Au bac à sable des hirondelles
y'a des fils de la Vierge partout
sur le pourtour et dans les à-jours
y'a des rais de lumière et des nœuds d'ombre
pour les enfants de la ronde
leurs mains fouillant la poussière d'anges
aux effluves acidulées .
Au bac à sable des hirondelles
y'a des images d'Epinal
par dessus les têtes blondes
si bien que l'oiseau au vol rapide
s'en empare
pour quelques signatures plus loin griffer l'azur
et déposer au fronton des maisons
la farandole qui danse .
Au bac à sable des hirondelles
y'a de l'or sous le sable
et les racines de l'arbre en joie
s'enfoncent à foison
myriades de points colorés
sur le visage des enfants de la cité
maintenus en éveil
par le cri perçant du migrateur .
Au bac à sable des hirondelles
y'a des fauteuils plastiques
blessés par le temps
que la flaque de pluie
déposée sur la blanche table
font se mirer
au passage gracieux
de l'hirondelle au bain
gouttelettes et plumes mêlées
près de l'enfant joueur .
175
L’homme “coamès”

L’Homme est un tout indissociable. Par l’intégration du corps, la prise en compte de la psyché associée à une dynamique d’ouverture de conscience dans une perspective spirituelle, l’Homme est Un. Cette vision tripartite de l’être humain constitué par : le corps-CO-, l’âme-AM-, l’esprit-ES- est essentielle pour s’inscrire sur notre chemin du grandir de l’être, pour l’Homme “coamès” .
Le corps n’est pas le tombeau de l’âme comme le pensait Platon, mais l’instrument de musique inspiré par l’Esprit. Dans notre approche, être spirituel ce n’est pas échapper au corps mais s’ouvrir dans son corps à l’action de l’Esprit. Le corps traduit, d’une manière palpable et physique ce qui est autre, ce qui est métaphysique, ce qui est impalpable et invisible . Le corps nous met en contact avec la réalité et nous permet un premier déchiffrage de l’univers qui nous entoure. Par lui, nous pouvons voir, entendre, að snerta, sentir, goûter. Par nos sens nous accueillons des informations tangibles, informations qui peuvent nous faire accéder à des plans subtils .
Les Juifs ont une approche unitive de l’être humain. Ils le considèrent comme un tout : la chair (bassar) pénétrée par le souffle (néfesh) où la chair est moins la chair-viande que l’Homme tout entier dans sa dimension cosmique et la “néfesh” la vitalité de la chair, ce qui la met en mouvement. Par là, la chair ne se saisit jamais séparée du souffle. La chair sans le souffle n’est plus chair mais cadavre .
La Bible introduit aussi la notion de“Ruah” qui qualifie l’Esprit de Dieu, le souffle vivifiant. Cette “Ruah” incite la créature inachevée que nous sommes à s’inscrire dans une dynamique d’accomplissement, du grandir de l’être. La “Ruah” permet d’établir la cohérence des deux parties constitutives de l’Homme, “bassar” et“néfesh” . Elle les dynamise .
Les Grecs ont perçu que la distinction entre l’esprit et l’âme s’avère essentielle. Platon pensait qu’en son intériorité l’âme prend conscience d’un quelque chose d’autre, elle est au-delà des considératins bassement matérielles, de son aspiration à la transcendance . Cette dimension de l’âme, il l’a appelé “noûs”. Le “noûs” est apparenté à un organe de vision. Il est la possibilité, au sein de la psyché de poser un regard sur les éléments de la psyché .
Appelée aussi partie supérieure de l’âme ou fine pointe de l’âme, le“noûs” s’identifie au cœur profond comme capacité de silence, de conscience et de détermination. La capacité de silence intérieur ou “hésychia” s’expérimente dans la méditation et la prière, elle caractérise un état stable de l’être. La capacité de conscience, d’expression et de parole permet à l’Homme de prendre conscience de ses mouvements intérieurs et de pouvoir les nommer tels que les humeurs, les émotions, les sentiments, les passions. La capacité de décision et de détermination est cette liberté que possède l’Homme de s’inscrire et de demeurer dans un dynamisme intérieur sans se laisser distraire par les sollicitations du monde ou de se laisser détourner par des pensées parasites .
