Flokkaskjalasafn: Ár 2021

Sjómenn

Lenti
koma frá tunglinu eða annars staðar
baunir hins góða guðs
á dyr basilíkunnar.      
 
Maðurinn með hálflokuð augu
með argonaut flís
opnaði tvöfalt eðli þess
dýr og menn.      
 
Sex mánuðir í þyngdarleysi
krossinn og borðinn í vörn
af huldu eðluhúðinni sinni gerði hann sitt eigið
helgisiðið um brottförina miklu.      
 
Hann sendi út
í geimskútavakningu
með von skrifað á samfestinginn hans
í yfirferð mikilla hitastigs.      
 
Enginn bati mögulegur
og inngönguna í andrúmsloftið sem það gekk í gegnum
sendi hann veltandi gegn andlegum líkama sínum
þrýstingslaus frá heiminum.      
 
Hérna er það
falleg eins og flauta
tilbúinn fyrir nýjar áskoranir
troða jörðina.      
 
Það voru tvö samhliða líf
einn búinn
hinn óendanlegur, upplífgandi og fyllt af ást
að öldunum sem beinast að djúpi alheimsins.      
 
Ekki dreifa
verður siðferði sögunnar
að bjóða los pescadores velkomna
hið heimkomna trúboðsbarn ljóssins.      
 
Skiptir engu
með Visan blúndu
safnað rósablaði
safna mosa um eilífð.      
 
 
913

hver mun bera mig ?

Qui va me porter   
quand je serai lourd   
de corps et d'esprit   
sous l'âme virevolté ?      
 
En un lieu merveilleux   
pardi   
où l'invisible colle au vide   
pour se trouver dans l'absence de preuves.      
 
Plus de terre plus d'espace   
la distance n'est que pensée   
et nous bourlinguons   
à l'arrière du semi-remorque.      
 
Des paysages lointains   
en éloignement du silence   
lancent quelques piques   
à notre clair de lune romantique.      
 
Pouvoir y déceler   
pieds nus et tête levée   
la verticalité d'un dernier moment   
sur cette terre où rien ne ment.      
 
Parvenir au détour ultime   
sans que les pénalités soient    
de charme et de croissance   
les freins vers l'accession.      
 
Dans l'ébranlement   
du film de sa vie enregistré dans la transe   
la rupture avec nos faits et gestes    
occasionne la perte de nos masques.      
 
Gargouillis spiralé d'un planeur en ascendance   
les conditions météo sont propices   
à la reconduction de la cible   
devant l'aurore de la levée du corps.      
 
A l'arrière Petit Louis cohabitait   
avec les événements de la veille   
sur son portable à carte IGN consultée   
comme au bon vieux temps des neiges éternelles.      
 
 
912


Ecrire dans sa maison

Ecrire de cette autre partie de soi   
en quintessence des acquits   
sans pouvoir pénétrer dans la maison   
où habitent déjà les enfants.      
 
Aussi rêver devient chose facile   
tant que le vent soufflera   
se creuseront sur vos souffrances   
les rides de l'avent.      
 
Assis sur la pierre du jardin    
attendant le voyageur   
la vie semble dans les limbes   
entre les branches enchevêtrées du lendemain.      
 
Lire pour se dire   
que la force est dans les mots   
et marquer de sa griffe les cieux   
signe bien humain.      
 
Le désespoir et le drame n'auront pas notre peau   
tant que le diable en sa complainte   
affirmera ses besoins   
en refusant le carré d'as.      
 
Heureux d'être en tension   
il s'est jeté sur le chemin   
alors que les fils dénudés de la romance   
chuchotaient des gerbes d'étincelles.      
 
Se baigner dans la même eau   
à tailler le lotus pour qu'il repousse   
à s'accoupler tout en se dévorant   
sont pressantes injonctions   
de joindre au traitement de la fureur   
l'élocution  fracassée    
 des sens en déshérence.      

Mais que demeure-t-il   
quand le printemps venu   
sortir la voile blanche   
et par degrés accéder à son double   
aux fins de manifestation   
hors limites du son et du parfum   
amène le retour de cette main pleine d'étoiles ?      
   
 
911

Le réverbère des rêves

Peut-être   
et pourtant   
brûlent sur le cadran solaire   
les larmes d'une vie.      
 
