Kategorie Archiver: Dezember 2018

J’ai perdu mon couteau

 Ech hunn mäi Messer verluer
 um Dësch
 tëscht dem Toaster
 an Kastanien Gebeess,
 verschwannenu
 an der Gaass vun de béise Jongen.

 Ech sinn an de Bësch gaangen
 verwonnert mat weinende Pinien
 de Saft an hire Wonnen drëpst
 wéi Kastanjeblieder
 knaschteg ënner der Sohle
 an hirem fiichten Bettgezei.

 E puer liicht Niwwel
 op der Grenz vun der Visibilitéit
 upstream geréckelt
 vun Motor Kaméidi begleet
 den Asphalt schëdden
 schüssende Schwämmen.

 Gréisst sept
 de Kanal erop ze goen
 d'Delfinen sinn eis gefollegt
 ouni e Schoss ze schéissen
 um Rand vun der Ufer
 mat Kristallspärelen.

 Déi dräi jonk Leit
 vun Vignette zu Vignette gesprongen
 deposéiert opgehuewe ausgeriicht ofgelenkt
 an super Animatioun
 op der Bomi d'Dësch
 wäiss Hermelin
 a rout vum Hutt.

 Et kéinten Villercher ginn
 awer den nidderegen Niwwel
 d'Déier Geste gestëmmt
 awer spottend
 e Jay huet de Watt vun dëse Plazen zerräissen
 mat enger zerstéierender Striditéit.

 Missioun erfëllt
 mir hunn gudde Wäin gedronk
 der Raclette disgorged
 seng flësseg Kéis Zongen
 et war eng Stëmm
 déi Erwuessen hunn hir Stëmm opgehuewen
 de jéngste huet d'Gabel aktivéiert
 d'Fraen hunn gelaacht oder geschlof.

 Mille fleurs poussaient sur le dégorgeoir  
 le fossé rempli de mucus
 d'Primrosen geschat
 de sagittale Fortschrëtt vum Mound
 war seng Verréckelung fäerdeg.

 D'Haus war aus Holz gemaach
 Hëtzt a kräischen
 d'Trap op der Flucht
 op der Landung deposéiert
 d'Alkoven vum Liewen
 d'Kichen
 parfüméierter
 den Openthalt
 am Kamäin
 schlofen
 grouss
 Rechenzäit
 dezent
 d'Musek
 ëmmer präsent
 Bierg Equipement
 pendouillant.

 Konzertéiert Uerdnung regéiert
 zoufälleg verdeelt
 et war hefteg
 lieweg a Komplize
 an dëser Befreiung vu liewege Kräften,
 d'Jugend huet sech mateneen Angscht gemaach,
 Erwuessener katapultéieren déi richteg Wierder
 wéi Prongen aus dem Jar,
 den ale Mann huet seng Erausfuerderung geschriwwen
 sou datt d'Kribbelen vun der Festivitéiten iwwerfalen
 behalen.   

 Ech verluer meng laguiole
 a frot déi schlau Elfen
 fir et ze bréngen
 tëscht Brout a Wäin
 aus dem Holzofen eraus
 leschte Kéier benotzt
 den zéng Kilo Tierkei ze braten.  
 
 véier Seegelen
 an hir Reflexiounen
 an der Welle vun Urspronk
 fladderen
 op der Sich no Wand
 den Himmel entzunn
 vun engem Asaz hei. 
 
 Léif Mënschen aus menger Famill
 Ech hunn meng Medaillen ewechginn
 vum fréiere Missionär
 an der Monstrans
 verspriechen eemol gemaach
 tëscht der Lënsen an dem Kiesel
 wann d'Feier vu Freed iwwerflësseg ass
 d'Gelenker geknackt
 antike 
 vun deem ginn ech de Virbild.  

 Dausend Stäre blénken
 mir fueren
 déi néng Planéiten
 ronderëm eis Sonn
 dës Energie auszeginn
 ëmmer kraazt
 ze Bild Schinne
 faarweg Canvasen
 ënner dem Pinsel
 Waasser a Bëscher
 meng Famill
 Mäi léift
 frech Belisarius
 déi voll Ghoul
 geschter Séissegkeeten. 

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Cette simple chambre transitoire

 Ce savoir-faire entre nous   
 cette parole 
 cette ombre par nos différences   
 accrochée aux épines des églantiers   
 ce lien qui nous unit   
 le souffle qui nous emmène   
 en spirale tourbillonnante   
 vers cette humble chambre transitoire.   
   
 Ensemble,   
 dans la poussière de l'oubli   
 des brumes d'automne   
 attendre qu'il vienne   
 en confirmation de notre fatuité   
 régler ses dernières affaires   
 puis se retrancher seul   
 aux confins du tout-venant.    
   