C’est alors que l’Esprit, le “Pneuma”, terme grec signifiant le Souffle provenant de Dieu vient dynamiser l’être. Il éclaire toute chose. Nous sommes alors des êtres en devenir d’être réellement des êtres vivants . A nous de ne pas manquer la cible, de ne pas nous fermer, de nous reconfigurer selon notre propre identité personnelle, d’accéder à notre propre désir, à notre propre manière d’être car la parole de chacun d’entre nous est essentielle pour l’ensemble .
C’est par cette approche del’Homme “coamès” que nous pouvons progresser vers une réconciliation intérieure, fondement de toute vie relationnelle apaisée .
174
nyctalope et noctambule de concert
Nyctalope et Noctambule de concert se promenaient main dans la main sous un grain de passage .
Dépenaillés et hors d’usage ils se confondaient avec la saumure qu’un typhon malvenu avait déversé l’avant-veille sur l’avenue des menées occultes .
Capables de se prendre à parti quand le jour viendrait, l’un par trop de bâtonnets, l’autre par assignation à la grâce divine, ils contraignaient leur entourage à sortir de leur réserve pour, à force de coups de trompes de brume, ouvrir les lèvres d’un soleil chafouin .
Un goéland pleurait en rasant le grand mât de la goélette . Les nuages en assomption lente se mouvaient dans l’incréé de la situation .
Að skipta sér ekki af húmanískum hugsunum Nyctalope og Noctambule ýttu ástæðulaust að vera aðeins flytjendur stakur verk, upptekinn við leysiskot til að umbreyta litlar látbragðsfígúrur frá barnæsku í úða af litríkum brotum .
Sarabandes, hljóð af hurðum sem skellur, mjúkur cattail blöðrur, þvaður ropandi úr hálsi kl kvöl ; allt var tilbúið til að faðma meira fyrir kulda næturinnar .
Svona töluðu Nyctalope og Noctambule á sjávarbakkanum til að þoka upp heilann, meðan blettur var á flugi mávar, vitrir sendimenn skildir eftir af nokkrum brjóstum, la frétillante oraison des jours sans fin .
173
Science, vision et union

Science de l'écorché des choses et des formes
en l'aparté de ce qui se dit et se comprend
en distinction simple
la vie par morceaux
de chants et de cris en dissonance
les peaux d'une seule pièce
sur la table des démonstrations
l'occupation de toutes les anfractuosités
sous l'écorce de bouleau aux signes cunéiformes
sans l'once d'un espace de liberté
tout est à couvert sous les tirs conjugués
des explications
livres ouverts feuilletés au vent des retables éclatés
par cette soif de connaissance .
Vision de la ronde éternelle
cercle contre cercle
sur le sable hors du temps
que la mer effacera de son écume
les chevaux seront lâchés sur la grève
le claquement des vagues et des lanières
sur leurs flancs à vif
de multiples flammes écloses
élevées en salve de lumières
appelant le soleil
perception sphérique de ce qui est
de ce qui a été et sera
un pas juste un pas
et puis le tourbillon
savamment orchestré par ces preneurs d'otages
aptes à déformer le son des olifants
alors que si peu sont les adorateurs
d'un soleil terminal .
Union des paradoxes
hors cités ceintes de puissantes murailles
l'homme et la femme en leur rencontre
entreprennent avec sérénité
de leurs mains jointes
le départ de ce qui menace et croît
l'appel de la lueur ultime
le cutané à disposition de l'aube blanche
aux diffractions du prisme de l'entendement
il n'est de pouvoir que celui de la dissolution des arpèges
au saint des saints de l'esprit
hors enclavement de toute parole
vers la parole muette .
172
Sylvain dare d’art
J’avais laissé Nadia chez des voisins qui habitaient en haut du lotissement et j’étais arrivé à la clinique juste pour te voir naître. Posé sur la poitrine de ta maman, tu respirais difficilement, le ventre gonflé par une grosse tumeur maligne accrochée à la colonne vertébrale.
Ta vie commençait.
