Juste un pas vers la sagesse

   Sagesse. Le motsagessevient du latinsapere”, d’où provient également le motsaveur”. La sagesse est l’art d’apprécier la saveur. Elle marque une attitude très concrète, très réelle, et assez éloignée d’une organisation conceptuelle élaborée. Il s’agit de trouver un art de vivre qui permette de goûter la saveur de la vie .

Comment ce concept de sagesse se relie à celui, plus occidental, kohtaphilosophie ; car philosophie veut direamour de la sagesse”. Dans l’Antiquité les philosophes étaient des hommes dont on attendait qu’ils vivent selon leur philosophie qu’ils enseignaient. Philosopher impliquait une manière de vivre qui mette en harmonie la pensée et la vie .

Et puis au cours des derniers siècles, en Occident, la philosophie est devenue l’art de construire des systèmes de pensée, de les étayer, de les défendre et, dans desdisputationes”, des discussions, de prouver leur suprématie sur les autres. Dans la Chine classique, un des foyers de la sagesse du monde, celle-ci était conçue différemment ; ainsi l’on disait quele sage est sans idée, sans position, sans nécessité” .

Je pense qu’un sage est un être humain sans qualité particulière, sans idée déterminée à l’avance, sans position à défendre, parce qu’il veut rester ouvert sur la réalité, afin d’être frais et dispos à ce qui s’advient. C’est par cette posture que le sage peut le mieux refléter celui qui se confie à lui. La sagesse est donc à l’opposé de la crispation. Elle est proche de la sérénité .

Le sage necroitpas ; il a lafoi” .

The “croyance vient du latincredereet dans cette famille de mots on trouve notamment en françaiscrédulité”, c’est-à-dire une manière de donner son adhésion à des affirmations que l’on est pas capable de fonder rationnellement. Croire c’est adhérer à certaines affirmations .

The “foi vient du latinfideset dans la famille des mots issus de cette racine il y a en latinconfidere”, qui a donnéconfianceen français. Un homme de foi n’est pas avant tout un homme qui croit ceci ou cela, mais un homme habité de l’intérieur par la confiance. Avoir la foi, c’est avoir confiance dans la réalité ultime quelle qu’elle soit. Nous pouvons être habité par la confiance et la foi sans véritablement savoir quel est le fond du fond du réel .

Ne considérons pas lacroyancecomme une crédulité, mais comme étant d’un autre ordre niveau de conscience que lafoi .

Et sur ce chemin, nous sommes toujours en train de faire le premier pas. Quand nous faisons un pas, nous nous exposons à un déséquilibre. Nous acceptons un moment de perdre l’équilibre de l’immobilité jusqu’à retrouver un nouveau point d’équilibre, en remettant le pied par terre. Alors qu’il n’y a rien de plus rassurant que de rester immobile, avancer un pied devant l’autre, c’est prendre le risque de trébucher. C’est accepter le connu pour aller vers l’inconnu, Ja see, sans savoir à l’avance si cela nous réserve joie et épreuve. A celui qui se lève et marche, s’ouvrira devant lui un vaste espace, parce qu’en fonction du cap qu’il se donneque ce soit la vérité, le réel ou la sagesse –  le “marcheur vrai ne peut qu’aller de commencement en commencement par des commencements qui n’ont pas de fin.

The “marcheur vraiest homme de ce monde. Il ne peut déroger à l’engagement qui au détour de son parcours de vie le convoquera à rentrer dans une histoire, à s’inscrire dans ce qui s’est fait ou pas encore fait avant lui et qu’il pressent qu’il faut faire. Il lui faudra prendre parti. Il lui faudra s’incarner pour contribuer à transformer le monde.

The “marcheur vraisemble aussi en dehors du monde. Il est en lui-même, pour lui-même, l’objet de sa réalisation par une voie intérieure. Il est en prise directe avec ce qui le dépasse et inexorablement avance vers l’innomable et l’innomé. Il donne et reçoit à mesure du temps qui passe et des rencontres qu’il fait sans prêter particulièrement attention aux conséquences de ses actes. Il estprésence sellele, mis on. Il est en confiance .

