Arşîvên Kategorî: Tebax 2021

Un visage de terre roux assombri

Un visage   
de terre roux assombri
posé dans la levée de l'aube
à même les senteurs de la nuit.

Tu souriais parfois
et ne pouvais que surseoir au retour
du cycle des saisons
manière de calmer nos ardeurs.

Les aigles s’élevaient
sans que la brume les enserre
pour se distraire
à même les coulures sombres de la roche.

Malignité hirsute
des acouphènes en proie aux klaxons de la rue
les pieds cognèren
t contre le bord du trottoir
sans que le jour s'émeuve.

Gardons auprès du temps venu
la fresque des nuages
et qu'à l'heure du passage
la chute soit légère
en l'appel de la marche des hommes de bien
offrant leur soutien.


845

  

Li qesra zivistanê ya mangiran

Au palais d'hiver des palétuviers   
une prière juste une prière
pour père et mère.

A la pointe du Raz
il est un ciel

que les maisons basses embarrassent.

Du sol au plafond
en déraison des choses d'hier
passons la serpillière.

Arrimés au prétoire
nous espérons l'apocalypse
les yeux couverts de gypse.

Il est des jours comm
e ça
à compter ceux qui restent
après avoir retourné sa veste.

Une plume d'aigle
sortie de la besace
puis trempée dans l'encrier
inscrit le torrent de la vie
jusqu'aux montagnes
où se mêlent vertiges et tempêtes
du sceau vigoureux
de l'orage en goguette.


844

Bihar Adonis

Adonis printanier   
à la pointe du Palastre   
attend pleine lune pour tenir rang.      
 
Stêrk xuya dike
di zinara hevgirtinê de
wek ku divê be, bi dilgeşiya dilxweş.      
 
Pawên wî yên mezin di nav giyayê şil de
Patou bi dengê xwe yê liturjîk
kenê evîndaran aciz dike.      
 
Baskên xwe yên dragonfly dipêçin
bixûrê di navbera diranên wî de
ew halo datîne ser milê dêw.      
 
Sorcière comme une ombre
elle a caressé son ventre
aux broderies de pierres vouées.
 
Werin em ji qezencê heta windabûnê bipîvin
roj û xem
ji darên bizina berfê re diyarî kirin.      
 
Û heke mûçikê drooling
ya Kerê Valserine
hestên bajêr hembêz dike
em herin zengilekê
dengê stranên kevn
ji bo trolleyên ku di çemberekê de hatine danîn
zinar çiyê
boulgi-boulga ji Savoie dans.      
 
 
843

The sweethearts

Des loges du théâtre   
à plonger le regard vers le parterre   
les mouches volent vers les vestiaires.      
 
Les passereaux dans la haie   
bruissent et pépient   
pour nous dire bonjour.      
 
La brume monte de la vallée   
les arbres frissonnent   
les esprits s'éveillent.      
 
Trop tôt !   
les couvertures remontent sous le nez du dormeur   
pour peu que le plein jour vienne.      
 
S'effilochent les rêves   
juste avant de s'effacer   
dans une dernière saveur.       
 
Menons   
par la menine   
les enfants de demain   
vers la crique du torrent   
en bas de chez nous   
là où le Drac opère son retournement   
une protection prospère   
dans les adoux doux d'un gouli-gouli d'amour.      
 
842