Kategorie Archiver: Dezember 2012

Petits textes ajourés par où voir la lune

 Petits textes ajourés
en fin de journée
la lèvre humide caresse l'enveloppe
le sourire mutin évacue la tension
les pères
poussant la poussette
de leurs fillettes et garçonnets
décrivent un gymkhana
entre les diabolos de feuilles sèches
sans mousse ni faux col
la démarche lourde
en alunissage crispé
la poussière élevée en sus
Un grand pas pour l'humanité
la nuit tombe
une simple laine suffira
jetée sur les épaules
en scansions
rouges et vertes
au passage des véhicules
sans que le pas ne ralentisse
simple retour sur terre .

098

Transformer lesuenvécu

Il s’agit de passer du su, de ce que l’on sait, de ce que l’on croit savoir et qu’on interroge plus tant on le connaîtça fait partie des meubles de l’esprit -, à ce que l’on a réellement vécu et ressenti, et expérimenté dans son corps, et dont on ne saurait se départir vu les traces encore inscrites au profond de son être .

Cela est possible parla voie symbolique, caractérisée par une démarche par étapes :

d’abord décrire comment l’expérience numineuse des individus se traduit et se transpose en symboles ,

ensuite, voir comment cela devient des dogmes et des articles de foi ,

puis étudier la fonction psychologique de ces symboles ; en prenant garde à ce que la psychologie analytique ne produise des croyances .


L’expression poétique est une voie privilégiée de cette transformation dusuenvécuqui nécessite une distinction entre deux types d’œuvre poétique :

–  celle qui provient de l’intention réfléchie de l’auteur ,

et celle qui s’impose à lui en provenant d’un extérieur à l’auteur, en permettant l’émergence et l’activation d’une image archétypale venue d’ailleurs .

Par l’accueil de l’irraisonné, du subrepticement advenu, de l’incongru, de l’étincelle de présence, par cette aventure consentie, il y a là, matière à élever son destin personnel au niveau du destin de l’humanité, et en même temps de libérer des forces secourables afin que l’humanité échappe aux dangers et puisse surmonter les épreuves difficiles .

L’axiome premier auquel le psychologue doit correspondre est decomprendre le processus. Pour cela la posture est de se contenter d’accompagner la manière dont les individus se confrontent à leur propre flot d’images imaginaires et imaginales .

La manière de se comporter, de s’ajuster, faitforme dans le contact entre l’organisme humain-animal que nous sommes aussi et l’environnement noyé dans le flot des représentations mentales que nous mettons en place .

Le psychologue aura à superviser les individus, qui s’auto-expérimentant eux-mêmes, vont produire personnellement des symboles selon un lien complexe reflétant les coïncidences signifiantes de la synchronicitéà l’occasion d’une rencontre avec l’autre, avec un incident, avec une circonstance, dans une conjoncture environnementale .

Et c’est ainsi que les hommes vivent ; en harmonie / disharmonie avec les évènements de leur vie, mais aussi dans le tissage surabondant des données sues, qui ne sont que des leurres proposés pour éloigner leurs peurs, des leurres proposés devant leur propre finitude, afin de maintenir dans l’illusion d’une cachotterie de bazar le grand tourbillon des morts et des renaissances qui nous entraîne vers la redistribution des cartes de l’espoir et du désespoir .

A ce point de non retour de notre parcours de vie, subsistent des éléments de notre passé ; ceux que nous avons intensément vécus, et qu’on ne pourra pas nous retirer . Quand c’est fini c’est fini, affaire classée classé . Et puis le passé n’est pas à refaire, si ce n’est à mettre dans le placard aux souvenirs . Tout retourne au fond . Un fond, calme de prime abord, mais qui n’attend que l’élément perturbateur, l’étrangeté, le germe, pour, convoqué à une situation nouvelle, créer alors l’instant qui éclairera nos nuits .  

  ” Avance,

et partant de la grise théorie,

fruit de tes connaissances accumulées,

tu aboutiras, par la mise en abîme du vécu,

au vert de l’arbre de vie .” 

097

Le paradèsles quatre registres de l’exégèse biblique

   Le Pshat, le Rémès, le Drash, le Sod sont quatre niveaux de lecture, quatre approches indissociables, de l’Exégèse biblique juive, sans qu’un des plans soit supérieur à l’autre. Ces quatre plans ont été repris par la tradition chrétienne.