The “marcheur vraien quête de sa réalisation se doit de dépasser la contradiction entrel’engagement etl’intériorité afin de se situer aux portes du temple oùsagesse” et “connaissancesont à la fois différenciées et réunies. A ce point de son parcours, par un renversement de perspective animé par la foi, il peut dépasser le niveau de réalité au-delà duquel notre logique ne fonctionne plus. Tõepoolest, ce qui dans notre monde habituel semble inapproprié, peut apparaître au contraire en consonance, quand on change de registre, comme un nouveau niveau de réalité .

Il n’y a pas d’opposition entre la recherche de l’intériorité et l’engagement dans la vie du monde. L’un est presque la condition pour que l’autre ait une véritable efficacité. Celui qui resterait presque toujours enfermé sur lui-même dans une espèce de quête sans fond finirait par se dessécher sur pied car il manquera de l’alimentation de la relation avec tous les êtres qui l’entourent. Et celui qui s’engagerait dans la transformation du monde sans prendre le temps d’un retour vers son intériorité profonde, celui-là au bout d’un moment pourra s’éparpiller, s’émietter, se disperser, se chosifier .

136

D’une relation l’autre

Il est admis que c’est seulement par l’expérience personnelle que nous pouvons accéder à un peu plus de connaissance .

Mettre dans un bocal tout le succédané des enseignements ne mène qu’à soumettre à l’épreuve de la saumure la pureté de la quête en ses préliminaires ; ça chauffe, ça brûle même, mais jamais ne parviendra à maturité ce chercheur des eaux obscures .

Tu n’attesteras pas de ton appartenance à quoi que ce soit, une joie illusoire pouvant se glisser entre ta parole et l’objet de ta recherche .

Sois vraiment toi. Au passage du gué, il y aura l’épreuve. Alors ne te raconte pas d’histoire. Et même, ne dis rien. Garde le silence. Vois, et tu seras vu .

Si viens à passer le voyageur aux sept chameaux chargés de tapis, siididest, de fourrures de parfums et de pierres précieuses, et que celui-ci veuille acheter tes vieilles chaussures toutes racornies, c’est que ces chaussures n’ont pas toujours été les tiennes et qu’un autre les portera .

Il te reste alors le chemin, et sois son obligé .

Ne sois plus la victime de ta croyance à être sur lebonchemin. Les grandes choses que nous puissions voir le seront par l’entremise des proches personnes qui t’entourent. Ta femme, ton homme, tes enfants, tes amis, tes voisins, te convoqueront à cesser d’être la victime de l’autre pour t’engager sur la voie de n’attendre rien .

135

La simplicité

  Autant parler de moi .

Autant parler des pierres, des fleurs et puis des arbres .

Je leur ai parlé .

Je fais parti de cette confrérie des jardiniers de la création .

Je sais qu’il faut progresser les mains nues, oeuvrer dans l’instant, dans l’obéissance à ce qui est, être à l’écoute, et non pas s’affubler d’outils performants .

Et puis j’ai découvert que la nature parlait, et en l’écoutant, j’ai découvert le silence intérieur de la communion, de cette union de soi avec l’autre, que l’autre soit un minéral, un végétal, un être animal ou humain, ou bien une entité naturelle ou cosmique plus grande que soi .

Certes la nature ne parle pas français ou japonais, ni un langage symbolique, mais elle s’exprime parrésonance”. L’on se met en position d’attente sans attente, de prière, de contemplation et le cerisier vous raconte une histoire, et le frêne, une autre histoire, et le hêtre une autre histoire encore .

Avec les chrétiens, à Pâque, on touche le mystère de la mort : s’il n’y a pas de mort, il n’y a pas de résurrection. Si j’amène ma petite fille voir l’amande en train de pourrir, je ne lui dis pas : “Regarde l’amande en train de pourrir”, enamus : “Regarde l’amandier en train de naître”. Pour l’amande, c’est certainement un moment terrible, mais cette amande donne la vie. C’est le lâcher-prise, l’abandon, usaldada .

Les arbres nous donnent à grandir .

