Philtre d'amour
aux brumes symphoniques
se lèvent s'élèvent
les lèvres de l'estran.
Follicule légère
portant gousset de miel
et lechon de tendresse
se courbe sous la brise.
Mange suçon
sur ton épaule
le nuage monte et démonte
les barrières du corral.
Je te cherche
par les bruyères humides
l’œil d'Horus sur le front
petite main palmée.
Icelle des habits
posés sur la rambarde
les yeux frôlent l'invisible
ma mie de mise en chaire.
Félibrige
des nuits de mannes
court le long des vires
l'enfant aux sabots de bois.
Noire étrave
la cascade rugit
en déboulé de pente
que ton sourire irise.
Tu es belle
je te vois d'oublieuse passion
le buste sous la soie
d'une flèche de lumière.
Les arbres sont si hauts
si faits de beaux rameaux
qu'assis déhanché sur ma canne
j'accueille les fruits de mes pensées.
Les vendanges se feront à l'automne
au matin frais de cette obligation
douce patte féline
que le vent assène.
399
Kategori Achiv: Ane 2017
Le corps dit
Le corps dit en dérive de ce qui vient le plaisir et le mystère aux rives de dés jetés en pâture. Glorieuse advenue du temps qui passe pour que vivent l'élan des rires clairs et le lait de ton sein. Chemin montant vers la gorge rauque le cri souris des milans pose d'un reflet d'ambre la fleur éternelle. Ma mie aux draps froissés mes doigts ne peuvent qu'échancrer les portes du palais où renaître en creux et en bosses. Palinodie des offres la marchande des quatre saisons ne passera plus au gai ruissellement des roues ferrées sur le pavé. Dénoue les rubans de la fête Requinque d'une pichenette les lanternes chinoises le bandonéon recèle plus d'un sel. Laisse-toi lécher le bout du nez par les chimères du château monte la nuit près des tours de garde blanche et jaillissante la lune s'offrira à toi. 398
la maison de plain-pied
Se signalent les boutures
aux feuilles sèches de l'automne
en joyeuse compagnie
d'êtres debout visages ouverts.
La maison est de plain-pied
il suffit de se baisser
pour marier et la vie et la mort
cœur profond des échelles du temps.
Aux alentours
le ciel et l'horizon
vagues de verdure
déroulant l'espace.
La loi sacrée modèle la roche
se creuse la cupule
claire fontaine offerte à l'initié
des yeux pour voir l'autre.
Affirmer l'échange du départ
des cernes à hauteur des joues
cette présence diffractée
hors notre substance commune.
en chemin pour demain
sans que le sentier n'altère le son
de nos pas en ascension vers le lieu
où déposer les simples.
397
Pierres à brumes
Pierres à brumes
vestiges des corridors hantés
s'élèvent hors sol
la soldatesque errante
de nos âmes dispersées.
Ici le fer fait mal
il tue et balbutie
la loi des immobiles
au cortège fauve
les étoffes se fripent.
Au creux des vallons
les brebis paissent
passe le cavalier noir
en son cliquetant appareil
les yeux rougis de sang.
Massacre carnassier
les loups même s'enfuient
par dessus la rocaille
d'une souple cavalcade
que le vent d'autan file.
Ventres annexés
les bras levés vers le gant d'acier
respirent les chanvres
en navrance lasse
la belle émet un râle doux.
Céruse espionne des désirs
la fresque est déposée
sous le bâti
point de passage secret
juste un grain de peau.
396
le raku fleur de flamme
Brillant incarnat
à l'ouverture du coffre
mille fleurs de feu.
S'en vont cueillir
les diablotins de la céramique
au gré des flammèches.
Porte à porte
des objets offerts
l'éclat et la fêlure chantent.
Masque rieur
dans l'ombre de la grange
s'agite le pigeon coutumier.
De passage en passage
sou papòt la
dansent les boules lumineuses.
