles avec l'âme de l'enfant   
D'atténuer ma timidité chronique   
De laisser mon rire déflagrer   
De recueillir du bout des lèvres la rosée du matin   
De rassembler les atomes errants de mon être   
De m'essayer au chant choral   
D'esquisser quelques postures de Qi Qong   
De devenir arbre en face de l'arbre   
D'avoir confiance en l'intuition   
De me confronter aux deux tyrans que sont l'espace et le temps   
De planter des fleurs   
De rayonner quand l'intime est à son dénuement   
D'aimer ce qui n'est pas moi
D'être sur le chemin de halage du grand fleuve de l'Esprit   
De bifurquer quand l'harmonie se présente    
D'avoir le cœur traversé par la douce joie   
De maintenir le lierre sur le mur du fond   
De faire silence quand l'après-midi s'avance   
De s'émouvoir devant le parfum du tilleul   
De faire un signe de tête quand je rencontre le voyageur   
De lever le nez au tintement des cloches de l'église   
De toucher de sa peau le destin qui se dérobe   
De suivre de fiévreuse manière la Lumière jusqu'au pas de l'ombre   
De chercher la bonne place pour faire la sieste   
De soupirer devant la coupelle d'eau aux oiseaux   
De me laisser approcher par le sculpteur de vie   
D'offrir mon divin délire   
À ce voleur de feu.      
 
1394

Grâcilopette

Grâcilopette   
Volupté d'être   
En soutenance de l'existence.      
 
Brinqueballant de la carosserie   
Il avait soulevé le goût des armes   
À dessein au plus fort de l'instinct.      
 
N'agir que scruté avec curiosité   
Par la morale profane   
Augurait le déboire du sacré.      
 
Croire, accroire, accroître   
Cet espace infini qui nous enserre   
Porte au gouffre de l'aveuglement.      
 
Brume généreuse   
À contretemps de la sérénité   
Modèle l'harmonie à l'image des nuages.      
 
S'éveiller à notre innocence   
En toute vulnérabilité   
Mène à la grâce.      
 
Saluer l'élan hors conditionnements   
Nous rend fils et filles de l'air   
En ouverture vers l'accomplissement.      
 
Creuse et mixe les marbrures de l'esprit   
Offrande singulière   
Sans rien à cacher, sans se vanter.      
 
Dansent les angelots   
Tels lamantins des basses eaux   
En quête d'effet-miroir.      
 
Un cadeau de l'autre et pschitt !   
Partir en catimini   
Ayant désir mine réjouie.      
 
Âge de fin de cycle   
Au centre du cercle   
Demeurent les bleus de l'âme.      
 
Comme sortis du bocal à bonbons   
Froissent en se dépliant   
Les petits papiers à rebours du passé.      
 
1393


La coupe franche du laser

Au laser   
Coupe franche   
Des ombres de la terre   
S'engagent   
Les branches terminales   
Vers l'au-delà   
De l'oblongue baiser   
Tant que fidèle   
À bercer la barque des ans   
Vers un ciel qui rassemble   
Les damnés   
Aux puissantes mâchoires   
Glissant pesamment   
De leurs montagnes de neige   
Quelques souffrances   
À faire se lever  
Les yeux de la prairie   
Vers des lieux   
Où l'arôme des pampres et des pins   
Là-bas enseveli   
Au tournant de la route   
Perdu en la tourmente   
À inhaler le métal rougi   
Étalé tel napperon   
Sur la table des offrandes   
Où passe frémissant   
Le vent par la fenêtre   
Gommant au passage   
La douce pluie   
Fraîcheur allègre jointe   
Inoculée   
Dans la serrure aux astreintes   
Hors de l'estrade coutumière   
Le crépuscule doux-amer   
D'un décor empanaché   
Pour l'homme aux vers luisants.      
 
1392

Recension d’avant l’éveil

Alors le Verbe se fit pénétrant   
Aux roses de Damas   
Était la recension   
Des pleurs d'aimer.      
 
Simple jalon posé sur le Chemin   
Que déjà la native innocence   
Déchirait la vêture   
Aux marges du voyage.      
 
Sont venus   
À la ressemblance   
Les signes de la Terre   
De s'arracher du Tout.      
 
Nous les mendiants   
Caressons les nuages   
En retombée de pluie   
Pour être pluie soi-même.      
 
Creusons les ornières   
Pour laisser passer le charroi   
De l'errance d'avoir à Être   
À même la joie et l'éclat de la Vie.      

Ouverture de l'âme   
Dans son manuscrit   
À petites retouches   
Sur les lèvres fiancées.      
 
La feuille est tendre   
Devant la saillie   
À rendre les colonnes du temple   
Palpitantes jusqu'à l'instant.      
 
Vague puissante   
Au cœur du Soleil   
Quant l'autre source s'alimente   
À l'écho du plus que Soi.      
 
Et l'Enfant lumineux de s'étendre   
À côté du Vieillard   
Magnifique pantin malicieux   
En parfait état pour la représentation.      
 
Douce déchirure   
Contemplée le soir à la veillée   
Quand se calme la vie tumultueuse   
Des conditionnements obtempérés.   
 
Pour ne pas marcher   
Sur les blessures de l'an venant   
Invitons l'arc-en-ciel   
Du beau après l'orage.      
 
À retenir du mirage   
La pulpe endormie   
Il est passage divin   
Pour le baiser du lendemain.      
 
1391