Kategorie Archiver: Dezember 2021

Entablement des convives

Entablement des convives    
Et vive la bouffe et le bon vin.        
 
 Des moi-je    
"Moi j'aime" "moi j'aime pas".         
 
A gorges déployées    
Ça parlait de la bouffe et du bon vin.        
 
Pâtes fraîches et bourguignon    
Et Gigondas pour la passion.        
 
Le ventre a ses raisons     
Que la pensée ne peut imaginer.        
 
Volage cette pensée    
A s'encorder dans les cintres pour ne pas dépérir.        
 
A démêler le religieux du spirituel    
Il fallait bien du courage pour arriver au plat suivant.        
 
La charpente tremblait    
Sous les voix vitupérantes.        
 
Grand Loup ne devrait pas tarder    
A souffler les bougies du partage.        
 
Et quand les rois mages    
Apportèrent le plateau des fromages    
Il y eut jubilation     
A faire gonfler les chevilles    
Et rougir les pommettes    
Pour tant et tant de bonnes choses    
Vive la bouffe et le bon vin.        

 
964

Les graines du temps

Horloge parturiente     
Par dessus le temps    
Les oiseaux se taisent.        
 
Beauté et connaissances    
Créatures et inventaire    
Nos dernières espérances.        
 
Va et vient de nos désirs   
Apaisés ils se rejoignent    
A la source où tout se brise.        
 
Comment c'est la vie ?    
En narrant par le menu    
A vivre à vif.        
 
Filent défilent    
Les vus et les à-voir    
De l'instant vécu.        
 
Imaginer    
Porte un coup fatal    
A la cruelle certitude.        
 
Messire le loup    
Après repas     
Passe sous le houx.        
 
Petites dents    
Et coups de langue avides    
Sont l'écueil de l'âme.        
 
N'y pouvant mais    
Ils eurent bien du courage    
De rester en marge.        
 
Atteindre le bout de la terre    
Augure du respect total    
De sa Liberté.        
 
 
963

Glyphe dans le ciel

Je ne peux pas parler    
Et me taire    
Comment faire ?        
 
C'est écrit    
Et ce n'est pas écrit    
Comment faire ?        
 
Je te connais    
Et ne te connais pas    
Comment faire ?        
 
Se voir    
Et ne pas se voir    
Comment faire ?      

Je marche dans la Lande    
Autour de moi souffle la tempête    
La lune accompagne l'esprit des ancêtres.        
  
S'étendre de tout son long    
Sur le sol        
Et regarder le ciel.         
 
Le jour et la nuit    
Sans que le jour surgisse    
Sans que la nuit agisse.        
 
Femme et Homme    
Je ne puis être    
Femme et Homme de bien peut-être.        
 
Le Réel tel qu'il est
C'est voir sans yeux
Comprendre sans esprit.
 
Au delà de la Conception    
Entrer dans une expérience    
D'humilité et de majesté.        
 
Un Souffle éveillé    
Une Présence hors la vérité    
Notre dignité d'être.        
 
Témoigner de l'ombre de l'ombre    
Puis prospérer    
Avec le grand Silence.        
 
Transmettre la Lumière    
Qui n'est la propriété de personne    
Et bien autre chose encore.      
 
Passer de la Vérité qu'on a    
A la Vérité qu'on est    
C'est sortir de la léthargie.        
 
La Vigilance ose savoir    
Le Bonheur le sait    
Entre Humour et Clairvoyance.        
 
L'accès au spirituel    
Passe par la réconciliation avec le Féminin    
L'attention sans attente.        
 
Conscience de ses faiblesses    
Par le Père octroyée    
Point de jonction entre le Visage et le Corps.        

Puisque vous passez sans me voir    
Que peut l'amour d'un fils    
Un père en mérite tant.        
 
Le monde où nous vivons
Est le lieu de la danse
Le fond de son drame est vrai.

Glyphe dans le ciel     
Ne prend sens    
Que si l'archet le touche.        
 
 
962

Joie et danse

Les enfants de l'amour    
A se parer de gestes et d'entrechats    
Gesticulent    
Pour mieux se reconnaître.        
 
D'origines modestes    
Ils s'étaient jetés dans le bain des convenances    
Pour être comme les autres    
Les pleutres de la sollicitation.        
 
Et maintenant plus de rodomontades    
Des chansons à la va-com-j'te pousse    
Et des danses des danses de chameaux    
Des danses de chamanes.        
 