Un jour en me promenant, je croisais un pommier, avec à son pied un petit pommier pas plus haut que trois pommes en train de pousser. Je levais les yeux et vis une pomme pourrie accrochée au pommier. Je compris alors qu’il existait deux morts. Cette pomme aimait tellement sa maman qu’elle n’a pas voulu couper le cordon ombilical et est resté accroché à la branche où elle a pourri sans donner la vie. Une autre pomme, elle, est tombée. Elle a pris le risque d’aller voir ailleurs et coupant le cordon ombilical est tombé à terre ; elle est morte, mais de cette mort est né un pommier .

La nature nous apprend qu’il y a des sauts, des morts, des émondages, des ruptures dans le rythme, une obéissance nécessaire à faire avec confiance afin de retrouver l’acte premier, l’acte créateur .

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kaubaks ostetud õnnest õnneliku kainuseni

Täna, a õnnesoovi ja selle kaubaks muutmist reklaami kaudu toodab majanduslik neoliberalism, praeguse globaliseerumise mootor, kellel on tegi massitööstuse eesmärgiga inimesi õnnelikuks teha neile vaatamata. See on vastuolus aheaoluühiskond millest esimene tingimuseks oleks kummagi õigusel korraldatud kooselu asutamine elama, ja mitte ainult ellujäämiseks, et austada teistsugusust ja selle tingimus, demokraatia .

    Nimme, et demokraatia vahel on vastuolu, amour et bonheur qui sont trois conditions fondamentales pour avancer vers la construction d’une société capable de favoriser un développement dans l’ordre de l’être et non une course écologiquement destructrice dans l’avoir .

    Encore ne faut-il pas considérer le bonheur comme un capital à conquérir et à préserver. Le bonheur est une qualité de présence, une qualité d’intensité, un art de vivreà la bonne heure” .

    Le grand enjeu est de sortir par le haut du couple excitation/dépression qui caractérise le système dominant de nos sociétés soi-disant avancées, des marchés financiers, du spectacle politique, du sport spectacle et des médias omniprésents. Sest see viis intensiivsusele ligi pääseda makstakse sularahas depressiivse faasiga, mis põhineb tasakaalustamatusest ja üleliigne. Milline depressiivne faas tekitab vajaduse uue järele põnevust, Ja nii edasi .

    Selle nõiaringi saab katkestada ; teine elustiil on võimalik, nii isiklikult kui kollektiivselt. Ta on intensiivsuse/rahulikkuse suhe. Nii tunneme end, kui a sügav rõõm kiirgab meid ja seob meid teistega ilma meid isoleerimata. See rõõm, mis võib sündida armastusest, ilu, sisemine rahu, see tähendab harmooniline suhe loodusega, teistele ja iseendale, on siis kõik nii intensiivne kui ka rahulik. Rahulikkus, mis võimaldab selle kaasata kestus, vastupidiselt põnevusele. Selline lähenemine ei välista seda kuidagi eriline intensiivsuse vorm, mis on suur pidu, karneval, sündmus kultuuriline või isegi suur spordiala, või erakordne eluaeg isiklik või kollektiivne .

    Kuid see kutsub meid elama seda aega teisiti kui ergastuse mudeli järgi, seega vältides külge “suu Puidust” või perversse naudingu loogika, kus on põnevus tegelikult hangitud teiste üle domineerimisega .

    The“õnnelik kainus” ei ole kokkuhoid või askeesi. C’est cette opportunité à vivre intensément ce voyage conscient de la vie dans l’univers que nous propose l’aventure humaine. See on ka, sur le plan politique, le droit accordé à tout être humain de se mettre debout pour véritablement Vivre .

132

Elu küsimus . 2

See on küsimus oluline, et kõik oleksid teadlikud, ja eriti teadlik selle lõplikkusest. Mis on selle inimkonna mõte, sellest universumist, mille tõttu see juhtus neliteist miljardit aastat kestnud imelise protsessi lõpp ? See oleks agnostik, ateist või usklik, küsimus on selles, et ühel või teisel päeval me seda ei tee ära viivita küsimisega .

Lugu sellest tsivilisatsioonid on ennekõike lugu katsetest vastata, et nad viia selle lõpliku küsimuseni. Enamik, sest see on oluline küsimus, isegi eluliselt tähtis, mehed on instrumentaliseerinud tähenduse põhiküsimuse anda elu, kujundades enam-vähem suletud seletussüsteeme mis on olnud mõnikord rahustav, kuid paradoksaalsel kombel mõnikord veelgi mõrvarlikumad kui vabaduse omad, võrdõiguslikkusest ja vennaskond .