A demeure   
en se penchant   
offre transparente   
la lune blonde de l'envie.      
 
Við gluggann   
le bois craque sous le vent   
j'entends tout doucement   
le pas des loups de mon enfance.      
 
Fuite revolver   
des ombres ma mère    
accumulent à foison   
le pain et le vin de saison.      
 
Marcher sans se retourner   
sous le réverbère des rêves   
mêlent le son et la lumière   
à notre hérédité.      
 
A regretter sans y pourvoir   
la mise à mort du matador   
fait se joindre au futur   
l'esprit de la nature.      
 
 
910

Friselis d’un vent levé à la fraîche

Friselis d'un vent levé à la fraîche   
dans le bois des écorchés    
le son comme un remord    
échancrait la souche de l'arbre mort.      
 
Satisfait d'approcher la tombe   
quelques minutes furent consumées   
ainsi ma vie sur la place de Grève   
pressant le pas vers le pont au Change.      
 
Faribole des rêves enchevêtrés   
la camisole à plus d'un vœu prêté   
au parti-pris des jours meilleurs   
en adoption de la tradition.      
 
Je pénètre et fouraille les reins et les cœurs   
malgré les cris et les suppliques   
pour plus d'un pré ensemencé   
adouber le seigneur de la combe.      
 
J'assagis la vague superbe de ta hanche   
par un lingot glissé dans ta poche   
parapher le départ du poète   
vers le grand passage.      
 
Je creuse le fossé   
à mi-corps des outrances   
à grands coups de pioche   
sur la gueule des errants.      
 
Et si je me flingue devant nos armoiries   
ce sera sur le tard nage facile   
de rénover d'une vibration   
le plan et la monnaie d'un monde futur.      
 
Déférée et corrigée   
la voix de lune   
aux filoches éternelles   
s'esquiva dans l'ombre du nuage   
pour décocher à la dérobée   
la flèche du temps   
en reliance profonde   
naissance libre de paroles   
en accueil du cœur   
dans l'arrière-pays de notre enfance.      
 
 
909

Ce matin les nuages sont beaux

Ce matin 
les nuages sont beaux 
beaux et malins   
bleus blancs et gris à souhait   
ils capturent le Puy de Dôme   
d'une circonflexe attention    
des deux mondes en majesté   
le ciel et la terre nommés   
enceints d'un tour de main   
au silence incertain   
que la levée du jour  
sans renier son origine   
élèvera jusqu'à faire sienne   
les humeurs de la veille   
débaroulant par le travers   
jusqu'à la gare de départ   
où je sais les deux choses   
que les rayons du soleil   
même mis en terre   
continuent d'éclairer   
et le ciel et la terre.      
 
 
908

À petits sauts à petits pas

A petits sauts à petits pas   
au gré des épreuves   
j'agite ma clochette de lépreux pénitent   
d'eau et de vent mêlés   
à l'aube d'une mission   
quant passent les saisons   
et que de s'émerveiller sur le temps qu'il fait   
fasse sécession avec la raison.      
 
Jadis je vivais   
en sa complexité j'étais le tube   
qui d'un monde l'autre   
faisait son devoir au glissando des émotions   
plus apte à essorer le trop plein des vasques   
que de contraindre le maître des lieux   
à réagencer les plaies et les bosses   
du corps démembré de la reconduction.      
 
A coups de dents, de mots et d'apostrophes   
j'étais la loi   
et produisais à qui mieux mieux   
ordres et désordres   
sur le râble de la beauté   
enjambant au gré des circonstances   
les vestiges d'une forêt primaire   
que les tempêtes avaient reconstituée.      
 
Puis vint l'époque des constructions   
où foin des poutrelles d'amour élevées vers le ciel   
je fabriquai les faux papiers de la reconduction   
la maison, la famille, la sécurité   
et qu'au milieu de ces facilités   
je rognai les rigueurs de la danse nuptiale   
et râpai les trémolos du meilleur et du pire.      
 
Ma vie se lovait
au cimetière sidéral des crucifiés de la veille   
reflets des nuages de l'instinct         
quant la rivière d'ombres naissantes 
charia une poupée blanche  
 qu'une pièce de tissus agitée de la balustrade
 capta telle Véronique 
 le visage aimé de l'ascensionné.