A la pluie par temps blême    
Au soleil des ardents consumés    
Rien que du plaisir    
Pour qui agite la fougère.        
 
Et revenez-y    
Même si le pas pesant   
D'autres tâches les attachent    
La goule pleine des mots de tous les jours.        
 
Remue par tous les bouts     
Les pieds te suivront    
La taille souple liane    
Et les mains pour la ronde.         
 
A se pourvoir    
Sur des chemins de dentelle    
Par les ajours d'aile frêle    
Il se pourrait que l'œuf éclose.        
 
Et là pas de concessions    
Rien que du gloubi-boulga    
Au fouet des chevelures    
Le son des flûtes d'autrefois.        
 
Mignonne allons-voir    
Aux sentes magnifiées par la fleur printanière    
L'éveil des sens    
Au creux du roulement des saisons.        
 
Mignon allons-voir    
Sous un ciel en arc-en-ciel    
Le dieu Pan en ses élans    
Poursuivre la Bacchante éternelle.        
 
 
961

Toi

Je t'ai attendue    
En bord de route    
Le ciel était bas    
Il y avait du vent.        
 
Je t'ai vue   
Je t'avais vue   
Tu es venue   
Tu es partie.       
 
Dans le noir    
La flamme dessine   
L'odeur des craquements    
Que goûte le silence.        
 
Sourire pincé    
Des lèvres ouvertes    
Une voix rauque    
Sous la futaie en feu.        
 
Ecran de l'âme    
Le crêpe se déchire    
Un sous-bois dans le lointain    
Un étoile scintille.        
 
Pile face aux arbres    
Un serment en pleurs   
Pour tes yeux qui se ferment    
Nos mains qui se joignent.        
 
Le sang monte de la terre    
A peu de distance d'ici    
De l'énergie d'en haut    
Poursuivre l'ascension.        
 
En attraction d'un ciel caché    
Se purifier sous la pluie fine    
Et se dire qu'il reste     
A recevoir le petit.        
 
Passée la nuit    
Les quatre âges éconduits    
Nous monterons dans la ramure    
Chercher les bruits menus.        
 
Tout prêt    
Ecoute le ruisseau    
En bas dans le vallon    
Où boivent les biches.        
 
Et si descente s'en suit    
Forces neuves déployées    
Soyons Présences invisibles    
Veillant sur le cheminement.        
 
 
960

Le Retournement

Se piquer aux épines du sacré   
Pour découvrir à nouveau toujours et toujours    
De quoi nous sommes fait.        
 
J'entrerai à l'arrière-plan    
Blason des cinq doigts de la mémoire    
Prêt à quérir le jour qui m'a vu naître.           
 
Il y a le Merci    
D'avoir été sur le pavois de mes ancêtres    
Le continuateur du chemin.         
 
Il y a le Regard     
Porté aux choses de la vie    
Pour que décoction faite le Beau fleurisse.        
 
Il y a le Mouvement    
Et ses perpétuelles incartades    
Qui m'ont conduit vers la contrée des amours.        
 
Il y a le Silence    
De l'écoute de tout ce qui arrive    
De nuit comme de jour par la fenêtre ouverte.        
 
Il y a la Machine   
Pour plonger dans ses origines    
A coups de trique sur le râble de l'orgueil.   
 
Bien m'en pris
De compiler les us et coutumes 
A l'aube de notre rencontre.
 
Quand, hurlante météorite
Elle apparut déterminée et sauvage         
Dans l'ample mandorle de lumière vêtue.                
 
Dès la première phrase qu'elle émis
Je fus irradié par sa perspicacité
" C'est quoi qu'ils font ceux-là ? "
 
S'en suivi le passage de la ligne de démarcation
L'appel aux forces vives de la nation
Pour effectuer le Grand Retournement.
 
...............................................................
 
Passer la main 
Sans pression sur la flamme de la bougie
Permet de sceller le coffre des missions.   
 
Les chardons ronds de l'hiver    
Griffent mon cœur offert    
Aux assauts du soleil.        
 
 
959

Agrafe tes post-its et viens

Langoureuse et heureuse    
Elle regardait de la passerelle  
Les boutres sortir du port.                                                  
 
Reliée à ce qu'avait été sa journée    
Cette grande voile blanche    
Reflétait ce qu'elle était.       
 
Soleil et le soir moins de soleil    
Puis plus de soleil du tout    
Pour un rien elle n'aurait manqué ça.        
 