Sest küsimus, “sens”, selle asemel, et olla privilegeeritud ruum küsitlemiseks ja teadmiste ja tarkuse kasv inimkonna jaoks, sageli sai dogmaatiliste vastuste vektor. Selle asemel, et püüdlemist austada teistelt, inimeste surverühmad, kus elab võimutahe, ahnus, hirm tühjuse ees ja võimuotsing püüavad seda domineerida või välistada see, mis siis vallandab sõja “sens”. Ja kas see keerleb transtsendentsete religioonide ümber või ilmalik. Sama mõrvarlik loogika toimib ka hukkamõistetute puhul Moskva kohtuprotsessid ajaloo nimel, provotseeritud genotsiidide ohvrite eest totalitaarsete poliitiliste režiimide poolt, inkvisitsiooni süüdimõistetute jaoks katoliiklane (Torquemada) ja protestant (Calvin), juudi fundamentalismist või islami šariaadi .

Kõigil neil juhtudel, see, mis on olnud ja on praegugi, liiga sageli tööl on põlgus teistsugusus, ka esimene teistsuse seadus valdkonnas “sens” elu andma, tema ja teiste elus, See on üks kohtasüdametunnistuse vabadus, väga habras kontseptsioon, kuid peale valvsuse ja kangekaelsuse, mida see eeldab, on ka laenatud enesehinnang, austusest teiste vastu, otsida autentsust, armastusest puhas hästi tunda, lihtsusest, alandlikkusest, täiskõhutunne ja teadmine, kuidas elada .

On aeg tulema, täis raevu ja valgust, kus tuleviku köied lahti harutatakse lootuse väljadel. Olgu siis head mehed ja naised tõuseb püsti, et pikka jalutuskäiku pikendada, ulatudes üle Müsteerium, suure ümberlaadimise elava töö jätkajad, suurepärane elutöö, meie isiklikus skaalas lühike, kuid nii kaua silmas pidades tuleviku avanemine, ja nii operatiivsed nende jälgede järgi, mille oleme endale võlgu sisestada suurde mälestuste raamatusse, millega meie järeltulijad nõu peavad .

et mõistus, süda ja mõistus aitavad meid selles küsimuses “sens” sest selles laienevas universumis on rohkem kui meist. Võime välja näha sama hea kui elementide kõhn õlgedest mänguasi, pisike hollogrammrakk sellest tohutust maailmast, mille osa me oleme, vastutuses ja selle ees, mis on .

131

Sina, mu vend

  Et toimus initsiatsioonireisi ajal. Päev, Samas aeg oli tormine, Tajusime pilvede rassi läbi selle märki rekitiivne, See ala taeva põhja alt .

Kui kurt Šokk ületas mäe, Seejärel projitseeriti meid kohapeal Kivine nägu maa, halvatud, oodata selle viha lõppu Mõju pidi mööduma enda sügavale .

Mõne aja pärast dimensioonist väljas, kui ümber pöörasin ja üllatavalt selge taevas ei näidanud tormi märke, sa olid seal, minu vend, liikumatu, a riided lehvivad kerges hommikutuules, värisev habe ja pilk pehme keskendunud päritolu orule .

Õhk oli puhas. Värskete lillede lõhn tõusis. Üksteisele otsa vaatamata võtsime oma pagas, et tõusu jätkata .

See oli ___ tagasi paar sajandit. Olime siis piisavalt vanad, et olla tõeliselt teadlikud mehed meie kohustustest ja meile pandud ülesandest. Me olime ületas saatuse, mis ilmnes see kirjeldamatu jõud ja paindumatud, mis vääramatult kaasas meid teadmiste teele ja tarkus, Teel suure mõistatuse juurde. Meie jaoks oli mõte anda elu .

Meeles pidama Sel õhtul, kui mähitav tuul koos külma vihma tuisutajatega oli Murda ja voodis meie taga olevad puud. Maa oli raev. Kui Sügavad kuristikud laienevad meie ees, et olime kohustatud paluda Providence'il enesekindlalt edasi liikuda Pannes rohkem kui meie. Me pidime sellest testist välja tulema .