Tu avais trois ou quatre ans. Cela se passait dans l’allée séparant notre bâtiment d’habitation des garages de la rue Nicolas Nicole. Tu avançais en balancier avec tes petits tréteaux de bois à bout de bras. Ton corps était rigidifié par un plâtre qui te recouvrait des pieds au thorax. Tu souriais, toi le grand Bédé comme je t’appelais, et tu m’incitais à reculer encore un peu pour me montrer comme tu marchais bien. Et je te prenais dans les bras et te soulevais.
Tu étais venu nous voir à Marcillat. Nous avions été te chercher à l’aéroport de Clermont-Ferrand en provenance de Marseille. Tu m’avais offert cette sculpture en terre émaillée, une lourde boule avec une noire excavation – incitation à aller fouiller plus avant le profond des choses non dites, et des aspérités pour se défendre d’éventuels prédateurs. ég tók þennan hlut sem tákn um þjáningar þínar sem þú tókst einhvern veginn og bað mig um að deila. Síðan þá hefur þessi bolti fylgt mér sem tengill á milli þú og ég. þú varst tvítugur.
Tronçais skógur í Allier. Ég sleppti þér í hægindastól í breiðu húsasundi stækkað af háum trjám. Við höfðum gerði nokkur hundruð metra svo ég fór á undan og yfirgaf þig einn eins og þú hafðir lagt til við mig. Fer aftur í spor mín … þú varst ekki lengur the ! Ég hringdi í þig í langar mínútur. Þú svaraðir ekki. Áhyggjufullur, Ég leitaði til þín til að sjá þig loksins hreyfingarlaus á litlum stíg ekki langt af. Það varð löng þögn. Des odeurs d’humus dansaient tout autour de nous. Le vent dialoguait par un nappage d’effluves successives. Nous nous sommes tenus par la main dans le drapé des choses ressenties. J’ai su dès lors que nous étions du même bord, des frères, un père et son fils, en écoute et accueil à ce qui est.
De ces dernières années me reviennent les longs échanges téléphoniques que nous avions, toi mon fils Sylvain et moi papa Gaël comme tu m’appelais. Il était question de ce que tu vivais dans le moment et de certains flashs du passé que tu évoquais avec gourmandise. Que de bons souvenirs. J’entends encore ta voix lourde et traînante de ces longues nuits. Það voru aldrei tilbúnar setningar. Þú varst að leita tjáningar þannig að það að tala nákvæmlega og skýrt segir hið nauðsynlega. Og ef stundum fóru ákveðin orð fram úr hugsun þinni til að finna sig í jafnvægi óstöðugt milli fegurðar og vitleysu miðað við það sem á undan var, það var fyrir gott málefni, nýsköpun miðað við hvar þú varst, þú fagurfræði þess sem gerist. Og þú varst svona, oft á undan, þú sem líkamlega virkaði ekki. Ég man eftir vissum þemum sem komu upp í samtölum okkar eins og sköpunarverkinu, de la posture de l’artiste mais aussi de l’amitié et de l’amour – l’amour des corps, l’amour des êtres. Tu aimais les gens. Tu te plaignais rarement et c’était toujours moi qui abrégeait la conversation qui aurait pu durer des heures et des heures.
Et si tu es parti dans cette nuit du 18 au 19 október, c’est pour échapper à ta condition physique d’homme souffrant dont la santé ne faisait qu’empirer, mais c’est aussi pour poursuivre ton œuvre dans l’au-delà d’ici, toi le chercheur d’absolu et de vérité missionné par une force bien plus forte que toi, un appel impérieux que tu pressentais. Tu étais amusé, curieux, intéressé par les sujets que je pouvais évoquer, sujets ayant trait à l’esthétique, à la psychologie et à la spiritualité. Tu avais un humour parfois circonstancié, parfois ravageur, toi le dandy charmeur qui cultivait le bon mot à bon escient et jamais pour faire mal. Toi l’amoureux de la vie en désespoir de ce corps qui te faisait tant souffrir, ton regard perçant aux yeux en amande et ton sourire un rien ironique me clouaient sur la porte des granges pour entrevoir ton âme au travail vers la rédemption de ceux qui étrangement normaux dans leur conformité ne vivaient pas.
D’âme à âme tu es à mes côtés. Quand tu as été délivré de ta tunique de peau c’était quelques heures après le coup de fil que nous t’avions passé afin que tu sois associé aux obsèques de ton grand’père.