Son esprit se tendait    
Elle captait les flashs lumineux    
Mais pour les enregistrer c'était autre chose.        
 
Tout ce qui a existé existe    
Les actes les paroles    
S'inscrivent dans la mémoire cosmique.        
 
Celui qui voit    
Ne se retourne pas    
Corps et âme se confondent.        
 
Langoureuse et heureuse    
A deux têtes l'une visible l'autre pas    
Elle évitait de choisir.        
 
La voile comme la mer est part de soi    
Du concret à l'abstrait    
L'homogénéité se fera.        
 
Lève les yeux    
Par le ciel vient la parole    
Prête à agrafer des pans d'antan de soi.        
 
A même la plage aux galets bruyants    
Le silence est rare pour qui sur l'onde    
Voit les astres.        
 
L'eau est claire    
L'esprit tendu comme l'arc    
Reçoit la lumière.        
 
Reste calme et laisse les pensées    
Au fond des placards et des malles    
Sois grande douceur afin qu'il vienne.        
 
 
958

Dëst schéint Kand

Dëst schéint Kand
Schonn am Umeldungsregister registréiert
Wann Schnéi a Keelt Handtuch opsetzen
säi Schicksal versiegelt
Am Stall vun Urspronk.        
 
Il y eut des saisons    
De céleste attitude    
Où se penchaient sur le berceau    
Mines réjouies et mains papillonnantes    
Les santons de la crèche.        
 
Il y eut la joie    
D'accueillir au matin    
Les paquets emballés de papier    
Qui sitôt déchirés    
Laissaient d'autres boîtes à ouvrir.        
 
Dunn ass den Dag komm
Wou dëst Advent ze proklaméieren
Vu Laachen an Ausbroch vun der Stëmm dekoréiert
Ënnert dem Bam opgeriicht
Winking vun hire Girlanden.        
 
Devant la vie    
Il y a la vie avec ses grands yeux ouverts    
A se cogner la tête sur ce qui sera    
Alors que ce qui est    
Subvient au temps passé.        
 
 
957


	

Een op zwee

A la une à la deux    
J'ai fait le tour du plateau    
Un bateau vous dis-je    
J'étais sur un bateau    
Avec la mer autour.        
 
Pour tout vous dire    
Il faisait beau    
Le givre craquait sous la  chaussure    
Point d'oiseau    
Juste des promeneurs avec leurs chiens.        
 
J'ai sorti les mains des poches    
Pour prendre quelques clichés    
Et me trouver là-haut dans le hunier    
A humer le bon air    
Dévalant des volcans.        
 
Sous la houppe des arbres blancs    
Un cheval était là    
Je lui ai parlé du pays    
M'a répondu : " Merci    
Je ne pensais pas que vous seriez ici ".        
 
Un frisson une rencontre    
Pour me mettre à l'abri    
Il eût fallu une folie    
Et jeter l'anneau dans la caldeira    
" Sésame ouvre-toi ! ".        
 
Mucilages au gré du vent    
Les cheveux d'anges    
Mêlaient musiques et silence    
Sous les yeux clos de l'aube    
Avant que l'arbre ne s'embrase.        
 
Une poussière d'étoiles s'éleva     
Par la baie vitrée du resto     
J'invoquai les mannes de Vercingétorix    
Sans risque et à mi-voix    
Pour que l'enfance survienne.        
 
 
956

Rire chafouin du matin

L'inattendu peut surgir   
Petite fille aux nattes brunes    
Dont l'embarras d'être île plutôt qu'aile    
Allie notre regard hors Limagne    
Vers ces abrupts de la montagne    
Offerts au promeneur    
Ce mentor des orfraies    
Le duc du Grand Duc    
L'or de Tournemire    
En ligne avec le saint des saints    
A cheval sur un sapin.        

Petite fille des tendresses    
Carmine vaine    
Aux yeux vairs    
A la lèvre discrète    
Que n'eus-je la permission    
De te tenir parole    
Dans le rôle du papa    
Alors que par la fenêtre passait    
Le pic épeiche de la pensée    
La fourragère flèche d'un destin    
Rire chafouin du matin.        

Douceur des parturientes    
Chaque mousse à la fine esquisse    
Offrait à qui venait    
La parenthèse d'un belvédère    
Blanc de blanc    
A la tunique du barde des brumes    
Au sommet comme en bas des pistes    
A grisoller de si douce manière    
Que les pignoles sèches du bois de Laroussière     
Suffirent à la flambée dernière    
Dans l'âtre de Frugères.        


955