Meeles pidama Rahulik aeg meie jalutuskäikudest läbi põldude, kus intensiivne laulmine Rõõm lihtsalt elus olemise pärast täitis meid vaieldajate ja täiusega. Meie ümber oli kergus ja käsikäes Tehke kogu perekodus suur ringkäik, Blondist kaugemale Mustikõjudega punktid nisuväljad, Marguerites ja gofeerivad moonid kerge tuule all metsalise liikuvate vormide paljastamiseks liigutas kõrvade lokkimise ja siis ropendades. Meie juurde sõitis põnevus Ja see oli hea .

Ilm oli elav Täna hommikul. Riietatud teie kasutatud koolipõllesse, mille tõime välja pühad, sa laskusid ukselävelt mööda kindlaid kivitreppe alla, oma pulga leidmine, mine ja jälgi tee pekstud maale neid märke, mis jättis mu sõnatuks. Sa olid teejuht, kes mulle teed näitas .

Mäleta seda kitsas käik, mille läbisime, et kiusatustest välja pääseda. Ta oli pime selles räpases pesuruumis, mis oli täis ohte, aga me mitte kunagi kukkus veega täidetud auku. Koht varjas ainult veinitünni vanaisalt ja õlgedel paar juustutükki kaitstud rasked linased käterätikud .

Pea meeles sel talvel jalutuskäik kõrgel maal kus, teede poolt moonutatud teede ääres jää ja lumi, Seiklust pakuti meile. Koputatud PARKAS JA TASSID, Lõuendi sisemusse sisenev külm õhk Sõiduk suure estafilaadiga, mille avatud vihmavari kaeti, Seljaosa Ja libedad panid meid võidu hüüe. Mets arreteeritud Kohtusime pärast lumepallide turuletoomist valusa küüntega meie mineviku karavansera vastu .

Me ei näe Mida aeglasemad haagissuvilad, kaamelite suini ja lõhnav läikiv ja lõhnav vürtsid. Me ei kuule enam meeste hüüdmist, kes nende aluseid juhendavad tagasihoidlik mujale, mida me ei kahtlustanud. Tulen tagasi minu juurde päritolu kõrbe Simoun ja see välja sirutatud käsi, Brünett ja purustatud salvei vanamees tekkis See avamine kuskil ei paljastanud aardet, See kõva vili, must ja Korts leiti ohakate ja okastega piirnevate radade ääres .

Ei jää Täna, et meie laste saatmise tavaline põõsas … Kinni hoidma ! Eesruumil asutasid nad kire telgi …  Meie ootab suure muutuste raamatu jätkamist .

Järjest, seal mitte, sina kadunud vend .

Pidage seda meeles Sünnituskoridori sisenemiseks tegi meid nii hirmutavaks. Toi, hoides oma Stick ja ma laulan mõnda võluvalemit, mis peaks meid aitama mine teisele poole, uudsus. Teist võimalust polnud. Õiglane Kiviplokid, mis on laiali mõttes refluksist, et viivituse aeg Oriendid selle ja ohutuse poole .

Taevas olid avatud. Veekatarakt on pühkinud meie ajaloo jäljed. Lapsed Targad mehed, kellel on kingitus pakkuda kujutlusvõimet selles riigis Erakorralistest seiklustest kaugel, Oleme nüüd laulmise lõpetanud Meie päritolu. Ja mõnikord, kui torm müriseb, Kamina ees kentsakas, Siis jääb mineviku tuha segamise žestiks, vala, juurde emotsioonide ja siiruse ületamine, tõtt rääkima, Lihtsalt ütle, mis on .

Meie üleskutse ema, Me ei kuule seda enam. Tema, kes kutsus meid seda maitsma Kauss kuuma piima banaanias, et närida täishambaid suured võileivad bis bis paistes punase voolava moosi ja mustväljaga ; suur röstsai Meie vanaema oli lõiganud pirukasse, mille ta kunagi ei unustanud allkirjastada Rist, kui ta esimest korda seal nuga kandis. Klõpsatus Aiapuit ei jää enam suletuks, et kanade minek ei saaks ehmatus. Me ei pea enam minema ja valima Persill viimasel hetkel, et kaunistada salatit riivitud porgandite ja munadega mimosad .