Aujourd'hui je Nomme   
et ce n'est pas une petite affaire   
que cette châsse accrochée sous un bas-côté   
à refléter par le travers   
les caresses d'autrui promulguées à l'encan   
par un vitrail parcimonieux   
que faisait danser les chants de miséricorde   
d'une brassée de gui et de houx ourdie de mystère.      
 
 
907


Engillinn

Un jour   
j'rencontra mon p'tit ange
l'était nu l'était neuf
comme un ange à la coque
avec du sang dans les p'tits trous
j'lui dis : " Einn "
l'est pas v'nu
m'a montré ses ailes
et m'a dit : " de quoi j'me mêle."

C'est que v'la
j'rencontre une fourchette
l'était belle l'était verte
avec ses dents bien faites
j'lui dis : " Einn "
l'est pas v'nue
m'a piqué la salope
avec un rire sournois
alors j'ai pleuré jusqu'à casser des noix.

C'est que v'la
j'rencontre un soldat
l'était grand l'était froid
tout en jarret et en moustache
j'lui dis : " Einn "
l'est pas v'nu
m'a dit : " gare à vous
j'ai tout dans la musette "
et ça m'a bien amusé.

C'est que v'la
j'rencontre le père fouettard
qu'était immobile
sans se faire de bile
à s'faire du lard
j'lui dis : " Einn "
l'est pas v'nu
est monté sur son balai
pour aller faire un tour au Grand Palais.

C'est que v'la
j'rencontre un cycliste
la bobine pleine de boue et de sueur
à m'en faire peur
j'lui dis : " Einn "
l'est pas v'nu
est r'monté sur sa bécane
en m'disant : " je cherche après Titine
Titine ô ma Titine ".

Un jour
j'rencontra mon p'tit ange
l'était nu l'était neuf
comme un ange à la coque
avec du sang dans les p'tits trous
j'lui dis : " Einn "
l'est pas v'nu
m'a montré ses ailes
et m'a dit : " De quoi j'me mêle ".

Svo
j'suis rentré chez moi
pour écrire ça.


905 bis


Lambið, örninn og drekinn

Bara klakað út   
lambið fór að ganga
í átt að hurðinni á girðingunni.

Af hans ekki mjög öruggur
grenja úr einni kind í aðra
hann skrifaði undir beiðnirýmið.

Að blanda geði við hjörðina
trýnið í ferskum karsanum
hann uppskar ávexti trúrækninnar.

Sauðmóðir hans nálgaðist
hann drakk viskumjólkina
í litlum rykkjum.

Að meta mörkin
úr steinum og greinum
hann gekk um staðinn.

Upphaf opnunar fyrir heiminum
í gegnum gang í hindruninni
hann tók lykilinn að túnunum.

Þetta er þar sem heilsusamleg vindhviða
lyfti því yfir laufin
að verða örn og grenja af ótta.

Mun ég vera fær í himninum
að sniðganga þekkingu mína
og að vera augnaráðið að ofan ?

Lending á garðinum
hann staðfesti hátign sína
til að mynda hið dulræna par.

Við pennann,
gogg og auga
hann merkti himininn með faðmlagi.

Engar þjáningar lengur
dansar bara fyrir loftið, sjó og landi
að staðfesta ríki ástarinnar.

Skuldbinda sig til hugsjóna og drauma
viðheldur eyðileggingu herbragða,
deildarinnar, af samskiptum og dauða.

Skuldbinding er ekki trú
að kenningum um pyntingarhluti
undanfari ofstækis og stríðs.

Að skuldbinda sig er að bera kennsl á tvífara okkar
með upphækkunarferli
handtaka mósaík leyndardómsins.

Að skuldbinda sig er að samþykkja við hlið
nærveru félaga okkar mismunarins
þannig að sár og þurr hrúður myndast.

Að skuldbinda sig er að gefast upp
losun bræðsluvatns
til að sannur friður komi.

Þá verður orðið gefið út
ferskt og sterkt
með því að afhjúpa barnaskap okkar
vaggaður af andanum
úr ryðjandi laufi
á krossgötum örlaga okkar
að skyldur verkanna og daganna
getur ekki bremsað
í þessari uppgöngu
í fylgd með skýru augnaráðinu
einbeitt sér að hlutum andans
handan einsemdar djúpsins
fær um að taka á móti
í íhugun, nánd og hugleiðslu
drekinn með perlunni
á jaðri lífsins hrings.


905