Kategorie Archiver: September 2016

des pleurs dans la maison

 Des pleurs dans la maison
la tristesse tourne la clé
l'huis grince
les murs portent l'humide
ses beaux yeux clairs vacillent .

An awer
nulle trace de cendres
la vie est chaude encore
parmi les nuages
que la lune encorbelle .

Une fourrure couvre la peur
de ses seins nus
nourrissant son âme
les feux timides de la parole
deviennent vol de chauve-souris .

Prendre congé
à l'opposé du jour
quand les enfants dorment
quand de froids soupirs se lèvent
tel le brouillard en fond de vallée .

Dure comme la pierre
la pieuse fleur mal aimée
est devenue cierge défait ,
feuille de papier racornie
sous le pas de l'oie d'une montée de bile .

Au double message du rêve
nos bras ceignent la tendresse
par temps de feu éteint
la marche se fait précipitée
sous la chiffonnade constellée .

A l'excès de vigueur
succède l'atonie
hors la grotte de l'esprit
l'obscur pressentiment
devient feuille morte .

Ni forme ni visage
en cet ensemencement
la femme et l'homme convertis
passent de porche en porche
signer la page d'un courant d'air .

Pousser la porte
amener le grand filet de l'imposture
sous la risée d'un sommeil alangui
passer le pont du Nord
craindre que la marée nous prenne .

Nous les sages radoteurs
les pesées de fruits mûrs
sur les pavés sonnants
cinglent nos souvenirs
sans comprendre , zäitlech .

Une lueur en carré
souffle la bougie du jour finissant
fleurs et pleurs saisissent l'instant
la mer décampe
je demeure .



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Éiweg Begriefnis

 Les mots que rient ma mère   
 douces fleurs des champs   
 grappillées de main de fer   
 sans crainte ni orties     
 ad hominem     
 couvrent  l'horizon   
 reliques        
 ensevelies à la truelle     
 dans le béton des souffles courts.   

 Les objets se dissolvent   
 les gadgets s'entassent sur la plage   
 un drapeau claque son opprobre   
 la capsule saute   
 au vestibule des agonisants   
 le chien précède l'homme    
 l'homme précède l'âme   
 le jour s'estompe   
 un visage jaillit   
 telle une carte postale   
 la sacoche du berger   
 pleine d'oignons et de dignité   
 pour exposer en bord de rivière   
 au frais cresson d'une petite musique   
 sans présage   
 mais tout en surplomb   
 le trou noir du passé.  


 
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