Mis puutub veesse kaevud, kuhu pidime minema ja joonistama nendest rasketest tsingiämbritest purskkaevust üles, Vahel, kui tuul mulle ütleb, Kuulen vana naeru .

Kas mäletate ?  Lihtsalt selleks, et lindude matutinaalse laulu ühtlustada kelladega Kirik toob kaasa selle maitsva maitse, et ta oleks teile nii lähedal olnud, Minu vend .

130

Aktsepteerima

 L’acceptation de soi-même est difficile. Il y a en nous l’étonnante demande d’être autre que nous ne sommes. Parce que nous nous sommes demandé, parce qu’on nous a demandé comme enfant d’être autre que nous étions. Nous avons refusé notre vérité, et c’est l’impasse .

     Ce qui nous a empêché de nous épanouir, c’est que nous n’avons pas assez été reconnu, aimé et accepté tel que nous étions. Aussi nous sommes nous jugé, pour ensuite nous condamnertout au moins pour tel ou tel aspect de nous-mêmeen compensant par l’amour-propre ou la vanité. Alors que le véritable amour de soi, si fondamental, est exactement à l’opposé de l’égocentrisme .

     Cette non-acceptation de nous-même est la force de notre ego, la grande force de la prison qui nous coupe de la grande liberté de vraiment Être . Mais pourquoi donc ne pourrions pas nous aimer tels que nous sommes ? Et pourtant après tant de recherches, kogemusi, d’observations, d’erreurs aussi ; ma elan .

     La vie nous aime, absolument, et à chaque instant. C’est elle qui nous a créé, et qui nous anime .

     L’amour que nous pouvons ressentir en certaines circonstances, devant un spectacle de la nature, devant un bel objet, devant une personne sage, devant une vision spirituelle, devant un flashnumineux”, fait que se grave en nous un nouveau regard sur nous-même .

     Et puis derrière les coups durs, derrière l’épreuve, nous pouvons entrevoir quelque chose à la fois d’indicible, de très haut, de si essentiel et qui nous aime. A ce niveau le sens de l’ego individualisé s’efface de plus en plus pour que s’ouvre en nous humblement un chemin, le chemin correspondant à notre demande d’infini, d’illimité, d’absolu qui est le propre de l’homme debout, de l’homme en marche .

129

Vaikus; elu täius

En français, existe l’expressionsilence de mort”, alors que l’expérience du silence déborde de vie .

     Inviter quelqu’un au silence ne veut pas dire lui demander de se taire, mitte rohkem kui üksinduses seismine ei võrdu kõigi suhete katkestamisega .

     Lükka ettekirjutus tagasi “jää vait” eelistada “chut” hääldatakse madalal häälel nimetissõrmega üle huulte vaikust õhutada .

    Chut ! Võib juhtuda midagi, mida te ei kujuta ette, et sa võiksid et näha, kuulda või tunda, mis näib peidetuna, ja kes saab välja tulla ja sina pimestavad oma uudsuse ja asjakohasusega .

      Kutse vaikusele võib olla nagu kutse reisile. Ta võimaldab meelte avanemist ja siseelu lähenemist. See on tähelepanu, mis võib ulatuda mõtiskluseni ja olemise laienemiseni mis ulatub juubeldamiseni .

      Mais le silence réclame du temps comme les choses essentielles. Il ne se montre jamais pressé. Il a besoin de tout son temps car il est au-delà du temps d’ordre temporel .

      Il convient d’abord de lui faire de la place, c’est-à-dire de nous délester du fatras des pensées, des soucis, des émotions agréables et désagréables, et même des mots .

      Si le silence fait peur à une majorité de personnes, c’est parce qu’avant de le rencontrer et de l’apprécier, chacun est assailli par ses animaux intérieursque sont les passions, l’orgueil, la colère, le désoeuvrement, l’ignorance, la volonté de puissance, la fausse humilité, la séduction, jne… – et qu’une fois les fauves calmés, on se sent seul, perdu, orphelin, avec la funeste angoisse qui monte .

Blaise Pascal a écrit : ” Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, meeleheide . “

    Tant que la personne n’a pas rencontré véritablement le silence, elle ne se sent exister que par l’action et l’agitation, par l’incertitude et la procrastination, par la souffrance et les problèmes de tous genres. Elle demeure à la périphérie d’elle-même. La peur du vide qu’elle ressent rien qu’à l’idée de se tenir en silence n’est autre que l’effroi de son propre vide, de sa pauvreté intérieure .