Le raku clame sa destinée
d'être à fleur de flamme
le bel endroit de l'âme.
395
voix de l’autre monde
Voix de l'autre monde
si belle reine que la mer
un instant fléchie.
A la pleine lune
faut-il se découvrir
en si peu de temps ?
Ale sou wout ou
ordres et désordres
par monts et par vaux.
Et fléchissons
le genou en terre
le regard au loin.
Au temps fécond de printemps
d'advenues pointant son nez
le Beau des mémoires.
En présence des dieux
point de tergiversations
le silence construit.
La musique creuse le ciel
des joies et des peines
vers l'eau la plus fraîche.
394
écriture froissée
Femme pressentie
aux étamines de soie
autrefois regardée
empreinte de beauté
nous nous vîmes
mon amie des vendanges
en remontant le rang
nos regards croisés
d'écritures froissées.
Au saut du lit
par matin de paupières closes
point de romance
fallait prendre sabots
et craquer l'allumette
pour allumer le feu préparé la veille
avec papier, petit bois et bûches
sans réveiller l'enfant.
A la Noël
il y avait des oranges
des moufles tricotées
et la boîte emplie de gâteaux
posée sur un rayon de soleil,
émerveillement
délivrant le sens du monde
par les clés de la connaissance
par le souffle des recouvrements.
393
la réalité éternelle
Faut-il que le temps implose
et desserve la terre
de ses histrions fourchus.
Faut-il que la plaie
à jamais suppure
quand la vie se rétracte.
Ale sou wout ou
homme sans horizon
que la peur subjugue.
Passe la main
par la fente du secret
qu'une autre main saisira.
Ne remise point tes rêves
en carême d'être
au hasard des connivences.
Evoque l'arbre pliant dans l'orage
en cadence sous la rafale
à faire sien l'âme du vent.
Ecarte les chemises du printemps
sous la douceur des cerisiers en fleurs
à compter les abeilles butineuses.
Sois l'épée de feu
parcourant le terrain de chasse
des phrases décisives.
Sois l'esprit et l'épousée
de la réalité éternelle
dans sa transcendance fulgurante.
Sois le sel et la myrrhe
sous les eucalyptus frissonnants
qu'anime le prodige de la création.
391
Je l 'gran louvri
Elle a vol à voile de ses yeux à ciel ouvert caressé les monts et les vallons. Elle a lessivé de ses pleurs les continents à faire déborder les océans. Elle a marché sur les brisures du temps effondrement soudain de trou noir en trou noir. Elle a secoué les nuages et les marées aux quatre points cardinaux de la sainte alliance. Elle caresse les étoiles au vent solaire d'un excès de lumière sans que l'ombre la pénètre. Elle est visité par des corps de gaz de roches et de vent pour mourir et renaître. Elle rafraîchit d'une once de hasard les élans de la cause première essence même de l'homme. Elle est l'ancrage sage de l'existant et du surnaturel danse et passage d'un silence sensé. Elle est boule et tourne en élipse sur elle-même chemin à l'issue mystérieuse. Nulle oreille ne l'entend draperie aux ajours lumineux enchâssée dans son offrande. Terre ô ma terre mère la terre est belle terre ô ma terre. 390
Caresse d’ombre
Se konsa, ti men yo nan Mari ke ògàn nan emèt chante zwazo yo pepiman soti nan mitan vwal yo de la montée vers l'aube. Sou bourik mizisyen an Mwen mezire ak regard mwen distans ki soti nan mwen ak pwòp tèt ou yon flick nan letènite. Nan kran nan sab la pwen obsidyan nan lòt men an se lamentant d'ordres laissés là. Po nwa ak kim blan nan ankadreman fenèt la lafimen monte douce et tracassière. Yo bèl ak bon chante pou yo te louvri po pitit Emayis yo gratis nan kè sere ak anyen. lonbraj karès sou gri solèy la d'une quête danse l'amour kòmsadwa. 389