Le Pshat est une approche du sens, simple, littérale, archéologique, historique, culturelle et explicite, qui lie l’élément au contexte géographique, à la terre, aux réalités concrètes, à l’évènementiel. C’est le sens direct. C’est une lecture horizontale des choses.

Le Rémès est une approche sensible ; ça clignote. C’est ce à quoi ça fait penser par association d’idées ou par émergence spontanée. C’est l’entendement qui interpelle ceux qui ont des oreilles pour entendre. Il utilise l’allégorie. Il interroge en quoi ça fait sens, en quoi cela a un retentissement signifiant en soi. Il a une dimension allusive. Il engage à la lecture verticale.

Le Drash plonge dans la profondeur du texte ; ça résonne avec quelque chose qui est au profond de soi ; ça bouleverse sa vie. Il ouvre à la dimension morale, tropologique de l’homme. Il est parole de la juste pédagogie, de la juste manière de vivre. Il nous permet d’entendre ce que l’autre ne dit pas mais qu’il suggère.

Le Sod est le secret, le mystère, quelque chose que l’on ne voit pas et que l’on ne cesse jamais d’approfondir. C’est l’appel inextinguible, provenant du plus profond de soi et, auquel on ne saurait déroger sans alors avoir l’impression d’être passé à côté de quelque chose d’essentiel.


La pratique circonstanciée et interactive de cette quadruple approche ouvre à la complexité du fait biblique qui ne saurait être abordé comme l’étude d’un simple document relatant une expérience remontant à la nuit des temps, mais comme un outil d’investigation de soi, du mystère des choses qui nous entourent, et d’envie de combler ce fossé qui nous sépare du tout autre.

096

Le silence

 Le silence intérieur, c’est le renoncement à soi-même. C’est vivre dépourvu d’ego.

     Le silence est la meilleure et la plus puissante des initiations. Les initiations par contact, regard, etc. sont d’une nature inférieure. L’initiation silencieuse accomplit un changement dans le coeur.

     Le silence parle sans arrêt. C’est un courant continuel qui n’est interrompu que par la parole. Les mots prononcés font obstacle au langage muet qui s’interrompt lorsqu’on se met à parler. Le silence est une perpétuelle éloquence tandis que les mots sont des résistances.

     On peut écouter des discours sur la vérité et repartir sans avoir rien retenu tandis que le contact avecunêtre de silence, même s’il ne prononce pas une seule parole, amènera une plus grande compréhension du sujet. Il est préférable, au niveau des résultats à atteindre, de s’asseoir silencieusement répandant un calme et une force intérieure que de prêcher bruyamment.

     Ce que l’on est capable de connaître, même après des années de conversation, peut être appréhendé instantanément dans le silence, ou en face du silence.

     Le silence est un véritable enseignement qui ne convient qu’aux chercheurs avancés. Les chercheurs moins avancés ont besoin de mots pour expliquerla vérité, ce qui peut néanmoins les encourager à poursuivre sur la voie du silence. Sachons toutefois que la vérité est bien au-delà des mots et ne donne prise à aucune explication.

     Le silence est un discours sans fin. Le discours vocal gêne le discours silencieux. Dans le silence il y a contact intime avec l’environnement.

( texte inspiré de Sri Ramana Maharshi

095

J’accoquine de prime abord

  J'accoquine
le jeu de quine
sans quiproquo
avec néanmoins pas mal de graisse d'agneau .

Je requinque
de prime abord
la vaisselle familiale
avec pas mal de mal car j'ai bien mal au cœur .

Pour me souvenir
que le dimanche
la sortie familiale
nous conduisait au bois de Boulogne
pour y cueillir
sous la feuille sèche
la fleur du printemps
du temps où j'étais enfant
et que je tenais la main de Lucette .

Il fallait passer le pont Mirabeau
sous lequel coulait déjà la Seine
faut-il qu'il m'en souvienne
c'était bien rigolo
de faire des ronds dans l'eau .

