Категория Архив: Юли 2023

Le Ginish parle

Au Ginish   
Se tiennent des centaines d'années de réflexion   
Chercheurs de la dernière exception   
À protéger l'enceinte   
Eux les orpailleurs de la conscience   
Aux paupières plissées par l'attention.       
 
Ici point d'église froide   
Mais le lieu où s'abandonner   
Comme il te plaira   
Toi mon père que je remercie   
En acceptant tout   
Et remettant mon âme entre tes mains.      
 
La gloire fait notre honte   
Les Saints brandissent un flambeau paradoxal   
Nous rendant misérables   
Nous les égarés de la voie   
Qui n'avançons dans l'air mauve   
Qu'au pas de la peur.      
 
Nulle réserve   
Il m'attend   
Il vitalise mes intentions   
Par cette marche   
Où de croustillants insectes   
Tiennent lieu de sentier fleuri.      
 
Le Rocher   
En ses cicatrices profondes   
Protège le cœur immense de la Terre   
Nous enjoignant d'être l'usure des siècles   
Et l'Eternel   
Fraîchement né à ce qui nous délègue.      
 
Le regard lavé des préjugés   
Soyons la source   
L'entrée dans le réel   
La maîtrise d'un savoir-faire   
Fait de la gentillesse des fleurs bleues   
Et de la lumière donnée à tous.      
 
1303

Mes créants de la forêt magique

Mes créants   
En la forêt magique   
Se sont mis à parader   
Tout en touchant du doigt   
Le relent chaud et tendre   
Des traces de l'énigme.      
 
Il n'aurait pas fallu   
Entrer en scène sans prévenir   
Ce jour des créances du bien-agir    
Disposés en groupe   
Tambour sonnant le glas   
Comme la dernière fois.      
 
Ils étaient venus me trouver    
En fin de spectacle   
Pour me tancer d'être entrer en scène   
Alors que je n'avais pas la clé du clan   
Et qu'à tout bien pesé   
J'avais mal agi.      
 
Vaincre la nausée   
Apporte la suspension de l'appel   
Pour portes dérobées   
Détacher de l'instant   
Aux miracles des mots   
La constellation du dire de la plaie essentielle.      
 
Être publié à compte d'auteur   
Mène le poète en solitude   
Mais que faire de l'injonction verbale   
Du père disparu   
Sans voix   
Parures oxydées.      
 
La nostalgie du sacré   
Est nostalgie du présent   
Et non le regret amer du passé   
Pour retour vers l'ivresse de la connaissance   
Remplir besace   
D'émerveillement et de tristesse.      
 
1302

La rose et ses pareilles

Du haut de la passerelle   
J'ai vu la rose et ses pareilles  
Au cœur vermeil   
Entre le bois et la cité   
Farfouillant dans le noir   
Ce qui reste de la veille.      
 
Prolongement du regard   
Vers là où rien ne bouge   
Sentinelle pensive   
À ses pieds permise   
Sous la geste   
D'une pensée agreste.      
 
Au suçon des origines   
Il y a la plongée dans le monde   
visages caressés   
De la pulpe du doigt   
Dans le silence des regards   
Au souffle des fragrances.      
 
Posé à même la roche   
Sac ouvert   
Au cas où le père revienne   
Il s'enquit de la montée prochaine   
Qui le conduirait à la chapelle   
Du chez soi si près d'elle.      
 
Dans le défroissement des ombres   
La lumière apparaît   
Bras nus et front levé
Portée par la vague immense   
Déferlante d'un "où ça nous mène"   
Suite à l'héroïsme de l'attente.      
 
Du blanc dans la tête   
Aux roses suspendues   
D'humbles mots passeront   
De main en main   
Jusqu'à la paix laiteuse du matin   
Écopant les miasmes en cothurnes.      
 
1301

S’asseoir et se taire

Continuez de jouer   
Et vous serez récompensé   
De musique   
De sommeil   
D'images   
Et de bons points.      

