On m'a dit que je pouvais la ficeler cette mort opaque et rance ce paquet de craintes accroché à notre col et qui nous terrifie quant aux idées dont nous l'affublons. Etre le "me" des accumulations l'exsangue bassine des moires et des mémoires l'enveloppe que nous avons usée une fortune que nous avons déboursée pour ne pas mourir trop tôt. Dans l'espoir d'une science nouvelle à prolonger la vie à congeler pour une durée indéterminée le corps en tête à tête avec le temps légal nous retardons l'irrémédiable. Au festin de la vie avons invité le monde des opposés désirer quelque chose d'agréable et craindre de le perdre mais point s'en faut c'est la débacle. Vivre d'instant en instant sans réactivité aux défis accrocher menue quincaillerie sonnante le jour dissonante la nuit en promesse d'allers venues concernés. Aimer la relation par l'accueil direct de ce qui est en conscience de l'inénarrable surprise d'avoir à assiter au lever du soleil. Le monde appartient à la vie la mort appartient à la vie cette affaire de partir puis de revenir emplit notre calebasse d'expériences en vue de nourrir la sagesse. Luce ma sœur Luce sans peur sans reproche évadée des traitements de la maladie sois grande facettes ouvertes aux énergies cosmiques. 1156
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Les grandes oreilles
Marche des étoiles à petits pas d'une étreinte harmonieuse la pierre des ancêtres en grand équilibre permet l'expression de vie. Chuchoté de par le monde la nature nous narre le degré d'exigence de formes et d'aspects pour Force agissante faire sérénité de tout. A la fourche du partage l'autre face des choses révélée il fût temps de s'engager en liberté retrouvée entre l'eau le feu l'air et la terre vers la beauté ordonnée. Ecrasé renversé dos au sol il fût céans de regarder vers le ciel la graine de lumière jointe au plus obscur de soi dans le procès de transformation. Eclos en recréation par plongées successives avons fait notre la demeure céleste sans que cède le noyau devant le déploiement des ailes mauves. La matière pèse aussi changer de niveau est admettre que le poudroiement des rencontres ouvre avec aisance la panoplie des sens.. 1155
L’aïeul
A l'époque il suffisait d'un coup de main puis passant son chemin quignon de pain en poche aller jusqu'au lendemain. La peur s'arrêtait quand vieillesse venait et le cycle se poursuivre station debout cerveau vacillant contre une porte de grange. Le but une réponse adéquate chopine dans la poche les yeux remplis de fatigue hululement de chouette aidant. Se soulever tête droite casquette enfoncée dans la froidure du matin à même la paillasse sans s'être déchaussé mitaines gardées. Confiance confiance elle viendrait de la fontaine des fleurs dans les cheveux me prendre par la main chantant une comptine. Avenir et passé mêlés brumes d'une rêverie disposée tenir les deux bouts du bâton puis décliner comme papier d'identité l'avis de conscription. Bruits de chaînes parmi les ronces de la haie les baies rouges pleurent quelques gouttes de rosée réajustant sa musette se perdre dans de vagues pensées. Raconter cette histoire n'empêche pas d'être disert pour mémoire blanche se repentir d'avoir dessiné les contours d'un programme révolu. Trace originaire terres vierges défrichées destinée chargée de sens avons aligné au cours du passé les cailloux du voyage. ( détail d'une œuvre de Jean-Claude Guerrero ) 1154
Fais ta jolie
Fais ta jolie
d'herbes et de branchettes
accomplie
d'être parmi la louange
présence de l'enfant.
S'évanouiraient
pierreries et feuilles d'arbres
que les mots pour le dire
seraient vertige
pour Louna la plus belle.
A se souvenir de près
d'être du Royaume
nous serions selon la tradition
les assoiffés du faire et du vrai
adorateurs de la Lumière.
Ecrire écrire
le corps des gens
au respir de l'air de la ville
les années passées
comme mourir par effraction.
Sur le marbre
des offrandes perpétuelles
un message pour se dire
que la soif et le chant
sont le livre d'heures que nul n'efface.