Au jardin des Bergères
y'avait du lilas
chez tante Marie et oncle Jean
on s'asseyait sous la tonnelle
les parents belotaient de vive voix
il faisait bon
y'avait Kabou le fils de la famille
et son accent de Kabylie
y'avait ce chien noir
qui s'appelait Black
boule de poils
à la truffe sombre
pleine d'un suin odorant
y'avait un saladier rempli de fraises à la crème
à quatre heures
que c'était bon
quand la radio donnait le résultat des courses
préliminaires au cri de guerre
" Merde ! J'en ai deux mais pas trois . "


094

De la poésie fraîche et physique

 De la poésie physique
celle qui craque les articulations
et noue le ventre
celle qui bégaie dès le coup de balai passé
De la poésie fraîche
sur le devant de la fenêtre
à la retombée des géraniums
accablés par la gelée printanière
Assassinat lent
de la poésie replète
celle des oxymorons
des passages suspects
en la beauté surfaite
des bulles de plaisir
dites et redites à merci
Accablement de cette vie à nulle autre pareille
hors le souvenir de mes amis partis
en la froidure de la Terre promise
Il est des fenêtres ouvertes
en catimini
pour laisser siffler la buée pressurée
de la cocotte minute des convenances
Fermons la
et vivons cachés
mon cachou d'amour.


093

De Fridden

Ne faites plus la guerre .

Soyez sage en vos demandes .

Vous n’avez pas à gagner ou à perdre. Vous avez humblement à être immuable et éternel .

Si de bonnes ou de mauvaises pensées vous assaillent et que par activisme de la vie, vous tentez d’accumuler plus de bonnes pensées que de mauvaises pensées, afin que la lumière puisse vaincre les forces du mal ; nul doute que votre expérience de la vie s’en trouvera accrue. Mais de ce combat, vous ne recueillerez que des cimetières, avec plein de bonnes et mauvaises personnes ensevelies qui ne feront qu’enrichir votre histoire de l’humanité. On vous rendra les honneurs car vous aurez, par devoir de mémoire, assumé la continuité du passé .

Mais vous, où serez-vous lorsque le vent de l’Histoire aura effacé votre Être ?

Vous avez à dire : “stop à ce qui se déroule à votre insu, à l’emballement instinctuel de votre mental, à cette propension que vous avez d’obstruer les canaux d’énergie de votre vitalité profonde .

 Alors vous découvrirez le doux relâchement du silence entre les pensées, car il y a une présence entre les pensées, et cette présence nous pouvons la reconnaître car elle est qui nous sommes .

On nous a appris à croireje pense donc je suisalors que la vérité estje suis et, vum konsequent, je pense. On nous a appris à suivre la transe des pensées conditionnées fondées sur un passé chargé d’envies et d’aversion .

Peut-on penser la présence ?

Non !

Et cette réponse provoque un relâchement, un soulagement, une libération hors du monde envahissant et illusoire de la pensée .

Plongés que nous sommes dans le bain existentiel de la vie quotidienne subie, cette quête apparemment insatiable à réinventer continuellemnt lemoin’est qu’une pensée à laquelle nous réajoutons une autre pensée reformulée, et puis encore une autre, et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’unstopfasse s’écrouler le château de cartes des automatismes régurgiteurs de données autoréfléchies instillées par notre pensée mémoire-perroquet plus apte à enfouir sa tête dans le connu qu’à nous faire contacter ce qui ne peut être pensé, au tout autre, et pourtant si proche de nous, à notre mental confronté au silence .

Ne faîtes rien, accueillez simplement la pensée ou l’émotion qui surgit. Permettez à la détente naturelle, à la vérité naturelle de celui ou celle que vous êtes, de prendre le pas sur la pensée .

Peu importe qui vous vous imaginez être, la vérité de celui ou celle que vous êtes est plus profonde que le rôle que socialement vous assumez .

Devenez l’existence elle-même, devenez cette conscience, cette scène sur laquelle les acteurs agissent, cet écran sur lequel le film de votre vie est projeté, devenez cette force qui vous anime bien au-delà des rôles que vous endosser .

Ici, il ne s’agit pas de ce que vous pourrez devenir un jour mais juste maintenant de ce que vous êtes et avez toujours été. Et ceci passe par la soumission du mental au silence .

Soyez vous-même le véritable enseignant vivant en chacun de vous, et qui se révèle dans chaque chose entreprise, que celle-ci soit aussi bien à l’extérieur de vous, immergé que vous êtes dans le bain social qu’à l’intérieur de vous par cette faculté que vous avez de pouvoir direstopà votre mental galopant .