Au village les amis !   
Et retenez par le bout de la frange   
Les chemins de l'été   
Au pont au change   
Faisant acte    
Sans bourse déliée.       

À grandes enjambées   
Il foulait la coursive   
Pour d'un geste vif   
Se retourner sans plus de manière   
Devant ses nuits d'enfants   
À tenir la main du père.      

Respirer à bout de branche   
Sans que les nuages s'accrochent   
Écorce sous la main   
À parodier le destin   
Quand celui-ci les yeux bandés   
Commande au monde sans pensée.      

La vieille dame a besoin de son jardin   
De son rosier préféré   
De loin en loin   
Quand envahie d'émotions   
Elle revoie la jeune fille aux pétales fragiles   
Envahir toute sa vie.      

L'eau silencieuse   
S'est mise à couler sous la porte   
Où mousse vivante des instincts   
L'animal se mettre à laper son destin   
En présence de l'ami   
L'affûteur au regard gris.      

Qui l'eût cru   
Que l'épervier descendrait   
Par petits ronds indifférents   
Jusqu'à se poser sur son visage   
De honte et de rage mêlées   
Jusqu'à l'encan de tout soucis.      

Brinquebalé tel fétu de paille   
Il répétait à qui l'entendre   
Que cela finirait   
Même agrippé aux tenailles de l'esprit   
Qu'un courant d'air   
Suffirait à libérer.      

Et il pleurait   
Contre les poitrines gonflées   
En témoignage du jour   
Où soulevant la poussière   
La nef des fous   
Plongea en ses entrailles.      

Drôle d'oraison   
Que celle au dos courbé   
Arrimant le cri des mourants   
Aux piliers de la basilique   
Qu'un obus éventra   
Visage las à la cagoule noire.      

Les mots sont là   
Portés en pointillé   
À ceux qui restent   
Épuisés   
Obligés de faire face   
Sans savoir cadrer.      

Écoute   
Tourne la page   
Pour arracher au chaos du monde   
Ce que je ne sais que faire   
De cette histoire en pointillé   
Aux nu-pieds de cuir.      

 
1300

Le lignage de la raison

Mourir de mer   
Effluve amère   
Au sentiment des paupières baissées   
À l'intérieur même de la vague lasse   
Que la lettre exaspère   
Sacoche fermée.      
 
M'eussent prévenu   
Les langues tendues   
Par dessus le marigot  
Des gros mots assénés  
Je succombais   
Par la fenêtre au ponant.      
 
À prendre   
Face au mur   
La posture des entrants   
Nuit de rêve   
Perdue retenue   
Pour un autre rivage.      
 
Reconnaître   
Bien plus que naître   
Porte le Rien au monde   
À se nourrir et mourir   
Fenestron charmant ouvert
Devant conscience forte.      
 
Se craquellent les habitudes   
Nos obligées   
Au plus fort des souvenirs   
Accorder le piano   
Puis rester en vie   
Le bras tendu à l'antique.      
 
Jouer   
Pour la femme aux cheveux roux   
La traversée des voies ferrées   
Enfant ribouldingue   
Des prairies parsemées   
De fleurs de sang.      
 
À ne plus mettre   
Le vieil homme   
À la porte   
Coups furieux frappés    
Au couple des amants   
Tête bêche à l'instant.      
 
Passagers de l'étrange famille   
À la gravité feinte   
Vous mélangiez les corps   
Chose rare   
À l'enveloppe bienveillante   
Des maîtres-queue de la substance.      
 
Frère et sœur   
Adoptés dans l'évidence   
Dites oui   
Par un trou de souris   
Où faire disparaître   
Et la trame et le fil.      
 
Racines à l'air   
La nuit peut tomber maintenant   
Avant que réflexion n'exaspère   
Tel chien errant   
Reniflant l'épiphanie aveugle   
Des airs de bonne manière.      
 