     Või, plus nous allons vers notre intériorité, plus nous avançons vers le silence et plus les portes s’ouvrent sur un espace incommensurable. Alors que dans la vie extérieure, nous vivons à la remorque de ce qu’il faut faire pour bien se comporter dans notre société, à savoir comme un simplemortel” ; dans la vie intérieure nous sommes un être humain appelé à la croissance, au plein emploi de soi-même, et même à sa perfection à sa réalisationimmortelle”. L’être se sent alors pleinement en possession de lui-même, il est près de la source et se manifeste en plénitude .

       Plus on se tait et plus on trouve d’égards envers la Parole et le Silence, et moins on bavarde .

     Pour celui qui a goûté le silence, les discussions, débats, réunions de famille et colloques intellectuels deviennent difficilement supportables parce qu’étouffants. Le silencieux, comme le solitaire a besoin d’air et d’espace ; il a besoin de l’expérience du large, du vaste, du profond. Tout le reste lui paraît plat, étriqué, superficiel. The “communicationobligatoire et convenante lui paraît grotesque.

      Lorsqu’un être humain est réellement unifié il peut être délivré de cette obsession de communiquer à tout bout de champ et à propos de n’importe quoi. Seul le partage essentiel sur des sujets essentiels ou l’échange silencieux de cœur à cœur ont un sens et offrent une véritable nourriture .

128

Mis mõtet elule anda ?

 Me elame mitte kaua aega tagasi religioonidele rajatud maailma lõpp, lojaalsust lähedus, patriotism ; ja täna tähistab tarbimistunne kus reklaamistiimulid manipuleerivad meid globaliseerumise teenistuses majanduslik ja kultuuriline, mida rõhutavad tehnoloogilised murrangud .

     Suhet pühaga on muudetud. Sellele järgneb tähenduse otsimine religioonil põhinevat automaatset vastust enam ei eksisteeri. Küsimuse peale : “miks ma olen maa peal ?”, järgi vastuseid üldine teadus ja poliitika. Me ei saa enam loota traditsioon. Me seisame silmitsi oma hirmudega, …  ja seal me siis oleme kutsutud olema meie ees .

     Elule tähenduse andmine pole ilmne, sest inimesed laenavad rolle. Nad ütlevad, et on kliima ohvrid, selle teised, olukorrast, et neil oli kõik, et olla õnnelikud ja siis see … Või, meie õnn ja õnnetus kuuluvad meile. Meie vastutame meie õnnest ja ebaõnnest, sest meil on võimalus kasvada, kasvama .

     Peame rajal avatud silmadega edasi liikuma .

     Elu mõte, see on armastus. Me ei saa elada ilma armastuseta, see südamevahetus, see mees/naine armastab, see lapsearmastus, see armastus kahe vahel olendid. armastus on osadus. Armastus on suhe meie kaasinimestega, koos loomad, taim, loodus, kosmoses ja meie religioossete tavade kaudu .

     Oleme sotsiaalsed olendid, suhteolendid. Me vajame andma, üksteise peale ärgata. Oleme siin selleks, et ennast teha teiste eest hoolitsedes hea, sõprus, kaastunnet, le don .

     Kas elu eesmärk poleks aktsepteerida ennast sellisena, nagu sa oled? ? Aga selleks et, see võtab teise pilgu, et lugeda teise pilgust, et meie on lahked. Armasta ja sind armastatakse. Meil peab olema hellust meie ise .

     On inimesi, kes näevad ainult läbi materialistliku objektiivi ei küsi endalt elu mõtte küsimust. “Einstein ütles, et olend inimene, kes ei küsi kunagi endalt eksistentsi tähenduse küsimust, keda see ei huvita mitte elu mõttes, ei ole inimene.”

     Täna oleme maailmas, kus domineeriv ideoloogia on konsumerism, kus : “Televisiooni eesmärk, nagu patrick ütles Lelay, on muuta ajud kuulekaks !”. ajupesu, see on reklaam .