092

Das Verschleierte Real de Bernard d'Espagnat

   den real u sech ass onerreechbar vum Wëssenschaftler. Fir Bernard d'Espagnat hien ass tatsächlech “segelen”.

D'Zil vun der klassesch Physik ass de Schleier vun Erscheinungen opzehiewen fir z'entdecken an beschreiwen wat ënnert dësem Schleier ass, déi richteg an sech. Si soen si ass beschreiwen. Et déngt als Basis fir déi meescht Technologien. Si probéiert Realitéit ze beschreiwen wéi se ass. Also et gëtt materiell Kierper, elektresch an elektromagnetesch Felder mat deenen Symboler verbonne sinn Mathematik déi gesot gëtt bestëmmte Gesetzer ze halen. D'Philosophen soen et passt an de Kader vum ontologesche Realismus. Et ass eng Theorie déi zielt Wëssen iwwer wat ass .

Wann d'Mechanik Quantephysik erschéngt, d'Notioun vu Saachen, déi a sech selwer existéieren, am Raum, getrennt vuneneen, tendéiert zugonschte vun enger bestëmmter ze verschwannen Globalitéit déi sech net mam Bléck manifestéiert, mee sech an den Equatiounen verstoppt. Fir dëst ass et nëtzlos eng Beschreiwung ze maachen, et ass natierlech néideg ze soen konstitutiv Axiomen, déi sech am grousse Ganzen als Regele vum Prognose vu wat beobachtet gëtt. Quantemechanik ass prévisiv Informatiounen. Seng Axiome si vun der Aart : an “op” huet dëst, “op” kuckt dëst ; an deem “op”, den Observateur Mënsch am Allgemengen, ass en integralen Deel vun der Ausso .

Fir Bernard aus Spuenien, de Räichtum vum Inhalt vun der Wëssenschaft wunnt net an der fluktuéierend Beschreiwungen déi dës vun der Realitéit proposéiert awer gutt a senger Fäegkeet eis eng rational Synthese ze bidden, sou beliicht fir de Geescht, observéiert Phänomener ; dat heescht virun allem eng Synthese eis Fäegkeet se virauszesoen .

Déi richteg ass gutt den, mee et bleift verschleiert. Et gëtt kloer eppes wat eis widderstoen. Mir hu kee Wësse vun der Saach u sech, mä mir hunn op d'mannst Verbindunge mat hatt. Mir erfaassen et wéi vu bannen, an liewen .

Dës Visioun vun verschleierte Realitéit huet d'Konsequenz datt wann et wierklech eise Geescht ass, well vu senger eegener Struktur, schneidt Objeten am Hannergrond vun Saachen aus, hien gëtt onméiglech de Geescht als Ausstralung vun esou an esou duerzestellen vun dësen Objeten. Mir kënnen dann soen, datt de Geescht vun ënnen vun Saachen emanéiert. Weder de Objeten nach Sensatiounen sinn Saachen a sech selwer an d'Iddi vun der Co-Entstoe vun mateneen schéngt eppes richteg ze hunn .

Dës real, dësem Hannergrond Saachen ass keng Saach. Hien ass iwwer Raum an och iwwer Zweiwel Zäit. Hien ass de Wiesen .

Et wier net engersäits d’Wëssenschaft qualifizéiert fir un de Buedem ze kommen an anerersäits ausser Konscht, d'Musek, Poesie, Spiritualitéit … op alleng beschränkt Genehmegung. Konschtfrënn, vu Musek oder Poesie hunn déi ganz Gefill méi staark wéi, doriwwer eraus nëmme Freed, d'Emotiounen gefillt bei dësen Occasiounen oppen hinnen op engem “Eppes” wesentlech, op engem Domain mysteriéis datt mir nëmmen Abléck däerfen .

Wéi et betrëfft d'Sich no Sënn, mir brauchen, op voller Kraaft, eng Erklärung musse mir sichen an wat méi héich ass wéi eis selwer a wat eis ass, vum konsequent, mysteriéis. Et ass déi richteg, sinn, déi gëttlech .

Konfrontéiert mat der Realitéit an d'Limite vun der empirescher wëssenschaftlecher Method, déi eenzel muss Gesiicht e Choix, wou an Verzweiflung a Récktrëtt ënnerzegoen, Wou gutt e Schrëtt a Richtung Transzendenz huelen, datt Jaspers rifft der’ “Ëmfaasst” .