Le linge sèche
les oiseaux bruissent
les cerises tombent
au gré de l'orage à venir
un saut sera exécuté.
Glisse la vie
du haut de la colline
à se mirer dans l'onde
soyons affectueusement
les témoins de la brume.
Presencia en lo que viene
au mirliton des afflictions
nous engage et nous convie
à marcher dans l'Univers
du Souffle et de l'Idée.
Près de la Source
tout est lié
de l'urgence à l'absence
le regard porte loin
la délicatesse du Silence.
1153
Effeuillage.1
De sable et de sang mêlés enfreindre la porosité des soumissions. D'une cuiller accueillant les fadaises ouvrir la fenêtre des outrances. Passer la tête dans l'encoignure paraphrase la surprise. Surdité devant le miroir fiche un coup de poignard. Il n'est de guerre en raspoutitsa que le piétinement d'une harde de sangliers. Se frotter les mains sur le bois pulvérisé sèche les pleurs. Un baiser de paix mouillé à offrir au firmament des amants. Eviter le compagnon permanent pour ourler de tendresse la fuite des jours. Flasque vidée à même le veston tâché à quoi bon cet entregent. Brume légère frisant les prés matellase l'élan de vie. Le gravier des mots parfois arbore le gai savoir. Au sécateur des urgences un doigt de trop sur la patère. L'arbre graphique vers l'abîme mise en orbite d'une éclosion. A se demander s'il est temps d'égoutter les couleurs avant la nuit. Jamais Beauté ne pût brasser l'émotion que par la Voie des choses dites. Œil ouvert et cœur battant le poète au vide médian. Rencontre entre le monde et un regard dévisage le flétri de l'esprit. Un calme étrange fait de nécessités il est temps de donner sens. Blesser la Beauté le papillon redevient chenille. Solitude et concentration à bout de bras portées jusqu'au ciel. Au cartel des écarts, silences et brisures advenue du plein. 1152
Le pas du Géant
Qu'est-il ? qui il est ? qui il est celui là ? pas le rat des champs sûrement pas le rat des villes. A mesure de la main effleurant le parapet qu'eût-il fallu de plus en songeant aux enfants qu'un pas du Géant se déplaçant élégamment. La robe de feutre s'est ternie de par les rues froides du VII ème pas même rue du Paradis à contempler les pigeons d'amour sur les cheminées du petit Savoyard noir de suie au cœur blanc. Plomber les marrons chauds d'une main l'autre à éviter le feu qui couve entre nous de la veille depuis l'origine où se maquiller de silences. Il rappliqua au galop fit tourner le cerceau une dernière fois au touché coulé de la relation aux ombres de l'Errance point de considération. Vie aux bifurcations abouties en quête de la Source caressée par les rochers de nuit il eut fallu du courage le passage posé là et de la pluie le posé de la légende. 1151
Le temps en bandoulière
Laisse des années lumière taille de guêpe poudroiement de quelques romances sur feuilles mortes d'automne. Rassembler les soirs de frime en faire un feu pour la rime augure du vent venant la chansonnette de l'instant. De fines coulures d'esprit font solides échancrures sur le cuir des souvenirs le rire en cale sèche. Brille au doigt de ma mère la lourde chevalière d'or et d'un rubis affublée mémoire de Saint-Nazaire. Dans le désert jappent les fennecs aux dunes d'avenir le refrain d'un pain sorti de la panière de rotin chanfreinée. Flanelle ajourée romance des soirs d'été dansent sur la margelle les lutins de la fontaine. Sous l'unique lampe l'eau de vaisselle refroidie mains dans l'écume jaunie les doigts croisés. Tranches fines le passé se délite heurtant comme à l'accoutumé le clapet des remontrances. Il n'est que de vivre seul d'une pincée de sel du rivage à la dune s'efface la trace de l'enfance. Visage las les traits tirés par le sourire accrochés sur la patère les habits mouillés de la veille. Des entrées souterraines vers l'escalier et que la porte grince tinte le pas lourd