Kabeh kiriman dening Gael Gerard

ing periskop katresnan kita

   Debut

Cedhak bayangan saka perkara pisanan
goleki jaket sing bakal nglindhungi kita saka gandum,
nerusake dalan sing ora ana alangan
kranjang anyaman buruh.

Wit-witan sedulurku,
dadi angin tujuan rahasia
ing immobility saka kejut,
dadi mbukak.

Ojo nyerah,
siji langkah aside lan iku bakal pungkasan.

Basa sing jujur ​​lan meneng,
angkat manah kita
marang misbyah pasrawungan,
penerimaan karya kita,
persetujuan karo nyawa donya.

Gosok watu marang watu liyane
tanpa kasusahan tetep kita adoh,
kita, ora digandhengake karo comfort,
kita, ing papan, sekilas,
reed ngayun,
liwat periskop katresnan kita.


412

idu iki

   Iki idu   
kanggo goyangake geranium
bisa nggawa liyane
kanggo dereliction.

ngliwati gunung
nyabrang lembah
purr saka mesin pembakaran
njebul irung lan mati.

Kanthi nyengkuyung jiwa samodra
ahead saka tumindak
Pemikiran sistematis tiba
lali lan kesalahane.

liwat semedi
kanthi nyusul
mbukak lambene
swinging antarane misteri lan ngarsane.

Teka cara sing dipilih
srengenge ing acme
persetujuan jero iki karo donya
franchise immemorial kita.


411

la quête de l’Esprit

   Au creux de l'âme   
dans l'ombre du vertige
se glisse le paradoxe,
oiseau cambré devant l'appel.

Franchir nos limites,
rassembler les bleds,
graines en instance d'émergence,
offrandes d'Apollon.

D'un côté l'autre de l'espace
les étoiles se rassemblent et s'opposent
si vivement que les pensées
prolongent nos rêves.

De gré à gré au firmament
passent les nuages,
alternance syncopée en fond d'univers,
effraction dans la teneur du chant.

Sur l'acrotère du temple
les anges acrobates
orientent leur miroir
vers la Source originelle.

Ensemble, geignent
les monstres de nos entrailles
écornant les ficelles sociétales
de l'entendement.

Marche lente,
au fronton de nos approches
demeure la mandorle invariante
éloignant l'air vicié des attachements.

Se lovent au sérail de notre imaginaire
les ordres de la commanderie,
effort consenti
à défaire les liens de la discorde.

Lumière infrangible de février,
la besace pleine de renoncules
déverse ses mémoires d'au-delà
sans explication ressentie.


409

le pourvoyeur des songes

   Un œil derrière l'arbre   
à crocs et museau frémissants,
le loup s'épanouit
en rase campagne.

Évaluant l'espace
il fend la prairie
vers le replat d'avant talus,
le pourvoyeur des songes.

A mi-carême
repu il dort,
fricassée de poissons
en mémoire des jours passés.

Bas sur l'horizon
fenêtres ouvertes
le soleil flamboie,
traces des gens de bien.

La ruine attenante
en son écrin de framboisiers
tresse l'aventure
adresse des petites mains volantes.

Filage du temps
en remontant le cercle des saisons
les pleurs se font rares
quand vient l'absence.

Tout lui ressemble
dans cette grande chambre
qu'honore l'armoire grinçante
aux vieilles fripes odorantes.

Passe et nous reviens
au village des sabots ferrés
place de l'église
la tourte de pain brûlante.

Voyageur en chemin
été venu
croque les baies arbustives
en souvenir de cette vie.


408




Tartines de rêve

 La myriade de moucherons s'est dispersée   
 les fleurs gouttent la dernière rosée   
 tout est silence.  
    
 Au filtre matutinal   
 les pensées de rêve   
 floconnent leurs houppes fraîches.      

 Secrètes et persistantes   
 elles lapent et perlaborent   
 les gourmandises de la nuit.   
   
 Façonnées dans la tradition   
 elles déversent sans pudeur   
 le grain et la balle.     
 
 Marché conclu   
 nous irons boire un jus   
 au tourniquet des tartines.     
 
 Filant grand train   
 les plus aptes à la raison   
 seront éloignées du couvert.  
    
 Les petites touches d'aquarelle   
 recevront grande attention   
 au lever du soleil.    
  
 Le tout venant   
 brisant la glace des convenances   
 permettra l'information impermanente. 
     
 Possédées de mystères   
 glissando des neiges éternelles   
 elles seront rangées sur l'étagère.  
    
 Pelletées à la porte de la gargote   
 la risée de la foule   
 les refoulera en cuisine.  
    
