Mäest üles
puude otsas
riputage üles värvilised figuurid
et röövlinnud on laiali läinud.
Samblaste kivide läheduses luusib
sisemisele allikale
hunt vaatab
värisev koon.
Tõuse orust üles
inimeste rongkäik
kraapides oma naastud kingadest
raudtee kivikesed.
Peatus lagendikul
nad panevad koorma maha
see surnukeha
murtud pöögitüvel.
Laulud tõusevad teisest ajast
mujal ja tänapäeval
sooltehelide abielu
ja kerged kaebused
nagu kasvav armastuse lõpp.
Üle metsa
päikesetäht plahvatab
lükates eemale hommikused udud
see sirgendab vastupidiseid jõude.
On aeg tööle asuda
kastepiiskade lehestikule panemiseks
siis viljakuse tuld süütama
õitseb lõpmatuseni.
445
Kategooria Arhiivid: septembril 2018
Les petits papiers secrets

De plumes vertueuses le colibri s'est épris. Les yeux se plissent devant la solitude de l'enfance. Les poings se serrent s'il n'y a rien à faire de mieux. À demeure l'au-delà se recueille quand le temps casse sa pipe. À genoux devant la fontaine chaque araignée d'eau purifie. En rangée de perles le sang de l'œil conte fleurette. Le souvenir toujours le souvenir à ne plus avoir de pleurs. Connaître le don des larmes matrice des connaissances. Au gré des ans passe l'excès d'amour de soi passe la danse des sottises passe l'histoire fondatrice passent les grandes doctrines passent les blessures passe la nostalgie de l'ailleurs. Au gré des portes qui se ferment s'ouvre un mutisme tempétueux s'ouvrent nos vies minuscules s'ouvre la nuée des tendresses s'ouvre la nécessité de prendre soin s'ouvre la parfaite adhésion à ce qui est s'ouvre un sens à sa vie. À la cloche de l'étude j'ai mis mon tablier gris et sa ceinture bien serrée avec au cou la médaille miraculeuse et ces petits papiers secrets attachés aux bretelles de la culotte en velours côtelé. 443
Nos visages enceints

D'un revers de la main il a convoqué le signe apparu sur l'écorce du hêtre embranchement des tensions d'une poussée verticale alors que le frisson parle au cœur de l'humus foulé par la galoche cirée. Il est des nuits de lune pleine à saupoudrer de fines étoiles le pavement des villes éternelles accrochant à la ramée la chaleur du jour dissipée que rosit les joues fraîches de nos visages enceints. 444
Je te tiens tu me tiens

Je te tiens tu me tiens par la barbichette et ne tiens que vent et boule d'or roulant à fond de ravin vers la cupule des origines. Je rêve de te tenir par la barbichette alors que tu dors homme dissipé aux incartades oubliées sans appui sans chemin. Le nouvel acte approche le petit enfant rêve dans le sein de sa mère et la question est pesante être couché dans le vide n'a rien valu terrifiant que de regarder en arrière. La boule d'or plonge l'écume la recouvre un bruit de rires cumulés monte des marmites de géant l'enclume sonne le dernier rappel brisant l'ordre des choses. 442
Le vieillard aux galoches de vent

Cette nuit d'avant les chants d'Hildegarde mirador planté dans les herbes folles une pincée de sel à la volée contre la carène des visions. La calèche s'éloigne sur la sente pierreuse point de mission en perspective. Juste une main tendue dont les doigts se taisent quand passent fraîches les robes à fleurs des demoiselles d'honneur de rires contenues devant le vieillard aux galoches de vent. 441
l’ouvert pour l’autre
L'Ouvert en soi en moi
l'Ouvert pour l'autre
l'Ouvert à l'autre.
Retournement des yeux
coquillés au reflet de la libre issue
par les yeux de l'animal.
Dès l'enfance
nous fûmes sur le parvis des apparences
le support des remontrances.
A écrire le plein et le délié
de pinacle en chaire sermonnante
à remonter la pente.
Et puis le jour fût pure essence
et les fleurs s'ouvrirent
appel tambourinant des ménestrels.
440
kindlus ja uus
L’étrave des murailles
dans la douve profonde
inscrit la Certitude.
Ce qui paraît certain
c'est la Mort.
Le Nouveau est toujours incertain
un tout petit nouveau fait davantage que l'ancien
il est capable d'extraire.
439
kas sa nägid tuult tulemas ja lille lahkumas ?
Kas nägid tuult tulemas
ja lill lahkub ?
Kui tuul tagasi puhub
lill ei taju midagi.
Lill kõnnib õhus,
ei maa peal,
lill kõnnib millegi peal.
438