De mënschleche Geescht behalen eng Zort vague Erënnerung un dësem fréiere Wiesen, vun dëser Ëmfaasst Zesummenhang mat verschleierte Realitéit. Et géif dann enigmatesch Appellen vun sinn, Aarte vu Biller, déi Saachen gefillt evokéieren, souwuel onsécher an net ganz konzeptualiséierbar, meescht “méiglech”, an dësem Sënn dat, an der Konzeptioun vun der verschleierter Realitéit, si sinn net vun der ausgeschloss daten mir hunn, wärend an der klassescher Physik, si schéngen ze sinn.

Eis Efforten fir Wëssen ginn eis Glimmer op d'Realitéit u sech, an der Physik, an Poesie, an der Mystik .

D'Eescht vun géif de Mënsch net bestoen aus orientéiert ze sinn, am Geescht, Richtung ginn, Richtung den ultimativen, An dëst, ouni d'Sécherheet et z'erreechen ? Dëst ultimate. D'Geheimnis .

091

Eros a Séil

Question : comment puis-je concevoir une autre personne comme un autre réel sans faire d’elle un objet de mes besoins? Comment puis-je intégrer une considération radicale de l’autre avec l’aspiration humaine profonde à l’expérience d’être-avec ?

     Réponse: par une notion qui intègre les deuxEros et son corollaire, la relation érotique.

Chercher à être relié au monde, être attiré par lui et poussé par lui, être curieux, chercher à accéder à des gens, à des pensées, à des créations, sont des exemples de la relation érotique au monde, une relation d’attention, de présence et de conscience.

Eros n’a pas l’intention de posséder, ni d’assimiler l’autre. Il vise une sorted’être aveccet autre par laquelle les différences individuelles se transforment en parties mutuellement complémentaires qui ensemble forme un tout qui est plus et autre chose que la somme de ses parties. Le tout, en retour, transforme les personnes impliquées.

A propos de l’âme engagée dans sa vie essentielle, il s’agit de l’âme érotique et non del’âme désirante.

Déi désir cherche à consommer le monde, à transformer ce qui est autre en ce qui est mien.

Eros aime le monde et révère sa beauté. Il veut fusionner ou rejoindre la beauté de ses objets. Il ne les consomme pas.

Comme le désir, Eros commence parle manque, mais ce qu’il cherche n’est pas telle ou telle satisfaction. Il cherche àcompléter l’âme elle-même.

Personne ne peut réussir seul à compléter son âme. Cela nécessite la volonté de transcender son ego et de s’immerger dans la situation que l’on partage avec l’autre personne et plus largement avec le monde.

090

De Wee vun der Rous

 Dëse Rous Doft
 dës Frëndlechkeet vu Bléck
 dës Frëndlechkeet vun der ausgestreckter Hand
 si Léift
 vun dëser oppener Dier
 wou aus ze vill vun selwer zréckzéien
 wou ze vill op der goen Richtung a gesinn
 Stock maachen
 an der Rou
 gitt déif a Fridden
 Richtung seng Entwécklung ouni Angscht
 ausgeschloss d'Angscht vum Mangel
 ouni Angscht virum Péng
 ausgeschloss d'Angscht fir ugegraff ze ginn
 lass vun de Protectiounen
 géi ronderëm eis daf a stomm Wiesen
 ausgesat ze erliewen
 an Toleranz
 an der Liichtegkeet vum rouege Geescht
 Richtung méi Matgefill
 an der Verzicht vum Ego
 net verluer ze goen
 virun dësen Treffen wou d'Somen vun der Léift
 ass nëmmen Spigel a Labyrinth
 Selbstkontrolle erëm ze kréien
 d'Rees maachen
 nëmmen
 mat klenge Schrëtt
 um Wee vu Schied a Liicht
 andeems se d'Lige ginn ouni eng Lektioun ze ginn
 wëssend datt si Brudder a Schwëster sinn
 fir Freed a Liicht
 verdeelen
 déi éiweg Neiheet ze erhéijen
 vun der Iwwerdroung vun der Traditioun
 dëser Spuer
 dëser Audacity
 dëst iwwer Wierder
 dëst Laachen iwwer d'Zukunft
 dës Vertrauensflicht .


 089