Un dernier mot : “pardon”. Sache que je te demande pardon de ne pas avoir été plus souvent présent.
Au revoir Grand Bédé, sonur minn, Sylvain .
171
Mon papa il est mort

Mon papa il est mort et ne peux retenir mon chagrin. Le chapelet des souvenirs ensemble s'égrène dans l'insomnie . Le petit garçon du grenier range ses capsules et ses coureurs du tour de France. La " gargote " des lessives de l'enfance n'est plus que vasque rouillée " Frugères - mes amours " se fripe dans les brumes d'un regard d'automne . Un jour nouveau va se lever la toile d'araignée parée de perles de rosée. Les pas faisant grincer le plancher sont le dernier passage de ta présence . Nous ne retournerons plus les crêpes accompagnés des cris joyeux du petit dernier . Le vol des oies sauvages ne sera plus attendu comme la première fois. La " quatre chevaux " Renault ne sera plus coiffée de nos vélos . La trompette se sera tue derrière la porte de la chambre . Une page est tournée il y a maintenant la vie . Faites chauffer le végétal et le minéral dans le four pour que s'élèvent les cierges de l'essentiel . Passer le gué se mérite pour que la vulnérabilité advienne . Saisissons le moignon de la mémoire et que sans hâte le tiroir se referme . Devenons esprit léger et lumineux pour que mains jointes cela soit . Sage et ouvert à ce qui vient soyons les passeurs de beauté . Carrément offert à ce qui est soyons la gorge et la langue des nourritures nouvelles . Chantons dans le vent frais du printemps l'andante d'un souffle libre . Accueillons le cœur dispos les énergies d'un monde au mystère éclos . Passeur de temps et oiseau de vérité c'est à vous que je m'adresse . Ceux qui suivent, mes enfants , faisons se dévider notre pelote de vie et marchons . Sans crainte, le cœur ceint de la joie des justes soyons la paille et le grain des moissons à venir . 170
quand la pensée s’élève
La pièce était chaleureuse. Un tapis couleur rouille était posé sur le plancher. Nous avions retiré nos chaussures. Mon frère et moi avions conçu cette construction de bois et d’espace. Það voru mörg hólf.
Persónur fann fljótt staði sína. Sumir hafa flokkað sig í phratríur og aðrir í pörum. Ég fann mig einn, ég veit ekki af hverju. A léttur vindur fór í gegnum herbergið. Það var þá sem ég flaug yfir borgir og herferðir. Þegar ég sat á hæð hugsaði ég um verk okkar. Það var allt til staðar. Og það tók þessa fjarlægð að átta sig á því að líf mitt var áletrað eins og fyrirfram, þarna fyrir framan mig. Ég hugsaði þá hvað hann gæti gerast hjá mér. Það var líka nauðsynlegt fyrir mig að geta komist inn í og ímyndað mér allt þetta Ég veit orsökina. Og ég var að leita að, og ég var að leita að, … jusqu’à m’entendre dire ces mots qui me semblaient être soufflés par un esprit mystérieux. … Il me causait. … Cela était si simplement exprimé et si évident que je pris le temps d’inscrire ces quelques phrases.
Prendre soin de nos parents
avoir de la compassion
se soutenir les uns les autres
profiter de la vie
être joyeux, agréable, heureux
être spontané et naturel en amour
être détaché, le plus possible, des liaisons et des biens
être généreux
avoir une conduite éthique
produire l’action juste
prendre soin les uns des autres
gérer ses émotions
percevoir constamment les états de notre esprit
et quand la pensée s’élève
envoyer ce message à nos enfants .
169
philosopher en éduquant
L’éducation des adultes .
Vivre dans le présent .
Apprivoiser la mort .
Regarder d’en haut .
Etre créateur de cultures .
Vivre en conscience le processus de connaissance : perception – sensation – pensée (image, idée) – attachement – reproduction ; aboutissant au plaisir ou à la frustration donc à la souffrance, d’où la nécessité d’un travail sur la souffrance .
Exercer la “vision pénétrante”, perception instantanée de ce qui est .
