
Aux rayons du soleil les chants de Noël en robes blanches effleurent les arbres de l'automne. Les fourmis volantes du Fangeas tournent et bouzillent sur le tas de pierres aux angles aigus. Se tiennent roides les moignons de frêne fricassant à déraison sous le mufle des vaches. Il y a de la purée dans l'air purée-saucisses comme le dit grand-père moustachu aux reins cassés que la guerre caressa. A remonter le temps les aiguilles de pins fragiles grignotent leurs intrants sur les tiges frêles d'antan. A musarder de vive voix à tordre le linge au sortir du baquet toute eau aura son destin d'herbes couchées par la lessive. Les mains dures aux orties sortent du jardin la cigarette au bec entre les genévriers de septembre. Astreinte coquillarde les pèlerins du Pradou arrachent à qui mieux mieux l'herbe aux lapins. Filtré à la chaussette le jus de groseille bulle dans le seau de zinc gargouillis et mousse à foison. Le toupinou plein de beurre trône en bout de table attendant la spatule pour tartines prêtes à l'envol. N'y revenez pas soyez le génie à l'entrée de l'hiver et si l'eau gèle riez riez à faire fondre la glace ! 683