du grand-père, s'éteignent les violons. Vitrail des pluies dégoulinantes à grand renfort d'un souffle rauque s'emplit la maisonnée d'ordres et de contre-ordres. Coquille écrasée devant l'entrée poules piaillant d'aise en ribambelle sont montées du Pradou les bacchantes de juillet. Serrant contre soi l'agneau de la veille avons comparu devant l'avaloir en innocence de la souffrance. Grimpant à la cime du frêne agitant l'ombrelle de la feuillée elles ont rempli les seaux de zinc d'un lait aux rides poisseuses. Remonte peu à peu de l'encoignure le frisson des étoiles au sortir le soir d'une camisole de sueur séchée. Sur la route dans la flaque d'eau les bateaux de liège frisent leurs moustaches de fin de fête. Echos noués par la froidure les doigts gourds la bouche sèche avons rempli de petits bois la toile du grenier. Rencontre singulière dans la courbe de Rezentières au bas côté des sentiments Hermann Hesse. Avons vécu serons vécu images et sons brinquebalant la cargaison du bien aimé toute honte bue. Fermez le ban recouvrez l'esprit de famille le temps brûlant les planches d'une fin de représentation. 1150
Tendre frayeur
Tendre frayeur de la robe aux ajoncs à Carpentras le nougat se pavaner dans l'allée des Alyscamps. Murmurer pour s'entendre dire qu'il faut partir avec armes et bagages entre dextre et senestre retrouver un peu de vigueur pour que lune pleine prendre un aller simple à la closure des Lilas. Plonger dans la déréliction aux tréfonds de soi sur le pont du vaisseau une trappe y descendre et farfouiller longtemps encore parmi les hardes abandonnées. Puis sortir mâchuré par la grande lessive de la veille d'avoir monté la garde en limites du limès les pieds dans la raspoutitsa à contempler le ciel étoilé bien prêt de lui ce grand soir sous les lumignons de la guinguette attendre que la poitrine éclate. Au matin la joie douce d'être en vie genoux endoloris et tête libre étonné d'être à regarder l'azur dans l'écarté de la forêt pour ensuite s'immiscer entre les barbelés jusqu'à ce que le vent l'emporte et nous ramène à la source. 1149
Pleine lune enfantée
Cinq doigts de lune à la voix crayeuse sur la guitare sèche clapot des eaux dormantes. Les pleurs se figent sur l'astre ébloui pleine lune enfantée par le vieil océan. Sable où se fiche la flèche joyau de la gangue le paysage de l'âme s'ouvre sur l'unique point. L'aube se lève se taisent les oiseaux au vent brûlant d'une aube assoiffée. La terre roule l'espace est immense le noir intense force cruelle. Tirons la Merveille à courte paille du clairon doré la réponse sera. L'écartement des lèvres livre sa fibre fissure initiale pour primitive conscience. 1148
Quand passent les grues cendrées
Chien et chat se sont rencontrés sur le trottoir d'en face et ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus aussi jappements et miaulements ont enjoyé la maisonnée jusqu'à ce que balai saisi le maître des lieux leurs suggère d'aller faire ça ailleurs. Fable des profondeurs en accueil de notre animalité il a fallu des vertes et des pas mûres pour que passent les armes à se nuire s'abrutir se détruire nous les hommes et femmes de couleurs de l'enceinte arc-en-ciel couronnée d'olivier et de médailles aux fins de magnifier la concorde sous la vasque de paix. Bêtise assumée à portée des matins clairs où le ciel en toilette sort des replis de la nuit à se demander quelle absurdité sera fourguée aux prestataires de notre Terre la douce la propice passementière prête à broder le ruban de tulle fraîche sur le museau des animaux réconciliés. Un siège rouge au paradis des écrits écorne les assis levés couchés des phases de la vie à émailler d'un revers de pensée la conque céramique recelant le breuvage quand traversant l'horizon les grues craquettent avant que neige et frimas viennent. 1147