 Monteront  alors à fleur de sel   
 les rondes de l'enfance   
 le sourire de l'innocence.    

  
 407

ngidak-idak wit-witan sing dhuwur

   Fille de l'esprit   
par dessus les églantiers
la vallée s'éveille
du monastère s'élève la grâce.

Passant par là
j'ai franchi le pont de planches
aux touffes de cresson entretenues
les âmes murmurent.

A quelques coudées du lieu
sous le peuplier frissonnant
le babil des oiseaux
remontait le temps.

Les feuilles agitées
au soleil fricassant
s'élevait de gente manière
au cristal de l'aube.

Bruissant d'abeilles
le talus de derrière la maison
faisait rempart
sans que le soir ne tombe.

Finement ciselé
dans l'ombre d'un fourré
posé sur la mousse
l'offre d'or et de pierreries parée.

De ses yeux baissés
vers le silence du vrai
la douce vierge aux fines mains
tenait salon des jours heureux.

Nez droit
bouche fine
en son foulard de lin blanc
elle était de toute éternité.

Ombre ondoyante des grands arbres
le long du ruisseau
douces herbes se penchèrent
sous le chant d'Icelle.


405

Le poste à galène

 Ing balatum   
ing sendi sobek,
tutuk kanthi lambe tanpa getih,
pos galena
scrapes sawetara hisses.

Hutan pipis ing esuke abu-abu,
trek rutted
saka Savannakhet kanggo Saigon
nyebarake konvoi
hiccups lace kuwi.

Pikiran abot dibayangke
nggawe memedi cemlorot
ing galoshes wesi
ngumpul ing ngarep candhi
karo macan belching.

Kapal sing rata
ing fumaroles kali
mbentuk sfumato konco lanterns
alon-alon ngayun
ing sangisore klambi lemut.

Karo nangis setengah mati
awakening iku langsung
ing ngisor godhong-godhongan urip dumadakan
nalika panah kedher
tekan tombol emas.

Kejut iku atos
geni ngirim saka ngisor
trinkets lan permen
akumulasi sajrone urip
ing ngarep ngumbara.

bisa kita
kapapar tes
jenenge jembatan kenangan
arch kamulyane gabung apa ana
ing telenging badan kita.


406

Les amants de l’oubli

On allait en Auvergne   
cueillir les bleuets.    

On allait en Auvergne   
aider les grands parents à la ferme.      

On allait en Auvergne
retrouver les cousins.      

On allait en Auvergne
faire du vélo.      
  
 Notre victoire   
 le train passé Neussargues   
 arrivait en planèze   
 au vent d'ouest exposé.    
  
 Nous dansions   
 au sortir des nuits bruissantes de bouleaux   
 à la table frissonnions   
 de fraîcheur les yeux mi-clos.     
 
 Passe la voix venteuse du grenier   
 par le fenestron de grossière toile colmaté   
 franchir les ans   
 dans les yeux de Riquette.   
   
 De mauvais coups   
 nous furent portés   
 organistes de l'ombre   
 maugréant de tant de pluie contre la vitre.   
   
 D'or en épis   
 de coquelicots en marguerites   
 course entre les prés   
 vers la grand'route de La Roussière.    
  
 Se relever de la chute   
 un sourire sur les lèvres   
 frappe frappe   
 à la porte au barou.  
    
 Lourdes larmes   
 les poules caquettent   
 devant le siège de pierre   
 la clide est bien fermée.    
  
 Rangeons les cartons de Coco   
 soyons droit au bord du rêve   
 nous du frêne et du tilleul frères  
 les amants de l'oubli.   

   
404

la fleur de l’humanité

   Une solution à la vie   
le picota du pic épeiche
alors tu verras cette attention
livrée au frais matin.

A l'aune des autres
s'origine mon âme
effluve des brumes
au creux du vallon.

S'éloigne l'échéance
des mortelles errances
au sein des plis
s'enfle la rumeur.

S'illustre sous la pluie
les graminées forestières
chansons de crêpe
en sourdine des mots de braise.

S'afflige d'une auréole
les plaies pansées
que le vent embrase
sous les murailles de l'esprit.

Soulevant de ses bras
les entrailles terrestres
elle hochait du chef
le frisé des chevelures.

A l'évidence des couleurs
entrait rassuré
le beau de la poésie
entre midi et quatorze heures.

Passe la gamme
notes posées douces
sur la parure
du sol dur.

Fil à fil
ing saint chrême sur les lèvres
s'avance en solidarité
la fleur de l'humanité.


403