Se situer dans la joie d’être au monde, dans la ” dialogique ” entre les savoirs pluriels et la connaissance expérientielle de soi, une dialogique sans fin, sans prévoir le but et les aléas .
Contrer le repli sur soi .
Etre dans un juste rapport au cosmos .
Etre citoyen du monde .
Etre sage, régler sa manière de penser, être au service des autres, être une partie du monde .
Regarder le monde comme si on le voyait pour la première fois .
Etre dans une attitude de non-savoir .
Savoir que la philosophie s’efface devant l’activité de philosopher .
Porter un regard lucide sur la nature de la pensée .
Faire naître chez les autres le ” penser par soi-même ” .
Etre dans le dialogue et l’ajustement créateur à l’autre .
Etre le dépositaire de toute la réflexion qui s’est faite dans le passé .
Etre conscient, cohérent et rationnel .
Etre humble devant ce qui se dit ou s’écrit .
Devant le langage se demander ce qu’il veut dire, ce qu’il doit dire et ce qu’il peut dire .
Etre tolérant et défendre la liberté de penser .
Pénétrer le sentiment océanique en se comportant tel René Char pour qui : ” A chaque effondrement des preuves le poète répond par une salve d’avenir ” .
168
Svo hvað eiginlega ?
Je ne sais qui m'a mis au monde ni ce qu'est ce monde ni qui je suis . Je vois ces années-lumière qui m'entourent et me trouve coit en un point de cette immensité sans savoir pourquoi je me trouve ici plutôt qu'ailleurs . Je ne sais pourquoi ce peu de temps qui m'est donné de vivre se trouve ici à mes pieds enchâssé de toute éternité dans ce qui m'a précédé et dans ce qui me suivra . Je ne vois qu'infinités de toutes parts comme poussière virevoltante dans le rai de soleil comme forme effacée par la forme qui suit . Ce que je sais c'est que je dois mourir mais ce que j'ignore est cette mort même que je ne saurais éviter et qui me convoque à la vie tel l'enfant prodigue dans les bras du père dans ce monde de mystère où l'anfractuosité des promesses nous convoque à être ce que nous avons toujours été dans la chambre nuptiale des commencements l'ombre de ton ombre ma destinée . 167
vefnaður hins sálræna og andlega
Manneskjan er þrískipt. Hann er líkami, sálarlíf og anda.
Líkaminn, þetta er það sem við sjáum af okkur, Það er veik og forgengileg.
Sálfræðin er millistigið. Hann er samtök, tilfinningalegt og andlegt. Það er sveiflukennt. Við getum ekki byggt á honum. Hið sálræna skýrir hlutina upp. Það fjarlægir hindranir og getur gera aðgengilegar þáttum sjálfsþekkingar en ekki fyrir vakningu okkar, að því ástandi vellíðan og sameiningu við það sem er, á endanum uppfylling í órannsakanlegum leyndardómi þess sem drífur okkur innst inni veru okkar, þessum krafti, þetta “grimmd” vinna, eins og hannar Hildegard frá Bingen.
Andi eða fremstu brún sálarinnar, eða hjartað, er það sem er nálægt og hefur samskipti við æðri heima. Hugurinn viðurkennir að það er óslítandi. Hann er risastór, björt og kát.
Manneskjan er eins og olíulampi þar á meðal lampahúsið, olían og wickurinn yrðu þrjár hæðir hennar. the líkami væri terracotta hlutur lampans, viðkvæma ílátið og nauðsynlegt annars myndi sjálfsvaxtarferlið ekki hefjast. Hið sálræna eða sálræna væri olían, hreyfimyndalíking, af tilfinningar, ríkidæmi og fegurð tilverunnar, af því sem nærir. vökvann væri andinn, einmitt staðurinn sem getur kviknað í guðlegum eldi.
Allir þessir þættir mynda manneskjuna í leita að samræmi með þó stigveldi á milli þeirra, vökvann andleg vera hápunktur leit okkar.
Hugurinn er þessi staður framlengdur út í hið óendanlega, þetta ljós, þessi gleði sem ræður ríkjum í illviðri tilverunnar og allt sársauki tilverunnar til að beina því í átt að raunveruleika sínum.
166
( Texti frjálslega innblásinn af Jacqueline Kelen )