 Il est des nuits telles   
 que mon sang   
 son Sang   
 m'appelle du fond des cryptes   
 au manquement d'avoir été   
 le long des mains courantes sociétales   
 intact sous la tempête
 la casquette vissée sur la tête.    

    
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Précis de communication

Je te vois.

J’ai l’intention de communiquer avec toi.

Je prends mon temps et réfléchis à ce que je pourrai faire pour te connaître mieux.

Par une posture neutre, par un détachement, une mise en retrait de mes énergies physiques et émotionnelles, je te comprends dans ton jaillissement, ta complexité, dans le puzzle de ta constitution, dans tes références, dans tes différences avec ce que je suis.

J’ai des sensations et émotions en dialogue avec tes sensations et émotions sans les laisser s’échapper et enfler afin de les repérer, les nommer, les qualifier, les classer, les contenir.

Puis vient à point nommé, par réduction de l’attention, par un concentration sensible, une injonction contemplative à saisir par la pensée et l’intuition les aspects de ton être repérés dans leur ensemble pour les accorder dans un simple et unique toutune forme.

Dans celle-ci je cherche ton essence même, le point à partir duquel tout se tend, tout s’étend, tout s’éprend.

Pour cela je transcende la forme par une sagesse de l’approche auquelle j’accède par empathie à ton propre esprit, en effaçant le contexte de nos pensées et de notre monde.

Je vais vers le noyau, vers la quintessence, le point simple, la dimension zéro de mon désir de te connaître mieux.

Puis je considère ton monde, tel que tu le vis, tel que tu l’exhales, tel que tu l’exaltes.

J’entre dans ton monde.

Je le vois et l’approche en sensation et en compréhension.

Je fais l’expérience de la vie selon ta propre perspective.

Sinn, au point de rencontre des deux composantes de la lemniscate, symbole de notre rencontre, l’aspect du point de quintessence de mon monde de mon côté, et celui du tien de ton côté, exprime la source, le germe de ce qui sera, de ce qui est.

Je tâche de penser comme si j’étais toi, comme si j’étais ton esprit et j’y parviens si tu saisis par toi-même le point de quintessence, l’intérêt que tu as de nous connaître.

Jusqu’à présent j’ai manipulé les idées sans te manipuler, alors que toi que j’interpelle ou qui m’interpelle tu vis dans le monde des choses que tu peux toucher et ressentir, dont tu fais cas, en invoquant les connaissances, les événements et les gens qui te sont familiers.

C’est alors que je crée un espace où nous rencontrer, unehistoirequi habillera mon faisceau d’idées d’éléments de connaissances, d’événements, de symboles et de poésie qui te soient familiers rendant possible l’écoute sensible, intégrative et impliquée de cette histoire dans laquelle tu te mouvras sans y penser, wéi am laanschtgoungen, avec innocence et vigueur, en dérive de ton imagination et à l’acceptation des remontées de l’inconscient.

Dëst “histoire”, ce support, deviendra un lieu propre auquel tu auras accès avec du bon sens et que tu pourras t’approprier et explorer sans limites le temps venu.

Dans cette espace de liberté tu pourras faire l’expérience de ma proposition, dans son reflet, en tant que constituante d’une histoire que tu pourras faire tienne, qui aurait pu être plausible dans ta propre vie et qui va te mener en aventure là où tu es.

Tu investiras le champ proposé dans une posture libre déchargée du poids des causalités et d’une tâche à accomplir.

Nous sommes tous deux riches d’idées et sensibles auxhistoires”, contes, légendes et paraboles qui nous permettent de sortir de nos prisons de l’esprit.

Dans la communication nous émettons et accueillons chacun son tour l’énergie communiquante du désir, de l’amour.

Et tu percevras les couches successives del’histoireen correspondance avec ton histoire de vie à toi en avançant à ton propre rythme et dans la durée. Et tu te perdras et tu découvriras des chemins de traverse. Les différentes couches de ton être, de ton corps, physique, éthérique, émotionnelle et spirituelle seront appréhendées et vibreront.

Viendra alors ce moment de liberté exprimée où tu enverras bouler les vieilles lunes, où tu sortiras de la gangue du suivisme pour effectuer ta révolution, effectuer ton retournement et dégager les nouvelles valeurs et les convivialités propres à réinventer le monde de la communication.

Ce n’est pas dans une seule expérimentation que la compréhension terminale surgira. Il faudra peut-être toute une vie. Un jour viendra. On ne peut pas forcer le hasard. Il suffit d’en préparer les conditions et celà se fera.

Alors viendra l’instant vide où je me mettrai de côté en abandonnant la partie pour laisser place au point de sagesse en contre-point du point de quintessence précédemment évoqué.

J’effectuerai un retournement. Alors ça jaillira.

Dans toute communication humaniste qui doit participer du grandir de l’être, donner de soi-même c’est créer un champ de connivences où recourir à l’absence de soi afin d’être intensément présent.

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