Aller y voir

Me suis dit   
Qu'il fallait que j'aille y voir   
Dans le trou béant de la romance   
Pour être mangé   
Avant de croquer la vie par les deux bouts.      
 
Que cela avait valeur   
Belle et grande découpe    
Dans la neige qui efface   
Pour donner forme nouvelle   
En mondovision.      
 
Se souciant des livres qui parlent
À mon cœur à mon âme
Toutes voiles gonflées
J'ai suivi les traces 
D'un dimanche en famille.
 
Furtive   
Elle s'est précipitée sur moi   
Me perforant de son rai   
Pour accepter secousse heureuse   
Le plein emploi de l'écriture.      
 
Un vieux canapé   
Un nouveau né   
Le goutte à goutte du robinet   
Ce me semblait foudroyant   
Comme griffes acérées.      
 
Clôturer le moi pour exister   
L'intime advenant par excès   
Je devenais l'époux céleste   
Entrailles frémissantes   
À l'entrée du cloître.      
 
Elles sont là   
Les heures en prolongation   
Du silence où je me suis égaré   
Le carnet sous la main   
En flottaison douce sur l'absence.      
 
Cette nuit il y aura remue-méninges   
Pour que fraîche et élancée   
Sortir de sa coquille   
De douceur et de source et de feu   
Le parler des choses vraies.      
 
Et pour que la roue tourne     
Que la pierre brille au soleil   
Des mille micas précieux   
Précédons les temps à venir   
Soyons " la plus que vive ".      
 
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