     Selle objektistava ja surmava liialduse nurjamiseks, meil on peame keskenduma oma vahetutele kehalistele ja sensoorsetele vajadustele, mis ei saa meid petta, kui need on seotud armastusega, hellusele, juurde lihtsate asjade tunnetamine, vaimne. Peame ütlema elule jah. Peaasi on õppida elu armastama, ja selle töö eest meie juures vigastused .

     Meie eluviis on liikuda hirmust armastuseni. Seal on meie rõõm, meie olemise rõõm, elama, eksisteerima. Aga nagu see on alla surutud, see on sees teadlikud, et me peame teadmatuse eemale hoidma ja millega end silmitsi seisma on, kõigi nende päevade kogemusele, mis toovad meile omajagu üllatusi. psühhoteraapia kaudu, aga ka läbi meditatsiooni ja palve, me peame las asjad olla. Seda tänu sellele intelligentsele vaoshoitusele, ja räägi sensoorne tunne, et seal on südame avanemine .

     Me peame palju nutma, kui sukeldume väikese pilgusse olla, ilusat maastikku vaadeldes, kunstiteos, või kuulates a muusika ja laulud, mis kõnetavad südant. See on elu mõte. The vastus on allumine sellele, mis on, meelte avanemine. Vastus on “rõõmus” .

     Las lapsed tulevad meie juurde, väikesed linnud, aja vaim kes läbis, ja ennekõike ärge kunagi sulgege ust. Siis oleks liiga palav, meil saab õhk otsa, Põrgu poleks siis kaugel, … samas kui on nii palju teha !

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pisarad

 Cette source de larmes qui jaillit.

     Parfois il nous arrive de salir mais c’est au moyen des larmes que nous renouvelons notre pureté première.

     Les larmes sont comme la limite entre notre état corporel et notre état spirituel, comme le point de transition entre le temps présent et le temps à venir dans lequel nous pouvons entrer par anticipation déja dans cette vie.

     L’enfant nouveau-né pleure quand nous arrivons dans ce monde.

     Nous ne devrions jamais donner et recevoir de l’amour sans verser de larmes.

     Les larmes peuvent restaurer la virginité perdue.

     Il est essentiel de distinguer trois sortes de larmes : les larmes sensuellesles larmes spirituelles et les larmes diaboliques.

     Les larmes diaboliques, – du grecdiabolikos”, coupé en deuxsont les larmes pour faire semblant, les larmes de crocodile, les larmes qui opportunément permettent à l’individu de se mettre en correspondance avec ce qui lui sied de circonvenir. Ce sont les larmes de la désespérance, les larmes de l’hypocrisie qui trompent la compagnie et nous enfoncent dans la fausseté par le clivage qui s’opérant en nous, nous trompent aussi nous-même.

     Les larmes sensuelles sont généralement liées aux passions. Ce sont les fruits de la colère, de la frustration, de l’envie, de l’apitoiement sur soi-même ou simplement de l’excitation nerveuse. Elles expriment notre tristesse de vivre dans un monde qui n’est pas à la hauteur de nos aspirations. Il n’est pas interdit de pleurer devant une grande épreuve ou à un enterrement ; c’est même plutôt sage, car les larmes peuvent agir comme un baume et la blessure est plus profonde quand la peine est refoulée.

     Les larmes spirituelles ne sont pas le résultat de nos propres efforts. Elles sont un don venu d’ailleurs. Elles sont étroitement liées au profond de nous-même. Elles nous amènent à la vie nouvelle. Elles sont de deux ordres. Au degré le plus bas, elles sont amères et nous purifient ; elles sont comme le sang qui coule des blessures de notre âme. Au degré le plus haut, elles sont douces et nous engagent vers une forme d’illumination prélude à un ailleurs meilleur ; elles indiquent la spiritualisation de nos sens et participent à la transfiguration de la personne humaine. Ces deux types de larmes spirituelles ne doivent néanmoins pas être opposées de manière trop tranchante, car l’une mène à l’autre. Ce qui naît comme larmes de regret peut se transformer en larmes de gratitude et de joie.

     Celui qui a revêtu la robe nuptiale de l’affliction des larmes, connaît le mariage du rire spirituel de l’âme et du calme solitaire des espaces lointains.

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La présence à ce qui s'advient