La peur   
Se l'interdire   
Pour mieux aimer   
Le ciel et la cime des arbres   
Lignage de la raison   
Dos appuyé à l'écorce.       
 
1299

Cette heure là

Sept heures   
Cette heure là et pas une autre   
Place aux errances, aux rêveries  
Sans en voir le bout   
Pourvu que le travail se fasse.      
 
Attendre que la poitrine éclate   
N'effraie pas le trappeur   
Le gars à la longue barbe   
Passant le temps   
À regarder par dessus les arbres.      
 
Et si quelque vigueur lui vient   
Avec armes et bagages   
Il ira farfouiller   
Parmi les hardes abandonnées   
Sans se soucier du lendemain.      
 
C'est le corps qui résonne ainsi   
Dès l'aube        
Par la faute des labyrinthes plein d'échos   
Pauvres lieux traversés   
À l'intérieur des vagues lentes.      
 
Se lever   
Alors que les images s'éloignent   
Doucement   
Jusqu'à perdre de vue   
L'horizon et son marché des quatre saisons.      
 
Puis je quitterai la table   
Et je m'encorderai aux mots   
Sans peser à ceux qu'on aime   
En silence   
Une évidence.      
 
1298

Clapotis éternels

De cette coupe belle   
Où rassembler nuits éternelles   
Coule ma peine   
Entre les ridelles   
Du char des martyrs   
Suspendu    
Par la faim et la soif   
Aux poutres de la grange   
Et la majesté douce   
Du tissage des saisons   
À la prompte allégeance   
Au monde ancien et jamais advenu.      
 
Parons au plus pressé   
Soyons de mèche   
Avec l'allongement du noir   
Pour recouvrir de plâtre grossier   
Les murs de nos cellules   
Et glisser dans les anfractuosités   
Les lampes à facettes   
Qui permettront aux moines copistes   
De grapher de quelques silhouettes grotesques   
Les cupules secrètes   
Pleines d'un chagrin éternel   
Hasta luego, compadre !       
 
1297

Rire Écrire

Rire écrire   
À bon droit   
De bon cœur   
Pour qui me lira   
Plume légère   
Pour vous plaire
Par la plaine   
Fraîche haleine   
Errante Adèle
De mémoire soutenue   
Le hachoir du temps   
Entre les dents   
Au banc des émotions   
Faisant friction
De folie en raison   
Permise diatribe   
Appuyant poigne ferme   
Sentences et mots de grâce   
Cendres de bon aloi   
Sur l'autel des afflictions   
Au naturel immémorial   
Des reliques   
Rassemblées en ballots   
Un soir de fenaison.      
 
1296

Le corps mourant des dinosaures

Vouloir s'envoler   
Pur vrombissement   
Des dinosaures   
À se déployer   
Plumage caréné   
Prenant repère sur l'horizon   
Aux abords d'une plage   
Brise marine   
Mariée aux bouffées des nuées   
Emportant à nouveau   
Le lancinant appel   
Des longs chants de louange   
Au sein de l'Immensité      
En échange du langage   
Narrant par le menu   
Ce qui est possible de perdre   
Grain de poussière   
Pour incessant retour à l'Être   
Cœur Battant   
Au gré des marées   
Saupoudrer à l'envie   
D'un souffle généreux   
Les désirs inassouvis   
Jusqu'à point nommé de l'univers   
Au trou que chaque vie fore   
Se refermant tel un piège
À la face des cieux.     
 
1295

Roule ta bille

Roule ta bille   
Et me viens   
À sauter   
Sur les amendements de l'esprit   
À chevaucher la contrée   
À passer le temps   
D'onde en onde   
Clameur aux semelles de vent   
Vivant ici et maintenant   
Sans clôture   
À hauteur de fleur   
Dans l'herbe drue   
Étrangement sèche   
Sous le ciel lumineux   
Préludant la venue   
Du simiesque nuage   
Entraînant   
Du foyer mal éteint   
Le feu aux fumées bleues.      
 
1294